Liberté d’entreprendre
Fondé en 2019 par des vétérans de l’industrie passés par CCP (EVE Online), Blizzard, Ubisoft et Remedy, Mainframe Industries dévoile enfin son premier jeu dans les colonnes de Polygon, particulièrement ambitieux : Pax Dei.
Sur le papier, Pax Dei est un nouveau MMO qui promet de mettre en avant les interactions sociales avant le reste. Un sandbox où l’expérience des joueurs se construit via des interactions avec les autres, jusqu’à former des communautés qui conduisent fatalement vers des tensions et intrigues politiques.
Pax Dei n’est pas le premier à tenter l’aventure du MMO Sandbox, mais c’est un genre assez niché et difficile à lancer correctement, et encore : malgré un départ canon, New World n’a pas réussi à garder ses joueurs sur le long terme, jusqu’à abandonner justement la plupart des mécaniques qui devaient nourrir son commerce dynamique et justifier les conquêtes de territoire en PVP.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le MMO mise déjà sur une exploitation poussée de l’Unreal Engine 5, se concentrant sur des graphismes réalistes malgré l’ambiance Heroic Fantasy. Bien que les serveurs soient prévus pour servir des milliers de joueurs, le titre devrait fourmiller de détails.
Cela peut aider l’immersion, mais le cœur de Pax Dei reste la façon est dont exploité l’environnement par les joueurs. Tous les objets utilisés par les joueurs devront naturellement être fabriqués au préalable, ce qui implique de les récolter, ce qui implique à son tour de trouver les sources via une bonne expédition.
Clairement, l’influence EVE Online est là, et ce n’est guère étonnant, puisque le PDG de Mainframe Industries, Thor Gunnarsson, a été vice-président chargé du développement des affaires chez CCP Games de 2007 à 2014.
En tant que MMORPG, la récolte et la fabrication sont les piliers essentiels de l’expérience de jeu. Mais dans notre monde, les armes, les armures, les pièces de construction nécessaires pour votre village, ce sont tous des objets qui sont fabriqués par les joueurs eux-mêmes. Donc, essentiellement, toutes les choses auxquelles vous pouvez accéder dans le monde ont été produites par quelqu’un d’autre dans le jeu.
En réalité, l’exploration sera une composante majeure des débuts de Pax Dei, puisque l’environnement se veut très ouvert, avec une volonté que les joueurs bâtissent des camps, des avant-postes, voire des villages permanents, là où ils le jugent intéressant : de façon organique en fonction des points d’accès aux ressources et de la topographie.
Les régions de départ devraient être relativement sans danger pour les joueurs (si on met de côté le PVP sauvage), mais plus l’exploration est poussée, plus les mystères de l’univers de révèlent, tandis que les dangers qui rôdent se multiplient et changent de forme. Ouais, on pense direct au concept de Null Sec.
Même le PVE à priori classique de Pax Dei se voudra un minimum hardcore, puisque les quêtes proposées ne seront pas indiquées par des marqueurs : il faudra se diriger seul et faire attention à son environnement, comme lire des inscriptions directement sur des objets, pour remplir à bien la mission.
Mainframe Industries a beaucoup d’idées pour rendre l’existence de Pax Dei vivante et organique, apportant des modifications calculées au monde du jeu, afin de garder les joueurs engagés au maximum.
Nous n’avons pas l’intention de simplement nous étendre vers l’extérieur. Plus souvent, nous voudrions nous étendre vers “l’intérieur”, rendre les donjons plus profonds. Admettons que vous jouez depuis quatre ans, puis quelque chose est arrivé au monde. Maintenant, vous avez une raison de revenir, parce qu’il y avait cette porte au fond du donjon qui s’est soudainement ouvert. Ou bien un lac souterrain s’est asséché, ou un pont a été brisé. Quelque chose a changé, et maintenant vous avez une autre raison d’y aller et d’aller plus loin qu’auparavant.
Plus de questions que de réponses
Même si cette première approche de Pax Dei a plutôt impressionné la rédaction de Polygon, l’article admet qu’il est encore trop tôt pour émettre un jugement sur le MMORPG. Des jeux en ligne qui ont promis monts et merveilles avant de se ramasser, il y en a eu plein avant.
La première interrogation plane surtout sur la partie joueur contre joueur, qui semble encouragée par le concept même du jeu, mais en même temps optionnel. Si on suppose naturellement que le PVP et la castagne entre clans permettront de sécuriser l’accès aux ressources et le crafting, Mainframe n’a pas indiqué si l’intérêt se trouverait également ailleurs.
M’enfin, comme le dit Gunnarson, il n’y a pas toujours besoin de raisons pour que les joueurs souhaitent eux-mêmes d’en découdre :
C’est un sandbox social. Il est conçu avec les interactions humaines et le “jeu social” en son cœur, et nous visons à offrir à nos joueurs des moyens nouveaux et innovants de se réunir avec des amis – et, espérons-le, des ennemis – en chemin.
Les joueurs intéressés par le projet pourraient bientôt mettre la main sur une version alpha de Pax Dei, en premier lieu sur PC (avec inscription sur le site officiel). Une version console est également prévue à terme, mais Mainframe Industries surprend en indiquant que le MMO sera optimisé pour les plateformes de Cloud Gaming, histoire de gérer vos crafts alors vous vous ennuyez avec la belle-famille au resto.