Dying Light 2 nous replonge dans un monde tout plein de zombies ou nous incarnerons Aiden, un jeune “Pèlerin” en quête d’informations sur son passé. Reprenant les codes de son prédécesseur, Dying Light 2: Stay Human bâtit sur des fondations solides.
L’intrigue qui sent la mort
Dans Dying Light 2, on enfile les pompes d’Aiden. Il officie depuis toujours en tant que Pèlerin, ce qui consiste en gros à être un mec qui aurait pu bosser pour Bridges dans Death Stranding. On voyage beaucoup, avec plein de risques à la clé, sauf que là personne peut nous piffrer. Et un jour, l’un de ses amis trouve un tuyau au sujet d’un homme qu’il traque depuis longtemps, un homme rattaché à son passé trouble.
Dès lors Aiden se met en chasse et va zoner dans une ville où cohabitent tant bien que mal Survivants et Pacificateurs, en gros des hippies et des militaires. C’est clicheton à souhait, forcément, tout comme ce qui sert de justificatif à cette suite zombiesque : l’épidémie a été maîtrisée après Dying Light premier du nom, mais l’être humain est avide et ce couillon a quand même voulu bosser sur le virus qui transforme les gens en bêtes assoiffées de chair.
Forcément, un variant a vite échappé au contrôle des scientifiques et ça vous donne la fin du monde. Je le reconnais, j’ai levé les yeux au ciel quand on m’a égrené ce pitch. Qu’il soit d’un classique poussiéreux et désarmant n’est pas forcément le problème, mais bon faites un effort pour maquiller ça et proposer une narration du truc un peu plus funky quoi…
Une ville où cohabitent tant bien que mal Survivants et Pacificateurs, en gros des hippies et des militaires. C’est clicheton à souhait.
Heureusement il ne s’agit là que de la toile de fond, l’histoire d’Aiden est plus intéressante et donne envie de savoir qui il est exactement et surtout ce qui le rend si spécial. Les rebondissements sont plutôt intrigants et nous incitent à pousser la partie plus loin pour débusquer les réponses à nos questions.
On regrette cependant que l’écriture des personnages ne se montre pas au niveau : ceux-ci sont creux et pour la plupart très clichés. Des stéréotypes qu’on a vu 100 fois et qu’on voit venir à 200 kilomètres, dans la nuit et de dos – oui, ils font du moonwalk, et alors ? On peut être survivant de l’apocalypse et fan de Michael Jackson.
La fleur ou le fusil, il faut choisir
Le principe de Dying Light 2 est de vous proposer, en plus de la formule parkour + tranchette de zombie, des choix qui auront un impact sur le déroulé de l’aventure. Cet impact réel est assez compliqué à évaluer puisque Techland n’a pas cru bon d’offrir l’opportunité de recharger une sauvegarde. Armé seulement de l’option “continuer” ou “quitter”, c’est délicat. Cependant, ces fameux choix sont clairement représentés par une icône et bien souvent par un chrono qui vous impose de choisir assez rapidement, et l’issue est systématiquement très “tranchée”. Par exemple, l’un de mes choix a conduit un personnage à mourir immédiatement, alors qu’un autre lui aurait clairement permis de vivre.
De toute façon, la guerre froide qui oppose Survivants et Pacificateurs vous conduit nécessairement à faire des choix qui penchent d’un côté ou de l’autre, ne serait-ce que dans les zones que vous attribuez. En effet, à mesure que vous activerez des lieux comme des stations électriques ou des châteaux d’eau, vous choisirez à qui les attribuer. Ceci aura une influence sur la faction qui sera présente dans la zone, mais aussi sur ce qu’elle y apportera. Chaque camp propose ainsi une progression : les Pacificateurs poseront des pièges et vous fourniront en armes, tandis que les Survivants viendront à votre secours si vous tombez au combat et poseront des éléments pour faciliter le parkour.
Au bout du compte, vous serez une véritable puce meurtrière avec une jolie liberté dans vos actions.
Le monde de Dying Light 2: Stay Human va ainsi évoluer pour devenir de plus en plus hospitalier, parfois peut-être un peu trop quitte à nous faire oublier qu’on est tout de même en pleine apocalypse zombie et que c’est pas les vacances. Néanmoins cela va permettre de transformer la ville en un véritable terrain de jeu dans lequel vous pourrez bondir dans tous les sens en coupant des têtes de zombards au passage et de ce côté-là, Dying Light n’a évidemment pas perdu de sa superbe.
Au départ, Aiden est un peu (trop) mollasson, et vous devrez composer avec ses limites. Mais au fil de la partie vous gagnerez en niveau et débloquerez tout un tas de compétences réparties entre le combat et le parkour. Celles-ci permettent notamment de sauter par-dessus un adversaire étourdi pour donner un coup de pied à un autre ou encore d’écraser la tronche d’un ennemi à terre, de courir sur les murs, etc. Au bout du compte, vous serez une véritable puce meurtrière avec une jolie liberté dans vos actions et la façon d’approcher les situations.
