Test Final Fantasy XV – Le retour du roi
Il est enfin arrivé. Attendu depuis une décennie par les fans, Final Fantasy XV a déboulé pour de nouvelles aventures destinées au fans de la licence phare de Square Enix comme à ceux dont il s’agit de la première fois. C’est en tout cas ce qu’on nous annonce une fois le jeu lancé. Après la trilogie FF XIII largement oubliable – et d’ailleurs oubliée, dans mon cas – l’heure est-elle enfin venue pour la série initiée par Hironobu Sakaguchi en 1987 de redorer son blason ?
Note de la rédaction : nous nous excusons du délai de publication de notre test, Square Enix avait prévu une copie presse pour notre rédaction, mais un petit cafouillage du côté de son agence de presse (externe à Square Enix, donc) a engendré un retard dans la livraison.
La J-Pop retrouve ses lettres de noblesse
Après un passage à la PGW, nos espérances concernant Final Fantasy XV avaient sérieusement été mises à mal – et des comparatifs récents prouvent que, finalement, c’est la Xbox One qu’il faut blâmer, malgré des améliorations graphiques apportées depuis – mais nous avions aussi été unanimes en disant que nous souhaitions profondément que ce nouvel opus constitue bel et bien le retour des grandes heures de la célèbre licence. FF XV, puisque c’est son petit nom, nous ramène effectivement un doux parfum de la belle époque, mais pas que. Square Enix a compris la nécessité de plaire aux fans de la première heure tout en séduisant un public de néophytes – ce qui signifie souvent casualisation, entre autres – et mine de rien, nombreux sont ceux qui se sont lamentablement cassés la gueule sur ce chemin tortueux. Je ne – Diablo 3 – citerai pas – Call of Duty – d’exemple. Assassin’s Creed. Vous n’avez rien vu. On perçoit bien la casualisation dans FF XV, mais elle se trouve être bien menée, dans le sens ou, effectivement, des joueurs un peu plus exigeants s’y retrouveront quand même – on regrette néanmoins l’absence d’un mode difficile pour commencer notre partie…
Ainsi, vous pouvez tout à fait aborder le jeu sans trop vous casser la tête, où vous pouvez au contraire chercher le bon combo, réaliser des missions un peu plus corsées que ce à quoi votre niveau actuel vous permet de prétendre mais pourtant vous en sortir quand même plutôt bien si vous maîtrisez correctement les rouages du titre. En parlant de ceux-ci, exit les combats au tour par tour, FF XV fait le pari du beat ’em all, beaucoup moins stratégique, même si vous avez tout de même la possibilité de faire intervenir un “mode stratégique” qui vous permet d’enclencher une pause et de donner vos ordres avant de reprendre le cours des événements pour voir les actions se dérouler.
Pétard dans les cheveux, bombe thermonucléaire dans les mains
Vous retrouvez les arbres de talent, pluriels, qui vous permettent d’augmenter les stats de vos personnages, récupérer des pouvoirs, etc. En nombre satisfaisant, ils offrent une opportunité de personnaliser votre expérience en proposant plusieurs axes d’améliorations qui s’accorderont avec votre façon de jouer. De façon très classique, votre progression dans FF XV se traduira par des points d’expérience et de compétence, les premiers augmentant vos stats, les seconds pouvant être dépensés dans les arbres explicités ci-avant.
La petite information à connaître malgré tout – mais elle n’est pas gênante pour un gil – est que vous devrez obligatoirement vous reposer pour que les points d’expérience se traduisent par des montées de niveau. Pour cela, vous avez des campements pour manger du saucisson et raconter des blagues de cul autour du feu, et Ignis fera la popote grâce à des recettes qu’il récoltera tout au long de l’aventure. Celles-ci vous offrent des boosts non négligeables, variables en fonction du plat choisi. Autrement, il vous est possible de dormir dans une caravane de gitan ou à l’hôtel de Kim Kardashian – littéralement, ils coûtent généralement une blinde – agresseurs non compris. Dans de tels cas, vous ne bénéficiez pas de la cuisine d’Ignis mais l’expérience récoltée reçoit un multiplicateur, bien utile en début de partie. Vous aurez ainsi un véritable choix à faire, d’autant que les sources de magie se trouvent près des campements de manière générale.
