Comme nous vous l’annoncions précédemment, Paradox semblait être au travail sur un certain Stellaris, jeu de stratégie se déroulant potentiellement au-delà de l’exosphère. La Gamescom a bel et bien été l’occasion pour le studio, très célèbre pour son talent quand il s’agit de développer des jeux de gestion et de stratégie très poussés, de nous révéler Stelllaris, de son nom de code Project Augustus. Paradox a décidé d’opter pour le genre 4X, damant le pion à Endless Space 2 qui pour le coup ressemblerait presque à une version bêta de ce Stellaris en l’état actuel des choses… explications.
Un contenu pour le moins étoffé
Ce nouveau jeu de gestion spatiale proposera au joueur de s’aventurer dans l’univers en solo, mais surtout en multijoueur. On ne connaît pas encore à l’heure actuelle le nombre de joueurs qui pourront se rejoindre pour une partie de bataille aux confins des astres, mais une chose est sûre : se confronter aux esprits des autres est en général l’intérêt principal d’un jeu de stratégie.
Alors pourquoi cette comparaison avec Endless Space 2? Et bien ça commence, forcément, par le choix du thème et du genre, mais la liste est encore longue avec entre autres la grande liberté offerte aux joueurs quant à la création de leur propre faction. La série Endless a introduit ce principe bien agréable qui fait qu’on peut personnaliser jusqu’à un certain point le peuple que l’on choisit. Stellaris semble vouloir aller plus loin en autorisant le joueur à personnaliser pour ainsi dire tout ce qu’il veut ou presque. Rassurez-vous si vous n’êtes pas du genre à vouloir passer trois heures à tergiverser au sujet de ce qui définit votre peuple, des archétypes seront bien entendu mis à disposition, chacun ayant ses propres particularités influant sur la partie.
Lors de la présentation, le jeu s’est ouvert sur une carte de la galaxie laissant entrevoir un bon petit paquet de systèmes qui n’attendent qu’une chose : que l’on envoie nos vaisseaux les explorer afin de découvrir ce dont ils regorgent… ou leur totale inutilité. Car qui dit 4X dit exploration! Afin de démarrer votre partie et étendre, mais aussi savoir à quoi doit s’attendre, votre empire, vous devrez bien entendu savoir ce qui l’entoure.
Petite mise au point sur le début de partie au passage. Pour une fois Paradox a choisit de miser sur un départ pour lequel, peu importe la faction, peu importe le peuple, vous place à la tête d’un système unique. Bien entendu, ne vous attendez pas à commencer chaque partie au même endroit de la galaxie, cela deviendrait vite lassant et rébarbatif, et une répartition aléatoire des systèmes, ressources et événements a bien sûr été appliquée à Stellaris, afin que chaque partie soit tout de même complètement différente de la précédente, les combinaisons étant infinies. En ce qui concerne les galaxies en elles-mêmes : de la même manière que vous choisissez la taille et la topographie d’une carte de campagne au début d’une partie d’un jeu de stratégie ayant les pieds sur terre, vous pourrez ici trouver plusieurs tailles et même formes de galaxies. Selon les développeurs, la plus grande galaxie jouable dans Stellaris comprend à peu près un millier de systèmes, de quoi occuper longuement vos soirées d’hiver au coin du PC.
A l’exploration moussaillon!
Paradox a été un peu plus expansif au sujet de la première phase du jeu 4X que vous connaissez sous le nom de… allez quoi, montrez que vous avez suivi! Exploration! Superbe Jean-René! Comme d’habitude dans ce genre de jeux, plusieurs victoires sont réalisables : militaire, scientifique, etc… Les développeurs ont choisi de montrer ce que donnerait la phase d’exploration sous la houlette de la domination scientifique. Dans ce cas précis, on dispose donc d’un vaisseau scientifique (ce qui est quand même vachement commode, sinon on aurait été obligés d’en emprûnter un aux militaires, ça la fout mal vu nos objectifs de victoire) que l’on va envoyer explorer les systèmes environnants. Celui-ci va nous rapporter des informations très précieuses comme, par exemple, le fait que telle planète soit habitable ou au contraire hostile à la vie, où est-ce qu’on peut trouver des richesses, des anomalies spatiales pouvant être étudiées, ou encore des planètes remplies de créatures particulièrement voraces, que sais-je? Mais là où Paradox frappe très fort (et encore, c’est pas fini), c’est que la phase d’exploration sera couronnée de plus ou moins de succès en fonction des membres de son expédition.
