Il ne vous aura peut-être pas échappé que Death Stranding, jeu dans lequel apparaît le maître de cérémonie des Game Awards, est en forte présence… aux Game Awards.
Geoff Stranding
Les Game Awards ont annoncé il y a quelques semaines la liste des nommés pour chaque catégorie du show. Death Stranding apparaît pas moins de 9 fois, et forcément comme Geoff Keighley, créateur et maître de cérémonie des Game Awards, est un grand copain d’Hideo Kojima et montre sa bouille dans le jeu…
Ce n’est pas nouveau : Geoff Keighley a des liens très étroits avec les grands de l’industrie du jeu vidéo. Et il n’est pas le seul : outre-Atlantique, il est beaucoup moins choquant (même si certains événements ont pu changer un peu les mentalités) que les journalistes JV fassent ami-ami avec ceux qui sont au cœur de leurs sujets. Cela suscite nécessairement quelques problèmes d’ordre déontologique, ce qui génère forcément des suspicions, qu’elles soient ou non justifiées.
Oui, que Geoff Keighley soit pote avec Kojima est un problème en soi. Que les 2 hommes s’affichent ensemble et sont à la limite de se tomber dans les bras l’un de l’autre lors de la Gamescom 2019, c’est un souci. Il ne faut pas s’étonner derrière que les gens ne voient pas d’un bon œil le fait que Death Stranding soit nommé dans 9 catégories aux Game Awards, quand Outer Wilds n’a pas le droit à une seule.
D’un autre côté, cela montre aussi un problème de perception du public vis-à-vis de ce genre d’événements, qui sont loin d’être indépendants et ne sont pas tant des “cérémonies de remise de prix” que des cocktails marketing.
Geoff Standing
Keighley, quant à lui, affirme qu’il comprend que le public se pose des questions :
Je comprends parfaitement l’inquiétude. En tant que producteur de la cérémonie, je vais inévitablement avoir des relations avec des gens de l’industrie. C’est ce qui me permet de faire le show en premier lieu. Les producteurs des Oscars, par exemple, sont souvent (ou presque toujours) les gens qui produisent les films.
“Et si ton copain se jette par la fenêtre, tu le fais aussi ?” me rétorquait ma mère lorsque j’utilisais cette superbe excuse : “mais Nicolas, lui, il le fait.” Notez que le prénom est pris au hasard.
Prendre l’exemple des Oscars est loin d’être une bonne idée puisqu’il est connu que cet état de fait constitue justement un souci et une critique faite à cette cérémonie du cinéma. Quant au fait de justifier les relations avec l’industrie par le fait d’être producteur de cérémonie…
En fait c’est simple Geoff, soit tu es journaliste, soit tu ne l’es pas. Mais ça fait longtemps que beaucoup de monde a sa petite idée du côté de la frontière où tu te trouves. Quelques idées : tu deviens producteur, point barre ; tu lances l’idée mais nomme un comité de direction qui gère l’événement et nomme un maître de cérémonie par la même occasion ; tu ne cherches pas à produire des événements marketing tout en étant journaliste. Dingue, je sais, et pourtant si simple.
Je ne crée pas de jeux, n’investis pas dans les jeux ni ne possède d’actions. Tout ce que je peux faire, c’est être transparent au sujet de ces relations et m’assurer que le vote est indépendant. Si les gens pensent que je ne devrais pas laisser apparaître mon image dans un jeu à l’avenir, peut-être devrais-je refuser. J’essaie juste de piloter cela du mieux (et avec autant de transparence) que je peux.
Le fond du problème, ce n’est pas tant qu’il y ait des suspicions. Non, le fond du problème, c’est qu’il puisse y en avoir.
La soirée de Geoff et ses potes aura lieu le 13 décembre à 2h30 du matin.