Voilà presque 5 ans que la licence Hitman a entamé son reboot. Aujourd’hui l’Agent 47 entame son 3e et dernier contrat pour mettre un point d’orgue sur sa carrière. On ne change pas une formule qui tue déjà.
Business trip
IO Interactive a connu pas mal de hauts et de bas avec Hitman, mais les fans s’accordent à dire que le reboot de 2016 est ce qui est arrivé de mieux à la franchise depuis Blood Money. La création du World of Assassination aura pris du temps et de l’énergie, IO Interactive ayant supporté 2 éditeurs frileux avant de se la jouer solo. Mais nous y voilà : la trilogie Hitman est désormais complète.
Dans la même lignée d’Hitman 2 qui n’était qu’un prolongement d’Hitman 2016, au point d’en reprendre son contenu, on savait dès le départ qu’Hitman 3 n’inventerait absolument rien. Tout est une question de point de vue, mais certains seront un peu déçu de se rendre compte que IO Interactive est resté sur ses acquis.
Tout est une question de point de vue, mais certains seront un peu déçus de se rendre compte que IO Interactive est resté sur ses acquis.
Toutefois, on comprend la manœuvre : pourquoi changer un gameplay carré, efficace et qui laisse les rênes au joueur quand il suffit d’apporter quelques variations dans le level design pour renouveler complètement l’intérêt ? Il en va aussi de la cohérence entre les 3 titres, où les anciens niveaux peuvent être revisités sous cette nouvelle mouture.
Si on peut regretter ce manque de prise de risques, le studio danois s’est surpassé sur ce qu’il maîtrisait déjà. Ainsi, Hitman 3, c’est 6 nouvelles destinations de rêve pour les tueurs à gages professionnels que vous êtes, proposant de nouvelles opportunités d’assassinat à la fois originales et engageantes.
L’amour du travail bien fait
Contrairement à Hitman 2 qui débutait sur un niveau qui faisait office de tutoriel, Hitman 3 vous met très rapidement dans le bain avec un niveau immense : la dernière merveille de Dubaï qui surplombe les nuages. À partir de là, les lieux varient, mais la qualité ne baisse jamais. C’est toujours un plaisir de découvrir une nouvelle destination et ses subtilités.
D’une certaine façon, le titre estime que vous n’êtes pas un débutant, mais vous rafraîchit très bien la mémoire avec une première intrigue rapide, fluide et bien construite. M’enfin, même si vous êtes un agent tout frais et curieux, ce 3e épisode saura peut-être vous accrocher plus que les autres, quitte à investir dans les anciennes destinations ultérieurement.
On est rapidement bluffé par la mise à jour du moteur Glacier, notamment sur ses jeux de lumière toujours plus convaincants. Pourtant, point de ray tracing sponsorisé par NVIDIA ici, ce qui reste assez étonnant. Entre ses miroirs, ses ombres et ses différentes ambiances lumineuses, Hitman 3 en aurait profité grandement. Pourtant, il n’en a clairement pas besoin. Pire ! Après avoir relancé Hitman 2 pour faire une comparaison, je me suis rendu compte que le dernier opus tourne bien mieux que son prédécesseur. Un sacré exploit.
Le titre vous rafraîchit très bien la mémoire avec une première intrigue rapide, fluide et bien construite.
La mise à jour du moteur améliore également la simulation de foule qui s’en retrouve plus dense et un peu plus vivante, même s’il est dommage que les différents niveaux de ce nouveau Hitman ne les mettent jamais réellement à profit. Ma foi, il est toujours amusant de voir des centaines d’invités sur leur 31 paniquer au son d’un coup de feu.
Certains diront que l’IA des gardes est toujours aussi naïve, mais les experts diront qu’elle est “malléable”. C’est un point tout à fait assumé par l’équipe de développement afin de garder une cohérence avec les anciens jeux, mais surtout laisser les joueurs jouer les mentalistes.
La mise à jour du moteur Glacier améliore également la simulation de foule qui s’en retrouve plus dense et un peu plus vivante.
Dubaï donne le ton en termes d’ambiance, d’architecture, mais également en matière de level design. Contrat rempli : Hitman 3 arrive à proposer des niveaux originaux qui complètent bien ce que proposaient les deux précédents opus.
Un vieux manoir en Angleterre, une rave party dans une usine désaffectée de Berlin ou une base secrète de l’ICA dans le sous-sol de Chongqing, les situations sont très variées et le niveau de soin apporté par l’équipe danoise reste un émerveillement de tous les instants. Chaque destination est criante de vérité et particulièrement immersive, chaque détail ayant sa petite importance.
Une déontologie à toute épreuve
Si Hitman 3 n’apporte pas grand-chose en termes de gameplay ou d’objets réellement nouveaux, il a le mérite de proposer des objectifs assez uniques. Par exemple, le nombre de cibles à abattre au début d’une certaine mission est inconnu, vous obligeant à aller farfouiller aux quatre coins de la carte. Il y a également une autre mission où 47 peut compter sur une alliée proche pour débloquer quelques opportunités.