Tourisme post-apocalyptique
Ces niveaux supplémentaires vous permettront d’ailleurs de vous attaquer à des lieux de plus en plus difficiles. Vous trouverez notamment des moulins à vent à activer, mais qui auront tous des prérequis d’endurance plus ou moins élevés.
Dying Light 2 assume ainsi un gros penchant pour l’exploration et vous imposera de jouer avec le jour et la nuit. Beaucoup de bâtiments peuvent être visités, mais en plein jour ils sont blindés d’infectés, dont certains assez violents. Vous devrez donc vous y rendre de nuit pour récupérer leurs richesses. Cela donne lieu à des situations très stressantes, notamment lorsque vous devez évoluer au milieu des zombies endormis en demeurant accroupi. Techland a très bien géré cette composante, de même que toutes les phases censées être flippantes d’ailleurs, notamment certaines courses poursuites dans les tunnels… Et pourtant je suis en général plutôt tranquille quand il s’agit de flipper face à un jeu vidéo.
Dying Light 2 assume […] un gros penchant pour l’exploration et vous imposera de jouer avec le jour et la nuit.
Cette exploration constante fait que vous avez toujours quelque chose à faire. Rien ne vous oblige à foncer récupérer des matériaux rares ou de quoi booster votre niveau, mais vous pouvez le faire, et ça c’est cool. Ajoutez à ça les quêtes annexes et bien entendu les missions principales, et vous avez un jeu très solide sur sa durée de vie et les activités qu’il vous propose. Bon, bien entendu les quêtes annexes ne cassent pas 3 pattes à un canard et on voit bien souvent très vite où ça va.
Les zombies n’ont plus rien à manger dans la tête des humains
Sur le plan de la baston, Dying Light 2 se défend correctement. Très fidèle à ce que propose son grand frère, vous récupérez ici des compétences en plus histoire d’étoffer, mais globalement il s’agit toujours de trancher des têtes avec des armes rafistolées de partout auxquelles vous pouvez rajouter des modules pour les rendre encore plus meurtrières.
Les ennemis ne sont pas franchement malins et une fois qu’on débloque la possibilité de les éjecter avec un bon gros coup de pied projeté, on peut vider un toit très rapidement, d’autant que ça marche aussi sur des adversaires plus mastocs. Donc Jean-Renégat, t’as beau avoir des gros muscles et une masse à deux mains plus grosse que ma tête, tu vas finir dans le vide aussi facilement que Jean-Nabot.
Vous pouvez aussi vous la tenter furtivité, mais il est très difficile de rester planqué bien longtemps, puisque beaucoup d’environnements sont plongés dans le noir – et puis bon vous l’aurez compris, souvent il fait nuit dans Dying Light 2. Le réflexe serait bien entendu d’allumer votre lampe torche. Problème : les ennemis aussi ont des yeux, et ils seront alertés. L’exception reste les zombies qui la plupart de temps ne pigent pas grand-chose à l’apparition de ce halo lumineux.
Reste votre instinct de survie qui vous permet de marquer brièvement ce qui vous entoure, adversaires compris. Mais il devient alors compliqué d’atteindre sa cible sans percuter absolument tous les éléments de décor possibles voir de se faire repérer par un autre glandu posté juste à l’orée de la portée de votre fameux instinct. En gros, vous pourrez dévisser 2 – 3 cervicales avant de devoir sortir votre hachette enflammée alimentée au fioul.
Mangez du zombie
Dying Light 2: Stay Human est le digne successeur de son grand frère. Si l’histoire du monde qu’on vous propose fait franchement pale figure, le scénario propre à Aiden et sa quête personnelle sont déjà plus intéressants. Mais bien évidemment, ce qui fait tout l’intérêt de cette nouvelle mouture est l’exploration et la baston. Techland nous incite à profiter du jeu de fond en comble, de jour comme de nuit, en dégommant du zombie à tour de bras. Et franchement, dès qu’on a débloqué un certain nombre de compétences, ça envoie quand même pas mal.
Ce qu’on a aimé :
- Très gros penchant pour l’exploration avec beaucoup à découvrir
- Activités limitées au jour ou à la nuit
- Les bonnes grosses bastons avec des armes rafistolées destructrices
- Grosse liberté de mouvement
- L’évolution du monde en fonction de la faction qu’on y poste
- La parapente
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Les traductions sont parfois franchement à la ramasse avec des ratés jusque dans le doublage
- L’histoire du monde servant de prétexte au retour de Dying Light est pire que bateau
- Les visages pourraient profiter d’expressivité
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous avez une passion pour l’exploration et le post-apocalyptique
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Ce que vous aimez faire avec les zombies, c’est leur tirer dessus façon Days Gone.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700K @5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
Dying Light 2 est disponible sur PC, PS4/5, XB1/Series et Switch (Cloud).