Je m’explique. Votre vaisseau scientifique, il ne vole pas tout seul. Il n’analyse pas non-plus les systèmes grâce à sa supériorité robotique seule. Un équipage est à son bord, et comme tout être vivant, ses membres ont des compétences plus ou moins abouties. Ce qui est formidable, c’est que ces petits cocos vont apprendre de leurs voyages et au fur et à mesure en être affectés, que ça soit sur le versant positif ou, au contraire, négatif. Ainsi, s’ils réussissent des missions, ils vont devenir de plus en plus doués pour ce qu’ils font, et s’ils se ratent, les conséquences peuvent être plus ou moins désastreuses : folie, amputation, mort, etc… Un accident est si vite arrivé, comme on dit. Mais tout n’est pas blanc ou noir, et c’est un point particulièrement réaliste : un scientifique chevronné pourra tout-à-fait faire la découverte de sa vie au cours d’un expédition et ainsi vous apporter beaucoup mais, dans le même temps, en perdre complètement la raison à cause de la nature de ladite découverte. Tout en sachant que ceci n’impactera pas que nos amis scientifiques, les développeurs présentant par exemple le cas d’un astéroïde malencontreusement sorti de son orbite par la faute de nos actions et qui va aller éteindre la vie d’une planète habitée. Bonjour la conscience après ça.
Le sénateur Palpatine, c’est vous
Tout cela est déjà très intéressant et alléchant, mais le problème des jeux de stratégie 4X, c’est le manque de choses à faire en fin de partie. Paradox a longuement étudié ce problème et apporte dans sa besace des idées pleines de promesses de parties sans cesse renouvelées.
L’intégration du système politique de la Fédération est, il faut bien l’avouer, fort séduisante. Ainsi, une fois bien avancé de votre partie, des fédérations vont naturellement se former, parmi lesquelles la vôtre. Ceci permettra de mettre en commun les différentes technologies et cultures pour servir un intérêt supérieur, celui de la Fédération, plus puissante en son tout quand chaque peuple pris à part. C’est bien gentil de mettre en place un système aussi impressionnant entre votre peuple et ses alliés, mais il faut bien quelqu’un pour le diriger et des élections vont bien entendu avoir lieu afin de déterminer qui est le plus apte (ou le plus populaire) pour exercer ces fonctions lourdes de conséquences. Ainsi, vous êtes un candidat aussi valable que n’importe quel autre et votre place en tant que dirigeant de la Fédération n’est absolument pas assurée. Ce poste permet de gérer tout ce qui concerne la politique extérieure de la Fédération, c’est-à-dire les relations avec les autres systèmes du genre et les peuples. Afin d’exercer son pouvoir, le dirigeant ainsi nommé dispose d’une flotte de vaisseaux spatiaux bien particulière : celle-ci conjugue les éléments de toutes les factions engagées au sein de la Fédération, c’est par ailleurs le seul moyen d’obtenir une force aussi colossale et diversifiée.
Chaque faction est en effet très particulière et est donc bien diversifiée des autres. Cette mise en commun vous permet donc d’avoir accès à l’élite de chaque peuple. Vous commencez à aimer ce rôle, pas vrai? Vous sentez qu’il est fait pour vous! Oui! Oui, mais pour combien de temps? Il s’agit bien là d’un mandat et comme tout mandat, il expire! Ainsi, votre cote de popularité a son importance et les décisions que vous prendrez en tant que président, empereur ou autre – appelez ça comme vous voulez – la feront fluctuer, quitte à vous coûter votre poste aux prochaines élections!
Un peu d’anthropologie, ça vous dit?
