L’Empire du milieu
On ne sait jamais où et quand le portefeuille de Tencent va frapper, sauf quand il est déjà trop tard. Cette fois, l’entreprise chinoise a décidé d’investir dans le studio indépendant Klei, connu pour Don’t Starve, Oxygen Not Included et Griftlands, actuellement en accès anticipé.
À l’instar d’une chiée d’entreprises comme Riot Games, Supercell, Grinding Gear Games ou Funcom, Tencent est désormais l’actionnaire majoritaire de Klei, rapporte Gamekult. Cela peut surprendre, mais cet accord signé vendredi dernier n’a rien d’un hasard : les deux sociétés ont déjà collaboré par le passé pour une distribution en Chine.
Bien que Klei soit un studio indépendant avec une jolie fanbase et des succès qui s’enchaînent, être sous la tutelle de Tencent devrait permettre au studio de garder une certaine sécurité financière. Selon l’un des co-fondateurs, James Cheng, Tencent serait la meilleure option pour que Klei garde sa liberté créative.
Bien que le public soit intimidé par l’omniprésence de Tencent dans l’industrie qui aime voir le groupe chinois quand un monstre tentaculaire insatiable, le discours de Cheng se veut assez rassurant.
Mine de rien, les avis neutres — voire positifs — sur Tencent se multiplient. Certes, l’éditeur semble absolument partout, mais d’Ubisoft à Activision-Blizzard en passant par Paradox ou d’autres studios plus modestes et comparables à Klei, aucun des concernés ne s’est plaint de voir son autonomie empiétée par la présence de Tencent à la table des actionnaires.
En 2019, le PDG d’Epic Games, dont 40% des actions appartiennent à Tencent, Tim Sweeney a affirmé que le groupe chinois n’a aucune influence sur ses décisions. Tencent aurait-il trouvé une recette miracle ? Donner de l’argent aux développeurs et les laisser travailler tranquille ? L’avenir nous dira si cette approche est saine ou un plan de conquête du monde sur 45 ans.