Après de nombreuses mises à jours et 3 DLC, BATTLETECH a bien changé. De l’équilibrage par-ci et de l’ajout de contenu gratuit (ou pas) par là. Comment se présente le titre d’Harebrained Schemes après la touche finale de son développement ?
Runnin’ in the 80s
Consulter le premier test paru le 24 avril 2018.
Après 3 DLC et quelques mises à jour gratuites qui peaufinent grandement l’expérience, BATTLETECH est désormais plus que recommandable pour tous les amoureux de la tactique, qu’ils soient fans de la licence ou non… même si cela rend l’achat du Season Pass plus ou moins obligatoire pour profiter un maximum de ce que le titre d’Harebrained Schemes a à offrir. Pas de doute, c’est un jeu édité par Paradox Interactive.
BATTLETECH est désormais plus que recommandable pour les amoureux de la tactique, qu’ils soient fans de la licence ou non.
Premier grand changement depuis sa commercialisation en avril 2018, le titre a enfin été localisé en bon François. Force est de constater que ce n’est pas la meilleure traduction qu’il soit (il y a souvent de grosses erreurs qui changent le sens d’une phrase), le problème étant surtout lié au fait qu’il n’existe pas de bible de traduction officielle pour la licence BattleTech, un univers étendu développé depuis plus de 30 ans. Si on est pas trop regardant envers ce genre de problème, ça fait le taf pour ceux qui sont allergiques à la langue de Donald Trump. Il y avait vraiment beaucoup de textes, et on peut aisément comprendre que cela soit un réel frein pour quiconque veut dégommer du BattleMech sans se prendre la tête avec un Harrap’s Shorter.
D’autres changements gratuits sont survenus depuis. À commencer par de nombreux bugs qui ont été effacés, une ergonomie accrue sur quelques points via pas mal d’options et une interface parfois revue et corrigée. Par exemple, il est possible d’accélérer les animations des tours de jeux (ce qui pouvait être un peu longuet, à force) et d’acheter du matos directement depuis le MechLab, mais de grosses faiblesses subsistent, comme l’impossibilité de réparer automatiquement un Mech qui aurait perdu de l’équipement. Il faut toujours se taper le boulot à la mano, et chercher un composant dans les longues listes déroulantes reste une sinécure, malgré des catégorisations qui pourraient tomber sous le sens. On peut aussi regrette l’impossibilité de trier ses hangars.
D’autres changements gratuits sont survenus, mais de grosses faiblesses subsistent.
Même le gameplay a été retouché et quelques règles ont été changées. Désormais, des bâtiments ou des BattleMechs peuvent se prendre des tirs perdus. Il ne faut pas trop compter dessus, mais un grand Mech peut potentiellement prendre les tirs à la place d’un Mech plus profilé qui se trouve derrière lui. C’est très gratifiant quand ça arrive et c’est assez spectaculaire en zone urbaine, l’un des nouveaux biomes du jeu introduite par le DLC Urban Warfare.
Peu de biomes ont été ajoutés, mais les villes apportent une variété bienvenue aux batailles parfois redondantes de BATTLETECH, avec leurs grands buildings destructibles et les panneaux de signalisation à défoncer à coups de genoux en Ferro-Fibrous. Le combat urbain apporte beaucoup d’options tactiques, comme les lignes de vues qui sont brisées facilement par les immeubles ou la possibilité de se couvrir dans les décombres d’une tour fraîchement écroulée sur lequel se tenait un BattleMech qui se croyait malin en surplombant le champ de bataille. Avec des Mechs d’assauts, certains combats sont vraiment jouissifs.
Les villes apportent une variété bienvenue aux batailles parfois redondantes de BATTLETECH. Certains combats sont vraiment jouissifs
Chaque pack de DLC apporte son lot de BattleMechs… bien plus intéressants que les modèles présents dans le jeu de base, chacun possédant des bonus uniques qui les différencie un peu plus : le Hatchetman utilise une arme de corps à corps pour des dégâts accrus (redoutable face à des Mechs de même tonnage), le Cyclop permet à la Lance de jouer une phase d’initiative plus tôt, le Marauder gagne un gros bonus de visé lors des tirs localisés (abusé en fin de carrière), l’Annihilator fait des dégâts supplémentaires en utilisant des armes balistiques, etc. Très important, on retrouve également le Raven équipé de l’iconique ECM, qui permet de rester invisible aux capteurs ennemis. Le Mech moyen est le seul à pouvoir s’en servir.
Il est dommage que le reste du “catalogue” n’ait pas eu le droit au même traitement, mais tomber sur ces BattleMechs est une récompense en soit… et vous avez intérêt à les bichonner. Si la douzaine de Mechs supplémentaires — répartis sur les trois DLC — permet d’atteindre un nombre de variantes confortable, les fans se réjouiront surtout de pouvoir être aux commandes de BattleMechs de légende comme le Warhammer, l’Archer ou le Marauder. Les Unseens, comme on les appelle, puisque ce sont des unités rarement vu depuis la sortie du jeu de plateau original. C’est une longue histoire assez complexe qui me prendrait des heures à raconter (bien que passionnante), mais sachez que le Warhammer et le Marauder sont gratuits et ajoutés au jeu de base, Paradox n’ayant pas le droit de gagner de l’argent sur leur design (je vous avais dis que c’était compliqué).
Les fans se réjouiront surtout de pouvoir être aux commandes de BattleMechs de légende.
Enfin, on peut noter la présence du BullShark, un BattleMech high-tech très intimidant de 95 tonnes, équipé d’un canon d’artillerie unique qui provoque des dégâts de zones assez utiles si les unités ennemies ont le malheur de rester groupées. Un petit nouveau dans la ménagerie de la Sphère intérieure qui n’existe que dans le titre d’Harebrained Schemes. Si vous voulez simplement du matos en plus, privilégiez le 3e DLC : Heavy Metal.
