[Test] Hand of Fate

Fans de jeux de carte et de RPG, bienvenue dans le monde de Hand of Fate. Ce jeu indépendant, développé par le studio Defiant Development, est décrit sur sa page kickstarter comme étant un “jeu de cartes prenant vie”. Et c’est effectivement ce dont il s’agit: le joueur doit affronter un protagoniste dont on ignore tout au début du jeu et cela ne se fait point au moyen de batailles sanglantes et autres duels à l’épée enthousiastes, non madame, non monsieur. Hand of Fate vous propose de combattre à coup de cartes! Mais la véritable originalité, c’est que lorsque certains événements se présentent, votre héros se modélise sous vos yeux et on passe dans le monde du RPG action-aventure. Une idée intéressante, que votre modeste serviteur a eu le plaisir d’éprouver.

Un univers prenant

La première chose que l’on peut mentionner, c’est l’atmosphère sombre et mystérieuse du titre, qui pique franchement notre intérêt et nous invite à vouloir percer les secrets qui habitent ce monde inconnu. Le fait de n’avoir que très peu d’éléments scénaristiques au début, de devoir découvrir et même, dans le cas de Hand of Fate, parfois deviner le contexte auquel on a à faire, est quelque chose que je trouve franchement appréciable et que l’on retrouve trop peu de nos jours, ou alors plutôt mal géré. De ce côté là, le jeu de Defiant Development réussit plutôt habilement à nous envoûter et il faudra écouter attentivement l’homme en robe qui nous sert de croupier au fil de la partie, car c’est lui qui apportera les révélations que vous attendez, en les suggérant à votre esprit plutôt qu’en vous les livrant sur un plateau, de sorte que les indices que vous récolterez au fur et à mesure vous permettront d’élaborer votre compréhension du monde qui vous est proposé.

Passons aux choses sérieuses et plongeons nous dans les parties endiablées que cet illustre inconnu veut nous inviter à jouer. Le jeu est donc initialement un jeu de cartes, ce qui signifie que vous comme le croupier aurez un “deck” (comprenez un jeu de cartes) personnel, chacun ayant ses spécificités. Celui du croupier dispose par exemple de malédictions et de bénédictions qui peuvent vous tomber dessus, le vôtre comprenant armes et armures qui vous seront bien utiles. Le but pour le joueur est de battre le croupier sur plusieurs séries de parties, chacune de ces séries débouchant sur une partie plus hardue comprenant un boss. Une fois que vous avez fini toutes les séries, vous avez battu le croupier, à vous la victoire. Champagne, caviar, foie gras et petits fours.

Des atouts multiples

Chaque partie voit votre adversaire mélanger les cartes et ce, sans bouger les mains, ça vaut le détour. Je vous le dis ou je vous le dis pas? Bon allez… Y’a un truc: le bonhomme utilise la magie. Vous êtes déçus? Moi aussi. Ensuite s’offre à vous une configuration de cartes retournées face cachée et on vous place sur la première carte du niveau au moyen de votre charmant pion en or. A partir de là, vous devez trouver la sortie, c’est-à-dire la carte qui vous permettra de passer au niveau suivant, sachant que chaque carte que votre pion foule est retournée et son effet est appliqué immédiatement. Il peut s’agir d’un combat, d’un choix à faire (souvent crucial), d’un piège, etc… Et c’est là que le jeu trouve toute sa force. En premier lieu car les cartes rappellent vraiment un bon vieux RPG papier dans leurs textes et dans les événements qu’elles vous présentent, autrement dit ambiance d’enfer et les choix auxquels vous faites face vous donnent bien souvent à réfléchir. En second lieu, vous tomberez bien souvent sur des combats ou des salles de pièges à explorer. A ce moment-là Hand of Fate prend toute son ampleur puisque votre héros est propulsé dans le niveau que vous venez de piocher, et chaque équipement et accessoire que vous avez trouvé jusqu’ici dans vos pérégrinations sont modélisés au fur et à mesure que les cartes correspondantes passent au travers de votre noble guerrier. Maintenant, à vous de jouer. Vous êtes celui qui décide de l’issue du combat en affrontant les ennemis à travers un système basique mais qui se révèle exigeant dès que le nombre d’ennemis augmente car les espaces sont exigus. Vous disposez donc d’une attaque, d’un contre, d’un coup de bouclier pour abattre la défense de l’adversaire, et de pouvoirs glanés dans des échoppes de magie.

