Elite… Voilà un titre qui ne doit pas parler à tout le monde. Et encore moins aux plus jeunes. Pourtant, Elite, c’est la définition même de la liberté et de l’immensité de l’espace. Créé par son mythique géniteur David Braben et financé en partie sur Kickstarter, le dernier volet de la série, Dangerous, était attendu au tournant. Après de longs mois de Beta Tests, le jeu vient tout juste de valider sa version finale. Ressentis. Démarrée il y’a tout pile 30 ans sur BBC Micro, la saga Elite est pionnière dans plusieurs genres. Premier jeu en 3D fil temps réel, premier Space Sim et innovateur jeu Open World. Le but du jeu ? Naviguer entre les étoiles à bord de votre vaisseau en quête de gloire et de découvertes. Il était possible de visiter 8 galaxies, chacune constituée de 256 planètes. Tout à fait hors-norme à l’époque. Braben compte réutiliser ce qui a fait le succès de son premier jeu, mais… avec des moyens modernes.
Isaac Newton is the deadliest motherfucker in space Elite Dangerous compte rester fidèle à la série. On commence avec un vaisseau de « départ » dans une station spatiale aléatoire et on s’oriente vers son style de jeu. On peut devenir pirate, marchand, chasseur de prime, militaire, explorateur, contrebandier… Le jeu met à disposition beaucoup d’outils afin de participer à ces différentes tâches. Au fur et à mesure de l’argent et de la réputation amassés, libre à vous de modifier votre vaisseau ou d’en acquérir un autre pour exécuter encore mieux votre travail. Vous pilotez intégralement et gérez tous les aspects de votre vaisseau. Mains sur la manette des gaz et le joystick, il serait temps de ressortir votre manche à balai du placard parce le jeu est clairement conçu pour être joué avec. Même si ce dernier est tout à fait jouable à la souris, le plaisir de jeu est totalement décuplé avec un vrai joystick (sans parler d’un HOTAS comme le X52). On virevolte, on manœuvre et en cas de combat, on essaye de prendre l’ascendant tactique sur l’adversaire. Et comme nous sommes dans l’espace, votre vaisseau ne se comporte pas comme un simple avion. Vous aurez la possibilité de désactiver l’aide au pilotage pour vous laisser « glisser » sur votre trajectoire tout en orientant votre appareil dans une direction différente. C’est très perturbant et très exigeant à maîtriser. Mais les possibilités de manœuvres s’en retrouvent décuplées. Un vrai Space Sim comme on en fait plus. Les sensations de pilotages et l’immersion sont aussi extraordinaires. Les mouvements subtils de la tête quand le vaisseau tourne ou encore l’interface qui est directement affichée par les écrans du vaisseau renforce cette sensation d’être présent dans le vaisseau lui-même. Et si vous possédez un système de headtracking comme le TrackIR, il est dur de décrocher. Il semblerait même qu’à l’heure actuelle, Elite Dangerous soit le jeu rend le mieux avec l’Oculus Rift DK2, rendant l’expérience réellement grisante.
D’un point de vue gestion, le jeu est un exemple d’ergonomie. Votre interface se découpe en trois zones. Les instruments principaux se retrouvent au centre : radar, répartition de la puissance, armement, système de visée ; le panneau gauche : navigation, scanners ; et le panneau de droite qui résume vos informations personnelles, le statut de votre vaisseau et la gestion de toutes les fonctions secondaires. Tous les éléments servent et sont parfaitement lisibles. Tout est accessible via le joystick et vous aurez rarement besoin d’aller chercher une touche sur votre clavier. Changer de cible, transférer de l’énergie dans les armes, ouvrir la soute, activer l’hyperespace… tout est fluide et cohérent. Cependant, une grosse demi-heure devra être consacrée pour configurer correctement votre contrôleur, mais cela en vaut largement la chandelle.
Mon dieu, c’est plein d’étoiles !
