Vous avez un nouveau message: “Salut, il y a des travaux de jardinage à faire au 127NW Rump Street. N’oublie pas ton uniforme.” Est-ce que ça vous rappelle quelque chose? Non? Si je vous dis maintenant que les “travaux de jardinage” sont en réalité des assassinats à commettre pour le compte d’un inconnu au bout du fil? Toujours pas? Bon, il ne me reste plus qu’à formuler la requête qui suit: sort de ta grotte! Hotline Miami 2: Wrong Number est sorti et on compte sur toi pour remplir tout un tas de missions aux desseins sombres et glauques. Pour ceux dont la grotte a été l’habitat naturel tellement longtemps que la lumière les aveugle à présent, Hotline Miami est un jeu volontairement rétro, en vue aérienne, qui fait penser au premier GTA. Vous incarnez plusieurs assassins qui reçoivent des appels mystérieux les sommant de commettre des assassinats. Le jeu se veut gore avec des projections de sang à tout va et des exécutions barbares, ce qui fait tout son tendre charme.
Ce jeu est la suite de Hotline Miami, paru fin 2012, et qui avait su attirer les foules autour du petit jeu indépendant qu’il était. Fort de ce succès, le studio Dennaton Game a choisi de réitérer avec cette suite. Et cette fois, on vous propose plus: plus d’ambition, plus de longueur, plus de sang et surtout, plus de qualité! Quand on connaît la réputation du premier opus, on a qu’une envie: lire ce superbe test!
Les années 1990 s’invitent chez vous
La première chose qui frappe en allumant le jeu, c’est à quel point l’ambiance est diablement bien rendue. Tout, je dis bien absolument tout, est fait pour vous transporter dans les années 90 et pour que vous ayez l’impression de regarder une VHS sur votre bon vieil écran cathodique. Quand vous devez choisir votre niveau, on vous propose des coffrets VHS, chaque coffret représente une aventure différente et, lorsque vous le sélectionnez, vous pouvez parcourir les cassettes qu’il renferme et choisir l’épisode qui vous convient. A noter que chaque jaquette a été dessinée par un artiste, pour un résultat tout simplement génial. Et ce n’est que le début! Dans certaines cinématiques, vous pourrez voir la bonne vieille bande blanche de neige verticale parcourir l’écran, comme lorsque la bande de la cassette était abîmée au bon vieux temps du pré-DVD. En plus de ça, cerise sur le gâteau, lorsque vous faites “Echap” en jeu, on vous affiche un petit rectangle bleu contenant les options disponibles, à l’image d’un vieux menu de magnétoscope. Ca peut paraître anecdotique, mais tout ça contribue à donner une superbe ambiance au jeu qui ne vous quitte que lorsque vous le quittez. Point intéressant également: c’est la première fois que je vois un jeu ayant pour objectif spécifique de faire coller ses graphismes avec l’époque de son histoire. Je trouve ça vraiment original et j’apprécie cette volonté de retrouver les bons vieux pixels contemporains du début des années 90, période à laquelle se déroulent les aventures de nos chers assassins.
L’ambiance c’est une chose, mais ça ne fait pas tout. Le jeu m’a conquis sur bien d’autres points, rassurez-vous. Et l’un d’entre eux est bien sûr son aspect extrêmement bourrin et assurément violent, sans concessions. On arrive dans un niveau à mains nues et on prend rapidement possession des armes de nos ennemis (dont le feeling est excellent pour un jeu en 2D au passage) grâce auxquelles on massacre joyeusement la mafia, la police, ou tout imbécile suffisamment fou pour se mettre en travers de notre chemin. Le taux d’hémoglobine est incroyablement élevé et on y prend plaisir, notamment parce que le jeu est concentré sur ce qu’on appelle le “die & retry”. En effet, si vos ennemis vont assurément s’en prendre plein la tronche, n’allez pas imaginer que vous allez vous en tirer sans égratignure. Vous allez mourir, et ça va vous énerver. Car la difficulté aussi vient des années 90, et vos ennemis n’hésiteront pas à vous coller une balle entre les deux yeux, même si vous ne les voyez pas à l’écran, autrement dit qu’ils sortent du cadre! Il vous faudra donc apprendre de vos erreurs, et lorsque vous abattrez enfin cet ennemi qui vous a retenu au même endroit pendant 20 minutes, lui mettre un coup de batte en travers des dents vous procurera un profond soulagement, jusqu’à ce que son collègue, hors cadre, vous tire comme un canard… Oui parce que la sauvegarde ne se fait qu’au début de l’étage d’un niveau. Vous aurez souvent des bâtiments à étages à explorer, chaque étage étant bien sûr rempli de joyeux drilles prêts à en découdre. Ce qui fait que même si c’est le dernier péquenaud de l’étage où vous vous situez qui vous assène un misérable coup de couteau après que vous ayez bataillé corps et âme à travers ses copains ardus, vous devrez recommencer. Il s’agit pour moi d’un point vraiment positif, étant donné qu’un tel jeu sans difficulté n’aurait pas eu un grand intérêt si ce n’est son histoire.
