Next@Acer – War Legend à New York
Pour la Keynote d’Acer qui se déroule tous les ans à New York, War Legend a été invité à couvrir l’événement afin de voir ce que réserve la marque cette année… et le gaming a été particulièrement mis en avant.
Next@Acer – En mettre plein la vue
On peut dire qu’Acer a mis les moyens pour son événement New Yorkais cette année. Plus de quatre cents journalistes étaient invités au AMC Lincoln Square, le cinéma équipé du plus grand écran IMAX du monde. Tout le cinéma avait été redécoré pour l’occasion, laissant planer le doute d’un éventuel Blockbuster de l’été dont on n’aurait jamais vu la couleur auparavant.
Après avoir pris le soin de remplir l’estomac des journaleux et de les équiper de lunettes 3D qui leur serviront 30 secondes le temps d’une introduction qui en jette un (I)max, monte sur scène le PDG d’Acer, Jason Chen, en chair et en os, visible en 3D réelle et fier de nous accueillir à cette Keynote.
La présentation est réglée au millimètre et on n’a pas beaucoup le temps de respirer entre chaque nouvelle annonce de gamme. C’est alors que je me rends compte que Live Twitter est un exercice d’équilibre digne de moines Shaolins. Entre des PC hybrides polyvalents, la nouvelle gamme de laptops Aspire pour tous, des caméras 360 pouvant téléphoner (oui), ou une énième montre connectée, on trouve quelques nouveaux joujoux sympathiques pour les gamers en manque de matos. Deux nouveaux PC portables Predator se sont dévoilés pendant la présentation et ont fait leur petite sensation : le Helios 300 et le Triton 700.
Le Helios 300 vise à offrir le meilleur compromis possible entre puissance et prix. À partir de 1 200 €, il vise les joueurs férus des jeux populaires du moment comme League of Legends, Heroes of the Storm ou encore Overwatch. Le choix du GPU se portera entre une GTX 1050Ti et une GTX 1060 qui feront tourner sans mal ce genre de titres. Le Triton 700 est quant à lui une nouvelle facette de la vitrine technologique Predator qu’Acer a voulu montrer fièrement avec le X21, le fameux PC portable à 9000 €.
Si le X21 est le PC portable de jeu le moins portable du monde, le Triton 700 est sûrement l’un des plus fins. Grâce à une nouvelle technologie de refroidissement, son tour de taille n’atteint pas les 19mm. Équipée d’une puissante GTX 1080 et d’un CPU Kaby Lake dernière génération, on sent qu’aucune concession n’a été faite pendant l’élaboration du Triton. Cet exploit a un prix puisque la bestiole coûtera la bagatelle de 3 400 €, et ce prix conseillé n’indique pas si il correspond à la version équipée d’un i5 ou d’un i7. Pour les gros joueurs fixe au gros portefeuille qui aiment les gros écrans, Acer annonce également son nouveau moniteur pour PC (très) haut de gamme. Évolution technologique logique et attendue, le X27 est donc la réponse à Asus dans la course aux 144 miles à l’heure dans le domaine de la 4K. Le CV de la bête est à rallonge et impressionnant : 27 pouces, 2160p, G-Sync, dalle IPS, support de la technologie HDR et j’en passe… un écran sans défauts mis à part son prix estimé autour de 2 000 €. Le Z271UV est également annoncé, un écran incurvé de 27 pouces aux spécificités plus modestes mais qui sera surtout le premier écran de la marque à être équipé d’un dispositif de Eyetracking de la startup suédoise Tobii, et ce de série.
À partir de ce moment, on comprend que le choix du Lincoln Square pour la présentation n’est pas anodin et n’a pas seulement eu pour vocation d’en mettre plein la vue. Acer a en effet conclu un partenariat avec IMAX dans une technologie assez nouvelle et en pleine expansion : la Réalité Virtuelle.
Dans un premier temps, plus tôt dans la conférence, Acer avait confirmé son partenariat avec Microsoft, avec la montée sur scène de Mark Bolas, directeur de projets des casques de réalité virtuelle… ou de réalité mixte, plus précisément. Fort de son expérience avec l’Hololens, Microsoft a décidé de passer à l’étape suivante en rendant la technologie plus abordable en s’affranchissant des écrans holographiques au profit d’un tandem d’écrans et lentilles classiques avec deux caméras externes. Le principe de la réalité mixte est très proche de celui de la réalité augmentée, à la seule exception que l’image artificielle n’est pas superposée à un simple écran, mais bien dans un casque immersif de réalité virtuelle classique. Le casque sera commercialisé dans un but professionnel dans un premier temps, avec des partenaires intéressés dans la recherche du potentiel que peut leur apporter un tel casque.
