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Voici donc le dernier jeu majeur de la Switch avant 2021 : Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau. Un énième musô développé par Omega Force, mais qui reprend l’univers de The Legend of Zelda: Breath of the Wild avec moult hommages de bon goût. Un amuse-gueule pour les fans avant “Breath of the Wild 2”, quoi.
Ce test contient 19 occurrences de “Breath of the Wild”
Après un premier Hyrule Warriors destiné à la Wii U puis réédité sur Switch en 2018, Koei Tecmo et Nintendo rempilent pour un musô à la sauce Zelda. On s’éloigne du produit dérivé assez générique avec la prétention d’offrir un véritable prequel à The Legend of Zelda: Breath of the Wild.
En effet, L’Ère du Fléau conte les faits d’armes de Zelda, Link et des 4 autres Prodiges, 100 ans avant les événements du chef-d’œuvre de Nintendo sorti en 2017. C’est une histoire centrale dans le jeu d’origine, mais que le joueur ne vivait jamais vraiment. Si vous attendez impatiemment “Breath of the Wild 2”, le titre peut clairement faire vibrer la corde sensible de la nostalgie.
L’Ère du Fléau conte les faits d’armes de Zelda, Link et des 4 autres Prodiges, 100 ans avant les événements du chef-d’œuvre de Nintendo sorti en 2017.
Comme dit plus haut, L’Ère du Fléau n’a pas grand-chose à voir avec le premier Hyrule Warriors. Omega Force a fait un travail remarquable pour capter l’essence de Breath of the Wild et l’injecter dans son musô, que ce soit au niveau de la direction artistique, de l’interface ou des mécaniques de jeu. De loin, on peut clairement confondre les 2 jeux.
Ainsi, L’Ère du Fléau est une occasion fantastique pour se remémorer, à coups de références plus ou moins subtiles, les heures passées sur votre Switch à arpenter les plaines d’Hyrule. C’est dingue de se dire ça, car Breath of the Wild n’a même pas 4 ans, mais la trace qu’il a laissée reste encore vivace, et tous les moyens sont bons pour y replonger avant la suite tant attendue.
L’Ère du Fléau est une occasion fantastique pour se remémorer, à coups de références plus ou moins subtiles, les heures passées sur votre Switch à arpenter les plaines d’Hyrule.
Bon, on sent bien qu’un truc cloche quand Link envoie valdinguer 50 bokoblins d’un seul coup d’épée, mais retrouver l’univers de Breath of the Wild a vraiment quelque chose de spécial. Cela fait un choc de découvrir une carte d’Hyrule identique à celle qu’on s’est amusé à explorer, quelques années auparavant. Certaines missions sont d’ailleurs taillées pour que vous meniez le combat dans des lieux iconiques que l’on reconnaît au premier coup d’œil.
Absolument tout est fait pour donner la sensation que les deux titres sont liés, et ça fonctionne.
La straté-quoi ?
Malheureusement, c’est surtout pour son rattachement à Breath of the Wild qu’on se souviendra de ce Hyrule Warriors. La baston reste fluide et efficace, pile de ce qu’on peut attendre d’un jeu du genre, mais l’aspect stratégique est mis de côté pour quelque chose de plus linéaire et direct. Et ce n’est pas la présence d’une carte “tactique” qui me fera penser le contraire.
Si le script d’une mission ne prévoit pas de points particuliers à défendre, les hordes d’ennemis n’existent que pour prendre des roustes et ne représentent pas vraiment de réels dangers. Vous pouvez parfaitement les ignorer et vous concentrer sur les objectifs, éclatant quelques capitaines ou autres boss au passage. Les avant-postes ennemis font office de simples checkpoint pour sauvegarder sa progression et les personnages non contrôlés ne tombent jamais K.O. Donner des ordres à ces dernier servira surtout à ne pas perdre de temps afin de s’attaquer à plusieurs objectifs en même temps.
La baston reste fluide et efficace, mais l’aspect stratégique est mis de côté pour quelque chose de plus linéaire et direct.
