Grosse surprise du lundi 4 février, Apex Legends est devenu du jour au lendemain le dernier phénomène Battle Royale.. Beaucoup de monde y joue, mais est-ce que le dernier titre de Respawn Entertainment propose quelque chose d’intéressant ou est-ce seulement un effet de mode ?
Je suis une Légende
Voilà quelque mois que des bruits de couloirs circulaient à propos d’un nouveau jeu Respawn Entertainment — au-delà de Star Wars: Jedi Fallen Order — et s’il y avait de bon pressentiments pour un Titanfall 3, il n’en fut rien. Enfin, c’est bien un Titanfall, mais pas vraiment comme on l’espérait.
Ainsi est révélé la semaine dernière pour la première fois Apex Legends, un énième Battle Royale basé sur la licence Titanfall et qui en réutilisera quelques mécaniques. Alors que tout le monde n’avait pas encore fini de rouler ses yeux, Respawn lâcha un : “au fait, c’est déjà en ligne. Testez-le avant de râler”.
Du coup, les gens ont testé, et manifestement, il faut tester longtemps avec beaucoup de parties dans les pattes pour être convaincu, parce que depuis une semaine, si on en croit Twitch.tv, tout le monde joue à Apex, au grand dam de ses concurrents (prends ça, Fortnite).
Premier truc qui surprend quand on lance Apex Legends — bien qu’il soit free-to-play — est qu’il n’y a aucune mention du fait que le jeu soit en accès anticipé ou en bêta. On nous offre un jeu peaufiné et qui marche tel quel. Le titre incarne un niveau de finition bien trop rare dans le milieu qui mérite clairement d’être souligné.
Malgré son million de joueurs en simultané (au moment où j’écris ces lignes), les serveurs de jeu tiennent bon et ne souffrent que de certains lags temporaires. Les serveurs d’authentifications sont parfois à la ramasse (sur PC en tout cas), mais le problème vient surtout de la plateforme Origin qui doit réguler un flux de joueurs à laquelle il n’avait jamais été confronté auparavant. Il peut arriver qu’on râle quelques dizaines de minutes sur l’instabilité du service, mais dès que la partie est lancée, il n’y a plus de problèmes.
Standy for Titanfall… ah bah non
Qu’on se le dise, à l’instar de Titanfall 1 et 2, Apex Legends a été développé sous un moteur Source modifé. Oui, le même que Half-Life 2, Portal, Counter-Strike: GO ou n’importe quel jeu sorti de l’écurie Valve. En tout cas, on ne dirait pas.
Si le titre reste modeste pour pouvoir tourner sous un maximum de machines, dire qu’il est moche serait de mauvaise foi. La direction artistique a recherché l’efficacité avant tout, mais le jeu reste agréable à l’oeil, avec une distance d’affichage plus que correcte, indispensable pour un bon BR (prends ça, Blackout).
Les habitués de Titanfall 2 auront une sacrée impression de déjà vu, et ce n’est pas plus mal. La majorité de l’excellent arsenal est présent, l’équilibrage et les sensations de tir qui vont avec. Chaque arme a sa propre personnalité et se joue radicalement différemment par rapport à une autre sans qu’il y en ait une réellement supérieure (en dehors du rapport fusil/arme de poing), tout en ayant des forces et des faiblesses, la différence se créant avec l’ajout de divers accessoires de différentes raretés.
Certaines armes comme le Prowler, le Triple Shot ou la terrible Devotion nécessiteront des accessoires précis plutôt rares pour atteindre leur plein potentiel, ce qui créera des dilemmes intéressants lors des fouilles et de la constitution de l’inventaire.
Cependant, on remarque vite un TTK bien vénère comparé à Titanfall, les cibles ayant un mal fou à tomber malgré un chargeur entier de R-301 dans le buffet. C’est surtout vrai en fin de partie où tout le monde possède une armure de haute qualité, mais cette frustration ne tarde pas trop une fois qu’on a pris l’habitude. Il est rare qu’un ennemi contourné correctement reste debout assez longtemps pour réagir et deux coups de pompe à bout portant règleront tous vos problèmes.
