Véritable légende du hack ‘n’ slash, Diablo 2 est revenu dans une version remasterisée, et même plus que ça puisque les cinématiques ont carrément subi un ravalement de façade. La résurrection tant attendue vaut-elle le détour ?
Le Mal se réveille
Se déroulant quelques années après les événements de Diablo premier du nom, Diablo 2 nous propose de suivre le sillage du rôdeur. Celui-ci a vaincu le Seigneur de la Terreur en s’enfonçant dans les profondeurs de la cathédrale de Tristram et a cherché à le contenir en s’enfonçant sa pierre d’âme dans le front. Oui, bah on a pas toujours les muscles ET la cervelle, hein.
Peu à peu, les ténèbres envahissent l’âme du rôdeur : Diablo prend le dessus. Il entreprend un voyage pour libérer ses frères Baal et Méphisto afin d’envahir Sanctuaire, monde dans lequel se déroule l’aventure. C’est à vous que revient la responsabilité de sauver le monde une fois encore.
Les dialogues et doublages accusent clairement le coup […] c’est probablement l’un des seuls signes que ce jeu remonte à 20 ans.
Le scénario de Diablo 2: Resurrected réserve son lot de rebondissements, du premier au cinquième acte (car cette nouvelle version du jeu comprend l’extension Lord of Destruction) et nous rappelle qu’à une époque, Blizzard savait quand même rudement bien se débrouiller sur l’écriture. Ça change de Diablo 3. Et toc !
Toutefois, on ne va pas non plus occulter le fait que les dialogues et doublages accusent clairement le coup. Tout ceci n’a pas été remanié, et on sent bien l’emprunte du début des années 2000. À la limite si vous y jouiez à l’époque (c’était mon cas), vous apprécierez la touche de nostalgie. Dans tous les cas, c’est probablement l’un des seuls signes que ce jeu remonte à 20 ans.
Éliminer équilibré
Pour débuter l’aventure Diablo 2: Resurrected, vous aurez droit à 7 classes :
- Paladin
- Amazone
- Assassin
- Nécromancien
- Druide
- Sorcière
- Barbare
Vous avez la possibilité de désactiver l’extension pour ne jouer qu’au jeu de base. Dans ce cas vous ne serez bien entendu pas en mesure de choisir les personnages de Lord of Destruction, à savoir le druide et l’assassin.
Chaque classe est bien équilibrée et offre 3 arbres de talents distincts parmi lesquels vous pourrez sélectionner diverses compétences histoire de devenir un tueur de démon hors pair. Vous avez donc des myriades de possibilités à travers tous les builds que vous pouvez composer pour chaque personnage, ce qui fait de Diablo 2 un jeu à la durée de vie assez dantesque, surtout si vous vous attaquez au jeu en ligne où vous pouvez défier d’autres joueurs.
Que vous souhaitiez déchaîner des boules de feu à la tronche des Déchus ou bien sauter dans la mêlée au milieu de Guerriers du Clan de la Lune, Diablo 2 a ce qu’il vous faut. Le jeu est de plus très bien équilibré malgré l’absence d’un choix de difficulté. L’acte 1 vous accueille en douceur dans ce monde de brutes, et puis la difficulté commence à monter et c’est là que vous commencez à sentir si vous avez créé un build claqué au sol.
Vous croiserez un beau bestiaire qui vous offrira un chouette panel des Enfers et, parmi ces ennemis démoniaques, des adversaires uniques aux noms aléatoires. Ceci permet de renouveler l’expérience à chaque partie et vous permet d’obtenir du butin plus rare.
Car c’est évidemment l’un des gros intérêts de Diablo 2: Resurrected : gagner un max d’équipement pour devenir ultra puissant. De ce côté-là non plus le jeu ne déçoit pas, puisque vous aurez bien du mal à acquérir précisément les objets que vous recherchez avec les meilleures statistiques possibles. Les légendaires et les éléments de set se montrent très difficiles à débusquer, et aucune complaisance de la part des systèmes de jeu : on est en 2001 ici, pas en 2021.
