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Le principe du Battle Royale est intéressant quand on y pense, mais associé bien trop souvent au massacre et aux armes à feu. Fall Guys est sûrement le titre qui devrait prouver qu’on peut aller bien plus loin avec le concept, désormais rebaptisé Party Royale.
C’est la faute à Voltaire
Vous avez un souvenir nostalgique d’Intervilles ? Vous vous bidonnez à la moindre gamelle dans Total Wipeout ? Vous aimez les jeux télévisés débiles diffusés au Japon comme Takeshi’s Castle ? Vous risquez d’apprécier Fall Guys: Ultimate Knockout, la bonne trouvaille des Londoniens de Mediatonic et soutenue par Devolver Digital.
Depuis ses dernières bêta techniques, le titre a commencé à avoir une popularité assez insolente sur Twitch, jusqu’à détrôner la première place lors de son lancement cette semaine. Ça se comprend tout de suite à la première partie : les petits bonshommes se dandinent de façon rigolote, mais c’est surtout le bordel où tout le monde se marche dessus qui fait le sel du truc. Avec ses déplacements physiqués qui rappellent Gang Beasts, on a une “empathie” directe avec les personnages qui se ruent vers une chute certaine, et parfois, la sacro-sainte couronne. Oui, 60 joueurs en lice, un seul vainqueur.
C’est surtout le bordel où tout le monde se marche dessus qui fait le sel du truc.
Le titre est simple comme bonjour : un bouton pour sauter, un autre pour plonger et un troisième pour agripper. C’est tout. On a clairement l’impression de jouer à un titre en multijoueur local, mais avec beaucoup, beaucoup de monde sur le canapé. Le fun est immédiat et les contrôles sont suffisamment précis pour que certains joueurs s’en sortent mieux que d’autres. Il faut au moins ça pour sortir du lot, surtout avec cette fâcheuse manie qu’on les bonhommes à trébucher, pas frustrante pour un sou, car rapidement maîtrisée… sauf quand ça fait perdre un match.
Pourtant, tout le monde a ses chances dans Fall Guys. Même si les meilleurs joueurs atteindront plus régulièrement les phases finales d’un match, on s’en remet souvent au destin pour se rapprocher de la première place. Un coup de (mal)chance peut toujours arriver et les résultats sont le plus souvent imprévisibles. Cette inconsistance permet de comprendre instantanément pourquoi le titre fait un carton sur Twitch, car tout peut arriver et le bordel ambiant est vraiment fendard, mais les joueurs qui voudront un jeu compétitif un minimum sérieux vont sérieusement déchanter. La véritable récompense, c’est les amis avec qui ont a trébuché sur le chemin.
Tout seul du mauvais côté
Même avec son envie d’être fun sans trop de prétention, Fall Guys a de gros soucis avec ses épreuves. Si les parcours d’obstacles sont clairement ce qu’il y a de plus intéressant, les autres épreuves qui visent à apporter de la variété sont soit trop simples, ne remplissant pas leur rôle de filtre, soit terriblement injustes, où il est trop souvent possible d’être disqualifié sur un malentendu et à la dernière microseconde… notamment dans les épreuves en équipe où l’impact du joueur est plus que limité. Vous aurez beau faire, si votre équipe est terriblement nulle, c’est la fin du voyage pour vous.
Les autres épreuves qui visent à apporter de la variété sont soit trop simples, ne remplissant pas leur rôle de filtre, soit terriblement injustes.
Malgré ça, une fois qu’on a découvert l’ensemble des épreuves pourtant au nombre de 30, réparties entre les différents manches de qualification, Fall Guys tourne rapidement en rond (comme ces satanés tourniquets), et il n’y a pas assez de liberté offerte aux joueurs pour tenter des tactiques qui sortent de l’ordinaire… contrairement aux autres Battle Royale, quoi. Maintenant que l’avenir du jeu est assuré, Mediatonic a confirmé que de nouvelles épreuves seront ajoutées régulièrement, et c’est le suivi sur le long terme qui permettra à Fall Guys de pérenniser, car j’ai peur que le public se lasse vite. C’est fâcheux, parce que des concepts comme ça, il faut les chérir et les border.