Un joyeux foutoir narratif
Parlons-en de l’histoire! Pour un jeu aussi bourrin et cru, on aurait du mal à s’imaginer une histoire développée et recherchée. Détrompe-toi mécréant! Le scénario derrière Hotline Miami 2 est recherché, et je ne peux que vous conseiller de NE PAS prendre le train en marche et de vous attaquer d’abord au premier opus, qui pose véritablement l’histoire aussi bizarroïde qu’inspirée de ce sympathique délire sous acide (ça donne envie, hein?). Le deuxième épisode vous permettra de retrouver certains personnages du premier et de vous éclairer sur leur rôle, en plus d’apporter des réponses à des questions laissées en suspend. On sent l’ambition plus importante des développeurs, rien qu’au niveau du scénario, mais aussi au niveau de la façon de le mettre en scène. Ici tout est décousu, à l’image de l’histoire. Plusieurs destins se déroulent sous vos yeux et sous vos mains qui les pilotent, à la manière d’un Tarantino. Le problème qui se pose à moi c’est que tout ça devient un véritable foutoir narratif au point de nous perdre. A partir de là, deux routes possibles: soit les développeurs voulaient coller au scénario proposant une histoire elle-même très décousue et confuse, et dans ce cas-là on peut saluer la volonté et l’ambition artistique à défaut d’apprécier d’être complètement paumé. Soit ils ont simplement voulu faire un exercice de style qu’ils se sont révélés incapables de mener à bien, et dans ce cas-là il n’y a rien à saluer. Je pencherais plutôt pour la première solution, parce que l’histoire soulève tout de même plein de questions, dès le premier opus, qui a littéralement déclenché des passions analytiques sur le net (très intéressantes d’aileurs). De tout ça il ressort une histoire malgré tout franchement appréciable, surtout si on a écumé Hotline Miami premier du nom. Les intermèdes narratifs sont plus présents et autant on peut l’apprécier pour le côté scénaristique, autant ils freinent véritablement le rythme du jeu et quand on allume Hotline Miami 2, on espère dézinguer à tout va et certains passages sont particulièrement longs et on attend qu’une chose: que ça passe.
De franches améliorations
Si Hotline Miami 2 séduit, c’est aussi par son gameplay plus varié que son prédécesseur. Vous aurez moins de masques (dans HM, vos assassins portent des masques pour commettre leurs méfaits et chaque masque donne un attribut particulier) mais ceux-ci auront des différences plus prononcées (roulades, deux assassins au lieu d’un…). Ajoutons à cela un level design inspiré et plus élaboré qui vous fera vous creuser la tête et parfois même vous la faire taper contre les murs, mais c’est bon! De plus, le jeu est plus long que le premier, ce qui veut dire plus de dégommage intempestif, plus de niveaux et plus d’assassins! Un véritable contenu étoffé rien que pour vous, profitez-en! Les animations sont toujours aussi classes pour un jeu en 2D et quelques animations d’exécutions spéciales ont été ajoutées au menu.