La 6e et dernière destination qui se déroule dans un train à pleine vitesse est à la fois la plus originale, mais la moins intéressante du lot. Cependant, elle poussera votre savoir-faire dans ses derniers retranchements, d’autant plus qu’elle vous laisse l’occasion de vous défouler un peu.
Si Hitman 3 n’apporte pas grand-chose en termes de gameplay ou d’objets réellement nouveaux, il a le mérite de proposer des objectifs assez uniques.
Les intrigues (ces cheminements d’objectifs qui amènent à une opportunité d’assassinat) sont moins nombreuses par niveau, mais demandent au joueur davantage d’investissement. Les précédents opus avaient tendance à le prendre un peu trop par la main, mais IO Interactive a trouvé le bon dosage entre playthrough téléguidé et liberté d’action.
Quand l’Agent 47 se met à revêtir l’imperméable d’un inspecteur de Scotland Yard, il se retrouve soudain propulsé à la tête d’une enquête pour meurtre qui a tous les traits d’une murder party. Sacré comble, mais on se prend rapidement au jeu : on cherche des indices, on interroge les suspects… au point d’en oublier un temps l’objectif initial.
Les intrigues (ces cheminements d’objectifs qui amènent à une opportunité d’assassinat) sont moins nombreuses par niveau, mais demandent au joueur davantage d’investissement.
Si l’enquête est peut-être l’intrigue la plus marquante de Hitman 3, chaque niveau propose au moins une intrigue de longue haleine, sans oublier les autres qui permettent d’apporter de la variété à la rejouabilité et les approches.
Comptez une demi-douzaine d’heures pour terminer la campagne d’Hitman 3 d’une traite, mais le titre n’oublie pas de mettre en avant sa rejouabilité à toute épreuve… d’autant plus que vous aurez un client tout dédié pour continuer vos pérégrinations dans les anciennes destinations de la saga (si vous possédez les anciens jeux).
Hitman3 n’oublie pas de mettre en avant sa rejouabilité à toute épreuve.
Les différents défis optionnels ont rarement été aussi difficiles à réaliser et certains pans entiers des niveaux leur sont consacrés. Si l’aspect bac-à-sable d’Hitman vous intéresse (ou si vous êtes déjà converti aux saintes voies de l’Assassin Silencieux), vous ne compterez plus vos heures.
Quelques nouveautés visent justement à fluidifier l’expérience de rejouabilité, comme différents raccourcis qui se débloquent de façon permanente, facilitant les prochaines incursions de l’Agent 47.
Quelques nouveautés visent à fluidifier l’expérience de rejouabilité, comme différents raccourcis qui se débloquent de façon permanente.
Si on suppose que des destinations supplémentaires viendront avec le temps sous forme de DLC, Hitman 3 propose également de nouvelles Escalades qui vous donneront du fil à retordre, même pour les joueurs les plus méthodiques. En ajoutant le mode Contrat qui permet de créer et partager ses propres objectifs (déjà présent dans les anciens jeux), il y a toujours de quoi s’amuser.
Travail de pro
Hitman 3 est la conclusion d’un chantier débuté en 2016 par IO Interactive qui se conclut avec brio. Certes, il n’apporte pas de réelles nouveautés sur la table, mais les nouvelles destinations donneront à boire et à manger aux fans de la franchise. Oui, même ceux qui ont retourné les deux opus précédents dans tous les sens. Les niveaux sont construits avec un soin qui frise le perfectionnisme et renouvellent l’expérience par de petites touches subtiles. En attendant le prochain contrat, l’Agent 47 peut profiter de vacances amplement méritées.
Ce qu’on a aimé :
- 6 destinations de haute volée à découvrir et maîtriser
- Intrigues plus engageantes
- Objectifs surprenants
- Libertés d’approche à plus savoir quoi faire
- Mise à jour technique efficace
- Défis et difficulté à la carte
- Potentielle durée de vie insondable…
- … sans parler de la revisite des anciens jeux
- Toujours aussi drôle dans le grotesque
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Ça manque de nouvelles mécaniques, quand même
- Téléphone largement sous-exploité
- Moins d’intrigues par niveau, ça reste dommage
- On aurait aimé un vrai mode photo
- On se fiche un peu de la narration, il faut l’avouer
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous avez déjà retourné les deux premiers opus de la saga ; vous aimez vous triturer la tête pour arriver à vos fins ; vous lisez des bouquins sur le level design.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous n’aimez pas prendre le temps d’observer une situation avant d’agir ; les chauves ; vous déguiser pour Halloween.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080 Ti
- CPU : Intel Core i9-9900k
- RAM : 32 Go DDR4
- Installé sur SSD
Hitman 3 sera disponible le 20 janvier 2021 sur PC, Xbox One, PlayStation 4, Xbox Series S|X, PlayStation 5, Nintendo Switch et Stadia.