La magie, parlons-en. Dans Final Fantasy XV, point de sort déjà tout fait, on n’est pas chez mémé. Vous trouverez plusieurs sources – foudre, glace, feu – qu’il vous faudra drainer du bout de vos petits doigts de prince héritier (même pas peur) pour ensuite transformer vos précieuses récoltes arcaniques en sort. En fonction du montant de l’élément choisi dépensé, votre sortilège sera plus ou moins puissant, sachant que vous pouvez y ajouter des consommable/objets pour créer un effet supplémentaire (plusieurs frappes à la suite, soin, poison, etc.), une idée originale qui permet de varier un peu les plaisirs. En revanche, qui dit disparition des combats stratégiques dit aussi disparition des menus qui vous permettaient d’avoir des dizaines de sorts… Vous n’aurez ici que quatre emplacements dans lesquels il faudra fourrer magie et arme sans distinction. Si vous ajoutez une magie, vous perdez un emplacement d’arme et inversement. Bien entendu, vous pouvez passer par le menu et changer d’équipement, mais vous vous doutez bien que cela devient très rapidement fastidieux et brise le rythme du jeu. Je regrette cette pléthore de possibilités que nous offrait l’ancien système de combat, d’autant que la magie est tout bonnement impressionnante : ça pète de partout.
Session de jogging de luxe
La première partie de Final Fantasy XV est très, très axée monde ouvert et le problème d’un monde ouvert, c’est qu’il faut le remplir. Autant celui du titre de Square Enix est très beau – sur PS4 – et plutôt fourni, autant on regrette que le développeur l’ait parsemé de quêtes de remplissage. Qu’est-ce qu’une quête de remplissage ? C’est quand tu joues le rôle d’un prince héritier en marche pour reconquérir son puissant et fier royaume et qu’on te demande de pêcher la truite, trouver des rainettes ou encore trouver du talent à Osmoss – tu as largement autre chose à foutre, pas vrai ? D’autant que tout le monde sait qui tu es. Ce genre de missions a toujours existé dans Final Fantasy, mais j’ai rudement l’impression qu’elles sont moins bien intégrées à l’aventure dans ce Final Fantasy XV. Elle donnent véritablement l’impression de faire figure de… remplissage (désolé, mon éducation a été sponsorisée par Ubisoft, le vocabulaire était en DLC).
Mis à part cela, le problème principal est qu’on se retrouve à courir (avec un sprint très limité). Déjà que je ne le ferais pas dans le monde réel, me voilà forcé à cavaler dans des prés virtuels. Cela laisse certes l’occasion d’admirer les superbes paysages du jeu, mais on regrette amèrement que la voiture ne puisse sortir de la route pour aller explorer un peu les terres, nous forçant à user nos godasses princières. D’ailleurs, autant laisser Ignis conduire en automatique, car la conduite “manuelle” par Noctis revient en fait à appuyer sur une gâchette et vaguement orienter le joystick aux intersections – point barre, autant ne pas le proposer. Le pire, c’est qu’une fois la nuit tombée, le compère en question devient claustrophobe et impossible de le convaincre de reprendre le volant – excepté après avoir bien avancé dans le jeu, et encore. Il vous faudra donc, la plupart du temps, trouver un lieu où dormir, même si ça vous dit bien de continuer un peu à éclater du monstre. Au passage, vous ne pouvez vous téléporter – depuis la voiture – qu’aux destinations que vous avez déjà visitées. Pourquoi pas, mais diantre, certains trajets durent huit minutes ou plus ! Qui allume son jeu pour n’appuyer sur aucune touche et regarder niaisement le paysage pendant huit minutes ? Final Fantasy XV est diablement magnifique, ma patience, beaucoup moins. C’est comme si on vous empêchait de passer les trajets en taxi dans GTA – inconcevable tellement on s’ennuie, surtout que les héros s’extasient en permanence du temps qu’il fait. Donc je résume : le taxi de GTA, à se taper en entier, avec Évelyne Dhéliat.
Le remède à ce problème est le chocobo qui fait son grand retour, plus fringuant que jamais… après plusieurs heures de jeu. En revanche, dès qu’on l’a, c’est un vrai bonheur puisqu’il nous permet d’aller partout bien plus vite et en plus, les animations sont très bien réalisées – à l’instar du jeu dans sa globalité. Vous venez de lire la grosse partie négative de Final Fantasy XV, et c’est entièrement lié au déplacement. Votre pouvoir de déduction incroyablement développé doit donc désormais vous faire déduire que le reste du jeu est absolument génial. C’est le cas. Bravo. Pluie de confettis. Champagne. Strip…
De l’art d’en mettre plein les mirettes
Final Fantasy XV est très largement à la hauteur de ses prédécesseurs en termes de graphismes. Magnifique, superbe, saisissant, époustouflant, faites votre choix. Les environnements sont inspirés, les paysages travaillés et recherchés, les détails des personnages ciselés. Sur la version testée (PS4), le jeu tourne comme un charme si ce n’est quelques – très, très rares – ralentissements et bugs. Je mentionnais la magie un peu plus haut, si je regrette d’avoir peu de latitude concernant le nombre de sorts disponibles rapidement, c’est tout simplement parce que j’ai littéralement eu le souffle coupé en embrasant, foudroyant, gelant mes ennemis. Les explosions de glace sont les plus incroyables puisqu’elles transforment l’environnement le temps que dure leurs effets. Je pourrais continuer longtemps là-dessus, aussi vais-je m’arrêter immédiatement avec quelques mots pour ne pas m’étendre en paraphrases : éblouissant, magistral… parfait.