Aucune complaisance de la part des systèmes de jeu : on est en 2001 ici, pas en 2021.
Par contre, un autre point qui rappelle qu’on est quand même dans un vieux jeu, c’est l’attribution des compétences. Diablo 3 a au moins eu cet avantage de proposer plusieurs compétences disponibles à la fois. Dans Diablo 2: Resurrected, c’est à l’ancienne, il y a une compétence à affecter au clique droit, et il faut ensuite jouer des touches F1, F2, F3, etc. pour modifier cela à la volée. Si vous ne vous rappelez pas bien quelle compétence est attribuée à quelle touche, c’est tant pis.
Diablo, mais beau
En revanche, sur les graphismes, pas de doute on est en 2021. La qualité visuelle de Diablo 2: Resurrected est incontestable, surtout quand on voit le lifting que cela représente par rapport au jeu original. C’est très facile de le constate : une simple option permet de ramener le titre à sa robe graphique de 2001.
Les textures ont été largement retravaillées et, comme dit plus haut, les cinématiques aussi ont bénéficié d’une refonte franchement bluffante. Ce qui marque le plus, ce sont les effets visuels. Moi qui jouais beaucoup Paladin à l’époque, j’ai fait exprès de prendre un Druide pour profiter des effets, et je n’ai pas été déçu. La gestion des lumières est très bonne et renforce l’angoisse dans les donjons et quand ça explose, c’est un ravissement de destruction.
Tout ceci est largement aidé par une direction artistique au poil. C’était avant l’époque des couleurs pétantes de Diablo 3 (et re-toc !), quand on sentait la dark fantasy dans toute sa splendeur nous prendre au corps. Comme dans le 1er Diablo, certaines phases dans des donjons littéralement plongés dans le noir provoquent une certaine claustrophobie et la crainte d’ouvrir la prochaine porte, qui pourrait renfermer un ennemi qui projette des éclairs chaque fois qu’on le touche. Ce sont les pires.
Bref, c’est beau, ça respecte son univers, c’est pesant et sombre comme de la dark fantasy, et en plus maintenant ça a la tronche d’un jeu de 2021.
Diablo 2 n’avait pas peur de prendre un parti : celui d’être fidèle à son univers. En plus de cette atmosphère très lourde, on a donc des corps arrachés, des marres de sang, des objets de torture ayant dûment servi, etc. L’Enfer sur Terre, enfin sur Sanctuaire. On sent tout le poids qui pèse sur nos épaules de héros : si on ne parvient pas à défaire les démons primordiaux, une éternité de souffrance attend l’humanité. Bref, c’est beau, ça respecte son univers, c’est pesant et sombre comme de la dark fantasy, et en plus maintenant ça a la tronche d’un jeu de 2021.
Le meilleur des Diablo
Diablo 2: Resurrected est un excellent remake du jeu de 2001. Très fidèle, il propose à présent une robe graphique qui n’a rien à envier aux jeux modernes. Cela s’ajoute aux nombreuses autres qualités du jeu original et ce serait criminel de passer à côté de ce grand classique, qu’il s’agisse de le découvrir ou d’y replonger.
Ce qu’on a aimé :
- Une refonte graphique impressionnante, jusque dans les cinématiques
- Rejouabilité quasi infinie grâce à une foule de builds possibles
- Possibilité de revenir à la version de 2001 ou de couper l’extension LOD
- Scénario captivant et chargé de rebondissements
- Une atmosphère à fond dans la dark fantasy qui n’a pas peur du gore
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Le système d’attribution et de gestion des compétences, franchement dépassé
- L’écriture et le doublage des dialogues, là aussi défraîchis
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous voulez (re)plonger dans l’un des meilleurs hack ‘n’ slash de tous les temps.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous avez peur du noir.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700K @5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
Diablo 2: Resurrected est disponible sur PC, PS4/5, XB1/Series et Nintendo Switch.