De (très) légers défauts
Le jeu pâtit de quelques défauts, mais je vous rassure ils sont très peu nombreux. Il y a notamment quelques bugs qui vous feront parfois rager quelque peu. Le plus agaçant est très certainement l’ennemi mi-avant la porte, mi-après la porte. Derrière ce terme très technique se cache une explication encore plus élaborée: un ennemi vient vers vous parce qu’il vous a repéré, il a un joli fusil à pompe qu’il ne va très certainement pas utiliser pour faire cuire des marshmallows, mais plutôt pour rôtir votre derrière d’assassin crapuleux. Il doit pour cela passer une porte, vous attendez donc que, graphiquement, il ait commencé à passer la porte pour tirer. Erreur! Même si graphiquement il a déjà passé la porte, le jeu considère que non, et votre tir ne va même pas l’égratigner. Pire, vous aller lui ouvrir la porte en grand! Et là où une porte assomme normalement un ennemi situé derrière (puisque votre tir ne l’a pas tué, c’est bien que le jeu le considère encore derrière la porte), dans ce cas précis, que nenni! Le porte s’ouvre en grand, laissant un grand champs libre à votre ennemi avec vous au milieu. Et bien sûr, il tire. Vous aurez parfois des ennemis qui restent indécis puissance 1000 dans un cadre de porte. Ils se mettent alors à trembler de manière effrénée et vous ne pouvez plus les toucher. Heureusement ça finit par se résoudre, s’en suit la mort de l’ennemi, ou la vôtre.
Autre point qui me tient à coeur: la musique. Si celle de cet épisode est efficace et colle relativement bien à l’ambiance, elle manque tout de même du côté malsain qu’inspirait celle du premier opus. Ceux qui l’ont entendue me comprendront. Même en prenant la bande son indépendamment de Hotline Miami, il manque ce quelque chose qui colle parfaitement au contexte extrêmement bizarre et glauque auquel on a à faire.
Tirez vos conclusions
Hotline Miami 2: Wrong Number a été une expérience vraiment très positive pour moi. Les points négatifs sont en toute petite minorité comparés à la foule de points positifs dont regorge ce titre. Ce qui est le plus important je suppose est de savoir si on s’amuse dans un jeu. Et bien HM2 passe largement ce test: on s’éclate! C’est un immense défouloir à grands coups d’hémoglobine dans un univers résolument 90’s jusqu’au bout du magnétoscope! Je ne peux que vous inviter à aller repeindre les murs de Miami en rouge dans ce petit chef-d’oeuvre vidéo-ludique de Dennaton Games. Profitez de cette récréation que vous offre ce jeu, pour le prix que c’est, vous ne devriez pas douter une seconde! Petit conseil pour la fin: n’éteignez surtout pas le jeu avant que TOUT ait défilé et qu’on vous ait ramené à l’écran titre, une excellente surprise vous attend.
[Points positifs]
- Une ambiance à tomber
- Die & retry
- Gameplay varié
- Plus long que son grand frère
- Level design inspiré
- Quelques réponses aux questions posées dans le précédent opus
[Points négatifs]
- Rythme parfois ralenti par les intermèdes narratifs
- Story telling bordelique, on s’y perd
- Chipotons, chipotons: quelques bugs
Configuration minimale:
- Windows® Vista / 7 / 8
- Processeur: Intel Core 2 Duo 2.4 GHz ou mieux
- 1GB de RAM
- GPU compatible OpenGL 3.2 avec au minimum 256MB de VRAM
Configuration recommandée:
- Windows® Vista / 7 / 8
- Processeur: Intel Core 2 Duo 2.8 GHz ou mieux
- 2 GB de RAM
- GPU compatible OpenGL 3.2 avec au moins 512MB de VRAM
Par contre quand on regarde les couleurs, il ne faut surtout pas être épileptique. Super TEST, J’ A D O R E !!!
Merci Galaxyan ;) C’est vrai que c’est un peu haut en couleur, mais ça fait bien ressortir le sang! haha
j’adore ce style et c’est tellement bourrin
ça a l’air fun merci du test :D
thanks du test, good old school :D
Faudrait peut être que je joue au premier un de ces 4 :’)
<a href=’http://www.warlegend.net/members/osmoss/’ rel="nofollow">@osmoss</a> tu vas rager dessus^^