Après un retour aux sources de la série Hitman en 2016 par IO Interactive, le studio nous revient deux ans plus tard avec un second volet qui tente d’améliorer une formule déjà bien garnie, mais non sans défauts.
Tueur à gaz
Deux ans après le reboot de la série Hitman par IO Interactive, le studio nous présente un Hitman 2 qui laisse tomber le côté épisodique pour sortir, cette fois-ci, en un seul bloc. Ce dernier — à ne pas confondre avec Hitman 2: Silent Assassin sorti en 2002 — nous propose de plonger une nouvelle fois dans la peau dégarnie du tueur à gages le plus expressif du monde : l’agent 47. De Miami à Bombay en passant par l’Autriche, le jeu nous emmène une nouvelle fois aux quatre coins du globe.
Hitman 2 nous propose de plonger une nouvelle fois dans la peau dégarnie du tueur à gages le plus expressif du monde : l’agent 47.
Le titre propose également la possibilité de rejouer gratuitement toutes les missions du Hitman de 2016 (pour les possesseurs de ce dernier) avec les nouvelles fonctionnalités du 2. Pour les autres, il faudra sortir la carte bancaire afin de pouvoir en profiter.
Dans cet opus, vous incarnez toujours l’agent 47, un tueur à gages extrêmement doué, doté d’une pilosité capillaire inexistante ainsi qu’un code barre tatoué à l’arrière du crâne. Personne ne vous connaît, vous êtes un fantôme. Votre passé est un mystère, même pour vous, car à l’instar de 70% des héros de jeu vidéo, vous êtes amnésique.
L’histoire reprend là où le précédent Hitman s’était arrêté. Avec l’aide de l’ICA, l’agence pour qui vous travaillez, vous allez devoir percer le secret de votre enfance. Et pour ce faire, vous devrez traquer un dangereux criminel pour le compte d’une organisation secrète nommée Providence.
L’attaque des clones
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est en terrain connu. De l’architecture des menus au moteur graphique, on se croirait dans le reboot de 2016. Le titre est tout de même légèrement plus joli que son prédécesseur, avec notamment une meilleure gestion de la distance d’affichage et un anti-aliasing plus fin. En revanche, celui-ci est toujours aussi gourmand et occasionne des chutes de framerate à certains endroits.
Il en va de même pour les animations de notre célèbre agent qui restent un tantinet rigides par moment. Les environnements sont cependant très plaisants à parcourir et certains panoramas surprennent par une direction artistique plutôt réussie, chose que l’on n’attendait pas forcément d’un jeu Hitman.
Les musiques quant à elle sont assez discrètes, mais gardent cette tonalité électro-synthé typé année 90 que l’on retrouvait dans le précédent volet.
Un gameplay au cheveu près
Concernant le gameplay et pour ceux qui n’auraient jamais touché à un jeu Hitman, votre but est simple : assassiner une ou plusieurs cibles sur une grande carte semi-ouverte avec comme seule arme votre créativité.
On retrouve donc un agent 47 au top de sa forme, prêt à assommer à coup de poêle le premier qui lui cherche des noises. Vous aurez à votre disposition tout un arsenal plus ou moins orthodoxe pour encore plus de possibilités d’assassinats loufoques et décalées.
Les opportunités sont toujours présentes (nommées intrigues) et seront bien évidemment toujours facultatives. Ces mini-scénarios permettent, au sein même d’une mission, d’amener l’une de vos cibles à portée d’assassinat.
L’architecture des niveaux est tentaculaire et permet de laisser libre cours à son imagination. Le monde est plus vivant que jamais avec une meilleure gestion de la foule et une intelligence artificielle revue à la hausse. La réaction des personnages est donc plus naturelle et alerte, créant par la même occasion une réaction en chaîne de répercussions différentes. Ajoutez à cela que chaque défi réalisé lors d’une mission débloque de nouvelles possibilités d’approche et vous obtenez une rejouabilité intéressante.
Et il ne s’agit là que de la campagne solo, on retrouve également le mode contrat du premier opus qui permet à la communauté de créer ses propres contrats afin de les partager en ligne, pour une durée de vie quasi infinie.
Un caméléon dopé aux amphètes
Mais 47 ne s’est pas reposé sur ces lauriers et nous revient dans cet épisode avec de nouvelles techniques d’assassinat.
Au rayon des nouveautés, on pointe le retour de l’emblématique mallette de l’agent 47. Outre le fait de brosser dans le sens du poil tous les nostalgiques des premiers Hitman, elle permet surtout d’entreposer toutes sortes d’objets illégaux allant du fusil de précision aux pilules sédatives. Elle peut également servir de leurre afin de distraire les ennemis qui s’empresseront de venir la ramasser, idéal pour tendre une embuscade ou tout simplement faire porter la mallette dans un endroit inaccessible.
