God of War est de retour après cinq ans d’absence avec une nouvelle recette, sous l’égide du grand Cory Barlog. L’heure est enfin venue de savoir si ce God of War marquera cette génération comme son prédécesseur l’a fait avant lui.
Les Chroniques de Nornia
Changement de décor radical pour Kratos : adieu le panthéon de l’Olympe, bonjour la mythologie nordique. Le demi-dieu s’est également séparé de ses lames traditionnelles pour les remplacer par une hache et, surtout, il mène désormais une vie avec sa famille. Sa femme lui a donné un fils : Atreus, qui va l’accompagner dans l’aventure de God of War. Et c’est tout.
Je me refuse bien entendu à tout spoiler, je ne vous ai donc révélé ici que ce qui est déjà connu, car divulgué par le studio pour le pitch du jeu.
Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que l’on retrouve un Kratos taciturne qui n’a cependant rien perdu de ses capacités dévastatrices. Le voyage qu’il entreprend avec Atreus va être long et riche en rebondissements et émotions, le tout sur une toile de fond de mythologie nordique qui accompagne superbement le tout.
En effet, tout au long de votre partie, vous aurez l’occasion d’en découvrir plus sur Odin, Thor, Ymir et les autres… De quoi vous mettre dans l’ambiance bien comme il faut.
Sans m’étendre davantage sur le scénario, sachez que l’équipe de Santa Monica Studios a très bien travaillé.
Concernant Atreus, sa personnalité d’enfant – toujours impatient et curieux – et son expertise de la mythologie et des langages nordiques en font un allié de choix qui complète à merveille la puissance brute d’un Kratos très terre-à-terre (on peut dire bourrin, ça marche aussi ici) et peu loquace.
Beaucoup ont bien sûr pensé à la relation Ellie – Joseph dans The Last of Us. Là aussi les craintes étaient grandes et pourtant, on s’est retrouvé avec un bijou du jeu vidéo. De la même manière, God of War a suscité des inquiétudes sur le même sujet ; de la même manière, on se retrouve avec un chef-d’œuvre ; de la même manière, Kratos est un claqueur.
Un goût certain pour la Kratosgraphie
Ce qui frappe immédiatement dans God of War (en dehors des poings de Kratos, s’entend), c’est la volonté des développeurs de récompenser l’exploration. Le titre de Sony Santa Monica propose non pas un monde ouvert, mais des zones assez grandes et même dans les petites et moyennes, il est possible de fureter : coffres cachés, équipements, énigmes… Vous aurez fort à faire dans l’univers hostile et magnifique de God of War.
Un grand sentiment de liberté se dégage du level design et Sony Santa Monica prouve qu’il n’est pas nécessaire de produire un monde ouvert pour le provoquer.
Un grand sentiment de liberté se dégage du level design et Sony Santa Monica prouve qu’il n’est pas nécessaire de produire un monde ouvert pour le provoquer.
Les différentes zones sont interconnectées et vous disposez d’une carte afin d’apprécier le paysage. Mieux, vous serez amené à revenir sur vos pas pour aborder les niveaux avec un œil différent grâce à de nouveaux équipements et pouvoirs. Classique dans l’idée, très bien exécuté dans son approche. Le monde prend ainsi de l’ampleur et surtout, vous avez envie de savoir ce qui se cache derrière telle ou telle porte, vous voudriez l’ouvrir tout de suite… Autrement dit, il ne s’agit pas là d’ajouter un semblant de contenu histoire de dire. Non, God of War vous prouve à répétition qu’explorer ses niveaux à fond est largement digne d’intérêt, alors forcément vous vous habituez…
On se retrouve ainsi avec une grande carte fort alléchante que l’on prend plaisir à annoter au fil de nos découvertes, d’autant qu’il existe beaucoup de zones cachées renfermant des quêtes secondaires dignes d’intérêt. Moins fréquentes, elles m’ont néanmoins rappelé la qualité de celles de The Witcher 3, parce qu’on ne demande pas au dieu de la guerre d’aller pêcher 50 saumons ou de ranger la charrette de foin, merde ! Non, là on vous propose du vrai contenu travaillé, écrit, qui vous apporte quelque chose sur plusieurs plans : découvrir plus avant la personnalité des protagonistes, étoffer le nouvel environnement de God of War, etc.
