Surgi des méandres d’un âge où les pixels s’affichaient sans complexe, Alex Kidd In Miracle World revient en rapportant avec lui un paquet de trucs de son époque. Un peu trop peut-être.
Entre deux mondes
Alex Kidd, pour ceux et celles qui l’ignoreraient, a été la mascotte de SEGA avant d’être remplacé par Sonic. Le nom est emprunt de nostalgie en ce qui me concerne puisque Alex Kidd In Miracle World était très probablement mon tout premier jeu, sur la bonne vieille Master System, et je l’ai poncé sans jamais pouvoir le finir tant je trouvais le jeu difficile. Cependant j’ai toujours eu une tendresse pour ce titre et j’ai pris beaucoup de plaisir à y jouer. Et vous savez ce qu’on dit : il faut éviter de revenir à certains classiques de son enfance.
Une simple pression de touche suffit à faire basculer le jeu dans sa version originale.
Non pas qu’Alex Kidd in Miracle World DX soit mauvais… sa nouvelle robe graphique en particulier est très séduisante. Développé sous Unity, le titre s’avère véritablement charmant et transpose à merveille les niveaux originaux dans le monde moderne. Le petit plus bien sympathique, c’est qu’une simple pression de touche suffit à faire basculer le jeu dans sa version originale, toute pixellisée et affublée d’effets sonores grossiers. On peut ainsi tout à la fois finir le jeu dans sa version nostalgie ou dans sa version moderne, qui reprend avec exactitude les niveaux originaux tout en en ajoutant quelques-uns pour bonne mesure.
Précision de Stormtrooper
Le souhait des développeurs de coller au jeu original est admirable, et en même temps quitte à jouer la modernité, cela aurait été pertinent d’aller jusqu’au bout. On nous promet des améliorations de gameplay et une plus grande précision, mais en ce qui me concerne, j’ai trouvé qu’Alex Kidd en manquait cruellement. Chaque saut se termine par un pas supplémentaire, ce qui se traduit par un nombre incalculable de chutes mortelles.
C’est un choix de game design, mais je trouve véritablement perturbante cette histoire de pas supplémentaire lors d’un atterrissage. Il y a de plus pas mal d’espaces assez restreints qui conduisent donc à se prendre des ennemis en pleine tronche alors que la chute ou le saut initiaux étaient bien calculés.
Et il en va des même avec les coups de poing. Alex Kidd In Miracle World DX est un platformer où le héros va cogner sur les adversaires. Sauf qu’il y a quand même un paquet de fois où on ne comprend pas trop pourquoi le héros en question se fait rétamer, pourquoi son poing, pourtant bien tendu, n’a pas touché l’adversaire avant que celui-ci touche Alex Kidd. La réponse se situe dans les hit boxes : la surface qu’occupent les ennemis ne correspond tout bonnement pas à l’espace qu’ils occupent à l’écran. Comme s’ils avaient un champ de force autour d’eux. Du coup pour la précision, bon bof quoi.
Jeux de mains
Heureusement, les développeurs ont tout de même intégré des éléments intéressants. Déjà, contrairement à la Master System, les machines modernes permettent la sauvegarde – eh ouais, c’est vieux la Master System ! Dans le jeu original, perdre toutes ses vies signifiait recommencer depuis le tout premier niveau. Dans Alex Kidd In Miracle World DX, on vous renvoie tout simplement au début du monde en cours, ce qui est déjà plus agréable. Et si vraiment vous galérez, il existe une option “Vies infinies” qui est bien utile, puisque perdre une vie vous fait réapparaître légèrement en arrière.
Vous progresserez ainsi à travers le monde de Radaxian, dont Alex se trouve être un personnage particulièrement important. En plus des chauve-souris et autres scorpions, Alex Kidd aura affaire à des boss bien particulier puisqu’ils ont tous une tronche de main. Oui, une main avec des doigts quoi. Et tous vous affronteront à pierre-papier-ciseaux. Le petit truc à noter tout de même : vous n’avez aucun moyen de savoir ce qu’ils vont jouer, donc vous êtes obligé d’y aller au pif la première fois et de noter dans votre tête ensuite ce qu’ils ont joué. Je ne vous explique pas la crise quand j’étais gosse et que la défaite me reconduisait au tout début du jeu. À chaque fois.
Tout cela pour finalement éclater la tronche de Janken, l’être maléfique qui entend s’emparer de Radaxian. Pour vous aider dans votre entreprise, vous aurez accès à quelques bonus comme une bague permettant de projeter des boules de feu ou des véhicules. Ces derniers sont très sympathiques puisqu’ils permettent, si vous avez de bons réflexes, de boucler les niveaux très rapidement tout en vous apportant un gameplay différent.
Alex Kidd n’a pas pris une ride, et c’est peut-être son problème
Alex Kidd In Miracle World DX constitue un remake magnifique du jeu de SEGA. Entre ses superbes graphismes, ses musiques remises au goût du jour et sa volonté d’être un maximum fidèle à l’original, le titre a de quoi séduire. Néanmoins, on aurait apprécié davantage d’émancipation vis-à-vis du gameplay original et une concentration plus importante sur la précision, quitte à inclure de nouvelles idées de game design tout en gardant la version originale accessible à côté. En l’état, il y a quand même beaucoup de frustrations inutiles et qui ne participent pas au charme du jeu, bien au contraire.
Ce qu’on a aimé :
- De superbes graphismes
- Des musiques remises au goût du jour
- De nouveaux niveaux
- Possibilité d’alterner entre la version 80’s et la version moderne à la volée
- Très fidèle à l’original…
Ce qu’on n’a pas aimé :
- … trop fidèle, même
- Pas tant de précision que ça, que ça soit sur les sauts ou sur les frappes
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous voulez vous replonger dans un classique des années 80, mais beau.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous préférez les platformers modernes.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- PS5 Standard Edition
Alex Kidd In Miracle World DX est disponible sur PC, Switch, PS4/5, XB1 et Xbox Series.
Ah ! Moi qui attendais de pouvoir faire Pierre/feuille/Ciseau !
Pas meilleur gameplay