Le jeu en lui-même se passe en deux plans. L’instance locale, en vitesse conventionnelle, où vous vous battez, vous amarrez aux stations spatiales, etc. Et le Super-Cruise. Ce dernier sert à naviguer entre les planètes alors que votre vitesse dépasse plusieurs fois celle de la lumière pour vous permettre de transiter entre les différents points d’intérêts tout en jouant avec le puits gravitationnelle des corps célestes. Oui, parce qu’il y’a quelque chose dont je ne vous ai toujours pas fait part. C’est l’échelle du terrain de jeu. L’une des ambitions de Braben, c’est de rendre la Voie lactée la plus complète et fidèle possible, basée sur les connaissances scientifiques d’aujourd’hui. Ce qui fait que vous aurez la « possibilité », grâce à la puissance de la génération procédurale qui avait fait les éloges du premier Elite, de visiter les 400 milliards d’étoiles que composent notre galaxie ! Un terrain de jeu de 100 000 années-lumière de diamètre. Rien que ça. Le système solaire, par exemple, respecte toutes les règles qui la composent : les orbites des planètes sont simulées en temps réel et les distances sont respectées. Mais cela ne s’arrête pas au système solaire seul, mais bien à tous les systèmes connus autour du notre système comme le célèbre Alpha du Centaure ou le système de l’étoile de Barnard. On y rencontre aussi toutes les choses qui composent l’astronomie : des géantes rouges, des naines brunes, des pulsars, des géantes gazeuses, des ceintures d’astéroïdes, des anneaux et même… des trous noirs ! Absolument chacune des étoiles que vous voyez à l’horizon est visitable. Amis astronomes en herbe, ce jeu est pour vous.
Pour gérer un monde aussi complexe et aussi vaste, le moteur se doit de tenir la route. Malgré un jeu pas vraiment gourmand, il faut avouer que ça claque. La gestion de la lumière réaliste de l’espace y contribue énormément. Passer à côté d’une planète dont les textures sont fines avec sa face correctement éclairée par rapport à l’étoile la plus proche est quelque chose de saisissant. D’un point de vue design, la plupart des vaisseaux sont directement inspirés des formes qu’ils avaient sur le premier Elite en ’84. Cela leur donne un look cubique des plus étranges, notamment les stations spatiales, mais cela contribue à l’atmosphère du titre et il faut avouer que les détails apportés sont maîtrisés.
Dans l’espace, personne ne vous entendra crier. Bah oui, y’a personne.
La galaxie est vaste. On l’a compris. Mais que peut-on y faire finalement ? En fait, Elite Dangerous est aussi un MMO. La galaxie est régie par un serveur unique et persistant. Le monde est en perpétuelle évolution et on peut y trouver diverses factions réparties dans ce dernier. Ces factions pourront vous fournir des missions à accomplir pour gagner vos premiers pécules. Mais la liberté est toujours là. Vous pourrez étudier les marchés des systèmes pour offrir vos marchandises aux plus offrants, racketter les mineurs d’un site d’extraction de ressource de leur minerai fraîchement raffiné, traquer un baron du crime, participer à des batailles spatiales de grande envergure, vendre vos données d’exploration… Si les tâches sont assez variées, paradoxalement, une certaine monotonie s’installe. On se rend compte que la génération procédurale du jeu qui était son point fort en devient en partie son point faible. On ne le répétera jamais assez : quantité n’est pas gage de qualité. Les systèmes se ressemblent tous, les missions sont copiées/collées et la navigation en Super-Cruise peut parfois être très longue (même si je suis excité comme une puce à chaque fois que j’effectue un saut en hyperespace). Se retrouver dans un secteur de la galaxie par rapport à un autre ne change pas grand-chose tellement les missions et les tâches à accomplir sont similaires. Seules des choses comme les lois qui régissent la légalité d’une marchandise changent. On y trouve tout de même un certain plaisir à évoluer au fils des transactions et missions, mais le temps demandé est assez conséquent et cela ne fait que renforcer cette sensation de routine.