Au-delà des BattleMechs, on retrouve de nombreuses “nouvelles” armes que les connaisseurs connaissent et apprécient, comme l’autocanon LB X, véritable fusil de chasse de plusieurs tonnes, qui facilite la chasse aux Mechs légers. On peut également noter des armes de soutien comme le laser TAG et la balise NARC qui améliorent la précision des MechWarriors alliés selon le type d’arme utilisé.
C.A.S.E
Maintenant que tous les joueurs ont fait le mode Histoire qui retraçait la reconquête du trône de la Maison Arano, il est désormais possible de lancer une campagne procédurale sans s’embêter avec le côté scénaristique du jeu. Négociez des contrats, gagnez en réputation, privilégiez des factions à d’autres et gagnez en puissance avec l’expérience accumulée de vos MechWarriors et l’achat de nouveaux BattleMechs toujours plus puissants. Sans le coup de pouce de la campagne, le début d’une carrière peut être un peu laborieux à décoller, mais une fois que le joueur a mis la main sur quelques BattleMechs moyens, les affaires tournent.
Sans le coup de pouce de la campagne, le début d’une carrière peut être un peu laborieux à décoller.
Faire des missions procédurales en boucle, c’est sympa deux minutes. C’est pour cela que le DLC Flashpoint apporte les… flashpoints. Il s’agit de séries de missions scénarisées qui apportent un peu d’intrigue quand la campagne principale n’a plus cours. Les dialogues entre la compagnie de mercenaires et les clients sont toujours très bien écrits et apportent une bonne immersion dans l’univers de BattleTech, mais les dénouements sont parfois prévisibles et les choix régulièrement manichéens ou peu satisfaisants, à cause du gameplay qui bride quelques décisions. En tout cas, ça apporte de la variété aux missions. Là-dessus, rien à redire.
Même si de nouveaux types d’objectifs ont été introduits pour les missions procédurales, on peut tout de même regretter que leur déroulement n’a toujours pas été rééquilibré. La plus grande majorité du temps, on se contente de réduire l’adversaire à néant, sans avoir la conviction profonde qu’on pourrait s’y prendre autrement. Certaines missions sont désormais limités en tonnage ou dans le temps (et il faut se presser), mais ça reste globalement assez bourrin.
[Les flashpoints] sont des séries de missions scénarisées qui apportent un peu d’intrigue quand la campagne principale n’a plus cours.
De plus, il subsiste toujours les mêmes problèmes liés à la difficulté, déjà présents dans le jeu de base. Les ennemis sont toujours en surnombre, et leurs renforts arrivent très souvent au pire moment. Certes, le jeu vous invite à abandonner des missions qui vous semblent peines perdues (c’est la dure vie de mercenaire), mais on aurait aimé que la campagne devienne un peu plus cool de ce côté-là, d’autant plus que le joueur est toujours limité à 4 MechWarriors par déploiement.
Toutefois, on peut noter quelques points positifs dans les efforts de rééquilibrage, notamment les magasins qui sont plus intéressants qu’auparavant, avec un moyen rapide de trier les différents types de mondes sur la carte de navigation.
Vous avez un souci avec le game design de votre jeu ? C’est pour cela que, maintenant que le développement officiel est terminé, le titre supporte désormais les mods créés par la communauté. Il n’aura pas fallu attendre Harebrained Schemes pour que les fans mettent déjà la main dans le cambouis, mais avec les DLC apportent une certaine base pour s’amuser, les mods devraient apporter une replay value assez indécente. Le titre n’a pas la popularité d’un XCOM 2, mais il ne faut jamais sous-estimer la communauté de BattleTech. De très nombreux Mechs ont déjà été introduits (notamment la technologie des Clans) et certains mods changent déjà complètement l’expérience de jeu, comme Roguetech, pour ne citer que lui.
Mechanophilie
Difficile de vraiment juger ce qu’apportent les DLC de BATTLETECH au titre, car on aurait carrément aimé que tout ce contenu soit disponible dans le jeu de base, mais si vous avez apprécié ce que le jeu d’origine avait à offrir, les différents types de contenu apportés renouvellent l’expérience de façon assez satisfaisante. Missions, Mechs, armes, planètes, mécaniques de gameplay, le nouveau contenu est varié et plaisant à prendre en main. Certains points faibles restent des points faibles, mais tout ce que le jeu faisait bien est renforcé. Les fans de la licence seront aux anges et les curieux qui ont acheté le jeu pas trop cher avant d’investir dans le Season Pass pourront avoir la bonne surprise de jouer à un jeu de stratégie unique, engageant et plutôt massif.
► Points forts
- Enfin la traduction française !
- L’univers de BattleTech est toujours aussi bien retranscrit
- Le nouveau matériel (Mechs, armes, équipements)
- Le combat urbain change l’approche des batailles
- Les missions scénarisées apportent de la variété en mode Carrière
- Une ergonomie améliorée sur certains points
- Une très bonne rejouabilité
- Support officiel des mods
► Points faibles
- Traduction globalement bancale
- Début du mode carrière vraiment abrupte
- Redondance liée à la génération procédurale toujours présente
- Des affrontements parfois clairement injustes
- Une interface toujours aussi perfectible
- Tutoriels indispensables toujours manquants
- Les anciens BattleMechs auraient aussi mérité des compétences
- Des missions toujours chronophages
- Les événements aléatoires reviennent toujours en boucle
Vivement MechWarrior 5
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA GTX 980 Ti
- CPU : Intel Core i7-6700k @4GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur un SSD
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse PC fournie par l’éditeur de ce jeu.
BATTLETECH est disponible sur PC.