Le reste du contenu visuel est tout aussi saisissant et j’en veux pour exemple les Six, les dieux qui interviendront parfois en votre faveur. Leurs manifestations… on s’y croirait et leur puissance est palpable. Square Enix nous montre clairement qu’elle sait toujours autant y faire avec Final Fantasy, je suis pour ma part très largement conquis, mais je crois que ça s’est vu.
De plus, le titre en met largement plein les oreilles également, avec une Yoko Shimomura (Kingdom Hearts…) toujours au top. On prend réellement plaisir à écouter la BO de ce nouveau Final Fantasy, composée avec beaucoup de talent, de nostalgie (positive) mais aussi d’originalité.
Insomnia ? À force de jouer, sans aucun doute
Pas le temps de dormir ! J’ai tellement à faire dans Final Fantasy XV ! C’est incontestablement un retour gagnant pour la licence de Square Enix, qui nous livre-là un opus réalisé avec talent et goût. Les hommages aux précédents Final Fantasy sont légions (CD des BO à écouter dans la voiture, autocollants…) et devraient ravir les fans. Par ailleurs, si le jeu se veut accessible, il n’en demeure pas moins exigeant si vous voulez bien le laisser l’être. Le gameplay, au premier abord très simple, se révèle très agréable lorsqu’on creuse et qu’on avance un petit peu. On regrette les quêtes de remplissage et les choix peu judicieux en ce qui concerne le déplacement, mais c’est bien tout. Franchement, qui voudrait se passer d’un titre si superbe, si fouillé et étoffé ? Vous tenez-là de quoi vous amuser pendant des heures durant. Déchaînez toute votre puissance et profitez du spectacle, car c’est bien de spectacle dont il est question avec Final Fantasy XV.
► Points forts
- La perfection graphique ou presque
- BO géniale composée par Yoko Shimomura, à qui l’on doit notamment les musiques des Kingdom Hearts
- Histoire prenante
- Gameplay très prometteur
- Magie à couper le souffle
- Monde ouvert très fourni
- Des quantités de choses à faire
- Nombreux clins d’œil aux opus précédents
► Points faibles
- Les déplacements… sérieusement ?
- Quêtes annexes qui donnent véritablement d’être là pour remplir, peu cohérentes par rapport à l’aventure de Noctis
- Des personnages parfois un peu creux
La nouvelle référence
Final Fantasy XV est disponible sur Xbox One et PS4.
War Legend a bénéficié d’une copie presse PS4 fournie par l’éditeur de ce jeu.
Bugland vous propose une découverte de Final Fantasy XV en vidéo sur notre chaîne YouTube :
FDP <3
C’est rassurant qu’une licence arrive à faire un retour aux sources
merci pour ce test
"trouver du talent à <a href=’http://www.warlegend.net/members/osmoss/’ rel=’nofollow’>@osmoss</a>"
Le don de skill reste ouvert pour ce monsieur.
Merci pour le test, le jeu à l’air pas mal passionnant :)
Mais ou est passé le sel ?!
Bon bah ça donne envie en tout cas.
même si je ne vais pas acheter le jeu, c est toujours un plaisir de lire tes articles
toujours pertinent, p tain ça fait toujours mal de te faire des compliments…
en tout cas merci SC pour cet article, oui tu peux toujours te cacher derrière tes nouveaux pseudos, tu resteras toujours un SC pour moi :)
Complètement d’accord avec ce qui est dit, même si certains lynche le jeu c’est une pépite et une fois devant l’écran la manette dans les mains et quelques heures de jeu j’en ai oublié presque tout les défauts. Le gameplay est très complexe un pur plaisir, les graphismes en général réalistes, les features sont cohérentes et permet de s’immerger complètement. Le seul bémol pour moi actuellement à 3 heures de jeu c’est le manque de nature au sol, d’herbe à foison virevoltant au gré des vents plutôt que des touffes disséminées sur le sol.
Merci SM (oui, c’est moins glamour, SC au moins on peut penser à Stacraft) viens TS quand t’es vivant
Merci pour ce super test
je vais me le payer je pense il me tente bien