Le but ultime du jeu consiste en fait dans le système de réputation. Vous êtes défini par trois statuts de réputations : Combat, Commerce et Exploration. Le combat correspond à votre tableau de chasse ; le commerce, au total d’argent perçu via le trading et l’exploration, au nombre de corps célestes découverts. À vous de vous orienter dans le ranking de votre choix pour arriver au fameux statut d’Elite. Prouvez aux autres que vous avez les plus grosses cojones d’astronautes dans toute la galaxie. Quid des autres joueurs ? La réponse est floue. Certes, le jeu se connecte sur un serveur unique. Vous pouvez jouer soit : seul (malgré une connexion obligatoire), avec tout le monde ou avec seulement un groupe d’amis. Le souci est que le jeu manque de manière flagrante de manières d’interagir entre joueurs (malgré un chat vocal intégré avec un filtre audio inspiré de la NASA du plus bel effet). Les vaisseaux PNJs et des joueurs sont identifiables des uns aux autres, mais le monde est tellement vaste que vous vous retrouverez très rarement au même endroit. On croise souvent des joueurs pendant un voyage, mais très rarement en instance locale. On se rend compte alors que le système d’instance est lui aussi bancal. Il arrive que vous suiviez un vaisseau à la trace en Super-Cruise, mais arrivé à destination, ce dernier a disparu, situé alors dans une autre instance du serveur. Même jouer avec des amis peut-être un calvaire. Il suffit que les deux joueurs soient trop éloignés et que l’un des deux ne puisse pas s’offrir le moteur de saut adéquat pour rendre le rendez-vous impossible, et aucun moyen de grouper et de savoir où se trouve votre ami en temps réel. Tout ça pour dire que le multijoueur donne l’impression de n’être qu’une ébauche. Même si Frontier soutient que de grands projets sont réservés pour la suite. Les patchs s’enchaînent et les ajouts et corrections sont longs comme le bras. Il faut avouer que le suivi du jeu est exceptionnel. En espérant que le studio londonien puisse améliorer et étoffer tout ce qui fait la faiblesse du titre.
Conclusion
Elite Dangerous est victime d’un paradoxe. Le gameplay est solide et exigeant, le monde vaste et vertigineux, l’immersion y est incroyable, le réalisme et le souci du détail sont saisissants, l’ambiance est maîtrisée, et… c’est tout. Il est étrange de rajouter « et c’est tout » dans un jeu d’une telle envergure. Mais force de constater que malgré les outils mis à disposition, le jeu pourrait offrir tellement plus ! C’est plus une sensation de frustration qui se manifeste par rapport à la monotonie qui arrive rapidement qu’un réel manque de contenu. Mais attention, cela ne veut pas dire que le jeu n’en vaut pas le coup. Si vous êtes en manque d’épopées spatiales et ayez soif de parcourir les étoiles comme nul l’autre l’a fait auparavant, Elite: Dangerous est quand même fait pour vous. De nombreux ajouts et ajustement sont en cours et prévus, même sur le long terme. Il faut prendre le jeu pour ce qu’il est : une belle expérience pour ceux qui ont la tête dans les étoiles.
Les plus :
- L’Immersion incroyable
- La réplique de la Voie lactée connue. (400 milliards de systèmes !)
- Le pilotage complet et plutôt accessible
- Un monde en perpétuelle évolution
- Le sound design
- Une marge de progression énorme
- Les mises à jour futures.
- Serveur unique sans abonnement
Les moins :
- Connexion obligatoire même en solo
- Éléments de gameplay parfois flous
- Des missions qui ne se renouvellent pas
- Interactions entre joueurs limités
- Objectif à long terme limité
- Monde monochrome malgré sa taille démesurée.
le jeu fait envie :)
<a href=’http://www.warlegend.net/members/buster/’ rel="nofollow">@BUSTER</a> Je suis d’accord ^^
Par contre, que veux dire: Monde monochrome malgré sa taille démesurée. ? :)
c’est vrai qu’il donne envie, merci du test :D
ça veut dire que malgré que le jeu soit immense au final tout est pareil, tu vois quelques environnements différents tu les as tous vu.
Et apparemment on se fait chier assez vite d’après les retours que j’ai eu. C’est ce à quoi je m’attendais et pourquoi ce jeu ne m’intéresse pas.
malgres un monde monochrome on peux tout de meme admirer les devs pour ce travail qu’ils ont fait et la génération d’un monde titanesque ^^
Sur ce que j’ai pu mater du jeu, niveau exploration j’ai zappé, mais les fights que j’ai pu voir avait l’air sympat. En groupe ça a l’air d’être assez marrant.
pas mal !