Test Corsair Harpoon RGB – le rapport qualité/prix a un nom
Corsair semble savoir complètement ce qu’il fait. Après des claviers mécaniques qui mécaniquent bien, des casques sans-fil qui casquent parfaitement et des souris qui sourissent à merveille, le constructeur ne risque pas de s’arrêter en si bon chemin. Bien décidé à aborder le galion d’envergure qu’est le marché des périphériques “gaming”, la Corsair Harpoon RGB ouvre la nouvelle gamme à petit prix de la marque.
Corsair harponne les préjugés sur le petit prix
Corsair possède sa petite notoriété dans le monde du hardware depuis quelques temps déjà. Surtout connu pour ses barrettes de RAM et ses blocs d’alimentation de qualité, il ne fabriquait rien sur lequel les joueurs pouvaient poser leur main pendant l’utilisation de leur PC (ça serait débile et vous pourriez vous électriser très fort). Mais depuis peu, pendant la pleine expansion des produits “gaming”, la marque au navire de guerre a voulu s’offrir une part du gâteau. Et il a l’air d’aimer ça en plus, comme un gros baba au rhum. Corsair a toujours tenté de faire de la qualité sans taper trop dur sur le porte-monnaie, argument qui peut vite être casse-gueule quand on ne sait pas ce que l’on fait. La Harpoon RGB est donc la nouvelle mousse de l’équipage de Corsair (Mousse, mouse, t’as compris ?).
On va pas se leurrer, pour ce prix-là, Corsair n’innove en rien et va chercher des idées qui existent déjà à droite et à gauche. Patins téflon, check, poids plume, check, bouton pour changer la sensibilité à la volée, check, mémoire de paramètres intégrée, check. Il y a même un check sur de la RGB ! Mais objectivement, pour 30€ seulement, on peut se dire : “ah, quand même”. Au premier branchement et à l’installation du pilote Corsair, on a réellement la sensation d’avoir acheté une souris qui vaut bien 20 ou 30 euros de plus. En outre, seuls des tests approfondis, que l’on retrouve juste après, nous diront si tout cela est justifié ou non.
Pour les férus de chiffres, j’ai votre petite dose de drogue :
- Taille : 111.5mm x 68.3mm x 40.4mm
- Poids : 85g
- Longueur câble : 1.8m
- Six boutons
- 20 millions de clics avec des switchs Omron
- Senseur optique : 6000 DPI max
- Rafraîchissement jusqu’à 1000Hz
- Prix : 30 €, bordel de merde
Et parce que je sais que certains aiment autant le contenant que le contenu…
Ok, elle est pas chère. Mais c’est pas bon signe du coup… si ?
Et ton casque Beats avec lequel tu crânes dans la rue en écoutant du Nicki Minaj? Comme si c’était comme ça qu’il fallait faire parce que tu l’as vu dans la pub ? Il t’a coûté un téton et pourtant c’est de la merde, non ? Et ben ici, c’est l’inverse. Oui, le capteur ne fait “que” 6000 DPI, ce qui semble bas pour une souris dite “gamer”. Mais les souris de précision, dans leur grande majorité, ne dépassent les 6000 DPI que depuis 2010 environ. Et, déjà à l’époque, on pouvait trouver facilement des pro gamers sur StarCraft II et League Of Legends. 6000 DPI est donc largement suffisant pour une utilisation de jeu standard, surtout dans cette gamme de prix ! Chose encore plus étonnante, le taux de rafraîchissement des données est cadencé à 1000Hz, ce qui n’est, une fois de plus, toujours pas une valeur acquise dans cette gamme. Bonne surprise donc, mais je vous défie de sentir une différence avec du 500 Hz. N’oubliez en effet jamais la puissance d’un bon effet placebo.
Niveau qualité de fabrication, la texture du plastique un peu râpeuse nous fait penser qu’il ne deviendra pas crade trop vite avec un peu d’usure. Le caoutchouc texturé sur les côtés est agréable au toucher et semble solide pour ne pas se décoller, avec toute la sueur de mains moites que vous pourriez lui faire subir. Les boutons principaux sont, certes, un peu durs à cliquer, mais donnent également confiance en leur robustesse. Cette remarque est également valable pour la roulette, acceptable dans sa précision, mais un peu dure à rouler. Corsair a dû préférer mettre le paquet sur la robustesse de la souris plutôt que sur le confort absolu des boutons qui se pressent au gramme près pour x raisons, parce que des études obscures auraient démontré que… Et encore une fois, à 30 € la souris, on ne leur en voudra pas.
Premier point important : c’est une souris ergonomique de type droitier. Désolé pour les autres 13 % de la population.
L’ergonomie en elle-même est, de plus, toujours plus délicate à juger.
Les goûts et les couleurs de chacun, les habitudes d’utilisation, toussa toussa… On ne va pas se mentir, la souris est très compacte. Voire un peu trop. Avec une prise en main de type Fingertip (du bout des doigts), les renforcements de caoutchouc se marient parfaitement avec le pouce et l’auriculaire. Les boutons de pouce sont très étranges à première approche, mais se révèlent très bien pensés et sont atteints et pressés sans problème (surtout sur celui du fond là, qui ne sert jamais la moitié du temps, tellement il est loin sur la plupart des souris).
