Rico Rodriguez est de retour les p’tits loups, et il a amené tout son arsenal et sa rage destructrice avec lui. Son pays natal est en effet sous le joug d’un dictateur sanguinaire et le révolutionnaire le plus célèbre du monde du jeu vidéo n’a pas tellement l’intention que ça dure, si vous voyez ce que je veux dire… Just Cause 3 pointe le bout de son nez cinq ans après son prédécesseur et il faut avouer qu’on en attendait beaucoup. Peut-être trop?
Faites parler la poudre
Comment ne pas commencer par ce qui fait l’ADN, l’essence, et même la quintessence d’un Just Cause: tout défourailler. Alors là c’est direct, la réussite est clairement au rendez-vous. Les développeurs nous livrent un jeu qui dégouline de destruction pure et d’anarchie. Rodriguez a un objectif bien précis, celui de botter le fessard de Di Ravello, militaire très ambitieux ayant réussi à se hisser au pouvoir par des moyens douteux (et encore, je suis gentil) et qui règne depuis en maître absolu et cruel. Surtout qu’il s’agit là de son pays natal et qu’il est bien entendu hors de question que ses compatriotes souffrent une seconde de plus. Prenons donc joyeusement nos pétoires et allons libérer le peuple opprimé de la junte militaire en place. Ce qui au passage est déjà très jouissif en soi. En parlant d’armement, vous trouverez dans ce Just Cause 3 tout le nécessaire du parfait petit rebelle. Du bon vieux fusil d’assaut au sniper en passant par tout ce qui est à caractère explosif (le must du must), vous aurez largement de quoi faire pour tailler votre route jusqu’au dictateur à coups de libération de villes et de bases militaires. Peut-être aurait-on souhaité un peu plus de pep’s lors des tirs, et l’utilité du sniper en-dehors des missions spécifiquement destinées à le manier est carrément à remettre en cause étant donné le peu d’intérêt de se la jouer subtil. N’empêche, tout cela est compensé par la spectacularité des explosions. Bienvenue dans le monde des artificiers du cinéma: ça pète de partout et on le ressent jusque dans sa poitrine.
Oui parce que le boulot de Rico reste quand-même, en-dehors de casser des bouches, de faire reculer l’emprise de Di Ravello sur les trois îles composant son pays. C’est d’ailleurs une bonne idée que d’imposer la libération d’un certain nombre de provinces pour pouvoir démarrer des missions en particulier puisque cela permet de lier missions de l’histoire principale et émancipation progressive des îles de façon à donner un sens réel et utile à ce dernier élément en plus de renforcer le côté affranchissement du joug dictatorial. Chaque île est divisée en provinces, et ces provinces sont ponctuées de bases militaires et de villes. Dès que vous avez imposé votre volonté sur chaque lieu d’une province, celle-ci est officiellement libre et une fois que toutes les provinces sont libres, c’est toute l’île qui le devient, jusqu’au moment ou Di Ravello devra faire face à son destin. La durée de vie est excellente et c’est à la mesure de l’immensité de la carte. Quand vous avez bouclé les deux premières îles, vous vous dites déjà que vous avez fait une grosse partie du boulot. C’est sans compter sur la troisième et gigantesque étendue qui vous promet de nouvelles heures de fun et de combats révolutionnaires.
Libération: mode d’emploi
Bien souvent, c’est une ville qui doit bénéficier de vos services. A d’autres moments, c’est une base militaire (et là, il faut avouer que les choses sont plus corsées). Dans tous les cas, vous aurez une liste d’objectifs à atteindre. Ceux-ci vont de la simple dégradation de panneaux de propagande à l’effigie de Di Ravello à la prise de contrôle d’un comissariat en dégommant le plus d’hommes du dictateur possible. Dans l’ensemble, il faut bien reconnaître que la répétitivité se fait vite sentir et, même si c’est très rigolo de tout faire péter partout, ça ne compense pas ce manque d’inspiration de la part des développeurs qui se sont pour le coup contentés de faire un copier/coller. Les bases militaires sont plus intéressantes à prendre car plus complexes et bourrées d’objectifs supplémentaires et, très souvent, explosifs. Cependant et malheureusement, on retrouve exactement le même problème puisque la variété ne décide toujours pas de pointer le bout de son nez. Il est donc très marrant de libérer ville sur ville pendant quelques heures mais on finit par être ennuyé par cette redondance. Dans la veine délirante de Just Cause, le studio aurait pu se lâcher un petit peu plus pour pouvoir offrir une diversification qui aurait franchement été la bienvenue.