Les fresques et les runes permettent d’en apprendre plus sur la mythologie nordique.
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Je vous mets au défi de vous faire chier dans God of War.
Mais rien qu’en suivant la trame principale, vous tomberez régulièrement sur des puzzles à résoudre pour pouvoir avancer. Des énigmes à la difficulté correctement dosée puisqu’elles ne sont pas trop faciles, mais ne vous demanderont pas non plus d’avoir Bac +8 pour les déjouer. Cela diversifie le gameplay et tire très bien partie des capacités givrantes de la hache de Kratos, mais pas uniquement…
Je vous mets au défi de vous faire chier dans God of War.
Kratos fait fondre ton petit cœur
God of War vous fait passer par tout un spectre d’émotions : de l’attendrissement dans les moments forts entre Kratos et son fils à la rage quand un boss vous fait passer un sale quart d’heure en passant par la jubilation durant les combats.
La narration de God of War prend son temps et n’a pas peur de faire des pauses dans les dialogues pour appuyer une note sensible où une scène particulièrement forte. La volonté de Cory Barlog, le directeur du jeu, de dérouler tout le jeu en une prise prend tout son sens : vous êtes littéralement happé par God of War tout du long et ne pouvez plus en décrocher tant l’immersion est forte. Cette prise de vue continue se fait au passage sans freeze ni latence, une prouesse technique incroyable considérant le niveau de graphisme et la fluidité des combats.
La volonté de Cory Barlog, le directeur du jeu, de dérouler tout le jeu en une prise prend tout son sens, vous êtes littéralement happé par God of War tout du long
Les moments de “pause” ne donnent pas de sensation de longueur (une impression très caractéristique de passage à vide que vous pouvez retrouver à foison dans Valérian et la Cité des mille planètes, par exemple). Au contraire, comme les silences en musique lorsqu’ils sont bien utilisés, ces instants ont quelque chose à raconter et participent allègrement au rythme – maîtrisé – du jeu.
Et d’un coup, c’est un déluge de mandales ! À croire que l’on prenait une petite tisane bien tranquille au coin du feu ; et l’instant d’après, on frappe à la porte : “Auriez-vous un moment pour parler de notre Seigneur Kratos, professeur de la bonne mandale et distributeur des pains ?”
God of torgnolle
Les combats, justement, sont un véritable défouloir. Kratos affronte moins d’ennemis à la foi que par le passé, mais le positionnement de la caméra à la troisième personne fait que les échanges de coups sont toujours aussi intenses si ce n’est plus. Quelques indicateurs à l’écran pour vous prévenir qu’un ennemi attaque, pour le reste débrouillez-vous.
Par ailleurs, les adversaires n’ont aucune envie d’attendre que vous ayez terminé avec l’un de leurs collègues : ils vous harcèleront sans vergogne. Heureusement pour vous défendre, vous disposez d’une esquive et d’une défense – si vous parez au bon moment, vous étourdissez brièvement les ennemis alentour.
Pour développer vos possibilités de castagne, des arbres de talents sont disponibles pour vos attaques au corps-à-corps et à distance, tout en sachant que des attaques et invocations runiques viennent compléter le tableau. C’est-à-dire que vous pouvez envoyer une horde de loups faire un passage dans les rangs de vos adversaires pendant que vous lancez une attaque tournoyante. Si le cœur vous en dit, vous pourrez terminer par une triple attaque de givre en martelant le sol. Au total, en plus des attaques standards, cela vous fait donc trois attaques modulables en fonction de ce que vous trouverez ou fabriquerez, et il y a ce qu’il faut à ce niveau…
Les échanges de coups sont toujours aussi intenses si ce n’est plus.