Pour le plus gros morceau de la conférence, Acer a également reconfirmé (encore une fois quelque chose qui n’est pas 100% nouveau) son autre partenariat dans le domaine de la VR avec Starbreeze, le développeur original de la série Payday qui a signalé son intérêt pour le monde de la Réalité Virtuelle depuis un moment. Après avoir créé sa propre ébauche de casque pendant la folie Oculus de 2013, Acer est venu en renfort pour apporter son savoir faire technologique afin de créer le StarVR.
Plutôt que de se contenter d’un écran séparé par deux lentilles pour chaque œil, le StarVR possède deux écrans formant une seule résolution 5K (oui, cinq). L’intérêt d’une telle résolution est de pouvoir étendre l’affichage au delà du champ de vision humain à 210° au lieu des 100° de la concurrence chez HTC et Oculus, rendant alors les bordures du casque imperceptibles depuis l’intérieur. L’autre effet Kiss Cool du double écran est qu’il supprime complètement le fameux Screendoor Effect (ou effet moustiquaire) qui rend difficile le discernement des détails à cause du zoom des pixels qui vous sautent aux yeux. Seul point noir au tableau (et de taille) : difficile de balancer de la 5K de façon fluide et stable. L’intérêt d’un tel casque ne sera bien sûr pas à la vente dans un premier temps. IMAX désire en réalité ouvrir des centres de réalité virtuelle haut de gamme partout dans le monde, aussi bien pour du jeu vidéo que du contenu multimédia spécialement conçu pour la technologie, comme des films filmés ou calculés en 360° avec une technologie propriétaire permettant de se “promener” dans milieu de l’action. La volonté d’IMAX est de rendre le plaisir d’aller dans ces centres similaire à celui d’aller au cinéma. Tout un processus créatif a été mis en place et est toujours en cours d’élaboration pour créer ce marché. C’est alors Acer qui équipera exclusivement tous ces centres VR en matériel informatiques et en casques StarVR.
Le cinéma expérimental n’est bien sûr pas le seul secteur auquel IMAX s’intéresse en détail puisque grâce au savoir-faire de Starbreeze et à pas mal de partenariats, plusieurs jeux vidéo exclusifs au StarVR (et donc aux futurs centres IMAX VR) sont en cours de développement, promettant de repousser les limites du divertissement en réalité virtuelle.
On touche avec les yeux
Une fois la conférence terminée avec la promesse d’encore plus de nourriture pour les quatre cents et quelques estomacs, nous étions conviés sur le toit du bâtiment où des démonstrations de prototypes des matériels annoncés étaient organisées.
Le stand le plus mis en avant était celui du Predator Triton 700, où la bête pouvait être contemplée sous toutes les coutures, à défaut de pouvoir être allumée et testée directement. Il faut avouer que pour être fin, c’est un laptop très fin, rivalisant avec le Razer Blade et autres MacBooks. Le design à la fois sobre et agressif fait mouche, et son gabarit en ferait le compagnon idéal pour le quotidien. Un compagnon armé d’une 1080 quand même. La verrière au dessus du clavier qui permet d’admirer les entrailles de la bestiole est en fait le touchpad. Acer s’est fait la réflexion qu’un gamer aura toujours une souris d’appoint pour jouer, les ingénieurs ont donc eu le chouette idée d’avancer le clavier pour être le plus accessible, et d’avoir le touchpad uniquement pour dépanner. Son toucher en verre est agréable et aura seulement pour défauts de ne pas avoir de boutons cliquables et de délimitations claires sur la zone tactile.
Une longue tente centrale regroupait alors tous les autres produits, à commencer par l’imposant, l’incroyable, l’incommensurable et hors de prix Predator X21.
Longtemps perçu comme une simple vitrine technologique et finalement vendu depuis quelques mois pour la somme rondelette de 10 000 € en France, le X21 n’est pas le laptop qu’on pourra justement poser sur les genoux. Équipe d’un écran 21:9 de 21 pouces rafraîchi à 120Hz (pas de 4K, faites un effort quoi), d’un i7 ultra haut de gamme overclockable, de deux GTX 1080 couplés en SLI, de cinq baies de stockage, d’un clavier mécanique complet, d’une barre de Eye Tracking intégrée, et de DEUX blocs d’alimentation pour arriver à fournir en énergie tout le bouzin pour un poids total frôlant les 9 kilos, on peut aisément dire que le bébé hyper haut de gamme d’Acer a de la gueule et du répondant. Heureusement que le bestiau est livré avec son “étui” de transport, qui était bien plus imposant et lourd que ma valise restée à l’hôtel. Tout est hors norme à propos de ce PC (trans)portable. Oh, il a un lecteur de cartes SD aussi. Heureusement, faute de quoi, j’aurais pris un billet pour rentrer plus tôt en France.
