La nouvelle est tombée le soir du 5 octobre : le PSG a mis fin à son investissement dans l’eSport LoL (en gardant active leur section Rocket League). C’est la seconde structure à faire une telle annonce, après H2K. Les Unicorns of Love émettent également des réserves importantes quant à leur avenir sur la scène esportive de LoL.
Les raisons de ce départ
PSG eSports a annoncé hier son départ de la scène de LoL par un communiqué sur leur site officiel. “Dans le cadre de la préparation de notre saison 2018, de nombreuses incertitudes demeurent pour le club Paris Saint-Germain sur l’avenir de League of Legends en Europe après de nombreux échanges avec l’éditeur du jeu, Riot Games.”
La société ne pratique pas la langue de bois et donne les réels motifs de ce départ, motifs qui ont été les mêmes pour les H2K et qui seront les mêmes pour les UoL si Riot ne fait rien : “Les partages de revenus proposés par l’éditeur sont très loin de compenser les coûts d’une structure avec une ambition européenne”. Une critique qu’a aussi formulé le directeur des UoL dans une lettre ouverte sur leur site, alors que les coûts des sections LoL augmentent chaque année pour les structures (salaires plus encadrés donc plus conséquents, offres à la hausse pour les joueurs, plus de staff…).
L’annonce de l’arrivée d’un club de football avait fait grand bruit.
Des départs en rafale
Ceci n’est que le début des annonces de départs de la scène esportive de League of Legends en Europe. Pourquoi un tel mouvement ? Cela est dû à l’annonce du changement du modèle économique des LCS en Europe, qui s’avère plus que drastique (article plus détaillé ici). Pour résumer, les LCS d’Europe seraient scindés en quatre régions beaucoup plus réduites géographiquement. Cela aurait beaucoup de conséquences économiques qui ne seraient pas au goût de nombre de structures. Pour commencer, sans même prendre en considération les bons et mauvais côtés de ces changements, cela impliquera un budget pour que les structures puissent s’adapter. Ces changements, c’est Riot qui souhaite les imposer, sans avoir encore proposé de compensation aux structures européennes. Autrement dit, l’éditeur décide, les structures se taisent.
Outre ce coût supplémentaire, à court-terme, les structures européennes tomberont tellement loin derrière les offres juteuses de la région de l’Amérique du Nord qu’elles perdront leurs meilleurs joueurs, déjà difficiles à garder plus d’une saison. En somme, l’écart économique entre la scène NA et EU, déjà faramineux, se creusera d’autant plus. Les caisses se renflouent aux États-Unis, et l’Europe s’assèche.
Ce qui est sûr, c’est que si Riot Games ne propose pas de compensation ni de renégociation du partage de revenus sur les LCS (cela se fait naturellement dans les sports traditionnels car les ligues sont chapeautées par une fédération, ce qui n’est pas le cas dans l’esport…), les UoL fermeront leur section LoL, parmi un long cortège. Et même si la situation s’améliore un peu d’ici le début de la saison 2018 (avec plus de terrain laissé par Riot), le changement devrait causer un ralentissement conséquent sur la scène européenne pendant les deux saisons suivantes, et le niveau de jeu en pâtira énormément. Si le futur est sombre pour la scène européenne dans les prochaines années, cela n’empêche pas que ce changement pourra porter ses fruits à long terme : le domaine de l’esport, dans son ensemble, assiste à un changement de modèle économique progressif, et il faudra s’y faire.
POLE EMPLOI
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WE ARE READY
On connais les dates exactes de la saison 2018 ?