Si vous avez visionné les trailers de God of War, vous savez qu’en plus, Kratos peut lancer sa hache et la rappeler dans sa main à tout instant. Vous pouvez ainsi clouer un ennemi au mur et ramenez votre hache à vous en lacérant au passage les adversaires sur son chemin. La hache Léviathan (car c’est son petit nom) permet en plus de geler quiconque sur qui vous l’envoyez. Vous pouvez ensuite casser des bouches aux poings et au bouclier (et ce mode de combat a son propre arbre de talents), rappeler votre hache et continuer l’air de rien. Le tout s’enchaîne selon une chorégraphie que je qualifierai de badass et ce ne sont pas les ennemis qu’on parvient à envoyer valdinguer dans le vide qui me contrediront (vu qu’ils sont morts).
Je mentionnais plus haut les arbres de talents, ceux-ci ont plusieurs niveaux qui se débloquent au fur et à mesure que vous améliorez la hache Léviathan et proposent des compétences qui étoffent confortablement votre arsenal de coups. Grâce à cela, vous apprenez peu à peu à diversifier vos frappes et les ennemis que vous découvrirez vous encourageront à le faire, car chacun a des points faibles, ce qui fait que la courbe de progression est très bien gérée – on ne nait pas dieu de la guerre, on le devient.
On ajoute à cela la possibilité d’étourdir ses adversaires, notamment grâce à l’usage des poings et du bouclier, des flèches d’Atreus, et des murs. Oui, des murs. À ce moment-là, vous pouvez saisir un adversaire pour lui asséner un finish move en bonne et due forme. Dommage qu’il n’y ait qu’une seule exécution par type d’ennemi, mais plus on avance, plus les groupes de combat ont tendance à offrir de la diversité, ce qui améliore ce point sans le gommer.
Ma cabane dans les fjords
Impossible de terminer ce test sans parler des graphismes de ce God of War, tout simplement sublimes. Le titre est un bijou de détails et d’imagination. Je pensais saquer les expressions faciales comme pour Horizon: Zero Dawn, mais non. Là-dessus aussi Sony Santa Monica cartonne et offre des expressions criantes de vérité, ce qui rend les dialogues encore plus immersifs et les personnages vivants.
Seule ombre au tableau : les décors lointains un peu plus faiblards en comparaison de la qualité graphique des décors plus proches – je dis bien en comparaison, non parce qu’il ne faut pas déconner ils font largement le job.
Les effets spéciaux sont totalement maîtrisés, le résultat est tout simplement saisissant. Certains affrontements sont ainsi sublimés par un rendu à toute épreuve.
Les paysages et environnements se paient même le luxe d’offrir de la variété. God of War fait partie de ces rares jeux qui me font faire une pause assez longue rien que pour admirer ses décors. Le niveau de détails impressionnant couplé à des travaux artistiques magistraux m’a cloué sur place, un “O” dessiné sur la bouche.
Et puis bien sûr, les développeurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin et ont parachevé la direction artistique de génie avec un sound design aux petits oignons.
Un conseil pour vraiment vivre l’aventure God of War, prenez-vous un casque digne de ce nom (en l’occurrence, je l’ai fait avec le Arctis Pro) et appréciez la précision des bruitages, les chuchotements des revenantes et les crépitements cristallins de votre hache qui gèle un ennemi.
Mention spéciale au talentueux Christopher Judge. […] Pour ma part, Kratos, c’est lui.
