Entre son mitigé Just Cause 4 et la sortie prochaine de Rage 2, Avalanche Studios nous sort timidement son premier jeu auto-édité aux allures de Strangers Things : Generation Zero.
Des ados et des robots
Tout juste quelques mois après la sortie de Just Cause 4 et avec pas moins de cinq jeux en préparation, on peut dire que les petits gars de chez Avalanche ne chôment pas. Pourtant, Generation Zero est le premier jeu réalisé et édité par le studio suédois.
Développé par une petite équipe de moins de 30 personnes, le projet s’est fait assez discret depuis son annonce, il y a un an. Pourtant, au vu des premiers trailers, Generation Zero avait le potentiel pour devenir l’un des meilleurs jeux de survie coopératif.
Malheureusement, il n’en est rien et Generation Zero est un véritable foutage de gueule aux allures d’accès anticipé qui nous ferait reconsidérer la sortie désastreuse de Fallout 76.
Le titre est un jeu de survie en coopération prenant place en 1989 dans une Suède alternative post-apocalyptique à la Horizon Zero Dawn où les machines ont pris possession des terres.
Le titre est un jeu de survie en coopération prenant place en 1989 dans une Suède alternative post-apocalyptique.
Dans tout ce merdier, vous incarnez un adolescent parti en séjour avec ses amis sur un archipel, complètement coupé du monde. À votre retour, vous et vos camarades de classe êtes attaqués par des missiles et laissés pour morts sur le rivage.
Il ne vous reste plus qu’à découvrir le mystère de la disparition de la population et l’origine de ces machines.
Walkman Simulator
Après ce pitch de départ très convenu, le reste du jeu se résumera à chercher des survivants tout en ramassant tout ce qui traîne sur fond de musique rétro.
Et puisqu’on parle de musique, on tient peut-être la seule vraie qualité du titre : son OST. Pour les amateurs de synthé aux influences retrowave, le jeu est une vraie pépite auditive. Pour le reste, c’est une autre histoire.
Pour les amateurs de synthé aux influences retrowave, le jeu est une vraie pépite auditive.
Malgré une direction artistique plutôt réussie reproduisant une campagne profonde et angoissante d’une Suède fantasmée, le jeu ne parvient jamais réellement à nous immerger totalement dans son intrigue Fedex.
Les quêtes se résument principalement à se diriger d’un point A à un point B, tuer les méchants robots sur place, fouiller les maisons/bunker/poubelles, trouver l’objet de la quête afin de vous rendre au point C, et rebelote.
J’ai dépensé sans bosser
Sauf qu’entre chaque point d’intérêt, le monde est totalement vide, il n’y a absolument aucune vie, rien. On passe son temps à sprinter tout droit comme un demeuré jusqu’au prochain objectif. Mais le pire, c’est qu’après quelques heures de jeu, on se rend très vite compte que le titre est une véritable ode au recyclage.
Le studio, dans sa grande fainéantise, a littéralement copié/collé la plupart des bâtiments.
Le studio, dans sa grande fainéantise, a littéralement copié/collé la plupart des bâtiments, allant même jusqu’à garder certains objets aux mêmes endroits. Et le tout de façon totalement décomplexée, moi je dis chapeau.
Il faut dire qu’il n’en est plus à ça près étant donné que la majorité du travail artistique du titre a été pompé sur l’artiste Simon Stålenhag et son projet Kickstarter de jeu de rôle sur table : Tales from the loop.
Il ne peut en rester qu’un
Et ce n’est pas fini ! Vous vous souvenez de la fameuse intelligence artificielle annoncée comme complexe et capable de se souvenir de vous ? Et bien dans les faits, c’est totalement inutile. Je ne me rappelle pas avoir laissé un seul robot en vie depuis mes débuts de jeu, et de toute façon ils sont tellement cons que je ne suis même pas sûr qu’ils me reconnaîtraient.
Le jeu parvient à garder une régularité déconcertante en termes de pauvreté.
Forcément dit comme ça, on pourrait penser que le jeu est facile, et c’est totalement le cas, du moins après quelques heures de jeu. En effet, une fois mort, vous pouvez ressusciter sur place si vous possédez un objet spécifique qui se récupère en abondance dans la plupart des bâtiments, ce qui rend votre personnage complètement immortel.
Et c’est sans parler des bugs qui foisonnent sur le jeu. Que ce soit des bruitages qui alternent du correct au stagiaire bourré, des ennemis qui tapent à travers les murs (ou qui passent complètement à travers aussi) ou le système de détection aux fraises, le jeu parvient à garder une régularité déconcertante en termes de pauvreté.
Top délire méga groove
Pourtant, Generation Zero possédait dans la théorie quelques bonnes idées de gameplay. Avec sa gestion de la météo et son cycle jour/nuit, le titre aurait pu proposer un environnement beaucoup plus vivant et plus dynamique.
L’idée des différentes parties détachables des robots était également intéressante sur le papier, mais dans les faits, on est très loin d’un Horizon Zero Dawn. Ces dernières ne cachent finalement pas grand-chose et on peut facilement atteindre les points faibles sans enlever aucune protection.
Les combats sont mous et tournent rapidement au ridicule si on pousse l’IA dans ses retranchements, tandis que l’infiltration, de son côté, relève de l’aléatoire. Les différents objets pour distraire les machines sont nombreux, mais l’intelligence artificielle étant ce qu’elle est… on finit souvent par être repéré à travers un mur sans aucune raison, alors autant tout tuer.
Mais qu’en est-il du multijoueur, me direz-vous ? Et bien ce dernier n’apporte absolument rien, à part le fait de ne pas avoir à mourir d’ennui seul. De plus, Avalanche Studios a eu la bonne idée de ne sauvegarder la progression que pour l’hôte de la partie, rendant le multijoueur avec des inconnus extrêmement frustrant (et inutile, disons-le).
Si ça bug, c’est qu’on peut le jeter
En définitive, Generation Zero est une véritable catastrophe aussi bien en solo qu’en multijoueur. On passe son temps à courir dans une Suède dépourvue de vie et de fun, à ramasser le même butin inintéressant que l’on possède déjà en trop grande quantité, tout en tuant des machines à l’IA discutable avant de se demander comment des tas de ferraille aussi cons ont pu éradiquer toute une population aussi vite.
Les quêtes Fedex, les combats mous et les bugs à foison font de ce Generation Zero un énième accès anticipé inavoué qui aurait bien mérité quelques mois de développement supplémentaires. On retiendra tout de même un OST de qualité sauvant de justesse le jeu de la médiocrité.
En bref, passez votre chemin.
► Points forts
- L’ambiance à la Stranger Things
- Des environnements extérieurs réussis
- Un OST de dingue
- La musique est folle
- J’aime bien la Synthwave
► Points faibles
- Des environnements intérieurs ratés
- Du recyclage en veux-tu en voilà
- Ennuyeux
- Des bugs à foison
- Les bruitages faits par un stagiaire
- Une IA aux fraises
- Des sensations de tir en dents de scie
- Le jeu est vide
- Aucune difficulté
Au moins, l’OST est cool
War Legend a bénéficié d’une copie fournie par l’éditeur de ce jeu.
Generation Zero sera disponible le 26 mars 2019 sur PC, Xbox One/X et PS4.
Je l’attendais. Dommage. Plus tard a petit prix.
Je vois mal Avalanche Studio bosser sur ce jeu après sorti. On aura droit à un ou deux patchs puis basta.