“L’eSport fait vivre” – Pro-Gameuses
S’il est vrai que l’eSport est comparable en de nombreux points à un sport traditionnel, il l’est aussi en ce qui concerne le désintérêt pour la scène féminine. Cet épisode traite de ces différences majeures entre les deux scènes.
“Il est très difficile pour nous de progresser”
Alors que les équipes masculines disputaient la grande finale des IEM Katowice 2017 sur la scène centrale avec plus de 13 000 spectateurs pour les encourager, les équipes féminines devaient se contenter d’une petite scène entre plusieurs exposants et avec seulement quelques centaines d’intéressés.
Quelles sont les principales raisons de cette énorme différence ? Le tout réside principalement dans le fait que l’intérêt que porte la communauté à la scène féminine a du mal à voir le jour. Comme nous l’avait confié Marion Lopez lors d’une interview, un cercle vicieux a tendance à se créer :
C’est un cercle vicieux : [l’eSport féminin] n’est pas assez mis en avant pour qu’on s’y intéresse, on ne crée pas de « hype » autour de notre scène ; et les gens ne s’y intéressent pas assez naturellement pour qu’il soit mis en avant et que les sponsors veuillent investir… Du coup ça tourne en rond ! On a également beaucoup moins de tournois donc beaucoup moins d’opportunités d’être mises en avant.
En outre, les équipes féminines n’ont pas vraiment l’occasion de progresser à la même allure que les hommes. De base, elles ne disposent pas toutes des mêmes moyens puisque le manque de visibilité n’attire pas les investisseurs. De plus, comme nous pouvons le voir dans cet épisode, il est fréquent que des équipes masculines refusent de s’entraîner contre les femmes sans aucune raison légitime.
Toutefois, comme le rapporte Michaela “mimi” Lintrup, même si le processus de progression est lent, il est bien en route. À titre d’exemple, l’équipe Vitality – Black qui évolue sur Rainbow Six présente désormais une composition mixte. Nous n’avons plus qu’à souhaiter que ce genre d’initiatives, initialement localisées, devienne monnaie courante sur les scènes professionnelles des jeux compétitifs. Surtout quand les organisateurs de tournois autorisent les compositions mixtes à évoluer main dans la main.
Il y a quelques années, il était rare de voir autant de gameuses partager cette passion. Aujourd’hui le nombre de joueuses a très fortement augmenté. Si d’un côté les chiffres ont évolué, de l’autre, les mentalités n’ont pas encore suivi : c’est ici que doit avoir lieu la prise de conscience.
Les dix épisodes sont d’ores et déjà disponibles sur arte.tv/esport