“L’eSport fait vivre” – Des athlètes presque comme les autres
C’est ici que réside le débat le plus clivant de l’eSport : s’agit-il d’un vrai sport au même titre que les activités sportives traditionnelles ou bien le manque de dépense physique suffit à en déduire que ce n’est pas un sport à part entière ?
“C’est un sport d’endurance”
Les idées reçues concernant le rythme de vie, l’apparence physique des joueurs ou encore la sollicitation de leurs aptitudes physiques et psychologiques sont encore très nombreuses aujourd’hui.
Pourtant, comme dans un sport traditionnel, si un individu souhaite atteindre le haut niveau et devenir professionnel (pouvoir vivre grâce au jeu), il va devoir se soumettre à un entraînement acharné et faire de nombreux sacrifices.
D’ailleurs cet entraînement, s’il est mal exécuté ou que le rythme est trop soutenu, cela peut donner lieu à de nombreuses blessures principalement liées à la posture : poignets, dos, main, doigts sont mis à rude épreuve. S’il est fréquent de retrouver ces douleurs au sein des métiers de la bureautique, les joueurs professionnels, à cause du rythme intensif imposé par leur activité (souvent 8 heures par jour minimum), présentent des symptômes précoces.
Il est très réducteur de définir qu’une activité est sportive uniquement en fonction de la dépense physique qui est associée. Si c’était le cas, il n’y aurait pas que l’eSport qui serait disqualifié. Le sport à haut niveau regroupe beaucoup plus de composantes : dépassement de soi, entraînements intensifs, sacrifices, travail en équipe, remise en question, volonté de triompher, etc. Des éléments que l’on retrouve facilement aujourd’hui dans le sport électronique. Même si la dépense physique n’est pas la composante la plus présente dans l’eSport, elle reste réelle : la sollicitation du corps et du mental lors d’une partie de plus de 3 heures est très importante. D’où la nécessité d’avoir une hygiène de vie (alimentation, cycle du sommeil, favoriser d’autres activités que le jeu pour éviter un trop-plein…) en adéquation avec cette activité intense.
Concernant les joueurs en eux-mêmes, ils ont bien compris l’importance que leur image prenait. Dans cet épisode, Kim Bora, alias YellOwStaR, affirme avoir ressenti le besoin d’avoir une image plus fidèle à ce qu’il souhaitait dégager et, de ce fait, avoir entrepris une transformation physique conséquente. Être en forme physiquement lui a permis d’améliorer ses performances : de nombreux autres joueurs fonctionnent sur un modèle similaire.
L’eSport devient très exigent en termes de communication : l’image du “geek” assis en train de manger des pizzas nuit et jour est dépassée depuis bien longtemps. Désormais les joueurs prennent soin d’eux, les organisateurs aussi veillent au grain. Devant toutes ces caméras et ce développement exponentiel, dégager la meilleure image de soi devient un réel enjeu.
Les dix épisodes sont d’ores et déjà disponibles sur arte.tv/esport