L’histoire en elle-même est en définitive assez bateau mais il serait malhonnête de dire que l’on joue à Just Cause pour la richesse de son scénario. Le but revendiqué par Avalanche Studios a toujours été de proposer un défouloir digne d’un film hollywoodien dopé aux emphétamines et tout ce qui se fait d’illégal à l’heure actuelle. Je l’ai déjà dit: cette opération est réussie (malgré le côté lassant de la répétition). Concentrons-nous maintenant sur le contenu des missions. Elles sont somme toute classiques. Ni particulièrement digne d’enthousiasme, ni spécialement sujettes au rejet. C’est un peu le problème d’ailleurs. Escorter un camion de vin, sauver des rebelles, etc… Bien sûr, il y a des parties très fun de ce côté-là aussi, mais il est vrai que le contenu des quêtes de la trame principale aurait pu être un peu plus couillu.
Regardez dans le ciel ! C’est un oiseau ? C’est un avion ? C’est Rodriguez !
Thumbs up pour le wingsuit! On connaissait déjà le parapente qui permettait de spectaculaires attaques aériennes. Celui-ci est toujours présent mais est complété par un très élégant wingsuit, qui vous permet de voler tel un oiseau, un avion, ou Superman (rayez la mention inutile). Non-seulement cela vous permet de voguer dans les airs bien plus rapidement mais ça dynamise également le déplacement aérien puisque vous pouvez osciller entre wingsuit et parapente à tout moment, en plus de vous aider du grapin pour gagner respectivement de la vitesse ou de l’altitude. On a au début un peu de mal à se faire à la maniabilité de ce nouvel outil mais rapidement le confort s’installe et nous permet de libérer avec style (paye ton slogan de publicité). Quel plaisir également de débarquer en parapente, armes au poing, et de tirer sur tout ce qui bouge depuis notre hauteur, les ennemis se rendant compte tardivement ce qui est en train de leur tomber dessus (mon gros derrière, en l’occurence).
Bien entendu, vous n’êtes pas spécialement obligés de ne vous déplacer que de cette façon. Une belle liste de véhicules est également à votre disposition. Celle-ci vous permet de récupérer des voitures civiles, mais aussi des véhicules militaires, des bateaux, des avions armés ou non, etc… Néanmoins, il faut avouer qu’ils représente bien peu d’intérêt à côté des deux moyens de transport précités (hormis les hélicoptères armés). On a donc franchement tendance à ne pas vraiment y toucher, sauf quand c’est pour les piquer à des ennemis. Ce n’est pas nécessairement un défaut puisque le wingsuit est véritablement jouissif.
En ce qui concerne le gameplay en lui-même, le jeu est diablement facile. Si l’on met de côté quelques passages plus nerveux où l’on se retrouve encerclés et quelque peu aux abois, on se balade littéralement à travers la foule d’ennemis. Même à deux mètres, ceux qui sont censés être des militaires formés sont bien capable de vider leur chargeur sans vous toucher, ce qui est quand même franchement déprimant et remet en question leur formation. Je ne demande pas que les adversaires soient des as de la gachette puisqu’il est évident qu’à vous tout seul contre une armée, vous vous feriez éclater en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, mais tout de même… Toujours au niveau du gameplay, il aurait été bon de nous laisser une chance de nous la jouer discret; les choses n’en auraient été que plus agréables. Qu’est-ce que je regrette de ne pas pouvoir me la jouer infiltration de base militaire en pleine nuit pour aller poser des explosifs à droite à gauche, ressortir et observer l’armaggedon depuis ma colline à quelques kilomètres… C’est dommage parce que ces explosifs sont vraiment supers à utiliser, mais comme on est immédiatement aggressés par l’ennemi, on ne peut pas tellement s’en servir. Les yeux sont tout le temps rivés sur vous donc dès que vous posez votre bidule, on commence à vous tirer dessus.
