Dans la myriade de jeux spatiaux qui ont atterri en 2019, Journey to the Savage Planet sort clairement du lot. Bon déjà parce qu’il est sorti en 2020, mais aussi parce qu’il propose un savant mélange d’exploration, d’humour et de Metroidvania dans un monde coloré aux allures de No Man’s Sky. Ouais, rien que ça. Du coup, “c’est le meilleur jeu du monde” me direz-vous avec votre petite voix frétillante d’excitation. Eh bien malheureusement, non.
Kindred surprise
Dans Journey to the Savage Planet, vous incarnez un astronaute parmi tant d’autres, envoyés par la société Kindred Exploration dans le but de découvrir de nouvelles planètes habitables. Malheureusement, suite à un “léger” contretemps, vous vous crashez sur la mauvaise planète. Une planète loin d’être hospitalière qui va vous demander de mettre votre entraînement à l’épreuve afin de réparer votre vaisseau et de partir d’ici.
Seulement, Kindred Exploration semble beaucoup s’intéresser à une immense tour (preuve d’une forme de vie intelligente) s’élevant jusque dans les nuages. Il vous faudra donc découvrir les secrets qui entourent cette mystérieuse civilisation disparue avant de pouvoir reprendre votre voyage.
Vous serez accompagné par une IA complètement déjantée qui vous guidera avec humour tout au long de votre aventure.
Pour cela, vous serez accompagné par une IA complètement déjantée qui vous guidera avec humour tout au long de votre aventure, pour le meilleur comme pour le pire.
Et de l’humour, vous allez en bouffer. Entre les publicités totalement délirantes qui parodient à l’extrême notre société, les messages du directeur de Kindred aux allures de savant fou et les voix québécoises (jy peux rien, ça me fait marrer), autant vous dire que Typhoon Studios a mis les bouchées doubles. Même la faune locale vous fera esquisser quelques sourires de par leur design improbable, mais aussi leurs réactions parfois délirantes — comme la fois où j’ai rencontré une bestiole qui s’est mise à lâcher un magnifique cri de panique digne des meilleures performances d’acteurs de films d’horreur, avant de s’enfuir la queue entre les jambes.
Humour sauvage
Mais Journey to the Savage Planet, ce n’est pas que de l’humour — c’est aussi et surtout de l’exploration. À la manière d’un No Man’s Sky, le joueur pourra scanner son environnement afin d’en apprendre davantage sur ce dernier. Seulement, au lieu de nous proposer des milliards de mondes différents, Journey to the Savage Planet fait le pari de n’en proposer qu’un seul. Néanmoins, ce qu’il perd en quantité, il le gagne en qualité.
La planète AR-Y 26 possède des atouts non négligeables à commencer par son level design. Chaque recoin regorge de secrets à découvrir et de ressources à récolter. Et croyez-moi, vous allez avoir besoin de ressources, puisque le principe du jeu repose avant tout sur la fabrication de nouveaux gadgets (grappin, double saut, etc..) afin de poursuivre l’aventure. Des gadgets qui serviront également à débloquer de nouveaux passages, secrets et j’en passe — un peu à la manière d’un Metroidvania.
La planète AR-Y 26 possède des atouts non négligeables à commencer par son level design.
Cependant, afin de renforcer le côté “exploration”, Journey to the Savage Planet n’inclut aucune forme de carte. Inutile de penser se reposer sur un affichage pour vous rappeler l’emplacement des secrets, vous allez devoir naviguer à la seule force de votre mémoire — à l’ancienne.
Explorateur et à travers
Et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on reviendra sur nos pas. Que ce soit le simple fait de pouvoir botter le cul (littéralement) des bestioles que l’on rencontre ou écouter l’IA déblatérer des conneries en québécois toutes les 5 minutes, Journey to the Savage Planet ne vous laissera pas le temps de souffler. De plus, l’utilisation du jetpack et du grappin rend les phases de plateforme beaucoup plus funs que ce que j’aurais pu croire ; et on se prendra à faire le con à plusieurs reprises sans raison.