Les snipers serviront surtout à épuiser les ressources adverses plutôt que de one shot tout ce qui passe au loin, d’autant plus que la vélocité des balles est assez faible comparé à la vitesse du jeu (mais ça reste bien efficace quand ça touche). À voir si cela convient pour l’instant à Respawn.
Par contre, le truc qui déstabilisera les habitués de Titanfall, c’est l’absence du système de déplacement à base de doubles sauts ou autres courses sur les murs qu’on ne présente plus, le studio ayant préféré abandonner le concept pour le bien de la clarté de jeu, afin qu’un joueur coincé puisse difficilement s’en sortir face à une équipe tactiquement supérieure. Idem pour les Titans, une mécanique de jeu qui aurait été un calvaire à équilibrer et qui n’a de toute façon plus sa place sans le Parkour.
Une fois qu’on a séché ses larmes sur cette perte, on se rend compte qu’il reste quelques mécaniques héritées de la série principale, comme de l’escalade très permissive pour atteindre de nombreux toits de bâtiment ou hauteurs, des Tyroliennes pour fluidifier la navigation sur la carte et les glissades qui permettent de se déplacer à toute vitesse dans les grandes pentes. Divers ballons sur la carte permettent de se redéployer et d’atteindre un point éloigné en très peu de temps, idéal quand on a la zone aux fesses.
Le système de glissade s’insère d’ailleurs parfaitement dans la topographie de la carte qui est plutôt variée. Les constructions qui se répètent existent, mais les différents environnements exigent souvent des tactiques différentes. La taille de la carte en elle-même est ni trop grande, ni pas assez : il est impossible d’être sûr à 100% que vous serez seul à l’atterrissage, mais l’action profite souvent de quelques moments de calmes toujours bienvenus.
De plus, l’introduction d’un vaisseau autonome transportant du matériel rare et d’une “zone chaude” avec du meilleur équipement désigné en début de partie rajoutent un côté imprévisible sympathique aux parties qui s’enchaînent.
Responsable communication
Dans le cas où cela vous aurait échappé, Apex Legends est un Battle Royale. 20 équipes de trois joueurs entrent dans l’arène, la dernière en vie est déclarée championne.
Néanmoins, ce format de trois joueurs par équipe surprend et n’est pas habituel dans le genre, puisqu’il laisse généralement le choix entre du solo, duo et quatuor. Et pas mal de facteurs prouvent que le choix était le bon — comme se démarquer des concurrents.
À trois joueurs, il est tout à fait possible de se déployer tactiquement tout en gardant en tête l’emplacement relatif de chaque protagoniste du combat, là où du combat 4v4 peut vite tourner au n’importe quoi et où la chance situationnelle a plus de risque de mettre son grain de sel.
Couplé avec les compétences des personnages façon hero shooter, on se rend compte qu’il y a moyen de créer de belles synergies, ces pouvoirs étant surtout plus utilitaires qu’offensifs/défensifs, et ayant tous un deuxième côté tranchant plus ou moins important. Gibraltar peut créer un dôme invincible qui bloquent les tirs des deux côtés, Wraith peut créer un tunnel dimensionnel pour aider son équipe à progresser et utilisable par l’ennemi et Lifeline peut appeler du matériel de haut niveau qui est visible de loin par les autres concurrents.
Quelques compétences sont d’ailleurs assez originales tout en s’insérant parfaitement dans le gameplay, comme Wraith qui entend une petite voix qui lui prévient de divers types de dangers imminents (à transmettre aux coéquipiers) ou Bloodhound qui peut retracer différents événements dans une zone pour mieux traquer une équipe adverse. Certes, c’est du déjà vu dans certains heros shooters, mais couplé à l’aspect teamplay d’Apex Legends, tout s’insère parfaitement.
Pour coordonner tout ça, la vraie idée de génie aura été d’implémenter un système de ping inspiré des MOBA, adapté à la sauce Battle Royale. Le système est si complet qu’il est possible de transmettre n’importe quelle info à l’aide d’une seule touche, avec beaucoup de situations propres au BR qui ont été prises en compte.
