Monolith Productions était présent sur Paris pour la présentation de La Terre du Milieu : L’ombre de la Guerre. Ce fut l’occasion pour nous de croiser Andy Salisbury qui a gentiment accepté de répondre à nos questions sur le nouvel opus.
L’Ombre du CM
- War Legend : Pouvez-vous nous donner un bref résumé de l’histoire de l’Ombre de la Guerre ?
Andy Salisbury : Bien sûr ! Dans La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre, nous reprenons le récit juste après L’Ombre du Mordor. La narration se déroule dans un laps de temps entre le Hobbit et le Seigneur des Anneaux et, en gros, on essaie d’utiliser le nouvel Anneau de Pouvoir forgé par Celembrimbor et Talion afin de devenir le Seigneur de Lumière, pour pouvoir lever leur armée directement dans le Mordor et se battre directement avec Sauron.
- Qu’avez-vous retenu des défauts du premier système Nemesis pour en arriver à L’Ombre de la Guerre ?
Cette fois, nous avons essayé d’étendre le système Nemesis dans toutes les directions possibles. Avec L’Ombre du Mordor, tout était question de rivalité, d’effusions de sang et simplement vous en train de vous battre à mort avec vos ennemis. En premier lieu, nous avons étendu cela en créant des tribus et des sous-cultures qui ont un réel impact sur les différentes régions. Leurs styles de combat changent énormément, de même que leurs aspects visuels et leurs personnalités qui ont été améliorées significativement grâce à une équipe d’écriture expérimentée. Il y aussi les partisans : quand ils vous voient vous battre becs et ongles, ils peuvent commencer à ressentir une certaine forme de respect, jusqu’à incorporer vos rangs pour monter une armée, là où vous deviez forcément les dominer dans le jeu précédent. Le point culminant de tout ça est l’assaut de forteresses, une pour chaque région. Selon le chef suprême qui contrôle la place forte et la tribu à laquelle il appartient, il peut y avoir plus de missions de chasse, comme avec la tribu bestiale, par exemple. La tribu des machines va étendre l’industrie dans sa région du Mordor, etc. Nous étions fiers de ce que nous avions fait dans L’Ombre du Mordor, mais nous savions que la seule chose à faire était d’améliorer le système en le faisant grossir dans toutes les directions.
- Quelle était la phase la plus compliquée à mettre en place lors de la conception du jeu ?
Mince ! Ça, c’est une sacrée question ! Je pense plus que tout me considérer honoré de travailler avec une équipe aussi talentueuse. C’était énormément de plaisir de chercher à comprendre quoi faire, avec une aide précieuse du retour de la communauté, car nous avons accordé beaucoup d’attention aux avis des fans sur Reddit, les réseaux sociaux… Nous nous sommes beaucoup concentrés afin de garder le cap dans la bonne direction, mais on ne pouvait s’empêcher de jeter un œil aux retours des joueurs et de lire des listes du genre : “s’il y avait un “L’Ombre du Mordor 2”, qu’est-ce que vous voudriez ?“. On s’asseyait avec l’équipe et ça nous faisait marrer de prendre la les listes point par point et de nous dire : “ça, on l’a ; ça, on l’a, et ça aussi”. Je pense que le plus dur était alors vraiment de garder toute notre attention dans la bonne direction en tant qu’équipe, mais la communauté a énormément d’impact sur ce que nous faisons.
- L’Ombre du Mordor nous a présenté des créatures exclusives. En avez-vous créé d’autres pour L’Ombre de la Guerre ?
Oui ! C’est cool parce que les anciennes créatures comme le Graug sont toujours là. De plus, selon la région dans laquelle vous êtes, vous pourrez tomber sur des créatures élémentaires. Par exemple, sur le plateau de Gorgoroth, au pied de la montagne du Destin, vous pourrez tomber sur un Graug qui crache du feu avec le style visuel qui va avec, contrairement à Seregost où vous pourrez tomber sur des Caragors ou des Graugs avec des fourrures plus épaisses et couvertes de glace. C’est très amusant ce que nous avons réussi à en faire avec les assauts de forteresse, car vous pourrez de temps en temps appeler un Drake sauvage pour rejoindre la bataille. Il ne vous suit pas précisément, car il est neutre et détruit tout sans distinction, ça rajoute une dynamique intéressante. Nous étions intéressés, avec ces nouvelles régions, par le fait d’introduire des créatures qui peuvent voler pour vous transporter d’un point A à un point B très rapidement. Même si c’est assez génial, on voulait vraiment diversifier la vie sauvage selon les régions où vous vous trouveriez dans L’Ombre de la Guerre.
- L’Ombre du Mordor permettait de monter des Caragors, comment ce système a évolué dans L’Ombre de la Guerre ?
