Après une enquête approfondie de plusieurs mois, la Commission des jeux de hasard belge associe les loot boxes à des jeux de hasard.
Nan ! Sans déconner ?
On vous en parlait au mois de novembre dernier, quelques pays d’Europe avaient commencé à se pencher sur la polémique des loot boxes, suite au fiasco Star Wars: Battlefront 2. Aujourd’hui, seulement quelques jours après les Pays-Bas, la Commission des jeux de hasard de la Belgique en est venue à la même conclusion : “Les loot boxes payantes sont des jeux de hasard”. Un résumé est disponible en français sur le site officiel de la Commission.
La protection des joueurs et des groupes vulnérables comme les mineurs d’âge en particulier est la mission la plus importante de la Commission des jeux de hasard belge. Quand en novembre 2017, l’agitation mondiale naquit au sujet de ce que l’on appelle les « loot boxes » dans les jeux vidéo, les ingénieurs, juristes et spécialistes IT de la Commission des jeux ont commencé l’analyse de différents jeux vidéo pour déterminer si ces loot boxes inclus aux jeux vidéo ou autres « in game-elements » satisfont à la définition de jeu de hasard.
La Commission des jeux de hasard arrive à la conclusion que les loot boxes payantes sont des jeux de hasard. Si ceux-ci continuent à être exploités, une approche pénale est envisagée. Parce que le phénomène est plus large que les 4 jeux analysés, la Commission des jeux de hasard fait un certain nombre de recommandations à l’attention des décideurs, des fabricants de jeux, des plateformes de jeux ainsi que des organismes qui octroient des licences comme la FIFA.
Contrairement à la Hollande où seuls les jeux avec des éléments qui pouvaient être revendus étaient visés, la Commission belge n’oublie pas d’inclure des jeux comme Star Wars: Battlefront 2, Overwatch, FIFA 18 ou Counter-Strike: Global Offensive.
Peter Naessens, Directeur à la Commission des jeux de hasard, rajoute
Les loot boxes payantes ne sont pas un élément innocent des jeux vidéo qui se présentent comme un jeu d’adresse. Les joueurs sont séduits et trompés et aucune mesure de protection en matière de jeux de hasard n’est appliquée. Maintenant qu’il est clair qu’en particulier les enfants et les personnes vulnérables sont ici exposés sans protection, les fabricants de jeux, mais aussi les parties concernées sont appelés à mettre fin à cette pratique.
Cette déclaration est un peu floue parce que cela n’exprime pas clairement quand un jeu est hors la loi ou non, et sous quels critères. Cela n’a pas empêché le ministre de la Justice belge, Koen Geens, de déclarer que l’utilisation de tels procédés abusifs pourrait être puni de 800 000€ d’amende et de peines prison.
Kotaku a contacté les principaux incriminés comme EA, Valve ou Blizzard. Seul EA a répondu pour l’instant.
La Commission des jeux de hasard belge ne nous a pas contactés ou ne nous a pas partagé son compte-rendu. We croyons très fortement que nos jeux sont développés et implémentés de façon éthique et légale à travers le monde, et que nous prenons ces responsabilités très au sérieux. Nous prenons profondément soin de nos joueurs afin qu’ils puissent s’amuser de manière juste à nos jeux, et nous nous assurons avec précaution que chaque jeu est marketé responsablement, ce qui inclut la réglementation standard de chaque région.
Nous voudrions dialoguer avec le ministre Geens sur ces sujets, et sur le fait que nous ne sommes pas d’accord à propos de nos jeux considérés comme une forme quelconque de jeux de hasard.
Pendant ce temps là en France, même si l’Arjel (Autorité de Régulation des Jeux En Ligne) a également annoncé en novembre dernier vouloir se pencher fortement sur la question, toujours aucun verdict de jugement ni de mesure n’a été prise envers les éditeurs de jeux qui pratiquent la vente de loot boxes.