Dans cette optique, il faudra apprendre à broder avec les différentes cultures au sein de votre Fédération. Au début, ça ira puisque votre peuple sera assez homogène, mais au fur et à mesure que vous vous étendrez et, à fortiori, que vous entrerez en coalition avec d’autres peuples, les populations vont évoluer. En effet, Paradox a tenu à ce que les habitants des planètes de votre systèmes aient des traits de caractère, influencés par une psychologie, une manière de penser, et une culture. Il est vrai que le problème sera notablement réduit si, avant d’assimiler de nouveaux systèmes à votre empire, vous exterminez jusqu’à la dernière étincelle de vie, simplifiant votre travail, d’un certain point de vue. Mais n’oubliez pas que toute décision à ses conséquences… Y compris sur votre mandat! Donc, en fonction de ces éléments bien particuliers touchant véritablement à ce qu’on peut appeler la personnalité (vous pouvez très bien vous retrouver avec des racistes, enjoy!), tout événement sera susceptible d’entrainer des réactions pouvant aller jusqu’à la révolte contre le pouvoir.
Alors là, il est un point que les développeurs ont mentionné à ce sujet et ça fait, pour le coup, franchement plaisir. Loin de moi l’envie de crier sur tous les toits que mon peuple est souvent mécontent et se révolte ainsi beaucoup trop à mon goût contre ma suprême autorité dictatoriale, mais il est vrai qu’il est des jeux dans lesquels certains sujets ont la révolte un peu beaucoup trop facile. On se retrouve vite à devoir gérer plusieurs fronts à la fois et on ne peut donc littéralement plus rien faire pour améliorer la situation. Autant je peux comprendre que cela puisse arriver, d’ailleurs nos aïeuls l’ont bien prouvé, autant quand ça arrive de façon systématique, ça gâche un peu le plaisir de la partie. Et bien justement, Paradox a tout prévu et a programmé son jeu de façon à ce que des révolutions n’éclatent pas aux quatres vents (même s’il n’y en a pas dans l’espace) parce que Jean-Daniel et ses copains n’ont plus de boules pour jouer à la pétanque.
Le progrès, y’a qu’ça d’vrai
Un dernier point fondamental présenté par les développeurs et qui est tout-à-fait méga cool est celui du développement scientifique. En effet, vous pourrez, comme d’habitude, lancer des recherches scientifiques à intervalles réguliers de façon à découvrir de nouvelles technologies, pratiques, unités, améliorations économiques, diplomatiques et militaires, bla bla bla… De ce côté-là, on ne sera pas dépaysé. En revanche, ce qui est très, très bien pensé, est la prise en compte des aléas de la recherche scientifique et des résultats particuliers qui peuvent en découler. Il est par exemple de notoriété publique que James Chadwick a découvert en 1932 le neutron alors qu’il étudiait “les lois physiques de l’intéraction entre des particules alpha sur le béryllium.”. (Merci Wikipédia).
Vous aurez donc accès à trois départements de recherche parmi l’ingénierie, le social et la physique. Bien sûr, de temps en temps, l’un d’entre eux fera une découverte (si ce n’est pas le cas, pensez à virer les trolls), mais au lieu de vous fournir directement la découverte en question, le département concerné vous présentera trois projets, tous issu du même budget de recherche, et qui ont tous trois été découverts à cette occasion. Les trois avancées scientifiques seront bien entendu assez similaires, mais avec des différences notables, et on comptera sur vous pour faire un choix sur ce que vous préférez développer. L’inclusion d’une telle dimension de semi-aléatoirité dans le recherche scientifique est une première et, couplée aux avancées sur le système politique et la psychologie des populations, je trouve que Paradox a fait un travail tout bonnement fantastique et plutôt impressionnant. On en serait presque à parler d’un simulateur d’empire spatial! Endless Space 2, plutôt impressionnant un peu plus tôt, fait aujourd’hui un peu la tronche. Mais il faut savoir une chose dans les deux cas : tout n’a pas été révélé et il reste encore énormément à découvrir. Connaissant l’expérience et le talent incontestable d’Amplitude et de Paradox, je pense avant tout qu’on aura à faire à deux expériences différentes mais toutes deux exceptionnelles.
En ce qui concerne Stellaris, nous n’avons malheureusement pas de date de sortie pour le moment ni même une approximation. Etant donné l’ambition de Paradox, j’aurais tendance à dire 2017 mais une sortie 2016 est parfaitement envisageale. Dans tous les cas, je vous recommande chaudement de vous tenir au courant au sujet de ces deux titres si, comme moi, vous êtes un passionné de stratégie car il s’agit de deux grands noms qui ont maintes fois fait leurs preuves.