C’est dommage de se rendre compte si vite que la structure des missions n’est pas très intéressante, parce que les mécaniques de combat le sont. Avec un système de combo à la fois accessible et plutôt profond, unique pour chaque personnage, L’Ère du Fléau arrive encore une fois à nouveau à rendre hommage au titre duquel il s’inspire.
Par exemple, on retrouve le système d’esquive parfaite qui récompense les prises de risque, ainsi les 4 pouvoirs de la tablette Sheikah, indispensables pour contrer les capacités adverses. En tâtonnant les fins de combo, on se surprend à chercher les méthodes les plus efficaces pour balayer les rangs ennemis en un minimum d’effort. On est même étonné de voir quelques mécaniques systémiques (tout de suite les grands mots) inspirés du jeu de base, comme la propagation du feu, mais ils sont malheureusement sous-exploités.
On retrouve le système d’esquive parfaite qui récompense les prises de risque, ainsi les 4 pouvoirs de la tablette Sheikah, indispensables pour contrer les capacités adverses.
Dans l’ensemble L’Ère du Fléau est bien trop facile, avec de la chair à canon qui ne réagit que trop peu des assauts de capitaines télégraphés à 100 kilomètres. On applique toujours la même recette à chaque rencontre et l’équipement utilisé ne donne pas l’impression de vraiment faire la différence. On est alors tenté de monter la difficulté, mais les ennemis se transforment alors en sac à PV infâmes.
Du côté des vrais problèmes, la maniabilité se gâte dans les espaces clos et le gameplay se heurte régulièrement à des moments de rigidité assez brutales. Je peux citer Rivali capable de voler au dessus du champ de bataille, mais qui n’est pas foutu de franchir le champ de force invisible d’une petite clôture en bois rongée par la moisissure.
La maniabilité se gâte dans les espaces clos et le gameplay se heurte régulièrement à des moments de rigidité assez brutales.
Histoire de varier les plaisir, vous aurez le loisir d’une piloter l’une des Créatures divines. S’il est assez savoureux de prendre le contrôle de ces donjons ambulants, on est malheureusement face à des phases de rail shooters assez convenus, bien que chaque créature offre un gameplay légèrement différent par rapport à une autre. Toutefois, les concessions graphiques pour afficher autant de monstres à l’écran en deviennent parfois ridicules.
Malgré tout, le jeu tourne très bien sur la petite console hybride de Nintendo. Arriver à singer l’aspect graphique de Breath of the Wild avec des centaines d’ennemis à l’écran tient du prodige (vous l’avez ?), et les chutes de framerate sont rarement gênants. Dans les détails amusants, le sanctuaire de la forêt Korogu dans L’Ère du fléau fait aussi ramer la console. Le genre de clin d’œil là où on ne les attend pas.
La Z-Team
Au niveau de la progression globale, Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau s’en sort plutôt bien, avec des mécaniques assez engageantes, bien qu’elles encouragent à farmer les missions déjà accomplies. Si vous êtes allergiques à ce genre de subterfuge pour rallonger la durée de vie, soyez-en conscient.
Au niveau de la progression globale, Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau s’en sort plutôt bien, avec des mécaniques assez engageantes.
En bref, vous échangez vos ressources pour débloquer des bonus comme des combos, des cœurs supplémentaires et des recettes de cuisine. Il est toujours question de niveaux d’expérience classiques (d’où l’intérêt d’éliminer un maximum de monstres), mais ces derniers n’influent que sur les dégâts globaux du héros.
Ces mini-quêtes donnent également l’accès aux divers services comme la forge, le terrain d’entraînement, mais surtout : les magasins. Toujours à la manière de Breath of the Wild, une fois qu’on a compris comment revendre ses ressources cher, les rubis ne sont plus un problème.
Vous échangez vos ressources pour débloquer des bonus comme des combos, des cœurs supplémentaires et des recettes de cuisine.
