L’organisme qui est chargé d’évaluer les jeux vidéo aux États-Unis pense que la folie des Loot Boxes n’est pas comparable à des jeux d’argent et que les jeux s’en servant ne seront pas inquiétés.
Quinté Flush Royale
Si en Europe nous avons la PEGI qui évalue les risques qu’offre un jeu vidéo dans ses propos et donnent des recommandations d’âges minimums pour les parents, elle peut dans l’absolu indiquer à un jeu qu’une mécanique est vraiment inappropriée pour un jeu vidéo. Interpellés par beaucoup d’internautes ces derniers jours à cause des implémentations de systèmes de caisses aléatoires dans plusieurs jeux AAA comme Star Wars: Battlefront 2, L’Ombre de la Guerre, ou encore le prochain Assassin’s Creed, l’ESRB (équivalent nord-américain) s’est alors penché sur la question de savoir si cette pratique est comparable à un jeu d’argent, comme un casino en ligne. Contacté par Kotaku, un représentant de l’organisme s’est exprimé sur le sujet :
L’ESRB ne considère pas les caisses aléatoires comme des paris. Bien qu’il y ait un élément de chance dans cette mécanique, le joueur reçoit toujours des objets en jeux. Nous pensons que le principe est similaire à un jeu de cartes à collectionner : vous trouverez parfois la carte rare que vous convoitez depuis longtemps, mais d’autres fois, vous aurez des cartes que vous avez déjà.
En résumé, le non-problème qu’a l’ESRB avec ce système est que le jeu fini toujours par vous donner quelque chose, alors qu’un pari d’argent vous permet facilement de tout perdre. Bien que le dernier argument soit justement bancal par le fait que le jeu va vous donner quelque chose que vous possédiez déjà — voire inutiles —, n’est pas un problème pour l’ESRB. Mais ce souci laisse les joueurs en avoir gros sur la patate.
Le fait de savoir si le système de caisses aléatoires avec de l’argent réel est comparable à du pari est important, parce que si c’est le cas, le jeu sera systématiquement réservé aux adultes, les mineurs n’ayant pas le droit de parier de l’argent. Pourtant, quand j’ouvre un booster sur Hearthstone, c’est un peu l’impression que j’ai. Cela fait longtemps que les développeurs ont compris comment stimuler la dopamine et la zone liée à la récompense dans notre cerveau. Ces derniers en usent et en abusent, quitte parfois à pervertir le gameplay du jeu avec.
Certains joueurs sont inquiets pour l’avenir des jeux AAA, se présentant comme des prophètes de fin du monde comme quoi les Loot Boxes seront omniprésents et incontournables. Si les éditeurs ont commencé à réduire drastiquement les pratiques de DLCs abusifs, c’est parce qu’ils ont trouvé quelque chose de plus insidieux et peut-être plus efficace. Le gourvernement chinois avait déjà apporté un élément de réponse au problème l’année dernière en forçant les éditeurs à dévoiler explicitement les taux de chances de récupérer tel ou tel niveau de rareté d’objet, rendant publique les mécaniques aléatoires des caisses d’Overwatch ou de Hearthstone, par exemple. Ce système permet de faire réfléchir à deux fois le consommateur avant de mettre sa carte bleue en jeu.
TotalBiscuit, sur sa vidéo de plus 40 minutes sur le bêta de Battlefront 2 avec une digression sur L’Ombre de la Guerre, en parle mieux que moi, vu qu’il ne se concentre finalement que de ces fameuses caisses et du problème qu’elles apportent au jeu, et au jeux vidéo en général.