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Industries of Titan est le drôle de pari des développeurs Necrodancer de créer un jeu de gestion. Eh ben c’est franchement encourageant, tout ça.
“City Industries, une corporation qu’elle est méga !”
Quand Brace Yourself Games a révélé Industries of Titan il y a maintenant pile 2 ans, on était en droit de se demander si un studio indépendant connu pour avoir pondu le gameplay minimaliste — tout en étant riche — de Crypt of Necrodancer et Cadence of Hyrule serait capable de créer un jeu de gestion neuf et intéressant.
Les graphismes voxelisés avaient de quoi flatter la rétine et le trailer nous avez laissé seuls avec nos fantasmes, mais le studio est resté plutôt discret sur le développement du jeu et ses arguments. Industries of Titan est sorti cette semaine et je me suis dit : “WOWPUTAINFAUTQUEJETESTEÇATOUTDESUITE”. Ce que je fis, donc.
Les graphismes tout en voxels ont de quoi flatter la rétine.
Disponible uniquement sur l’Epic Games Store, Industries of Titan donne la possibilité d’incarner une corporation en quête d’argent et d’influence facile en construisant une colonie sur la surface du satellite de Saturne. Partez de rien, attirez des colons, agrandissez vos moyens de production et construisez la ville cyberpunk crasseuse de vos rêves, néons et brouillard compris.
Effectivement, au départ, on commence doucement : un quartier général, un spatioport pour les arrivants, un bâtiment à l’utilité bien obscur imposé par le “Conseil” et basta. Quelques employés sont prêts à s’occuper de la base besogne et c’est parti mon capitaliste.
Trop, c’est jamais assez.
Au premier abord, le jeu est très classique dans sa gestion : les bâtiments consomment de l’énergie, les centrales consomment du carburant, plus de bâtiments de production signifie le besoin de récolter plus de ressources, construisez des entrepôts pour en stocker toujours plus, etc. Il faut alors trouver un bon équilibre entre production/consommation et dégager une marge pour grandir toujours plus.
Il y a déjà eu plein de colonies avant vous et vos premières ressources proviendront de ruines à proximité, dont les artefacts permettent de transformer vos colons en “employés” qui viendront renforcer votre main d’œuvre. Il paraît que le processus n’entraîne pas de séquelles neurologiques. Les citoyens “libres” peuvent alors générer de l’argent automatiquement en regardant des pub à longueur de journée. Vous l’aurez compris, Industries of Titan propose une vision du cyberpunk matérialiste qu’on aime bien.
Industries of Titan propose une vision du cyberpunk matérialiste qu’on aime bien.
Le jeu comparable qui me vient à l’esprit est Oxygen Not Included, avec un côté simulation bien moins poussé, mais ce n’est clairement pas un reproche. Les actions sont automatiques, et vous vous contentez de prendre des décisions et de gérer la priorité des tâches de vos employés selon les besoins. Il faut simplement s’assurer qu’aucun système ne manque de rien, sinon les échecs s’enchaînent et c’est parfois casse-tête de remonter à la source du problème (c’est le but).
On rajoute alors quelques paramètre par dessus, comme la pollution de l’air de votre incinérateur qui grignote à petit feu la santé de vos citoyens, la grille qui distribue l’énergie et un système d’extension de territoire qui vous empêche de vous étendre trop vite et vous avez le minimum pour vous forcer à penser la disposition de votre ville en avance.
“City Industries, un futur qu’il est bien”
Industries of Titan se distingue tout de même par des options de flexibilité dans ses divers moyens de s’étendre. Vous devrez élaborer vous-même vos premières usines, en disposant et en imbriquant les différents équipements qui les composent (quartiers résidentiels, génération d’énergie/carburant, conversion citoyen/employé, etc). On finit par trouver des schémas reproductibles efficaces, mais on se prend au jeu de leur conception via les contraintes de place qu’ils imposent (et un système de connexion électrique souvent traître).
Ce micromanagement des usines est intéressante, mais rapidement supplanté par des bâtiments dédiés à la production de chaque besoin de votre ville. Avec la bonne méthode, ces bâtiments on le potentiel d’êtres plus efficaces, mais demandent un gros effort de la part du joueur qui peut se permettre de s’étendre rapidement sans trop s’attarder sur chaque bâtiment. Chaque bâtiment pourra même monter en niveau ou fusionner, pour un rendement encore supérieur, mais cela les empêche de s’enterrer sous terre pendant des attaques des rebelles locaux ou de la concurrence.
Vous devrez élaborer vous-même vos premières usines.
Eh oui ! Sous ses traits de city builder accessible mais complet, Industries of Titan a également l’ambition d’un jeu de stratégie. Pour l’instant, il n’est possible que de construire des canons antiaériens pour se défendre contre des vagues d’ennemis toujours plus puissante. Brace Yourself Games promet qu’un outil de création de vaisseau du même acabit que les usines sera disponible à terme. Les combats pourraient même ressembler à du FTL avec du micromanagement pendant les batailles, si on en croît les divers trailer.
Et c’est un peu ça le problème que rencontre Industries of Titan pour le moment. Malgré ses fondations solides, on fait le tour du contenu en moins de 3 heures. La liste des fonctionnalités à implémenter est longue comme le bras, mais on voit plutôt bien la manière dont tout ça devrait s’intégrer.
Malgré ses fondations solides, on fait le tour du contenu en moins de 3 heures.
Outre l’aspect militaire qui devrait représenter un pan du gameplay à part entière, la gestion de la ville va surtout s’étoffer avec énormément de paramètres supplémentaires à prendre en compte, comme des axes routiers pour faire transiter personnels et ressources, la production alimentaire, le bonheur des citoyens, de la recherche, de la météo capricieuse, une gestion de la température, un système de missions…
Il faut savoir parier sur l’avenir
Après autant d’attente, je suis presque déçu que l’accès anticipé d’Industries of Titan propose si peu. Pourtant, les bases sont là pour que le titre devienne un city builder très complet d’ici l’année prochaine. On attend les futures mises à jour avec impatience qui devraient ajouter des couches de gameplay toujours plus complexes et intéressantes. Son contenu ne paye pas de mine pour l’instant, mais Industries of Titan est à surveiller de très près.
Ce qu’on a aimé :
- Une sacré ambiance pour un city builder
- Une direction artistique à base de voxels magnifique
- Les mécaniques d’expansion prennent rapidement de l’ampleur
- Une interconnexion entre macro et micro gestion cohérente
- Un mélange gestion/stratégie étonnant
- Danny Baranowsky aux synthés
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Même pour une early access, le contenu est chiche
- Des bugs bloquants (mais déjà identifiés)
- Un poil trop simple sans les couches de complexité promises
- Difficile de prévoir la puissance des vaisseaux rebelles
Ce jeu est fait pour vous si :
- Vous aimez bichonner une ville et l’humour sur l’hypercapitalisme
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
- Vous aimez qu’un jeu en accès anticipé ait déjà une bonne durée de vie
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA 980 Ti GTX
- CPU : Intel Core i7-6700k
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
Industries of Titan est disponible sur l’Epic Games Store.