Fait rare depuis plus de 7 ans, Eugen Systems, un studio de développement de jeux vidéo français, s’est mis en grève hier et compte reconduire le mouvement jusqu’à jeudi inclus.
Système sans-gêne
Le monde du travail dans le jeu vidéo va mal, et tout particulièrement en France.
Canard PC rapporte que le personnel d’Eugen Systems (R.U.S.E, Wargame, Steel Division) s’est mis en grève hier. Les raisons sont multiples, mais l’inaction bien trop longue de la direction vis-à-vis de salaires minimums non respectés et d’heures supplémentaires non payées ont fait exploser la cabane à poudre.
La direction avait également fait des promesses déjà en 2016 sur une amélioration de la situation, mais manifestement, très peu de choses ont bougé depuis. Après plusieurs propositions d’arrangements à l’amiable, il a donc été décidé hier par 21 salariés qu’une grève était nécessaire, comme l’indique leur communiqué, relayé par Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV).
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Nous n’avons pas voulu le conflit, et nous étions même prêts à accepter un certain nombre de compromis. Mais face à un tel manque de respect, il ne nous reste plus qu’à faire usage de nos droits les plus fondamentaux.
Canard PC indique que la goutte de trop aurait été un retard important dans le versement des salaires accompagnés de certaines heures supplémentaires qui n’avaient toujours pas été régularisées. Certains employés parleraient même de magouilles.
Déjà visé par une enquête sur les conditions de travail dans le monde du jeu vidéo qui ont déjà permis de mettre le doigt sur les pratiques douteuses de Quantic Dream, Eugen Systems se met sur le devant de la scène tout seul, avec une affaire visiblement très sérieuse, contrairement à la boîte de David Cage qui nie en bloc les faits reprochés. Connu pour ses jeux de stratégies de grande qualité, il est difficile d’imaginer qu’un studio avec tant de fans à travers le monde ait de tels dysfonctionnements dans sa direction... et pourtant, c’est ce qui est en train de se passer.
Les frères Le Dressey, têtes pensantes du studio, ont refusé de commenter la situation, tout comme ils ont refusés multiples interviews à propos de la santé du travail dans l’industrie. Si vous voulez aider, une caisse de grève a été levée par le STJV et contient déjà presque 1 200€.
moi je propose de verser l’argent des achats de jeux aux employés directement. comme ils n’auront pas besoin de mendier.