Deux ans après l’échec critique de No Man’s Sky, Hello Games ne lâche pas le morceau et sort une nouvelle mise à jour dénommée NEXT qui promet de faire enfin décoller le titre vers les étoiles.
Un atterrissage difficile
Avec son concept original et vertigineux, No Man’s Sky avait de quoi enflammer l’esprit de millions d’astronautes en herbe dès son annonce en décembre 2013. Trois ans de promesses et quelques reports plus tard, le jeu sortait enfin et connaissait un gros succès commercial.
Cependant, les joueurs se rendirent vite compte que No Man’s Sky n’était en réalité qu’une simple coquille vide et ne ressemblait en rien aux vidéos montrées lors des conférences. Le jeu se noyait dans ses propres ambitions et la hype qu’il avait lui-même engendrée. Qualifié d’arnaque par certains, de déception par d’autres, le jeu finit par retomber très vite dans le vide spatial.
Il est probable que Sony ne soit pas étranger à cette sortie désastreuse et que le géant japonais ait mis la pression au studio pour faire monter l’engouement autour du titre et le sortir plus tôt que prévu. Hélas, nous n’aurons jamais le fin mot de l’histoire.
Dans l’espace, personne ne vous entendra bosser
Toutefois, Hello Games n’a jamais eu l’intention de laisser tomber son bébé et le studio a continué de travailler dans le silence afin d’offrir aux joueurs ce qu’ils attendaient. Hello Games aurait pu passer à autre chose mais il ne l’a pas fait. La mise à jour NEXT vient de sortir et avec elle, la majorité des rêves et promesses que No Man’s Sky nous avait murmurés il y a maintenant deux ans.
À l’annonce de cette nouvelle mise à jour, je vous avoue avoir été intrigué. Non pas à cause du nom qui est pourtant assez explicite, mais surtout parce que c’était la première fois que j’entendais parler de No Man’s Sky depuis la débâcle générale. Le soudain regain d’intérêt de la part des joueurs allant jusqu’à multiplier par 20 sa population n’était pas passé inaperçu.
Levant un sourcil, je me suis demandé ce que le jeu avait bien pu faire pour enfin sortir de sa tombe et susciter autant d’engouement auprès des joueurs. Et ce fût les bras lourds, poussiéreux, que No Man’s Sky tendait à tous les sceptiques une mise à jour des plus salvatrices.
Mais avant toute chose, penchons-nous sur l’évolution de No Man’s Sky pour comprendre ce qui a amené le jeu à devenir ce qu’il est aujourd’hui.
Les fondations d’une rédemption
De retour en 2016, Hello Games est encore sous le déluge de tomates et d’œufs pourris et le studio se presse de sortir une première grosse mise à jour, intitulée Foundation.
Dans celle-ci, le joueur peut désormais choisir plusieurs modes de difficulté dont le mode Survie très demandé ainsi que le mode Créativité. Dans ce dernier vous serez libre de construire et d’explorer sans vous soucier de vos ressources et de votre santé. L’interface a également été remaniée avec des indications supplémentaires pour plus de clarté (et elle en avait bien besoin !).
Toutefois, la plus grosse nouveauté réside dans la possibilité de construire des bases et autres bâtiments afin de se fabriquer un petit chez soi au milieu de toute cette immensité (mais seulement sur des emplacements spécifiques).
Les graphismes profitent également d’un petit lifting avec l’apparition d’un flou cinétique lors des déplacements pour une meilleure impression de vitesse ainsi qu’un meilleur anti-aliasing (TAA).
Une bonne surprise donc que cette première mise à jour avec du contenu solide et des améliorations notables. Toutefois, le cœur du problème persiste et les joueurs continuent de déserter la galaxie. Malgré cela, on ressent l’envie de Hello Games de se rattraper et d’offrir aux joueurs beaucoup plus qu’une coquille vide. Cette mise à jour, aussi critiquée soit-elle, sera le premier pas du studio vers la rédemption.
Hello Games véhicule le bon signal
Toujours dans le silence le plus total, Hello Games continue de développer et sort, quelques mois plus tard, la mise à jour Pathfinder.
Le studio s’attarde cette fois-ci sur une refonte graphique avec des textures haute définition, un patch pour la PS4 Pro avec le support du HDR et de la 4K, une meilleure gestion de la lumière ainsi que différents effets de post-traitement.
Deuxième grosse nouveauté, les véhicules. Au nombre de trois, ils permettent d’explorer plus librement et rapidement les différentes planètes tout en offrant la possibilité de créer des courses personnalisées. La conduite est étonnamment agréable compte tenu de l’aspect procédural des terrains – une bonne surprise.
Le reste de la mise à jour se fait un peu plus discret avec des améliorations mineures et de nouvelles options de customisation de bases. Les plus courageux pourront également activer le mode Permadeath qui vous fera réapparaitre sur la planète la plus proche loin de votre vaisseau en cas de mort dans l’espace.
Toujours dans sa lancée, le studio Hello Games continue de rassurer les joueurs avec du contenu de qualité et quelques améliorations de gameplay, mineures certes, mais qui pointe dans la bonne direction. Le signal est lancé, se propageant à travers la galaxie et il ne reste plus qu’aux joueurs de le réceptionner.
L’histoire d’une ascension
Nous sommes en août 2017, et c’est sous un soleil éclatant qu’Hello Games sort une nouvelle mise à jour et pas des moindres : Atlas Rises.
Débarquant avec un nouveau mode histoire, cette mise à jour refaçonne, terraforme la façon de jouer à No Man’s Sky avec des quêtes narratives, un vrai scénario et l’arrivée d’un journal de missions. Le joueur apprendra dorénavant les différentes mécaniques du titre au fur et à mesure de son investigation et de son exploration.
