Le genre du Tactical-RPG n’est pas le plus florissant, mais depuis quelques années il semble revenir sur nos consoles. C’est là que God Wars: The Complete Legend apparaît pour me replonger dans cet univers, et on peut dire qu’il est le bienvenu.
Folklore, es-tu là ?
God Wars: The Complete Legend propose une histoire simple, mais baignée dans le folklore japonais. On suit le voyage de la princesse Kaguya à travers un Japon divisé en trois nations : Fuji, Izumo et Hyuga. Avec la récente découverte du fer et de son appropriation, les hommes délaissent leurs dieux, rasent les forêts et des conflits naissent entre les nations.
Des catastrophes naturelles font alors leurs apparitions, dues à la colère des dieux. Une histoire simple dans un monde complexe, qui rappellera Princesse Mononoke à ceux qui l’ont vue.
Comme dans tout bon RPG, vous allez faire la rencontre de personnages hauts en couleur, comme Kintaro et son ours qui ne sait dire que “Kuma” ou bien Ookuninushi, le prince d’Izumo. Autant dire qu’on se retrouve très vite aspiré dans l’univers, au point de faire des recherches dès qu’une nouvelle personne entre en scène, afin de savoir qui elle est et ce qu’elle représente dans les contes japonais.
God Wars ne se contente alors pas de retranscrire ces histoires, mais se les approprie pour en créer une nouvelle. Il ne manque plus qu’une musique appropriée et de belles cinématiques animées pour accompagner le tout.
Autant dire qu’on se retrouve très vite aspiré dans l’univers
Mais un premier problème se pose alors pour le titre de Kadokawa. Certes les musiques sont inspirées et de bonnes factures, mais on en fait vite le tour. Aucune ne marque vraiment et en en vient à se demander si l’on ne se tape pas les mêmes thèmes en boucle. Je vous rassure, ce n’est pas le cas, néanmoins il est clair que les différentes musiques de God Wars manquent d’une identité propre.
Pour ce qui est des cinématiques, visuellement c’est très beau et l’animation a mis le paquet au point de pouvoir se demander si un animé n’est pas en préparation.
Raconte-moi une histoire
Au-delà des cinématiques, la narration est très fluide et s’alterne intelligemment avec les combats. Avant et après chaque combat, les personnages discuteront des événements, ce qui évite les longues scènes de dialogues qui traînent en longueur. Puis de temps à autre, de courtes scènes animées viendront aussi rythmer vos phases de jeu.
Cependant, on regrettera que le choix de la langue soit la même pour les voix et les sous-titres. Impossible donc de profiter du doublage japonais si vous voulez comprendre l’histoire … et les menus du jeu. Et il en va de même pour les cinématiques, qui ne sont (vraisemblablement) pas assez légitimes pour avoir le droit à des sous-titres.
Il faudra donc tendre l’oreille quelle que soit la langue que vous aurez choisie, et si comme moi vous vouliez profiter de la version originale, vous serez vite déçus et retournerez au menu des options pour changer votre choix.
Fort heureusement, la version anglaise du jeu reste de très bonne qualité, que cela soit en termes de doublage ou de traduction.
Et il en va de même pour les cinématiques, qui ne sont (vraisemblablement) pas assez légitimes pour avoir le droit à des sous-titres
À côté de cela, le jeu se découpe en plusieurs chapitres, eux-mêmes découpés en épisodes. Ces épisodes sont pour la plupart assez courts, on parle en général d’un combat ou d’une rencontre avec des personnages importants.
Soldat quel est votre job ?
God Wars ne révolutionne pas le genre du tactical-RPG, ça, c’est sûr. On est très proche de ce que proposait déjà Final Fantasy Tactics Advance, il y a 15 ans. Mais heureusement pour lui, ce système marche très bien et quelques particularités intéressantes sont là pour pimenter la recette.
Chaque combat commencera par le placement de vos unités. Elles seront souvent rassemblées au même endroit, mais parfois elles seront séparées ce qui compliquera la tâche.
Il faudra donc réfléchir à une formation en fonction de vos déplacements et des compétences de vos personnages. Est-ce que je bourre ou dois-je passer un tour à me préparer avec des sorts de soutiens ? Voilà le genre de questions qu’on se pose, car vos personnages commenceront les combats avec très peu de mana, et sa gestion est plus qu’une nécessitée.
Il faudra réfléchir à une formation en fonction de vos déplacements et des compétences de vos personnages.
Une fois une stratégie mise en place, les combats se dérouleront toujours de la même manière : votre équipe et vos ennemis jouent les uns après les autres en fonction de leurs vitesses et une fois que tout le monde a agi, on passe au tour suivant.
Un système simple, mais qui vous demandera de bien gérer les tours de vos personnages, que ce soit dans leurs déplacements ou leurs actions, à savoir : attaquer, défendre, lancer un sort, utiliser un objet ou ne rien faire (ce qui aura pour effet de vous redonner plus de points de mana).
