Trois ans après avoir mis à sac l’archipel de Medici, Rico Rodriguez nous revient en pleine forme dans un 4e volet encore plus décomplexé. Toujours développé par Avalanche, le titre nous plonge cette fois-ci dans une lutte explosive contre une organisation paramilitaire contrôlant la météo.
Solìs, not so lisse
La série des Just Cause a toujours été une série de niche. Longtemps comparées à un sous GTA, les deux sagas n’ont pourtant rien de similaire et visent bien deux publics différents.
Just Cause 4, tout comme ses prédécesseurs, repose sur un concept simple : la créativité. Ne cherchez pas d’histoire complexe, de dialogues recherchés, on est ici dans un immense bac à sable de 1024 km² totalement ouvert où votre seul objectif sera de foutre le bordel dans le régime politique en place à grand coup de n’importe quoi, et ça marche.
Avalanche Studios met à notre disposition tout un arsenal de gadgets plus délirant les uns que les autres, ainsi qu’un nouveau moteur graphique afin de pousser toujours plus loin la liberté d’action, donnant lieu à des situations encore plus épiques et surréalistes.
Ne cherchez pas d’histoire complexe, de dialogues recherchés, on est ici dans un immense bac à sable totalement ouvert.
Vous n’avez jamais rêvé d’accrocher une vache innocente à un ballon gonflé à l’hélium et l’envoyer valser dans les airs à coup de propulseurs ? …non ? Bon je suis peut-être quelqu’un de bizarre et il faudrait que je revoie ma définition d’épique, mais Just Cause 4 permet de faire ce genre de choses.
Illapa de problèmes
Vous incarnez toujours Rico Rodriguez, ancien membre d’une agence de la CIA et désormais sur les traces de son père. Après avoir découvert que celui-ci est mort, Rico se retrouvera une nouvelle fois confronter à la Main Noire, un groupe paramilitaire très puissant déjà rencontré dans Just Cause 1 et 3.
Vous incarnez toujours Rico Rodriguez, ancien membre d’une agence de la CIA et désormais sur les traces de son père.
Avant sa mort, Miguel Rodriguez, le père de Rico, aurait développé une super arme pour la Main Noire, appelée Projet Illapa. Désireux de connaître la vérité, Rico Rodriguez s’envole donc pour Solìs, une région fictive d’Amérique du Sud et quartier général de la Main Noire, afin d’y trouver des réponses. Cependant, la région est en proie à de violentes catastrophes météorologiques qui, à première vu, n’ont rien de naturelles.
Aidé par un groupe de rebelles se faisant appeler l’Armée du Chaos, Rico se lance dans une véritable guerre sans merci contre la Main Noire et le dirigeant de Solìs : Oscar Espinosa.
Grappin aux raisins
Se voulant plus libre que son prédécesseur, le gameplay de Just Cause 4 repose toujours autour du grappin de notre héros, mais donne aux joueurs plus d’outils de personnalisation.
Ainsi, on retrouve le système d’ancrage qui permet d’accrocher son grappin à deux endroits différents afin de créer un lien, lien qui possède plusieurs fonctionnements.
Tout d’abord, vous pouvez exercer une traction entre les deux extrémités ce qui permet de déplacer, entre autres, de lourdes charges. Cette traction peut également être paramétrée afin d’en modifier son comportement : changer la vitesse de traction, modifier la longueur à partir de laquelle le lien cesse de se rétracter ou encore choisir de produire, par exemple, une impulsion lors de l’impact.
On retrouve également les propulseurs hérités du 3e opus. Ces derniers permettent, une fois posés sur une surface, de créer une poussée plus ou moins forte (ça marche sur les animaux… ne me jugez pas). Vous pouvez aussi régler l’orientation du propulseur, la durée de combustion ainsi que l’accélération.
Et pour finir, le nouvel ajout de cet épisode et l’un des plus funs : le ballon. Il permet d’accrocher un ballon gonflé à l’hélium à n’importe quelle surface pour un résultat des plus satisfaisants. Comme pour les précédents grappins, vous pourrez modifier son fonctionnement : altitude maximum, flottaison ou blindage du ballon (pour s’en servir comme bouclier par exemple).
Sachant que pour chacun de ces gadgets, vous pouvez choisir de les activer automatiquement ou manuellement.
Vous pouvez choisir d’activer les différents grappins manuellement ou automatiquement.
