C’est reparti pour un nouvel épisode de Life Is Strange 2. Après un épisode 3 qui finissait sur un cliffhanger très intéressant, voyons ce que Dontnod a prévu pour le quatrième.
Coma la maison
Après avoir vécu un épisode 3 tumultueux avec une fin osée, nous voilà replongés dans les aventures des frères Diaz pour un quatrième épisode. Nommé Faith, celui-ci se concentre sans surprise sur la problématique de la religion et des sectes.
Cet épisode est donc essentiellement centré sur Sean plutôt que son frère et se déroule dans le Nevada. Cela permet ainsi d’aborder de nouvelles problématiques et de faire un pas de plus dans la maturité, voire la violence, et donne lieu à des séquences plus dures.
L’Évangile du cliché selon Dontnod
Comme évoqué précédemment, la narration continue de se montrer adulte et de pousser nos personnages dans leurs retranchements. La problématique de la secte et du gourou est de plus très bien abordée et reflète avec sincérité les dérives actuelles.
Toutefois, comme dit dans les précédents tests, certains personnages et séquences sont beaucoup trop clichés. Comprenons-nous bien, Dontnod défend des idées très rationnelles dans son jeu mais certains moments très maladroits deviennent de véritables cassures dans la narration et limites pénibles à la longue.
Par exemple, l’une des scènes introduit 2 personnages exécrables et dénonce le racisme anti-mexicain des états comme le Nevada. Néanmoins, la scène traîne un peu en longueur et manque de rythme, ce qui lui fait perdre la subtilité qu’ont d’autres séquences dénonciatrices des épisodes précédents.
L’immersion, c’est mon Nevadada
Malgré ces défauts mineurs de narration, le jeu reste toujours aussi beau, grâce aux prouesses du Unreal Engine 4. Certes, on n’est pas au niveau de Control, mais largement au-dessus du précédent opus.
Le seul souci qui est toujours à déplorer depuis le début de la série est la synchronisation labiale, tantôt correcte, tantôt autant à la ramasse que notre bon vieux Perceval. À l’instar des clichés de narration, ce genre de défaut est nuisible pour l’immersion, et c’est bien dommage.
Enfin, la musique et les effets sonores sont… exceptionnels. On reste dans la même simplicité et discrétion que le premier opus, tout en gardant des thèmes marquants qui démarrent au bon moment. Il faut reconnaître que Syd Matters fait toujours un excellent travail qui influe beaucoup sur nos émotions lors des moments-clés – et pour le coup, là, on sert l’immersion.
La messe est dite – et elle était longue
Arrivé à la fin de Faith, j’ai regardé ma montre et ait eu une petite surprise. En effet, j’avais passé 2h20 sur cet épisode en prenant mon temps, ce qui est remarquable. La rejouabilité est elle aussi toujours présente, que ce soit pour modifier nos décisions ou ramasser tous les collectibles.
L’illusion du choix est, de son côté, beaucoup moins présente que dans les épisodes précédents. Certaines vieilles décisions vont revenir vous hanter dans Faith, ce qui montre une bonne influence du joueur sur les évènements. Toutefois, cet épisode comporte moins de choix “décisifs” que les autres, pour se concentrer sur la narration devenue très forte.
Comme pour les autres chapitres, les doublages sont vraiment réussis. Je vais me répéter par rapport aux autres tests, mais même les jeunes doubleurs sont très performants dans leur jeu. C’est donc assez bluffant car l’acting est très homogène malgré des tranches d’âge hétérogène.
Allez-en paix, joueurs
Cet épisode 4 est meilleur que les autres. Certes, des défauts techniques subsistent, mais on y est moins confrontés. Cela peut venir du fait qu’on passe la majorité de l’épisode à explorer sans compagnon IA. Cependant, il n’y a pas que ça : la narration est bien plus adulte et les problématiques principales de l’épisode sont abordées avec justesse malgré une certaine maladresse. Enfin, Dontnod finit l’épisode de façon inattendue, ce qui intrigue pour la fin des aventures des frères Diaz.
► Points forts
- La narration toujours plus mature
- Les vieilles décisions qui reviennent peser dans la balance
- Une bande-son et des effets sonores aux petits oignons
- Un moteur graphique criant de réalisme
- Une attention au détail toujours présente
- Une durée de vie remarquable
► Points faibles
- Synchronisation labiale toujours à revoir
- De la maladresse dans la morale
- Certains personnages horriblement clichés
- Coupures dans les dialogues quand on avance trop vite
- La séquence d’introduction au Nevada qui provoque une perte de rythme