Mais oublie peut-être l’essentiel…
Soucis de lancement et surpopulation des serveurs à part, New World semble déjà un gros succès. Sur Twitter, le fondateur et ancien PDG d’Amazon, Jeff Bezos félicite Amazon Game Studios malgré les difficultés passées à lancer un produit qui fonctionne.
After many failures and setbacks in gaming we have a success. So proud of the team for the persistence. View setbacks as helpful obstacles that drive learning. Whatever your goals are, don’t give up no matter how hard it gets. @playnewworld (1/2) https://t.co/LK0VUdCSS9
— Jeff Bezos (@JeffBezos) October 1, 2021
Après de nombreux échecs et revers dans le gaming, nous avons un succès. Tellement fier de l’équipe pour leur persévérance. Considérez les revers comme des obstacles utiles qui stimulent l’apprentissage. Quels que soient vos objectifs, n’abandonnez pas, peu importe à quel point cela devient difficile.
À l’instar de Prime Videos, se lancer dans le jeu vidéo était également l’idée du milliardaire qui a fait un aller-retour dans l’espace il y a peu, et Andy Jassy, l’ancien chef de la division AWS, a tenu à continuer les efforts dans le domaine. Pour donner plus de crédits à cet accomplissement, Bezos mettra alors en opposition la nouvelle du succès de New World avec un article de Bloomberg paru en début d’année, rédigé par Jason Scheier et Priya Anand.
En effet, Crucible a été débranché plus vite qu’il n’en faut pour dire « Hero Shooter générique », le MOBA Breakaway n’a jamais vu la lumière du jour, le MMO Le Seigneur des Anneaux n’est pas allé plus loin que sa phase de préproduction et New World a connu pas mal de reports (en plus de la pandémie qui n’a pas aidé), mais l’ancien PDG du GAFA a sans doute oublié que l’article en question expliquait justement qu’Amazon s’y prend extrêmement mal pour tenter de percer dans le gaming, persuadé que balancer 500 millions de dollars par an dans sa division jeu vidéo suffise.
Les méthodes de management héritées de la maison mère ne feraient pas bon ménage avec le fonctionnement d’un studio de développement, les cadres choisis pour diriger les projets liés aux jeux vidéo n’ayant aucune expérience ou connaissance dans le domaine.
Du coup, on se retrouverait avec tous les soucis habituels qui vont avec, à commencer par ne pas écouter les vraies personnes compétentes, tout enchaînant des décisions perçues comme mauvaises en interne, comme la volonté de créer un MMO avec un point de vue colonialiste dépassé, voire offensant (oui, New World), ou forcer l’adoption du moteur Lumberyard à toutes les équipes d’Amazon Game Studios, pas toujours adapté pour répondre aux besoins, ce qui nécessite un gros travail d’ingénierie parfois complexe.
Bien sûr, l’article a également mis en lumière les soucis habituels de gros studios de développement, à savoir une toxicité managériale et une « bro culture » qui ont permis au peu de femmes employées de connaître leur « pire expérience de sexisme dans l’industrie ».
Oui, on peut féliciter Jeff Bezos pour ce beau succès.