On gère alors sans effort le déploiement du groupe (“je vais fouiller là-bas”, “je garde cet accès”, “il faudrait regarder dans cette direction”, “je contourne par là-bas”…), l’indication de la menace (“j’ai vu un ennemi”, “quelqu’un passé par là”), l’entraide (“viens te soigner”, “utilise mon portail”, “viens te protéger sous mon dôme”) ou encore la gestion de l’inventaire (“tel objet au sol”, “j’ai besoin de soin”, “j’ai besoin de tel type de munitions/accessoire”, “prems”). On peut même dire “merci” à volonté et enlever un marqueur en signalant une erreur. Ça en devient beau et immersif tellement c’est fluide (prends ça, PUBG).
On peut regretter quelques oublis comme la possibilité de placer différentes infos sur la carte (“je pense que les coups de feu venaient de cet endroit”) ou un simple “arrête de te barrer tout seul, ducon”, mais rien de bien grave. Ce qu’il fait en plus des autres jeux du genre, il le fait très bien. Jouer en solo pick-up en devient presque tolérable, quelque chose que j’exècre dans les autres Battle Royale.
L’interface dans ta face
Au-delà de l’aspect jeu de tir assez rapide issu de Titanfall, le jeu vous invite à réfléchir tout le temps et en permanence, qu’il soit question de décider de la prochaine destination ou d’une tactique pendant un combat. C’est quelque chose de courant dans les BR, mais Apex le fait avec brio.
Un jeu qui exige un traitement de l’info de manière efficace exige de l’information de qualité, et le titre de Respawn le délivre sur un plateau d’argent. En sus du système de communication ultra-bien-pensé-qui-fait-le-café cité plus haut, l’interface est un cas d’école qui devrait être étudié attentivement par quiconque osera faire le prochain Battle Royale “à la mode”.
L’inventaire est très intuitif et peut-être parcouru très rapidement une fois qu’on s’est fait la main, d’autant plus que la version PC profite au maximum de la souris. Il est impossible d’équiper un objet de moins bonne qualité de ce qu’on possède déjà par erreur et jeter des objets ou diviser des stacks de médikits/batteries de bouclier est un jeu d’enfant tout en étant exécuté dans l’urgence. Il est d’ailleurs possible de voir d’un coup d’oeil la qualité de l’équipement des copains afin de ne pas les laisser galérer avec leur armure blanche.
Même pendant les combats, il est toujours clair quand vous touchez l’adversaire à la tête et si vous entamez son bouclier, en plus de connaître son niveau de qualité, un avertissement sonore vous indiquera quand ce dernier aura lâché, histoire de se décider s’il faut rusher pour l’empêcher de le régénérer.
Entre autres, quelques informations normalement cachées dans d’autres BR sont clairement marquées et explicites, laissant un peu de chance à ceux qui ne campent pas les wikis ou autres sites du genre, comme le niveau de butin de telle ou telle zone.
Histoire d’ajouter de l’ambiance et quelques infos intéressantes, les personnages feront des commentaires d’eux même sur le cours de la partie, comme le temps restant avant le prochain cercle ou le nombre d’escouades toujours en vie. Apex Legends en toujours explicite et toujours lisible, quelque soit la circonstance.
Battle de Rap Royale
Étant donné qu’Apex Legends est free-to-play ? Comment Respawn compte rentabiliser son bébé ?
Alors, ça va peut-être vous faire un choc, mais il y a des loot boxes. Oui, je sais, en 2019, c’est moche, mais il semblerait qu’EA ait compris la leçon et il n’y a que du cosmétique à débloquer. En même temps, cela aurait fait tache d’avoir un système de progression dans un Battle Royale autre que cosmétique.
Vos gagnez un coffre tous les niveaux jusqu’au niveau 20, puis, un tous les deux niveaux. Trois éléments de personnalisation sont donnés par coffre, avec différents niveaux de raretés. Vous pouvez trouver des skins pour armes et pour les personnages (même ceux que vous ne possédez pas), ainsi que de NOMBREUX autres éléments, comme des citations quand vous tuez un ennemi, des éléments pour modifier votre portrait ou bien divers compteurs de vos performances à afficher afin de crâner devant vos amis et coéquipiers ou — comble de la classe — à tout le serveur quand vous êtes désigné champion en titre. Il faudra tous les débloquer un à un pour chaque personnage.