Evoluer pour devenir un révolutionnaire accompli
On retrouve, comme dans de plus en plus de jeux aujourd’hui, une petite composante RPG dans ce Just Cause 3. Dès que vous libérez une zone, vous obtenez un accès à des défis variés qui vous permettront de faire connaître au monde entier votre talent de planeur en wingsuit ou votre précision mortelle au fusil de sniper. Sur l’ensemble du titre, ces challenges sont très nombreux et vous permettent en plus de débloquer des améliorations pour vos équipements. Les défis de destruction vous conduiront par exemple à améliorer vos explosifs en leur permettant d’être plus nombreux dans vos poches. Mieux et pour aller jusqu’au bout du fun, leur utilisation peut-être détournée puisque vous pouvez par exemple les mettre à l’arrière d’une voiture et, en les déclenchant, créer un boost de vitesse pour celle-ci. Beaucoup de catégories sont présentes et vous autorisent à avoir un équipement varié et qui vous correspond. Un excellent point pour Avalanche Studios. Je ne peux m’empêche cependant de regretter qu’on m’oblige à faire des courses (que ça soit voiture, wingsuit, avion ou tortue sonique) dans un jeu d’action pour débloquer des améliorations. Ces derniers temps, c’est une des choses qui me gonflent le plus. On est dans un jeu d’action les gars! Si je voulais un jeu de course, j’en achèterais un.
Présentons les graphismes de la manière la plus simple du monde: les paysages sont somptueux et les observer depuis les hauteurs alors qu’on se tape une petite session de wingsuit, c’est juste un bonheur. Les explosions sont très bien réussies et sont un régal pour quiconque aime le bon gros blockbuster sauce Chuck Norris. En revanche, on évitera de s’approcher de très près pour mirer les décors et les gens, car on se rend vite compte que c’est plus vraiment très beau. Mais on passe tellement de temps à tout défoncer OU à fixer des paysages magnifiques qu’on ne s’en aperçoit pas vraiment. C’est en tout cas loin d’être gênant. A peine une désillusion passagère.
Besoin de vacances? Just Cause 3 est votre ami
Détendez-vous avec un jeu dans lequel vous forcer tout le monde à se détendre… de manière définitive et expéditive. Just Cause 3 est un jeu défouloir et en ça il remplit très bien son objectif. Vous pouvez presque tout exploser sur votre passage et cela des scènes véritablement spectaculaires. Il est dommage que les missions et les libérations deviennent vite, respectivement, peu dignes d’intérêt particulier et très répétitives. Néanmoins on s’amuse du début à la fin et le plaisir est au rendez-vous. La présence de très nombreux défis ajoutent à la durée de vie et les graphismes sont très, très beau quand on les regarde dans leur globalité. Les paysages sont somptueux et les voir depuis les airs est fantastique. Penser à ne pas trop s’approcher cependant car c’est tout de suite un peu moins folichon, sans être repoussant pour autant. Les livraisons rebelles vous permettent d’avoir accès à un arsenal complet à tout moment en vous faisant livrer armes et véhicules n’importe où et c’est très pratique en plus d’être classe. Just Cause 3 est un jeu qui malgré ses défauts se savoure et mérite amplement qu’on y passe du temps.
[Points Positifs]
- Ca pète de partout!
- Durée de vie monstre
- Libérer un pays de la dictature, ça envoie
- La dynamique wingsuit/parapente
- Améliorations d’équipement
- Des paysages somptueux
- Le feeling est au rendez-vous
[Points Négatifs]
- Missions un peu creuses
- Défis de course trop présents
- Faciiiiile
- Répétitif
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Le jeu fun et non prise de tête par excellence ! ^^
jsuis le genre de mec qui se pleint trop quand c’est "répétitif", m’enfin ça pourrait bien m’amuser de temps en temps quand j’ai besoin de poser mon cerveau :)