L’avantage avec des événements majeurs tels que la Gamescom, c’est qu’en plus des conférences où l’on reste spectateur, des jolies bornes sont également disponibles afin de pouvoir tester directement certains jeux. Cette année, c’est par exemple le cas avec un build pre-alpha de Warhammer 40 000 – Inquisitor : Martyr. Tu connaissais la bêta, qui est la version de test du jeu, la version alpha, autrement dit la version test du test, voici la version pre-alpha, sans décors, sans héros, sans graphismes, sans jeu. Blagues à part, le nouveau né de la licence Warhammer a beaucoup à offrir, c’est juste que pour l’instant, il y a surtout beaucoup de papier cadeau.
Les développeurs sont les membres du studio indépendant NeocoreGames, connu pour sa série de hack’n’slash The Incredible Adventures of Van Helsing, une licence en demi-teinte qui vire parfois au marron mais qui reste une sympathique expérience. N’étant pas particulièrement adepte de celle-ci, j’avais un peu peur quand j’ai appris que les hongrois allaient prendre en main une aventure Warhammer, licence qui n’est pas au beau fixe quand il s’agit de jeux vidéo, malgré de très bons titres (je pense notamment à Dawn of War I & II, des STR qui envoient). Beaucoup de promesses ont été faites et il semblerait que nombre d’entre elles restent à tenir, je rappelle toutefois qu’il s’agit d’un build pre-alpha et qu’on en est vraiment au stade prequel de l’origine du berceau de la création.
Warhammer 40.000, c’est quoi?
Mais j’y pense, ami gamer, tu n’es peut-être pas forcément adepte des jeux de société et peut-être encore moins de ceux qui ont des livrets de règle dont l’épaisseur se rapproche de celle d’un dictionnaire. Il en va ainsi de mon honneur (j’ai parfois tendance à exagérer) de t’expliquer ce qu’est l’univers Warhammer tout en restant le plus concis possible, le sujet étant vaste. Il s’agit à l’origine d’un jeu de figurines et de stratégie créé en 1987 et qui prend place dans un monde dystopique. Le chiffre 40 000, souvent abrégé en 40k, signifie que tout cela prend forme au 41e millénaire après J.-C. (Jean-Christope, un bon pote à moi). Il y a en gros deux factions : l’Imperium, qui comprend les restes de l’humanité en décrépitude, et le Chaos réunissant des humains corrompus et des Démons du Chaos. A côté de cela vivent d’autres races, loin d’être pacifiques, puisque le propre de Warhammer, comme son nom le laisse présager, c’est LA BAGARRE. On retrouve donc par exemple les célèbres Orks. Tout ce joyeux petit monde s’affronte pour la domination de l’univers. La licence est très célèbre depuis sa création et a commencée à être déclinée en jeux vidéo depuis longtemps.
Dans Inquisitor : Martyr, on se retrouve dans le secteur de Caligari, zone aux confins de l’espace composée d’une palanquée de planètes ayant vécu reclues, plutôt hermétiques au reste de la galaxie. Tu auras peut-être remarqué que le jeu se nomme Inquisitor, pour Inquisiteur. C’est bien joli tout ça, mais c’est quoi un inquisiteur ? Et bien c’est le héros que l’on est amené à jouer. Il faut savoir que dans Warhammer 40k, l’humanité est très religieuse et les Inquisiteurs sont donc chargés de répandre la bonne parole. En version moins édulcorée, ça veut dire éclater la tronche à tous ceux qui ne sont pas d’accord. Oui, ça existe aussi dans la réalité, comme quoi y’a pas mal de choses qui sont beaucoup mieux quand elles restent fictionnelles. L’avantage de placer l’action au niveau de Caligari est donc bien entendu les possibilités infinies offertes par une portion de l’univers totalement païenne.
Deux modes de campagne
Il s’agit d’ailleurs là d’une promesse de Neocore Games, bien ambitieuse pour un “petit” studio indépendant : proposer régulièrement et sur le long terme des mises à jour de contenu afin de proposer des nouvelles missions et des évolutions de l’univers en conséquence. Car le studio hongrois veut que les décisions des joueurs aient une influence sur l’avenir des événements. Tout est censé être déterminé par les joueurs et leurs décisions en globalité (c’est-à-dire tous joueurs confondus). Si on part de ce principe, on peut choisir de sauver une colonie de la destruction, mais cela signifie la mort pour une autre, et cela aura des implications pour la suite. Tout en sachant qu’un tel acte prend un caractère définitif. Une fois le choix de la colonie à sauver effectué, il sera impossible de revenir en arrière et si la majorité des joueurs décident d’aller dans le même sens que toi, l’autre foyer de population sera à jamais perdu, alors qu’il aurait peut-être pu t’apporter bien plus que tes protégés. Il s’agit là d’un des deux modes du jeu qui s’intitule Campagne d’Inquisition. Dans ce mode, qui semble le plus prometteur et le plus ambitieux, on pourra jouer en coopération jusqu’à 4 joueurs et nous aurons également un bastion dont nous devrons organiser la défense, puisque les autres joueurs appartiennent à des ordres d’inquisition différents et ils vont donc chercher à exploser ta base. Lorsqu’on attaque une base adverse, on le fait manuellement. Autrement dit, on prend notre costume de fier Inquisiteur et on va nous-même détruire les défenses de ladite base. En revanche, en position de défense, tout est automatique à l’inverse d’un The Mighty Quest for Epic Loot par exemple.