Il me semble qu’on pouvait également monter des Graugs dans L’Ombre du Mordor, mais c’était difficile de jauger combien de temps on pouvait les garder en vie. On a amélioré ça dans L’Ombre de la Guerre en donnant la possibilité d’invoquer une monture n’importe quand (un Caragor, par défaut). On en a profité pour améliorer tous leurs mouvements et leurs animations. Les Caragors sont agiles et peuvent grimper quasiment n’importe où, comme dans le premier, mais on a étoffé le système de combat monté pour le rendre plus intéressant. Vous pourrez ensuite améliorer cette compétence d’invocation pour appeler un Graug, voire même un Drake. On vous donne pas mal d’options pour invoquer la créature de votre choix pour une bataille ou tout simplement traverser le Mordor avec.
- Une liste plus exhaustive ?
On a les Caragors, les Graugs, les Drakes et les versions élémentaires de chacun qui sont également contrôlables.
- Faudra-t-il plus de temps pour finir L’Ombre de la Guerre que L’Ombre du Mordor ?
Oui, absolument. On revient toujours sur le fait qu’on a voulu améliorer le système Nemesis sur tous les plans possibles, et cela inclut forcément l’histoire principale. Nous avons une équipe d’écriture bien plus conséquente que sur L’Ombre du Mordor. Ils n’ont omis aucun détail comme la biographie des différents chefs orques ou les commentaires sur les objets et collectibles, afin de rendre plus crédible une histoire qui se déroule dans l’univers de Tolkien, ce qui était très important. Quand je compare L’Ombre du Mordor à L’Ombre de la Guerre, je pense que ce dernier doit être au moins trois ou quatre fois plus conséquent.
- De quelle influence vous êtes vous le plus rapproché ? Celle des films ou des livres ? Quels sont vos préférés ?
Dans les deux cas, j’adore les Deux Tours, film et livre. Quand j’entends des fans de Star Wars dire que leur opus préféré est l’Empire Contre-Attaque, je ne peux m’empêcher de penser aux Deux Tours et de me dire la même chose. C’est le genre de moment dans un récit où on sent qu’il va se passer quelque chose de majeur tout en voyant les protagonistes arriver à leur plein potentiel. Ayant lu les bouquins étant ado, je pense avoir une affection plus particulière pour les livres… mais je ne dirais trop rien sur le fait de regarder la trilogie version longue tout un week-end. Je pense que dans l’équipe nous sommes tous des fans passionnés du Seigneur des Anneaux, tout comme la majorité des fans [de la licence La Terre du Milieu, ndlr]. Nous nous sentons simplement chanceux d’avoir pu travailler sur cette licence qui nous tenait tellement à cœur.
- Dans L’Ombre du Mordor, nous serons en mesure d’affronter des Nazgûls. Y a-t-il des ennemis encore plus emblématiques ?
Oui, en fait, il vous arrivera de vous battre également contre Sauron. Grâce au nouveau système Nemesis, le joueur aura bien plus d’occasions de combats selon la région et sa relation avec telle ou telle tribu. Selon les personnages que vous rencontrerez, vous pourrez avoir des interactions uniques et participer à des événements qui leur sont liés et comprennent des combats de boss. Dans l’étendue du système, il vous arrivera par exemple de combattre un Balrog, le Nemesis d’un des protagonistes du jeu. C’est surement l’un de nos combats de boss les plus fournis, mais il reste beaucoup d’autres opportunités à découvrir dans le Mordor.
- Avez-vous déjà d’autres plans pour La Terre du Milieu ? Du genre L’Ombre de Sauron ?
C’est assez intéressant parce qu’on est déjà tellement concentrés à finir L’Ombre de la Guerre, on doit d’abord finir celui-là parce que c’est important pour nous [rires]. Nous avons également le DLC que nous avons déjà annoncé qui nous prend également pas mal de temps, et nous espérons pouvoir suivre L’Ombre de la Guerre aussi longtemps qu’il nous est possible de le faire.
- Une version Nintendo Switch ?
Ce n’est pas vraiment dans les plans, car nous nous concentrons déjà pour sortir le jeu sur PS4, Xbox One et PC. Mais qui sait… une fois qu’on aura fini tout ça, je serais le premier à l’annoncer [rires].
- Dernière question : Elfes ou Nains ?
Dure question. Il y a une partie de moi qui me murmure que les Elfes sont vraiment cools, avec leur côté mystique et supérieur, mais j’adorerais partager une timbale avec des nains. Plutôt des hobbits, en fait… mais je me vois très bien en nain. J’adore surtout leur expertise et leur sens de la tradition dans l’artisanat et toutes les choses qu’ils sont capables de faire… mais mon animal totem est un hobbit.
La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre est attendu pour le 10 octobre 2017 sur PC, Xbox One et PS4.