Malgré la puissance affichée de Stadia, certains jeux ne sont pas des plus performants. Selon Google, il s’agit d’un manque d’optimisation de la part du développeur.
Ce n’est pas ma faute
Stadia est là et les premiers joueurs s’amusent sur le service de Google comme si le lendemain et les consoles n’existaient pas. Cependant, les différents tests techniques de la presse montrent bien qu’il y a des soucis pour que l’offre de Cloud Gaming soit recommandable, que ce soit au niveau de la qualité du streaming ou des performances en jeu qui ne sont pas toujours en accord avec ce qui a été promis : le sacro-saint 4K/60 FPS.
Eurogamer rapporte que Phil Harrison, le vice-président de Google responsable de Stadia, a précisé sur les réseaux que la cible de Stadia est bel et bien de balancer constamment du 2160p à 60 images par seconde.
Yes, all games at launch support 4K. We designed Stadia to enable 4K/60 (with appropriate TV and bandwidth). We want all games to play 4K/60 but sometimes for artistic reasons a game is 4K/30 so Stadia always streams at 4K/60 via 2x encode.
— Phil Harrison (@MrPhilHarrison) October 9, 2019
Oui, tous les jeux au lancement supportent la 4K. Nous avons conçu Stadia pour profiter du 4K/60 (avec la TV et connexion appropriées). Nous voulons que tous les jeux se jouent en 4K à 60 FPS, mais parfois, pour des raisons artistiques, il s’agira de 4K/30, mais Stadia envoie son flux toujours à
Justement, il est là le problème Google joue à avec les mots. Envoyer un flux en 4K est une chose, mais avoir un rendu de jeu en 2160p à la source, c’en est une autre.
Cependant, Digital Foundry a trouvé que le compte n’était pas bon. Sur le papier, le GPU d’une machine de Stadia dérivé d’une AMD RX Vega 56 est aussi puissant que ceux d’une Xbox One X et d’une PS4 Pro combinées. Malheureusement, Red Dead Redemption 2 aurait une résolution native bien inférieure à celle de la Xbox One X, pour comparer avec la meilleure version. À configuration équivalente, la version PC fait même mieux. Autre exemple : Destiny 2 est coincé en 1080p.
Dans ce cas, comment l’expliquer ? Pour Google — et c’est plutôt logique —, il s’agit d’un problème d’optimisation de la part du développeur :
Les développeurs qui créent les jeux Stadia s’efforcent de fournir la meilleure expérience de streaming pour chaque jeu. Comme vous le voyez sur toutes les plateformes, cela inclut une variété de techniques pour obtenir la meilleure qualité globale. Nous donnons aux développeurs la liberté d’obtenir la meilleure qualité et fréquence d’image sur Stadia et nous sommes impressionnés par ce qu’ils ont pu réaliser depuis le début.
Nous nous attendons à ce que de nombreux développeurs puissent, et dans la plupart des cas, continuer à améliorer leurs jeux sur Stadia. Et comme Stadia réside dans nos centres de données, les développeurs sont en mesure d’innover rapidement tout en vous offrant une expérience encore meilleure, sans nécessiter de correctifs ni de téléchargements.
Ok, coco. T’es en train de nous dire que l’un des principaux arguments de Stadia, offrir une qualité d’image incomparable grâce à la puissance du Cloud Gaming, n’est pas de ton ressort. De ce fait, si ça ne fonctionne pas correctement, ce n’est pas de ta faute.
Il est là le souci, en fait. Si Stadia est considéré comme une énième plateforme de la part d’un développeur, il y a malheureusement peu de chances qu’il s’amuse à optimiser son jeu dessus de façon exclusive. Certes, les premiers jeux de Stadia sont des titres déjà présents sur le marché depuis un moment et des efforts de portage supplémentaires n’auraient pas été rentables (surtout le peu de joueurs présents à la sortie), mais c’est le rôle de Google de ne pas promettre quelque chose qui est impossible à promettre.
Il ne manque plus qu’à juger la sortie des prochains gros jeux, maintenant que les studios vont pouvoir tester plus en profondeur les outils de développement. Si Google ne se démène pas pour que les développeurs bichonnent leur version Stadia afin d’en tirer tous les bénéfices, je ne donne pas cher de sa peau.