Le principe de la Campagne d’Inquisition est donc de déstabiliser les autres Inquisiteurs, faire équipe avec certains (de préférences des amis) pour défoncer le Chaos, choisir des missions à effectuer (cela devrait se présenter à la manière d’un Mass Effect : une carte de la galaxie s’affiche et plusieurs missions s’offrent à nous) pour décider du sort de Caligari. Si ce mode est élaboré avec talent, il pourrait en effet offrir des possibilités infinies et une durée de vie incroyable. A voir si NeocoreGames, studio indépendant, peut assumer les mises à jour gratuites régulières promises.
Il y aura également une campagne solo disponible, plus classique et jouable uniquement en solo. C’est pour l’instant tout ce qu’on en sait, et le studio hongrois a été clair d’office : le scénario leur importe bien peu et n’est qu’un prétexte au défouraillage total. Un peu dommage dans un univers aussi riche. Il s’agit surtout dans ces cas-là d’un pari très risqué puisqu’il faut que le reste du jeu, que ça soit au niveau gameplay ou graphismes, ait énormément de fun à proposer, sans quoi cela revient à tirer à blanc.
Un gameplay qui se veut tactique
NeocoreGames a pour volonté de proposer un gameplay atypique pour ce genre de jeu. Là où on te propose habituellement d’affronter sans cesse des gros packs d’ennemis qui sont en fait de la simple chair à canon, de véritables aimants à douleur, Warhammer 40.000 – Inquisitor : Martyr préfère proposer des groupes d’ennemis plus petits mais relativement plus puissants et intelligents, forçant le joueur à user de tactique et de stratégie pour vaincre. Mais les changements ne se retrouvent pas que du côté de l’ennemi, le héros lui-même est très lent et c’est une volonté des développeurs. En étant très lent, on ne peut pas se contenter de courir vers les ennemis en hurlant “BOUYAKAAAAA” et les faire tâter de la partie démembrante de notre fusil tronçonneuse, il faut se la jouer plus subtil. C’est pour cela qu’un système de couverture sera intégré au jeu afin de se protéger derrière à peu près n’importe quoi. Attention toutefois, les ennemis peuvent bien entendu en faire autant (tant qu’à proposer un aspect tactique, autant le faire jusqu’au bout plutôt que de placer des ennemis qui attendent immobiles le glas de leur existence) et les éléments de couverture peuvent très souvent être détruits, vous laissant quelque peu… à poil.
On ne peut que saluer cette initiative du studio hongrois qui vise à raffraîchir un genre qui en a bien besoin puisqu’empruntant bien trop de fois les sillons creusés par les plus éminents représentants du genre. Il est vrai que des jeux comme Diablo III, Torchlight ou même The Incredible Adventures of Van Helsing ne brillent pas par l’originalité qu’ils apportent au système de combat du hack’n’slash.
Mais Warhammer 40.000 – Inquisitor : Martyr (décidément, c’est long à dire) ne s’arrête pas là puisque la promesse avait été faite dès le départ que les combats contre les boss comprendraient également une dimension tactique non-négligeable. En effet, chaque boss sera affaiblissable en cherchant à atteindre des points bien précis. Dans la démo, il était possible d’affronter directement le boss et de bien galérer à mettre fin à ses jours, mais il fallait surtout penser à le priver de ses atouts principaux. Celui-ci crachant du poison et ayant une attaque au corps à corps puissante, il fallait viser ses bras afin de les lui couper. Forcément, ça marche moins bien. Suite à cela, ou avant, l’ordre importe peu (sauf pour l’Inquisiteur ! Gloire à l’Imperium !), il fallait bien viser l’estomac du monstre pour le priver de son poison si contraignant. Evidemment, le gros matou était nettement moins féroce après ça, et il était beaucoup plus évident (et humiliant, rappelles-toi qu’on lui a en plus coupé la source de ses attaques au corps à corps) de lui décrocher la droite fatale.
Un jeu encourageant mais qui doit encore faire ses preuves
Il semble donc très clair que Warhammer 40.000 – Inquisition : Martyr soit en bonne voie pour devenir un excellent hack’n’slash, encore faut-il qu’il parvienne à remplir toutes ses promesses. Soyons honnêtes : c’est bien parti puisqu’il s’agit là d’un build pré-alpha. Les décors sont sublimes et d’une noirceur plus qu’appropriée et agréable. Les graphismes semblent être au rendez-vous même si on regrette pour le moment des animations très pauvres qui se traduisent par un manque d’impact et donc, un manque de sentiment de puissance, qui est quand même le propre du hack’n’slash. La parade et l’esquive sont également absents à l’appel, mais il est fort probable qu’une solution à ce problème soit déjà sur les rails, le développement en étant véritablement à ses balbutiements. Toutefois, il est dommage de venir présenter un jeu de ce genre au cours d’un événement majeur en n’ayant pas incorporé de système de loot et de leveling. Le plus inquiétant est que NeocoreGames n’a pas vraiment communiqué dessus et il est évident qu’un hack’n’slash sans loot ni leveling, ça sent mauvais, très mauvais. A voir ce que le studio hongrois a prévu pour la suite. L’ensemble est pour l’instant encourageant.
Prometeur en effet, il faudra surveiller son évolution attentivement :)
Ah cette licence… Vivement les films à 100M de prod au cinoche ;)