Alors certes, on ne s’ennuie jamais dans Journey to the Savage Planet, mais on n’est jamais vraiment immergé non plus. Pourtant, la vue FPS est clairement propice à ça, mais l’abondance d’humour rend le tout tellement improbable que l’immersion est quasi impossible. Et c’est encore pire si vous décidez de jouer en coopération avec un ami.
On ne s’ennuie jamais dans Journey to the Savage Planet.
Attention, ce n’est en rien un point négatif, je préfère simplement le souligner pour les gens qui espèrent retrouver un Subnautica dans l’espace — ça n’a absolument rien à voir.
Il n’est pas question ici de récupérer des ressources en boucle afin de se construire une base et avancer petit à petit dans un monde ouvert sandbox. Nan, la progression dans Journey to the Savage Planet se fait de façon plutôt linéaire avec des objectifs à accomplir qui s’afficheront dans votre journal de quêtes et sur votre écran. Des énigmes viendront également ponctuées votre aventure, dont certaines vont demanderont de faire travailler vos neurones.
On s’en combat les steaks
Outre l’aspect exploration, Journey to the Savage Planet sera également jalonné de rencontres hostiles qui mettront vos talents de fin tireur à l’épreuve. Votre héros, l’arme au poing, aura l’occasion d’occire un grand nombre d’ennemis au cours de son voyage. Chouette ! Me direz-vous, monstres avides de sang que vous êtes. Eh bien, oui et non.
Le problème vient principalement du feeling des combats qui est mou du genou.
Le problème vient principalement du feeling des combats qui est mou du genou, mais alors mou du genou. Même avec le clavier/souris en main et les améliorations débloquées, ces rencontres ne m’ont jamais fait lever une couille. Pourtant, je suis le premier friand de ce genre de massacres.
Il faut dire que la technique n’aide pas non plus. Journey to the Savage Planet est très mal optimisé, et cela se ressent jusque dans les combats. Le jeu rame avec une GTX 1080, un Ryzen 5 1600X et 16GO de RAM. De plus, Typhoon Studios a eu la bonne idée de ne pas mettre la même sensibilité pour l’axe X et Y de la souris. Ce qui veut dire qu’il faudra trifouiller les options de commandes afin de réussir à obtenir une visée des plus uniformes — un pur bonheur. On peut également dire merci au dernier patch qui donne enfin la possibilité de changer ses touches, plus besoin de passer son clavier en qwerty.
Journey to the Savage Planet est très mal optimisé.
Le pire, c’est que même avec tous ces problèmes, les combats restent extrêmement faciles et peuvent se faire la main dans le slip. La plupart du temps, il suffira d’attendre qu’un ennemi apparaisse devant vous avant de bourriner le clic gauche de votre souris pour le tuer. Et il ne faudra pas compter sur les combats de boss pour remonter le niveau, car ils sont eux aussi d’une simplicité déconcertante (et au petit nombre de 3).
Absurde et fun
En définitive, Journey to the Savage Planet est un bon jeu d’aventure qui ravira aussi bien les amateurs de Metroidvania que les aficionados de découverte spatiale. Souvent associé à No Man’s Sky, le titre de Typhoon Studios en est pourtant aussi éloigné que la distance qui sépare ce nouveau monde de la terre. Journey to the Savage Planet est un jeu sur l’exploration et le capitalisme, une satire de notre société de consommation dans un enrobage coloré. Pourtant, le jeu ne se prend jamais au sérieux et on se surprend à enfiler, à vitesse lumière, la 15e d’heures que représente sa durée de vie. On regrettera néanmoins quelques petites erreurs de parcours qui viennent légèrement entacher l’expérience de jeu. Pour leur premier titre, on aurait préféré que Typhoon Studios prenne plus de temps afin de nous livrer un vaisseau en parfait état de marche.
► Points forts
- La direction artistique réussie
- Le côté Metroidvania
- L’humour
- La faune locale
- La possibilité de jouer en coopération
► Points faibles
- Mal optimisé
- Des combats inintéressants
- Une durée de vie un poil courte
Approuvé par Kindred Aerospace
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA GTX 1080
- CPU : AMD Ryzen 5 1600X
- RAM : 16 Go DDR4
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Journey to the Savage Planet est disponible sur PC, PS4 et Xbox One.