Heureusement, le jeu vous récompensera avec des points pour acheter des trucs dans la boutique temporaire (à la Fortnite) ou des personnages supplémentaires. Il faudra plus de 10 heures de jeu pour accumuler assez de points pour débloquer Mirage et Caustic, les deux personnages verrouillés sur les 8 disponibles pour l’instant. Sinon, il faudra acheter de la monnaie en jeu avec de l’argent réel.
Si vous comptez absolument obtenir un skin ou un élément sans dépenser d’argent, il faudra alors parier sur la chance pour obtenir quelques unités de la troisième monnaie qui se trouve dans les loot boxes. En presque 40 heures de jeu et sans avoir dépensé un seul point, j’ai tout juste la moitié de quoi me payer un skin légendaire. Mais bon, tout cela ne reste que du cosmétique. Vous êtes au-dessus de cela, pas vrai ?
Here comes a new challenger
Après avoir lancé le jeu une première fois par simple curiosité, savament cultivé par Electronic Arts et Respawn Entertainement, il est très difficile à l’heure actuelle de décrocher d’Apex Legends. Avec le fun d’un Fortnite, le côté tactique sérieux d’un PUBG, tout en étant bien plus profond qu’un Call of Duty: Blackout, le titre de Respawn a réuni tous les codes du Battle Royale dans un concentré efficace et sans superflu. Pire, avec son système de héros bien pensé, son format à 3 joueurs unique, le gunplay et quelques unes des mécaniques de déplacement de Titanfall, le titre n’oublie pas d’être original et d’être un vent de fraîcheur dans un genre qu’on pensait déjà ultra-saturé. Bien que Respawn compte le soutenir tout le long de l’année, le jeu est déjà peaufiné et complet tel quel, et ça, ça fait un bien fou.
► Points forts
- Jeu fonctionnel et complet day one
- Le gunplay hérité de Titanfall
- Une synergie parfaite entre le level design et le système de déplacement
- Des pouvoirs utiles mais pas pétés
- Des informations claires en toutes circonstances
- Un système de communication innovant et indispensable
- Le saut coordonné qui permet de rester soudé en début de partie, même en pick-up
- Un excellent sens du rythme dans les parties
- La sensation de faire Top 1
► Points faibles
- Devoir installer Origin
- Roster timide au lancement (+ 2 personnages bloqués)
- TTK un poil frustrant par moments
- Devoir utiliser Origin
- Manque quelques options de communication
- Vraiment chiche sur les récompenses
- Devoir utiliser Origin… tous les jours
Il ne peut en rester que trois
Apex Legends est disponible gratuitement sur PC, Xbox One et PS4.
Je susi d’accord sur au moins trois points faibles :D
D’accord sur 4. Je trouve aussi les récompenses trop chiche.
Et 1 points suppélementaire, positif ou négatif, à vous de voir :
– On peut associer son compte Steam au jeu.
Dernier point, mais sur l’article : […]là du combat 4v4 […].
Pour le moment, ce n’est que du 3v3 ^^
<a class=’bp-suggestions-mention’ href=’https://www.warlegend.net/members/devarty/’ rel=’nofollow’>@devarty</a> oui, c’est ce que je dis :) je trouve que 3 personnes dans une équipe est un très bon chiffre, là où 4 (PUBG, Fortnite…) peut créer des situations difficilement compréhensibles.
Selon le retour de certains utilisateurs sur Reddit des personnes seraient atteinte de motion-sickness en jouant ce qui peut être point négatif, l’avez-vous ressentie en y jouant ?
Salut <a class=’bp-suggestions-mention’ href=’https://www.warlegend.net/members/cheese-y/’ rel=’nofollow’>@cheese-y</a>, je confirme que le jeu a un "head bobbing" prononcé et que cela peut incommoder certaines personnes, mais j’ai personnellement la chance d’être très peu sujet à la cinétose, étant habitué aux FPS rapides. Respawn a déclaré qu’il essaierait d’endiguer le problème.