Square, rend l’argent
C’est une drôle d’information que nous rapporte Gamekult : d’après un communiqué de People Can Fly rédigé par son PDG Sebastian Wojciechowski, le studio n’aurait toujours pas touché de royalties pour Outriders.
Pourtant, à peine un mois après la sortie du looter-shooter, Square Enix annonçait déjà des résultats encourageants, se targuant d’avoir attiré pas moins de 3,5 millions de joueurs (notamment grâce à une inclusion dans le Game Pass pour consoles dès le lancement). Bon sang, l’éditeur japonais a même suggéré qu’Outriders devienne “une nouvelle franchise majeure” !
Si le jeu s’avérait être particulièrement rentable, le contrat entre Square Enix et People Can Fly stipule qu’une partie des bénéfices soit reversée aux développeurs. Soit la banque n’a pas eu le mémo pour faire le virement, soit il y a quelque chose qui coince au niveau de la rentabilité du jeu, comme le suggère publiquement le PDG du studio polonais.
Nous n’avons pas de chiffres de vente pour les Outriders — nous l’estimons entre 2 et 3 millions d’unités et supposons qu’il s’agit d’un résultat qui assurerait la rentabilité de ce projet dès le premier trimestre des ventes. L’absence de paiement par l’éditeur signifie probablement que, selon Square Enix, ce n’est pas le cas.
Malgré ce linge sale lavé aux yeux de tous, il ne serait pas question d’abandonner le support d’Outriders pour autant, avec de nouvelles informations à ce sujet qui seront partagées dans un futur proche.
Cette lettre ouverte est sans nul doute un moyen pour People Can Fly de faire réagir Square Enix qui passe alors pour un grand méchant éditeur avide d’argent aux yeux du public, mais la motivation irait plus loin que ça.
Ce n’est pas vraiment le fait que le studio n’ait pas reçu de royalties qui dérange Wojciechowski, mais le problème d’une certaine opacité sur les copies réellement écoulées, mais également des coûts annexes qui gravitent autour du jeu produit par l’éditeur, notamment le marketing. Ainsi, il se peut qu’une mauvaise gestion de certaines dépenses du côté de Square Enix ait empêché Outriders de dégager des bénéfices.
Du coup, le PDG de People Can Fly en profite pour indiquer que la collaboration avec des éditeurs n’intéresse plus vraiment le groupe, même s’il doit encore honorer 2 contrats auprès de Square Enix et Take Two Interactive : Project Gemini et Project Dagger.
Dans le communiqué, le studio indique même avoir commencé le travail sur un 3e jeu, mais dans le cadre de l’auto-édition, cette fois-ci :
Travailler avec un éditeur présente de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients : l’un d’eux est le faible impact de PCF sur les activités de vente et son caractère incomplet ou — comme dans ce cas — le manque de données obtenues de l’éditeur à cet égard. C’est l’une des raisons pour lesquelles, outre la collaboration avec les éditeurs, nous avons décidé de développer des projets dont la propriété intellectuelle restera la propriété de la société et qui seront publiés par elle.
Allez, un petit Bulletstorm 2, là. Il serait temps, quoi.