En effet, les rubis sont le nerf de la guerre, et ces derniers servent à permettre aux héros de rattraper leur retard en termes d’expérience, et d’améliorer leurs armes en sacrifiant celles trouvées sur le terrain. Malheureusement, le système de bonus est assez obscur à appréhender, ce qui rend complique l’obtention d’une arme sur mesure. C’est encore pire avec la création d’une arme en partant de zéro. De toute façon, ce n’est pas comme si elle faisait vraiment la différence sur le champ de bataille.
On prend alors un malin plaisir entre deux missions à voir la liste des quêtes dont la complétion est possible avec les ressources que l’on vient de récupérer. On échange avec les marchands pour chopper les quelques matériaux qui nous manquent, ou acheter des ingrédients pour la tambouille afin d’être prêt pour la prochaine baston.
Ce n’est pas d’une profondeur absolue, mais il y a suffisamment de choses à faire et de systèmes qui se répondent pour qu’on se prenne volontiers au jeu. Le titre étant jouable en coop, on imagine sans mal un duo de joueurs·ses prendre plaisir à progresser ensemble sur la même campagne.
Breath of the what ?
Vous l’aurez compris, Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau est un jeu sympa à faire, mais on se penchera dessus surtout pour cette revisite de l’univers de Breath of the Wild. Comptez entre 25 et 30 heures pour en voir le bout.
Là encore, rien n’est vraiment parfait. Si on apprécie les citations et les références, la narration fait ce qu’elle peut pour remplir les cases de vide laissées par les flashbacks du jeu d’origine. Ça ne va jamais très loin et ne change pas vraiment la perception qu’on avait déjà des personnages, pourtant aperçus sous forme de bribes en 2017.
Si on apprécie les citations et les références, la narration fait ce qu’elle peut pour remplir les cases de vide laissées par les flashbacks du jeu d’origine.
Heureusement, les cinématiques sont très bien produites, et toujours intégralement doublées (Adeline Chetail incarne toujours magnifiquement Zelda). On prend un malin plaisir à voir comment la communauté des Prodiges s’est formée, bien que la transformation de Link de simple soldat hylien en Héros porteur de la Lame purificatrice soit un poil… bâclée.
Pourtant, si le but est bien de raconter comment l’apocalypse a bien plus s’abattre sur Hyrule 100 ans avant les événements de Breath of the Wild, quelques éléments perturbateurs offrent quelques surprises en mode “what if”. M’enfin, sachez que ça ne casse pas vraiment trois pattes à un Lynel, mais je ne spoilerai pas outre mesure.
La Menace fantôme
Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau n’est pas un très bon musô, mais un ajout assez chouette à la mythologie Breath of the Wild. Le gameplay du titre connaît rapidement ses limites, alors que son respect pour la licence en a peu. Omega Force prouve qu’il sait toujours faire de bons produits dérivés, bien que l’ensemble ne tienne jamais vraiment sur la longueur. Soyons optimistes et admettons que le résultat aurait pu être bien pire. Pour ma part, objectif accompli : j’ai révisé mon Histoire d’Hyrule et suis désormais prêt pour la suite Breath of the Wild annoncée en 2019… et qui n’a toujours pas de date de sortie. C’est un peu comme prendre un apéro arrosé sans perspective d’un vrai repas derrière.
Ce qu’on a aimé :
- Visuellement, c’est Breath of the Wild
- Prequel d’une histoire mémorable
- Mécaniques de combat accessibles mais profonds
- Héros aux capacités uniques
- La progression globale
- Intégralement jouable en coop (local)
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Où est passé l’aspect stratégique ?
- Ça se répète beaucoup, malgré quelques variations
- De vrais problèmes de game design dans la structure des missions
- Trop facile dans les premiers niveaux de difficulté ; abrutissant dans les derniers
- Malgré l’opportunité, la narration ne va pas assez loin
- Vilain dans les scènes les plus chargées
- Non ! Au secours ! Pas les noix Korogu !
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous rongez votre frein en attendant Breath of the Wild 2
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous n’avez jamais joué à Breath of the Wild ; cherchez un bon musô
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau sera disponible le 20 novembre sur Nintendo Switch.