En mode Claw (la souris est agrippée), la courbure de la paume épouse si bien la souris qu’on l’a très vite confortablement en main. Le bouton de sensibilité à la volée devient en revanche un peu difficile à atteindre, puisqu’il faut alors complètement recourber son majeur pour l’appuyer. Mais bon, entre nous, qui se sert de cette fonctionnalité ? Hein ? Hein ?!
Nonobstant (= mais), quand on passe au mode Palm (la main repose complètement sur la souris), c’est là que le bât blesse. La souris n’est plus assez large pour accueillir toute la main. Si vous jouez avec les trois doigts du milieu sur la souris, cela reste acceptable. Si vous ne jouez qu’avec votre index et votre majeur, la moitié de votre main se retrouve dans le vide, et vous ne pouvez plus mettre votre annulaire et votre auriculaire sur le grip de droite, ce qui rend l’expérience plutôt inconfortable. La souris est très compacte, il n’est donc pas certain que la coupe plaise à tout le monde.
Dans l’ensemble, la souris est très agréable en main.
Une fois en jeu et habitué à la forme, l’utilisation est des plus agréables. Le temps d’adaptation est très court et on se remet à mettre des têtes comme en ’99. J’ai testé intensivement la souris sur des parties d’Unreal Tournament et d’Overwatch en 1v1. Les roquettes touchent leurs cibles et mon taux de victoires sur Overwatch est resté inchangé, comparé à ma DeathAdder que j’aime tant (je gagne toutes mes parties, #melon).
Y a des drivers ? Ils sont pas trop pourris ? Ça commence à faire beaucoup tous ces logiciels juste pour les périph’…
Oui, je suis toujours le premier à soupirer quand il faut installer un logiciel dédié pour faire marcher son matos. Eh ben… ça marche bien. Il fait juste ce qu’il faut de ce qu’on attend de lui. Oh, et si le programme peut faire un peu de pub en ayant des boutons dédiés à tous les périphériques Corsair que vous n’avez pas, pourquoi pas ?
Par ailleurs, la gestion des macros est très complète et bien pensée. Vous pouvez faire beaucoup de choses, comme insérer des actions répétées au sein d’une boucle ou bien ajouter un son à l’activation. Seule ombre au tableau, il est impossible d’associer un exécutable de jeu avec un profil ou d’avoir un raccourci pour le changer. Même pas avec un clic droit sur l’icône de la zone de notif’ de Windows.
Le changement de DPI à la volée est… un changement de DPI à la volée, voilà. Et ça marche. Ça compte non ? Point intéressant et sympa, vous pouvez voir directement sur la souris la valeur que vous avez sélectionnée et associer une couleur à votre convenance. Seul problème, ayant la paume sur la fameuse led, il faut d’abord enlever la main pour vérifier dans quel mode on est. Pas terrible en plein milieu d’un duel d’AWP.
Maintenant, LA caractéristique star de cette souris, c’est la LED. Tellement importante qu’ils l’ont mise dans le nom de la souris. La Harpoon RGB, vous vous souvenez ? Eh bien, le logo de Corsair change de couleur ! Woohoo ! Blague à part, cela n’aurait pu être qu’une broutille sous l’effet de la mode. C’est vrai : quel périphérique gamer n’est pas encore équipé de LEDs RGB ? Personnellement, je suis équipé full Razer Chroma. Ce n’est pas comme si je l’avais voulu. Même les tapis de souris s’y mettent maintenant ! Mais il faut avouer que ça donne une petite touche de Swag à votre gaming attitude. Néanmoins, dans le cas de la Harpoon, la LED est mal placée, puisqu’on a la main dessus lorsque l’on joue. Cette loupiote ne serait pas là, ça serait pareil. Mais il faut avouer, elle est sacrément puissante ! Elle est visible aussi bien en plein jour que dans l’obscurité. Les couleurs sont précises et les changements peuvent être bruts ou dans un fondu des plus doux.
Seulement deux petits bémols : vous ne pouvez pas choisir votre couleur librement et utiliser la visualisation de DPI en même temps. De plus (ce qui n’est pas vraiment un défaut en soi), le configurateur est clairement dédié à tous les produits et la LED de la Harpoon fait pâle figure car… toute seule. Mais bon, vous saviez que la souris était à 30€ ?
Le premier pas dans la cour des grands
Sans déconner, tout au long de mes tests, à aucun moment je n’ai eu l’impression d’avoir une souris petit budget dans les mains. J’ai déjà acheté une souris sans fil Logitech pourrie pour PC portable plus chère que ça. La Harpoon n’innove en rien, mais elle accumule tellement de caractéristiques que certaines souris soi-disant haut de gamme n’ont même pas, qu’on reste assez ahuri face à la qualité de la bête. Elle est, cependant, loin d’être parfaite, des reproches peuvent facilement être faits. Mais bordel, pour 30€, est-ce qu’on a vraiment le droit de se plaindre ? La marque au navire de guerre confirme qu’elle est tout à fait capable de faire du matos de qualité tout en gardant un prix très appréciable et apprécié.
► Points forts
- Pas chère.
- Plutôt agréable en main.
- Légère.
- Pas chère.
- Bonnes performances.
- 6 boutons.
- Pas chère, sans déconner, c’est du vol.
- LED puissante.
- Robuste.
- PAS CHER.
►Points faibles
- La roulette n’est pas très agréable.
- Le bouton de la molette reste un poil dur.
- Le bouton DPI est mal placé.
- Prise en main Palm inconfortable.
- Câble non tressé.
"Câble non tressé." + le départ du câble sur la souris, un peu chelou. En straff ça doit gêner :(