Le jeu d’acteur est largement au rendez-vous, servi par une écriture juste et sans fausse note. Mention spéciale au talentueux Christopher Judge qui interprète à merveille un Kratos vieillissant et éprouvé par la vie – à noter que les visages ont bénéficié du motion capture – avec une voix de dingue. Pour ma part, Kratos, c’est lui. Et vous savez quoi ? Il n’y a pas de hasard. Christopher Judge, c’est aussi Teal’c dans Stargate SG-1. Dans Stargate-SG-1, on trouve les Tok’ra, dont Teal’c ne fait pas partie, mais avec qui il est allié. Kratos à l’envers, ça fait Toskra… Tokra… Tok’ra. Je dis ça, je ne dis rien.
Enfin, les musiques accompagnent également très bien l’action et nous amènent de très beaux chants, bel ajout à un tableau peint de main de maître.
Le dieu du panthéon PS4 vient de passer les portes
Je viens joindre ma voix à celle de nombreux confrères arguant qu’il est des jeux qui marquent une génération de consoles. God of War est de ceux-là, sans l’ombre d’un doute. En rupture de bien des manières avec les précédents opus, il donne un nouveau souffle à la licence et achève de montrer l’étendue du talent de Cory Barlog et de son équipe. Avec ses graphismes riches et ses tableaux bourrés d’imagination, God of War nous à coupé le souffle plus d’une fois. Non content de cela, le titre de Sony Santa Monica offre un sound design soigné ainsi qu’un jeu d’acteur marqué par le talent et la justesse ; justesse qu’on retrouve aussi dans l’écriture. Le God of War nouveau assume totalement ses choix et y va à fond, et c’est ce qui fait qu’il nous embarque sans problème et à chaque instant. Les combats sont toujours aussi nerveux et le déblocage de nouvelles compétences plus ou moins dévastatrices ne fait qu’ajouter à cet aspect jouissif du jeu. De plus, il est possible d’orienter son personnage à travers l’équipement que l’on trouve ou fabrique au cours de l’aventure – le skin de Kratos change au passage, le bon petit kiffe qui va bien. Dois-je préciser qu’en plus de cela, le contenu de God of War est tout simplement dantesque ? Que le level design est très soigné et que l’exploration devient vite un plaisir obsessif ? Que la qualité de l’écriture s’étend aux quêtes secondaires ? Je crois que je vais plutôt me contenter de vous dire que God of War est un jeu de grOdingue.
► Points forts
- Superbe, magnifique, continuez la liste…
- Direction artistique pétrie d’imagination
- Un contenu dantesque
- Une narration qui n’a pas peur de ralentir pour mettre l’emphase sur les bons moments
- La relation père-fils très bien exploitée
- Scénario au poil
- Des quêtes secondaires de qualité
- Intégration efficace de la mythologie nordique
- Une attention portée aux détails qui renforce l’immersion et le plaisir de jeu
- Combats percutants
- Courbe de progression bien réfléchie avec dose de difficulté savoureuse pour ceux qui le souhaitent (comme quoi il est possible de faire un mode difficile vraiment difficile sur un triple A)
- Sound design soigné
- Level design efficace
- Une flopée d’émotions diverses du début à la fin
► Points faibles
- Les décors dans le lointain un peu flous
- Une seule exécution par type d’ennemi
Vous auriez Thor de vous en passer
Ce test a été réalisé sur PS4 Pro. War Legend a bénéficié d’un kit presse offert par Sony.
God of War débarque le 20 avril sur PS4/Pro.
Achat Amazon (PS4).
*Ka-ching*
Encaisser le chèque : Fait !
Quoi ? Ca se passe pas comme ça ? NANI ?!!
Heureusement qu’il y a Teal’C, sinon le jeu aurait écopé d’un pauvre 19/20.
MDR, c’etait couru d’avance ^^ Petit c’etait la tetine, plus grand c’est le suppo.
faute professionnelle ? :D malheureusement je ne possède pas la console et je suis un prolo :'(
merci pour les infos, je n’en doutais pas vraiment
https://www.youtube.com/watch?time_continue=49&v=mQdeTGPRm5s
Magnifique ce jeu !!!