SteelSeries place la barre encore plus haut après l’Apex M750 avec l’Apex Pro, un clavier soigné pourvu d’un écran OLED, mais pas à n’importe quel prix.
Unboxing & caractéristiques
Similaire à tous les emballages de clavier SteelSeries, celui de l’Apex Pro offre une vue du périphérique en action ainsi qu’un détail de ses caractéristiques au dos.
À l’ouverture, on retrouve le SteelSeries Apex Pro bien enveloppé et engoncé dans une cage de carton.
Le clavier est livré avec son repose-poignet amovible et magnétique : il suffit de l’approcher du périphérique pour qu’il se colle à celui-ci. Au-delà de ça, on remarque que SteelSeries a finalement laissé de côté les patins amovibles du M750 pour revenir aux cales rétractables selon une seule hauteur. Pas une grosse perte si vous voulez mon avis : le clavier a moins tendance à glisser et les patins, de fait, ne se barrent plus en vacances à la première occasion.
Le clavier est fait d’un aluminium solide (de qualité aéronautique, nous dit-on) pour la partie supérieure.
On remarque à l’arrière un passe-câble qui permet de faire sortir le câble selon 3 orientations : sur la gauche, au centre ou sur la droite.
On note l’absence de touches “G” sur la gauche afin d’enregistrer quelques macros supplémentaires, encore une fois un peu dommage pour un clavier qui va chercher dans les 230€.
Les switches constituent l’argument principal de ce SteelSeries Apex Pro, tout du moins une partie. En effet si la marque danoise annonce fièrement la présence d’OmniSwitchs avec capteurs magnétiques à effet Hall, ce n’est le cas que pour 62 touches.
Les autres sont équipées des switch Red de la marque, du bon matériel également, mais qui ne supporte pas la même technologie. En effet, peut-être avez-vous accroché ou fait une rupture d’anévrisme lorsque j’ai mentionné des “capteurs magnétiques à effet Hall”. SteelSeries reprend ici une technologie déjà utilisée (mais encore très récente dans les périphériques gaming) et qui se sert de deux aimants. Lorsque vous appuyez sur une touche, la distance entre ces deux aimants est mesurée et détermine à quel moment la touche est activée et, évidemment tout l’intérêt est que vous pouvez personnaliser la pression nécessaire, mais j’y reviendrai plus loin.
En plus de cela, on note la présence d’un écran OLED au-dessus du pavé numérique, celui-ci permet d’afficher des images personnalisées ou carrément des gifs en noir et blanc ou bien des informations tirées d’autres applications, qu’il s’agisse de jeux ou autres (Discord, Spotify…).
Ergonomie & design
Comme d’habitude, la sobriété est de mise avec SteelSeries. Des touches noires juchées sur une plaque d’aluminium noire. Classique et efficace.
Le repose-poignet est ample et très agréable au toucher, en revanche sa matière un peu agrippante signifie que, forcément, la poussière et autres poils d’animaux vont bien rapidement élire domicile là.
La présentation est classique si ce n’est l’ajout d’un écran OLED au-dessus du pavé numérique qui vous permet d’insérer vos propres gifs et images en noir et blanc, ce qui ajoute mine de rien une touche de personnalisation sympathique.
Juste à côté se trouve un bouton surplombé d’une molette crantée, dont le crantage est justement un peu trop léger à mon sens, ce qui est parfois perturbant à l’utilisation. Cette molette permet notamment de naviguer dans le menu du clavier à la volée pour changer l’éclairage ou régler son intensité, par exemple, mais elle fait office de touche multimédia pour augmenter ou baisser le volume, tandis que le bouton sert à revenir en arrière dans les menus.
Un port USB 3.0 est également de la partie et permet de brancher directement sur le clavier un périphérique ou bien de recharger son téléphone.
Performances
L’ensemble est très agréable à l’usage, en revanche on ne peut que se poser la question de l’intérêt d’un écran OLED – pourquoi utiliser cette techno, qui est l’une des plus chères ? – sur ce clavier. En effet, son usage est très limité et il sert avant tout de décoration customisable… SteelSeries a beau nous dire qu’il est possible d’afficher des données de jeu, dans les faits bien peu de compatibilités sont au menu : Counter-Strike, Minecraft, Dota 2 et Mortal Kombat 11.