Petite anecdote d’ailleurs, la première fois que j’ai testé cette fonctionnalité, j’étais en automatique et j’ai accroché par erreur (je vous jure) le ballon à une voiture qui passait, elle s’est envolée, le conducteur a sauté en vol, le ballon a éclaté et sa voiture est retombé sur lui… bon le mec est mort, mais je me suis excusé.
Parachute libre
Le monde de Just Cause 4 est immense et ravira les amateurs d’altitude. Composée principalement de collines et plateaux, la région de Solìs offre un terrain de jeu à la fois beau et ludique.
Exit les camps à détruire, vous devrez maintenant faire avancer une ligne de front afin de “capturer” des zones. La jauge de chaos est toujours présente et certaines missions seront bloquées (et par conséquent, vous ne pourrez pas avancer votre ligne de front) tant que vous n’aurez pas atteint votre quota d’explosion ou réalisé d’autres objectifs.
Afin d’y parvenir, Rico est équipé d’un parachute et d’une wingsuit offrant une liberté de mouvement assez impressionnante. La wingsuit sert principalement à gagner de la vitesse et accessoirement se prendre pour Superman tandis que le parachute permettra d’avoir un meilleur contrôle dans les airs.
Vous pouvez d’ailleurs switcher de l’un à l’autre à tout moment et en plein vol, tout en utilisant le grappin pour vous donner de l’élan. Avec de la pratique, vous arriverez à rester 100% du temps dans les airs.
Vous pouvez switcher de la wingsuit au parachute à tout moment et en plein vol.
La conduite des véhicules est également très bonne (bien que très arcade) et la sensation de vitesse est grisante. Il est toujours aussi fun de se jeter de son véhicule en vol et de le voir s’écraser contre des ennemis tout en les canardant depuis son parachute.
Avalanche de flous
Avalanche Studios a développé pour l’occasion un tout nouveau moteur afin d’offrir aux joueurs encore plus d’outils de destruction.
De son nom APEX, ce nouveau moteur de jeu permet une meilleure gestion de la physique, mais également et surtout la possibilité d’afficher des catastrophes naturelles telles que des tornades de façon dynamique. Ces dernières sont extrêmement fun et rajoutent un côté totalement surréaliste et épique à une formule déjà bien déjantée.
Car oui, dans ce nouvel opus, la Main Noire a en sa possession une technologie avancée permettant de contrôler la météo (le fameux projet Illapa), ce qui pose pas mal de soucis à notre cher Rico. D’ailleurs, une grande partie de la trame principale se résumera à aller détruire trois tours réparties aux quatre coins de la carte (et s’il y en a un qui me demande comment c’est possible de foutre 3 tours aux 4 coins d’une carte, je lui fais bouffer son tapis de souris, et pas par la bouche).
En revanche, on sent que le moteur graphique est tout nouveau et n’a pas eu un temps de développement nécessaire. En effet, le jeu possède un aliasing dégueulasse et un clipping beaucoup trop présent, du moins sur PlayStation 4 classique.
Le jeu possède un aliasing dégueulasse et un clipping beaucoup trop présent, du moins sur PlayStation 4 classique.
Sachant que le jeu passe tout seul en 720p par moment (merci la résolution dynamique), possède un flou cinétique trop présent et non paramétrable ainsi qu’un FOV qui donne la nausée en véhicule, on peut dire que vous avez le cocktail idéal pour pleurer du sang après de longues sessions de jeu.
Vise les yeux, bouh
En définitive, Just Cause 4 nous livre exactement ce que l’on peut attendre d’un Just Cause avec ses qualités et ses défauts. Le titre est un pur bac à sable délirant saupoudré d’une dose de n’importe quoi. Rico Rodriguez est plus agile que jamais et le nouveau moteur APEX permet quelques petites merveilles de gameplay. Il en ressort tout de même un sentiment de répétitivité accentué par une tentative sournoise d’agression oculaire. À recommander avec modération.
► Points forts
- Une région de 1024 km²
- La liberté laissée aux joueurs
- Beaucoup de véhicules
- Toujours aussi fun
- Un Rico Rodriguez au top de sa forme
► Points faibles
- Un aliasing trop présent
- Une distance d’affichage médiocre
- Le jeu fait mal aux yeux
- Un scénario inintéressant
- Des missions secondaires sans grand intérêt
- Répétitif
J’en pleure de rire et de douleur
War Legend a bénéficié d’une copie presse PS4 fournie par l’éditeur de ce jeu.
Just Cause 4 est disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.