Je ne le cacherai pas : mes dix minutes de jeu sur Ghost Recon: Wildlands étaient dix minutes de béatitude, malgré le fait que j’apprécie moyennement le jeu. Jouer sur un écran incurvé change réellement la donne et la simple idée de tapoter sur un clavier mécanique équipé de Cherry Switchs dans un PC portable est assez jouissive. J’ai également eu l’honneur d’être initié aux miracles du EyeTracking, avec lequel Ghost Recon était entièrement compatible, apportant son lot de fonctionnalités qui sont finalement — à ma grande surprise — tout sauf accessoires. Le X21, c’est réellement l’expérience de jeu ultime que vous n’aurez jamais à la maison. Comble du luxe, le trackpad peut se détacher et être retourné pour laisser placer à un pavé numérique… toujours en RGB, s’il vous plaît.
L’Helios 300, autre nouveau PC gaming annoncé par la marque le même jour, était en démonstration juste derrière. Sa sobriété est déprimante après avoir passé du temps avec le X21, mais comparons ce qui est comparable. Le design est plutôt quelconque à première vue, mais un œil entraîné remarquera les biseaux taillés dans la coque pour rappeler le style Predator. C’est justement le principe du Helios 300 : proposer un PC portable de jeu solide pour une somme plus qu’attractive. On essaie de tirer parti un maximum de ses composants tout en restant raisonnable. Son écran 15.6″ suffit largement pour jouer et permet au laptop une certaine polyvalence (une version 17″ est également prévue). Équipé d’un SSD, d’un i7, de 16 Go de RAM et, au choix, d’une 1050 Ti ou d’une 1060, si vous ne voulez pas vous prendre la tête à élaborer votre propre PC fixe, l’Helios 300 peut-être une option à prendre au sérieux lors de l’achat d’un prochain PC. Ghost Recon était également en test sur les machines. Bien que je n’ai pas eu l’occasion de vérifier en quelle qualité d’affichage était configuré le jeu, je n’ai pas expérimenté de problèmes concernant mon confort de jeu. Le clavier avec éclairage RGB en prime répond bien, et les touches ZQSD texturées sont agréables, bien qu’elles ne soient pas mécaniques. Mais bon, vous savez ce qu’on dit sur le cul de la crémière…
Le nouvel écran über haut de gamme X27 était également en présentation. Sur la démo technique Infiltrator de l’Unreal Engine avec ses petits pare-soleils personnels, le X27 se donnait en spectacle en comparaison directe avec le XB271HK, écran 4K IPS de la marque déjà dans le commerce mais avec un taux de rafraîchissement bien moindre et qui ne supporte pas la technologie HDR. Malheureusement, la lumière ambiante ne pouvait pas rendre justice à l’écran, mais dans certaines scènes on remarquait aisément la différence sur le contraste et le peps des couleurs, et pourtant, c’est bien ça qu’il manque dans Infiltrator, avec son environnement industriel sombre et crade. Si tout le monde dit que la technologie HDR est la prochaine grande avancée du monde de la vidéo en général, je veux bien le croire, mais toutes les conditions pour bien le voir n’étaient pas réunies. J’étais un peu triste…
Le reste des produits en exposition étaient les PC fixes Predator qui ont simplement vu leurs configurations mises à jour, quelques écrans déjà sur le marché et les produits grand public comme la montre connectée ou tous les PC portables multimédias de la marque. Mention spéciale pour les nouveaux PCs de bureau All-in-one totalement fanless.
Nous avons finalement eu le droit de goûter au buffet avec des serveurs aux plateaux tous plus bizarres les uns que les autres, comme une porte-fenêtre, des planches de bois assemblées avec des charnières si lourdes qu’il fallait trois personnes pour les porter, ou encore ce magnifique parapluie à Churros… Je suis désolé, je ne pouvais PAS ne pas vous en parler. C’est quand même beau le métier de journaliste High-Tech.
Pour terminer, j’ai pu admirer le casque de réalité mixte mais pas le tester, puisqu’il était réservé à certains journalistes. En revanche, et bien plus intéressant, j’ai eu droit à deux tests du StarVR : un dans un film immersif, et l’autre dans une session de John Wick Chronicles, déjà sorti sur les casques actuels, mais avec un vrai MP5 dans les mains. Mais ça, je vous en parlerai un peu plus tard…
on peut dire qu’il y a du matos de dingues