Admettons que vous jouiez à l’un de ces titres, pensez-vous vraiment que vous allez, par exemple, regarder votre ratio K/D sur CS directement sur votre clavier, quand vous pouvez tout simplement appuyer sur Tab en jeu et en finir ? À la rigueur, on peut se dire que c’est cool de voir le titre Spotify en cours (je viens d’avoir une mise à jour de l’application, l’app Spotify a disparu au fait) ou encore que c’est sympa de pouvoir se mettre un petit design perso, mais ça reste franchement dispensable. Disons que cela ajoute à la classe globale du clavier, mais c’est tout.
Le grand bonheur du SteelSeries Apex Pro réside dans ses mécaniques OmniSwitch. Grâce aux capteurs magnétiques à effet Hall, il est possible de régler la force d’activation de chaque touche séparément de 0.4 mm à 3.6 mm. Rendez-vous compte du truc tout de même : moins d’un demi millimètre pour activer une touche. Cela ne parlera clairement pas à tout le monde, mais les joueurs compétitifs seront tout particulièrement intéressés.
Prenons un exemple : je joue à Battlefield et j’ai réglé mes raccourcis tout autour des traditionnels touches de déplacement ZQSD. Bien, dans le feu de l’action j’ai tendance à appuyer un peu comme un bourrin et à ripper. Qui peut me jeter la pierre ? Qui ne s’est jamais allongé ou au contraire relevé par erreur ? Beaucoup je sais, me jugez pas. Eh bien en réduisant la force d’activation de toutes les touches autour de ZQSD, je risque beaucoup moins de déclencher une commande involontairement dans un moment de panique. Mieux : mon pouce et mon annulaire ont tendance à reposer davantage sur les touches que mes autres doigts. Résultat : il m’arrive de partir à gauche ou de sauter sans le vouloir. Une simple augmentation de la force d’activation nécessaire pour Q et Espace et voilà. Et puis tant qu’à faire je diminue celle de ZSD afin d’augmenter ma vitesse d’exécution en combat.
Je vous le résume : ces switchs sont les saints patrons du switch. Si vous avez la patience de personnaliser votre config, vous sentirez une réelle différence en jeu et parfois, ça joue un grand rôle dans ces petits moments au final assez importants. En revanche, quel dommage de ne pas avoir profiter de cette superbe technologie pour proposer de l’analogique comme pour ces bons vieux joysticks. Vous voyez lorsque vous poussez légèrement le joystick et que Lara Croft marche tout doucement, et plus vous poussez plus sa vitesse de marche augmente et passer à la course ? C’est ça l’analogique.
Quand la session de jeu est finie, je change de configuration pour mettre une force d’activation de 3 sur toutes mes touches afin de passer à la bureautique, ce qui m’évite un paquet de fautes de frappe, tout simplement parce que lorsque je rippe, j’enfonce bien moins la touche que lorsque je tape avec volonté sur celle qui m’intéresse.
En revanche, l’outil SteelSeries Engine 3, interface logicielle, n’est pas très clair à ce niveau-là puisqu’il répartit les forces d’activation selon 10 niveaux numérotés 1 à 10. Sauf que bon ça va de 0.4 mm à 3.6mm dans la réalité, donc c’est un peu le bordel pour régler correctement de prime abord : “ai-je besoin d’un niveau 6 ou d’un niveau 7 sur cette touche ?” Heureusement, l’écran OLED trouve une petite justification ici puisqu’il permet d’observer une barre se remplir selon la pression que vous exercez sur une touche, ce qui permet de se faire une meilleure idée et de régler à la volée.
Conclusion
Le SteelSeries Apex Pro offre un profil très intéressant mais le prix fait quand même pas mal tiquer. 230€ pour la bête alors que les touches sont dans un plastique un peu cheap et que seule une partie du clavier n’est concernée par les OmniSwitchs. La question se pose de l’utilité de l’écran OLED autre que simple gadget esthétique, certes agréable. Toute la valeur de ce clavier est justement à aller chercher du côté des fameux OmniSwitchs qui sont un ravissement pour les gamers exigeants : le fait de pouvoir enfin régler la force d’activation de chaque touche séparément est un véritable plaisir en jeu. Tout cela est proposé dans un chouette châssis en aluminium de qualité avec les paramètres d’éclairage de rigueur.
► Points forts
- Châssis en aluminium
- OmniSwitchs avec possibilité de régler la force d’activation de manière indépendante
- Très confortable à l’utilisation
- Repose-poignets doux et pratique grâce à sa fixation magnétique
- Réalisation de macros à la volée
- Le SteelSeries Engine 3 permet de lier des configurations à des applications
► Points faibles
- Le plastique des touches fait tâche
- Écran OLED dispensable
- Un prix, et quel prix !
- Pas de fonction analogique
- Tant qu’à faire, les touches G sur la gauche auraient été appréciées