De nouveaux biomes font leur apparition pour plus de diversités avec une disposition plus naturelle des arbres (notamment sur les falaises abruptes). Vous trouverez également des carcasses et débris de cargo à piller à la surface des planètes. Tout cela accompagné d’un nouveau système de missions générées aléatoirement.
De plus, votre arsenal s’agrandit avec l’arrivée d’un multi-outil de terraformation qui vous permettra de modeler le terrain à votre convenance – très pratique pour creuser rapidement une caverne et se mettre à l’abri d’une tempête.
Le pilotage des vaisseaux a également été amélioré avec des combats spatiaux plus dynamiques et la possibilité de voler en rase motte sur la surface des planètes.
Et pour finir, on peut noter l’ajout de nouveaux vaisseaux de classe S ainsi que les prémices du multijoueur que nous retrouverons dans la prochaine grosse mise à jour, NEXT.
Le NEXT plus ultra
Nous y voilà, la fameuse mise à jour salutaire, celle qui a fait sauter les compteurs de population de Steam. Pourquoi cette mise à jour plutôt qu’une autre, me direz-vous ? et bien c’est très simple, elle pointe enfin du doigt le cœur du problème et essaye d’y apporter une solution.
L’ajout d’un vrai multijoueur n’est évidemment pas étranger au soudain regain d’intérêt des joueurs. Vous pouvez désormais explorer la galaxie à quatre avec la possibilité de s’échanger des ressources ou de construire une base commune.
Toutefois, le multijoueur montre encore ses limites (un ami peut être en pleine tempête et vous non, alors que vous êtes à 2 mètres l’un de l’autre, par exemple), nul doute qu’Hello Games continuera de l’améliorer dans les patchs à venir.
Second gros changement : la construction des bases peut maintenant se faire n’importe où (oui, même sous l’eau !) sans aucune restriction géographique. C’était quelque chose de très demandé par les joueurs et qui participe énormément au sentiment de liberté du titre.
La vue à la troisième personne fait également son arrivée aussi bien pour les véhicules que pour le personnage avec la possibilité de faire des emotes et de customiser l’apparence de votre petit astronaute.
Le studio continue encore et toujours d’améliorer graphiquement son titre avec une meilleure distance d’affichage, une génération de terrain plus variée (avec des forêts denses ou au contraire des systèmes abandonnés et vides) et l’apparition de nuages dynamiques dans l’atmosphère.
Toutefois, l’optimisation du jeu ne s’est pas amélioré, bien au contraire, toutes ces améliorations graphiques ont un coût et c’est une perte massive de FPS. La distance d’affichage est certes meilleure mais reste un gouffre à performances (et surtout non réglable dans les options). De ce fait, pour les gens comme moi qui possède un PC moyenne gamme (I5 4670k, GTX 970 4G, 16G RAM), je vous conseille de suivre ce guide qui m’a fait gagner pas moins de 10fps.
De son côté, la bande son a été enrichi avec l’ajout de musiques, de nouveaux “doublages” pour les PNJs ainsi que divers sons ambiants (notamment lors des combats).
Concernant la faune, le comportement des créatures est plus naturel avec de nouvelles animations – certaines espèces se déplaceront en groupe tandis que d’autres préfèreront chasser seules.
Cependant, le changement le plus important reste la refonte complète de l’artisanat et des ressources. Se rapprochant plus d’un système de craft classique, le joueur peut maintenant raffiner certains matériaux pour en créer de nouveaux – les ressources elles-mêmes ont été changées afin d’être plus cohérentes avec l’univers. Toutefois, certaines constructions demandent par la même occasion plus de composants pour être fabriquées.
Avec cette mise à jour, Hello Games frappe fort. De plus, le studio promet un suivi régulier du jeu ainsi que des événements impliquant la communauté. Dans un monde où le profit règne, rappelons tout de même que No Man’s Sky ne possède pas de micro-transactions et que toutes les mises à jour sont gratuites.
Une galaxie à métaux
Pour répondre à la question : “Faut-il se remettre à No Man’s Sky ?” parce que c’est un peu pour ça que vous êtes là finalement. Et bien, je vous répondrais que c’est un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains mais que, si comme moi, vous avez été bercé par les mêmes promesses de découverte d’il y a deux ans, c’est un grand oui – le jeu n’a jamais été aussi complet.
Le multijoueur fait enfin son arrivée et que c’est bon de parcourir la galaxie avec ses amis, construire des bases, commercer et mettre, l’espace d’un instant, cette solitude suffocante de côté (Et il y a du tir ami, je dis ça, je dis rien).
Alors oui, le jeu n’est pas parfait (pas encore) et l’optimisation désastreuse peut faire grincer des dents. Toutefois, Hello Games ne va pas s’arrêter là et compte bien continuer de sortir toujours plus de mises à jour.
Tout le monde se rappelle ce sentiment de liberté, d’émerveillement enfantin à la vue des premiers trailers de No Man’s Sky. Ces milliards de mondes générés procéduralement qui n’attendent qu’à être explorés. Et bien cette promesse de voyage est toujours là, sublimée par deux ans de travail acharné fourni par Hello Games dont la passion n’a jamais faibli. Et pour ça, je dis Bravo.
Bon article !
J’ai moi même réinstallé No Man’s Sky, et je dois dire que c’est ENFIN une réussite !
Seul "gros" problème persistant, le mapping des touches … Malgré la configuration possible dans les menus, il faut encore bidouiller les fichiers de config pour que les menus in-game soit vraiment ergonomique, limite en 2018.
Merci !
Jouant à la manette, je t’avoue que je n’ai pas eu ce problème mais il est vrai que j’ai entendu un de mes amis se plaindre d’avoir des soucis avec le qwerty dans certains menus.