Quand votre partie arrive à son terme, un mini-boss vous fait face et vous devez l’occire/le buter (choisissez celui que vous trouvez le plus appoprié). Une fois tué, vous récupérez sa carte ainsi que quelques-unes de ses petites copines, ce qui vous permet d’étoffer votre deck. Sachez toutefois que le nombre de cartes que vous pouvez embarquer avec vous sur une partie est limité, et vous devrez donc construire votre deck en amont. Le jeu se gagne ainsi à trois niveaux: la chance, comme dans tout jeu de cartes, vos compétences de combat, et votre habileté à déjouer le deck du croupier en construisant le votre. On a donc des perspectives vraiment intéressantes avec Hand of Fate et l’amalgame du tout offre un mélange véritablement savoureux qui devient très rapidement addictif.

Quelques manquants à l’appel

Côté graphisme, rien de bien impressionant mais le style est efficace et l’ambiance fait le reste. Les effets sont plutôt bien réussis et on sent la puissance du moteur Unity à l’oeuvre. Du reste, on pourra regretter, aux vues des prétentions RPG du titre, de ne pas proposer plus de personnalisation du héros. En effet, on vous impose un modèle et un seul et son physique n’est pas très flatteur. Personnellement, il me fait plus penser à un pilier de PMU qu’à un aventurier intrépide. On aurait souhaité pouvoir avoir ne serait-ce qu’une option féminine afin de contenter tous les gameurs et toutes les gameuses. On ajoutera également un manque de difficulté prononcé dans les premières parties, mais qui fort heureusement se durcit rapidement et on se surprend à regretter nos premiers pas dans le jeu. En effet, les ennemis gagnent en grade au fil de votre aventure, ce qui fait qu’un petit rat (je n’insulte personne, il y a bien des hommes-rats dans le jeu) de début de jeu deviendra un petit rat coriace vers la fin du jeu. Et croyez-moi, ça fait toute la différence . En plus de cela, car Hand of Fate est très généreux, plus vous progressez, plus on vous imposera des malédictions particulièrement inconfortables dès le début de votre partie (mention spéciale à “Eruption Cutanée” dont le simple nom est un ravissement pour l’imagination, qui fait que tous les 4 mouvements de votre pion, vous tirez une carte de la pioche “Douleur”, qui porte très bien son nom).

La carte de la conclusion

Hand of Fate est un excellent petit jeu indépendant, qui vous procurera entre 8 et 10 heures de plaisir et de souffrance (ce qu’on pourrait qualifier de masochisme, mais je ne juge personne). L’aspect jeu de carte mis en valeur par l’inspiration très prononcée du côté du jeu de rôle papier ainsi que la construction de deck est un pur bonheur et les séquences où vous pilotez votre cher pilier de compt… heu héros au coeur vaillant, rythment à merveille la bataille de cartes qui vous oppose à un personnage et son univers aussi mystérieux qu’inspirés. Les graphismes simples ne gâchent pas l’expérience et les effets mettent le tout à niveau. Quelques regrets dont le plus présent est certainement l’absence de personnalisation du héros.

[Points positifs]

• L’atmosphère résolument sombre et mystérieuse
• La construction de deck
• La “prise de vie” du jeu de cartes
• De beaux effets
• Une bonne dose de difficulté à partir du milieu du jeu
• Les cartes en elles-mêmes, leurs textes et leurs dessins
• Le charisme du croupier

[Points négatifs]

• Pas de personnalisation du héros en dehors de l’équipement ramassé
• Un début trop facile
• Des graphismes moyens

Configuration minimale :

• Windows 7/8/8.1/XP/Vista (32 o u64 bit)
• Processeur: 2.4Ghz Intel Core 2 Duo
• 4 Go de RAM
• Carte graphique Nvidia 260 GTS ou Radeon HD 4850 – 512 Mo de VRAM

Configuration conseillée :

• Windows 7/8/8.1 64 bit
• Processeur: 2.66Ghz Intel Core i7
• 4 Go de RAM
• Carte graphique Nvidia 460 GTX ou Radeon 5770 – 1 Go de VRAM