Pour rentrer plus dans les détails, le titre a également de gros soucis d’ergonomie, qui pourront éventuellement être lissés dans le futur. Il arrive que la caméra se plante dans le décor et le fait de jouer avec un groupe d’amis (limité à 4, ce qui n’est clairement pas beaucoup, mais compréhensible pour ne pas créer une Trolling Squad) aurait mérité plus d’options. Il est aussi évident que je n’ai pas envie d’être spectateur d’un autre pégu après une élimination, car je préfère largement voir mes potes galérer. De la même manière, ça serait sympa de ne pas charger la manche suivante lorsque je n’ai qu’une envie : quitter le match auquel je ne participe plus.
C’est le suivi sur le long terme qui permettra à Fall Guys de pérenniser, car j’ai peur que le public se lasse vite.
Et finalement ? Tous ces gadins et fails pour quoi ? Pour le fun, l’honneur et le bling bien sûr. Vos participations vous octroient des crédits pour débloquer des éléments de customisations, toujours sur le ton de la déconne bon enfant… et il se peut que des collaborations particulièrement rigolotes soient déjà en préparation (j’espère que aimez The Witcher ou Cyberpunk 2077). J’ai beau râler sur le cosmétique débile à longueur d’année, voir autant de participants aux dégaines et couleurs uniques ajoute un sentiment de chaos vraiment efficace au milieu du peloton, et c’est tout ce qu’on veut.
Certes, il y a des microtransactions, pour un jeu petit jeu vendu à 20 balles (offert actuellement pour les abonnés PS Plus) où le cosmétique n’a pas d’impact, où est le problème ? D’autant plus qu’il s’agit d’un moyen d’accélérer l’acquisition d’éléments qui ne sont pas bloqués derrière un paywall, en dehors d’autres costumes directement vendus en DLC pour un prix raisonnable. Pour couronner le tout, le Battle Pass est offert à tous les joueurs, histoire d’avoir des récompenses gratuites régulièrement. Quant aux plus beaux costumes, il faudra échanger des jetons de victoire pour espérer les débloquer… et pour ça, il faut attraper cette satanée couronne.
Voir autant de participants aux dégaines et couleurs uniques ajoute un sentiment de chaos vraiment efficace.
Pour terminer, un gros bravo (et bon courage) à Mediatonic qui est en train de suer à grosse goutte — en pleine canicule — pour suivre la cadence de la population des joueurs qui a déjà atteint les 1,5 millions d’individus. Pour un titre aussi modeste, Fall Guys a clairement été victime de son succès. Malgré des maintenances intempestives, le titre est d’ores et déjà très jouable. Ne vous fiez pas à cette lie de l’humanité que sont les reviews bombers.
Let’s get this party fallen !
Définition parfaite du jeu de l’été, Fall Guys: Ultimate Knockout est un party game ultra rafraîchissant par son grand nombre de participants et une preuve qu’on peut encore imaginer des jeux multijoueurs rigolos et uniques. Certaines scènes sont ridicules à souhait pour un chaos clairement tordant. Un beau Bibendum encore jeune qu’on ne manquera pas à observer grandir, avec notamment un rééquilibrage des épreuves les moins réussies et l’ajout d’autres supplémentaires. À privilégier avec des amis, car l’ennui pointe trop rapidement le bout de son nez, d’autant plus qu’il n’est pas bon de rager tout seul dans son coin, le titre n’étant pas du tout pensé pour les joueurs compétitifs.
Ce qu’on a aimé :
- Très rafraîchissant
- Un bordel hilarant
- Prise en main immédiate
- Bande-son adorable et entêtante
- Des épreuves variées…
- Très drôle en groupe
Ce qu’on n’a pas aimé :
- … mais très inégaux
- On se lasse vite sans effet de groupe
- Quelques soucis d’ergonomie, surtout en groupe
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous aimez les jeux où le foutoir est roi.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
L’important, c’est de participer.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080 Ti
- CPU : Intel Core i9-9900k
- RAM : 32 Go DDR4
- Installé sur SSD
Fall Guys: Ultimate Knockout est disponible sur PC et PS4.