Enfin, chaque zone de combat est représentée comme un damier géant, vos personnages peuvent donc se déplacer d’un certain nombre de cases par tour et attaquer sur les cases adjacentes pour les corps-à-corps et à distance pour les mages et autres archers.
Ce qui soulève un point important de God Wars : le système de job. Loin d’être une nouveauté dans le genre du RPG, les jobs sont un des piliers principaux du jeu et une grande partie de votre tactique reposera dessus. Chaque personnage peut avoir 3 jobs : un principal, un secondaire et un unique. Le principal influe directement sur les statistiques, l’équipement qui peut être utilisé et les compétences, tandis que les deux autres donnent juste accès à des arbres de compétences supplémentaires.
Il sera donc primordial de créer une équipe équilibrée avant de prendre part à un combat. Avec plus d’une dizaine de personnages et 23 jobs à débloquer, vous aurez du choix.
Perdu dans le contenu
God Wars n’a pas oublié l’un des grands amours du RPG, c’est-à-dire les quêtes secondaires et le contenu annexe en masse. Eh oui, à force d’avancer sur la carte du monde vous débloquerez des sanctuaires, qui vous proposeront de faire des offrandes pour des bonus lors de votre prochain combat, ou des requêtes à accomplir. Ces requêtes vous ramèneront sur des zones combats déjà visitées, mais de nouveaux défis vous y attendront.
De la chasse aux animaux à la protection d’un voyageur, ces quêtes annexes seront un bon moyen de souffler, une manière de se faire de l’argent et, à terme, récupérer des équipements rares.
J’ai d’abord redouté ces dernières, de par leurs aspects “on te rallonge de durée de vie”, mais quand l’on s’aperçoit de la difficulté et de la durée de certaines batailles, ces requêtes nous apparaissent alors comme une oasis. De plus, ces quêtes s’adaptent très bien au format portable de la Switch, car plus rapide, plus simple et donc idéal pour des sessions courtes. Puis on ne va pas se le cacher, entraîner ses personnages reste indispensable pour monter leurs niveaux et leurs jobs, et ainsi élaborer des stratégies plus avancées.
J’ai d’abord redouté ces dernières, de par leurs aspects “on te rallonge de durée de vie”, mais quand l’on s’aperçoit de la difficulté et de la durée de certaines batailles, ces requêtes nous apparaissent alors comme une oasis.
Mais l’aventure ne s’arrête pas là, puisque “The Complete Legend” n’est pas là pour faire jolie, mais bien pour indiquer la présence de l’extension “Legend of Yomi” dans le jeu. L’un des plus gros ajouts est le Labyrinthe de Yomi, avec de nouveaux ennemis et une difficulté au rendez-vous. Il représente à lui seul plus de temps de jeu que l’aventure.
Alors certes, ça en gavera certains et moi le premier, mais les combats ici sont toujours aussi bons et ceux qui en voudront toujours plus seront servis. À défaut de plaire à tous, il a au moins le mérite d’être là et vous fera sans doute relancer le jeu de temps à autre. L’extension propose aussi un new game+ et de nouveaux personnages jouables, qui n’était pas dans la version de base sur PS4 et Ps Vita.
N’est pas un dieu qui veut
Alors oui, God War: The Complete Legend n’est pas un chef d’œuvre et ne deviendra pas un classique du Tactical-RPG, mais il a le mérite d’être accessible au néophyte qui ne sont pas habitués à ce type de jeu. Cependant il peut tout autant satisfaire les connaisseurs du genre avec son contenu gargantuesque, ses mécaniques simples, mais subtiles, et une histoire certes banale, mais avec un univers complexe.
God Wars réussit à se démarquer des autres titres du genre actuel comme Disgaea ou Fire Emblem en empruntant des codes bien connus du Tactical-RPG et les assaisonnant à sa sauce, ce qui crée une expérience digne d’intérêt. Les quelques défauts du jeu, comme la bande sonore, sont assez vite éclipsés par le gameplay et les personnages, tous attachants, même si parfois un peu clichés.
God Wars reste un très bon titre pour découvrir le genre et qui s’adapte parfaitement à son support. On regrettera cependant l’absence de sous-titre et le choix restreint de langues qui rendent le titre de Kadokawa plus dure à aborder, ce qui n’aide pas le genre du Tactical-RPG, aujourd’hui encore, un marché de niche.
► Points forts
- Gameplay simple, mais subtil
- Un univers baigné dans le folklore japonais
- Du contenu, beaucoup de contenu
- Rythme combat/histoire très bien dosé
- Des cinématiques superbes
- Doublage anglais de bonne facture
- Système de jobs et de compétences très complet
- Une difficulté toujours juste
► Points faibles
- Une histoire un peu simpliste
- Des musiques oubliables
- Absence de sous-titres durant les cinématiques
- Pas d’autres choix qu’anglais ou japonais
Testé sur Switch. War Legend a bénéficié d’une copie offerte par Koch Media.
God Wars: The Complete Legend est disponible sur Switch
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