Dans l’univers très concurrentiel des CCG (Collectible card game), il est difficile de se faire une place face au mastodonte Hearthstone. Pourtant, avec une esthétique soignée et des mécaniques élaborées, le jeu de cartes de Cygames se présente comme une alternative solide pour tous les joueurs de cartes à la recherche d’un peu de variété.
Shadowverse kézako ?
Shadowverse est un free-to-play de cartes à collectionner en ligne, sorti en octobre 2016 et qui nous vient tout droit du Japon, plus précisément de CyGames.
Le but du duel est de descendre les points de vie de votre adversaire de 20 à 0 à l’aide de combattants, d’amulettes, de sorts et de capacités spéciales de meneur (ou héros).
Chaque deck contient 40 cartes, et peut compter 3 fois la même carte. Chacune d’entre elles coûte des cristaux de mana, dont le total augmente de 1 à chaque tour.
À noter que le titre est aussi disponible sur mobile et est d’ailleurs pensé pour cette plateforme – le terrain ne comprend pas de cases (tel Hands of the Gods) et seules 5 créatures sont jouables sur la table de jeu.
Si vous êtes joueur de Hearthstone, Shadowverse vous paraitra très familier dans son gameplay. De même, si vous préférez la douce texture des véritables cartes et êtes plus familier avec Magic ou Yu-Gi-Oh, Shadowverse vous sera très accessible.
De l’importance des mécaniques
Si le jeu est très accessible, c’est justement parce qu’il n’entend pas révolutionner le milieu des CCG. La plupart des mécaniques inhérentes aux jeux de cartes sont présentes :
- Fanfare : effet qui se déclenche lorsqu’une carte est jouée depuis la main
- Dernière volonté : effet déclenché à la mort du combattant
- Charge : le combattant peut attaquer dès son entrée en jeu
- Gardien : l’adversaire à l’obligation d’éliminer ce combattant pour atteindre le meneur
- Embuscade : camouflage (impossible de viser le combattant avant qu’il n’agisse lui-même)
- Exécution : les combattants avec exécution tuent leur cible dès qu’ils la touchent
Ces mots-clés relativement classiques viendront se coupler à une mécanique unique qui fait toute la saveur d’un combat : l’évolution. Cela consiste en une augmentation des statistiques pour un combattant (souvent +2/+2) parfois accompagnée d’un effet bonus.
L’évolution est utilisable une fois par tour dès le 5ème tour passé (4ème pour le second joueur) et est activable deux fois si vous avez engagé la partie, contre trois fois dans le cas contraire.
Faire valoir sens du timing pour les évolutions est primordial dans une partie, car celles-ci sont très dynamiques, très courtes. De plus, l’évolution donne charge à votre créature (sans qu’elle puisse attaquer le meneur adverse), ce qui accélère encore plus les échanges entre les combattants. On retrouve également des races parmi les cartes, permettant des synergies entre celles-ci.
En plus de l’évolution, chaque classe dispose d’une capacité spéciale passive unique qui se débloque d’une façon propre à chaque meneur. Cette capacité donne un coup de pouce à vos combattants et sorts : gardien, dégâts infligés, boost des statistiques et sorts constituent autant d’améliorations qui affectent vos combattants de manière permanentes une fois la capacité activée.
Par exemple, la compétence spéciale d’Isabelle, “Résonance”, se déclenche une fois un sort joué pendant un tour. De cette façon, les parties deviennent très vite très dynamiques et le jeu force le joueur à utiliser intelligemment ses cartes. Ici, peu de place pour les decks lents et très couteux, car les combattants se retrouvent très vite survitaminés !
Les Meneurs
Shadowverse dispose de 8 meneurs différents
- Arisa : spécialisée dans les combattants, elle vous récompense pour en jouer plusieurs en un tour
- Erika : son truc, ce sont les soldats ! Les commandants renforcent les soldats en jeu
- Isabelle : sa capacité de Résonance requiert d’avoir joué des sorts dans le tour pour renforcer vos combattants
- Rowen : dresseur de dragons, il peut accélérer son total de mana au début de la partie
- Luna : une nécromancienne. Elle active sa capacité en détruisant les combattants et amulettes des deux camps
- Urias le vampire : un meneur agressif, qui décuple sa puissance lorsque le meneur adverse tombe à 10 PV
- Eris : une prêtresse qui peut invoquer rapidement de puissants combattants avec ses amulettes de compte à rebours
- Yuwan : un meneur intéressant avec lequel vous devrez jouer sur le nombre de cartes dans votre deck. Si ce nombre est pair, sa puissance augmente
C’est nippon, c’est mignon
Tout le monde ne sera pas client de l’univers visuel de Shadowverse, un brin conventionnel pour un jeu japonais. Néanmoins, le character-design des meneurs se montre convaincant et donne un cachet « anime » au jeu qui n’est pas déplaisant.