L’agent 47 a également obtenu les pouvoirs de l’Animus, ce qui lui permet maintenant de se dissimuler dans de hautes herbes et au milieu de la foule. Pour la végétation, rien de particulier si ce n’est que les ennemis réagissent au mouvement des feuilles, donc soyez vigilant, tandis que pour la foule, le résultat est beaucoup moins convaincant. Les gardes soupçonneux ont la fâcheuse tendance à vous perdre rapidement dès que vous rentrez dans un groupe de personnes, et ce, même à deux mètres d’eux.
Toujours dans les nouveautés, il vous faudra faire attention aux caméras qui pourront donner l’alerte rapidement, et aux miroirs, car oui l’agent 47 n’est visiblement plus un vampire et son reflet peut maintenant trahir sa présence.
IO Interactive intègre également un système de “picture-in-picture” qui permet, grâce à une vidéo qui s’affiche en haut à gauche de votre écran, de vous avertir lorsque des événements importants ont lieu, comme la découverte d’un corps par exemple, et vous permettre de réagir en conséquence.
Petits meurtres entre amis
Mais la grande nouveauté de ce volet, c’est l’ajout d’un mode multijoueur. En effet, pour la première fois dans un Hitman, vous pourrez jouer avec vos amis ou bien vous mesurer à d’autres joueurs dans deux modes de jeux bien distincts.
Le premier, le mode Sniper Assassin, nous vient tout droit du précédent opus et propose de jouer en solo ou en coopération (avec un ami) afin d’éliminer les cibles dans le temps imparti. Vous n’aurez comme arme qu’un fusil de précision pour éliminer 15 cibles en 15 minutes sans vous faire repérer. Il vous faudra être créatif et utiliser le décor à votre avantage.
Le Ghost Mode quant à lui est inédit et propose de faire s’affronter deux agents dans une compétition d’assassinat. Il s’agit d’un 1vs1 où vos talents de tueur à gages sont mis à l’épreuve. En effet, votre objectif est de remporter 5 points avant votre adversaire en éliminant des cibles définies. Pour gagner un point, vous devez assassiner votre cible sans être repéré et son corps ne doit pas être trouvé pendant un certain temps. Attention toutefois à ne pas tuer n’importe qui, car vous perdrez 1 point pour chaque victime qui n’est pas votre cible.
Si l’un des agents parvient à tuer sa cible, l’autre possède 20 secondes pour tuer la sienne afin d’égaliser.
Le point le plus intéressant est que chacun des agents possède sa propre réalité et que les actions de l’un n’affectent pas l’autre. Vous pouvez voir le fantôme de l’autre agent ainsi que ses actions, mais vous ne pouvez pas interagir avec. Il existe toutefois des objets “fantomatiques” qui permettent d’altérer l’autre réalité. Par exemple, si vous lancez une pièce fantôme par terre, cela attirera l’attention des personnages de l’autre réalité au même titre que la vôtre. Une mécanique intéressante.
Si l’un des agents parvient à tuer sa cible, l’autre possède 20 secondes pour tuer la sienne afin d’égaliser, sans quoi une nouvelle cible sera désignée et le premier agent remportera le point.
À noter que les objets présents sur la carte sont générés aléatoirement à chaque mission, mais restent les mêmes pour vous et votre adversaire.
Un contrat cher payé
En définitive, IO Interactive nous livre ici une version améliorée du reboot de 2016, mais cette fois-ci d’un seul bloc. Fini le format épisodique, Hitman 2 arrive avec ses 6 nouvelles missions, une nouvelle campagne, plusieurs améliorations ainsi qu’un mode multijoueur inattendu. Malgré une formule rodée et un gameplay aux petits oignons, ceux qui attendaient une véritable suite pourraient être déçus. La sensation de ne jouer qu’à un Hitman 1.5 pointe rapidement le bout de son canon et on a du mal à s’en défaire. Pour un jeu vendu plein pot à 60 balles, on aurait aimé un chargeur un peu plus rempli.
► Points forts
- Un level design au top
- Une liberté impressionnante
- Une infiltration aux petits oignons
- Une vraie rejouabilité
- Une I.A. plus réaliste
- Le multijoueur
► Points faibles
- Peu de nouveautés
- Des gunfight toujours un peu mous
- Des animations toujours rigides
- La connexion obligatoire pour les défis
L’agent 47 au meilleur de sa forme
War Legend a bénéficié d’une copie presse PC fournie par l’éditeur de ce jeu.
Hitman sera disponible à compter du 13 novembre sur PS4, Xbox One et PC.