Un long reportage de Kotaku révèle une ambiance un peu trop virile dans les locaux de Riot Games qui passerait volontairement les femmes au second plan.
Rito, pls
C’est un peu la mine déconfite que les lecteurs de Kotaku ont pu poser leurs yeux sur leur dernier dossier à sensation : “En immersion dans la culture du sexisme chez Riot Games”. Cette énième révélation post-Gamergate qui remet — encore — en cause les conditions de travail dans le jeu vidéo (avec le scandale Quantic Dream à titre d’exemple) a de quoi déprimer un brun.
Kotaku a donc contacté 28 ancien.nes et actuels.les employées de Riot Games et leur témoignage a pu lever le voile sur une “Bro Culture” qui laisse peu de place à la gent féminine. Par exemple, aucune position élevée de la société n’est tenue par une femme et celles qui ont essayé de gravir les échelons de manière conventionnelle se sont heurtées à un plafond de verre arbitraire. Et ça ne s’arrête pas là.
Après plus de 8 mois d’enquête, Kotaku a jugé qu’il avait assez d’éléments pour sortir son dossier. Si les expériences personnelles des différents témoins sont assez variées, elles convergent toutes vers la même conclusion.
The IT Crowd
Le truc qui revient assez souvent dans le dossier c’est le fait que Riot Games soit une grande fraternité. Sur le papier, c’est une bonne chose. Avec sa croissance exponentielle ces dernières années grâce au succès de League of Legends, la boîte a été nommée par de nombreux magazines tech et business comme entreprise où il fait bon vivre et bosser.
Les locaux sont grands, confortables, luxueux et ont été conçus pour garder une cohésion d’équipe maximale. Il existe même un cybercafé dans les locaux afin que tout le monde puisse jouer ensemble.
Pourtant, trois témoins différentes ont déjà vécu la situation suivante : elles étaient nommées pour un poste à haute responsabilité avant d’être remplacées par un homme au dernier moment, sans explications.
Il y a même la fois clichée où une idée émise par une femme était jugée comme ridicule, et acclamée comme brillante quand elle est énoncée en réunion par un collègue masculin.
Contacté par Kotaku, Riot a répondu que la direction percevait son entreprise à contre-courant des témoignages rapportés :
Quand nous rencontrons des comportements contraires, nous essayons de comprendre, les évaluons et prenons des mesures appropriées. Nous avons une politique zéro tolérance pour la discrimination, le harcèlement, la revanche, le bizutage et la toxicité en général.
Seulement 20% du personnel de Riot est féminin.
“Les potes avant les pétasses”
Il y a pourtant des témoignages qui ne trompent pas. Par exemple : des photos de sexes masculins circulent dans certaines chaînes de mails, et d’autres parlent de coups d’un soir avec telle ou telle collègue, sans complexe.
Une témoin qui a quitté Riot pour cause de sexisme rapporte :
La “Bro Culture” est très bien ancrée, bien trop ancrée. C’est comme bosser dans une fraternité géante.
Seulement, les femmes n’arrivent pas à s’insérer dans cette culture fraternelle, et il semblerait que la plupart des employés masculins trouvent la situation très bien comme ça. Riot n’embauche pas de personnel (quelque soit sa position) tant qu’il n’est pas avéré qu’il est un gamer authentique. Le problème viendrait potentiellement de là.
L’article revient justement très longuement sur ce qui implique d’être un “true gamer”, avec les problèmes que l’on connaît sur la toxicité du milieu.
Cet article prouve malheureusement que l’industrie est encore loin d’être clean au niveau de la parité homme/femme et que certains comportements sont encore à revoir.
Si vous n’êtes pas anglophobe, je ne peux que vous conseiller la lecture complète de l’article. Il existe encore énormément d’exemples accompagnés de multiples analyses pertinentes et complètes.