En parlant d’anime, sachez que Shadowverse propose un contenu solo scénarisé étonnamment étoffé. Pour chacun des 8 meneurs, vous retrouverez une histoire unique accompagnée de 8 combats, avec pour but ultime la destruction de l’arbre du Chaos, qui sème le trouble chez tous les meneurs de l’univers Shadowverse.
On aura donc le droit à des dialogues (je vous conseille les voix japonaises de qualité) et des plateaux/adversaires uniques pour chaque combat. Un contenu solo conséquent qui permet non seulement de se familiariser avec les différentes mécaniques, mais aussi de débloquer de nouvelles cartes.
Les modes de jeu
Coté modes de jeu, on se retrouve avec du classique : un solo composé de missions scénarisées ainsi qu’un mode entrainement contre l’IA seront vos premiers choix pour vos débuts.
L’arène (150 rupis) vous permets de choisir 15 paires de cartes aléatoires pour vos faire un deck et vous lancer dans 5 combats en ligne. Plus vous gagnez de parties, plus vous aurez de récompenses.
Enfin, le mode multijoueur principal (decks construits à la main) se compose d’un mode classé plutôt long à parcourir (de rang débutant à Maître). Contrairement à Hearthstone, le rang n’est pas réinitialisé tous les mois et il est impossible de descendre en rang si vous êtes déjà passé Maître par exemple.
Un grind fastidieux donc, mais récompensé par un rang qui offre des récompenses alléchantes (Rupis et tickets en nombres). Obtenir des récompenses pour avoir atteint un rang est assez rare pour être souligné dans un CCG. Sachez qu’il est aussi possible d’affronter un ami de son choix en duel et de faire une bataille libre ou non classée.
Obtenir des cartes
Alors tout ça c’est bien beau mais comment fait-on pour obtenir des cartes ? Tout d’abord, le jeu est assez généreux dés le début puisqu’on se retrouve directement avec un deck de 40 cartes jouables pour chaque meneur. Certes, certaines cartes neutres et faibles sont réutilisées mais tout de même.
À savoir que toutes les cartes peuvent être fabriquées avec des fioles qui sont elles disponibles en désenchantant vos cartes actuelles.
Pour faire simple, il y a trois façons d’obtenir un paquet de cartes (qui en contient 8):
- 1 ticket : disponibles en récompenses sur les parties classées, solos, en arène et sur des événements spéciaux en jeu (bonus de connexion)
- 100 Rupis : disponible uniquement en jeu comme récompenses en parties solos ou classées ainsi qu’en arène
- 100 cristaux : disponibles uniquement grâce à votre portefeuille
Lorsque vous débutez le jeu, il est assez aisé d’obtenir des rupis ou des tickets en vous connectant régulièrement, en effectuant les missions solos et en vous frottant au mode arène.
Facile à apprendre, difficile à maîtriser
Finalement, Shadowverse se révèle être un jeu de carte plaisant, bien fourni en contenu solo qui permet de bien appréhender la difficulté du ladder du jeu. Bien que le jeu manque un peu de personnalité visuelle, il se montre très dynamique dans ses parties et très agréable à regarder grâce à de jolies animations. Derrière son accessibilité se cache un nombre de cartes conséquent (nourri par les 5 dernières extensions) et un deck building aux multiples possibilités.
Le grind du classement se révèle être assez long mais le jeu dispose de suffisamment de modes de jeu pour se forger des cartes puissantes des dernières extensions, afin de renouveler constamment ses decks. Quelques soucis d’équilibrage demeurent, mais qui ne découragent pas un nouveau joueur dans sa découverte. Et puis il faut bien le dire, on ne boude pas notre plaisir devant un jeu de cartes qui ne comprend pas d’aléatoire dans le design de ses cartes.
Vidéo de lancement de Shadowverse
Shadowverse est disponible gratuitement sur PC, iOS et Android.