[aks_widget target=”30681″ show_game_card=”off”]
Alors que la génération PlayStation 4 fait une tournée d’adieu avec The Last of Us: Part II et Ghost of Tsushima, il y a peut-être un jeu à venir sur la console de Sony que l’on a oublié. Exclusif au PSVR, un casque de réalité virtuelle qui équipe pourtant des millions de foyers, Iron Man VR prouve qu’un minimum de budget peut faire du bien à la réalité virtuelle. Un test à lire sur du Black Sabbath.
L’Homme au Masque de Fer
C’est toujours compliqué de concrétiser un jeu VR. La technologie est plutôt mature et permet de faire des trucs très intéressants, mais il y a toujours des soucis de rentabilité par rapport au public qu’on peut atteindre. C’est un cercle vicieux : difficile de motiver les joueurs à acheter des équipements coûteux s’il n’y a pas d’application dessus.
C’est pour cela que Sony a commandé au studio Camouflaj un jeu exclusif au PSVR, basé sur une licence pas trop connue : Iron Man. Marvel’s Iron Man VR n’a alors qu’une ambition : vous mettre dans les bottes chromées de Tony Stark, ex-vendeur d’armes qui a gagné son statut de super-héros via ses ressources financières illimitées et sa fameuse armure écarlate.
Le titre s’insère dans la même lignée que ces adaptations qui se suffisent à elles-mêmes, mais qui n’oublient pas de s’inspirer de tout ce qui s’est fait autour. L’univers d’Iron Man VR reprend grosso modo l’esthétique et de nombreux éléments des films du MCU, mais puise également dans la mythologie Iron Man pour créer une énième timeline parallèle (ça rime avec Marvel). Typiquement le genre d’occasion qui permet de (re)découvrir des aspects du comics qui n’ont pas été exploités par les films ou un autre média (comme le jeu Spider-Man).
Le scénario aborde des thèmes vus et revus pour du Iron Man, mais permet quand même justifier un récit qui tourne autour de Tony Stark : un nouveau super-villain, le Fantôme, fait son apparition et compte se venger de Tony Stark pour s’obscure raisons, à la tête d’une armada d’anciens drones militaires de Stark Industries.
L’univers d’Iron Man VR reprend grosso modo l’esthétique et de nombreux éléments des films du MCU, mais puise également dans la mythologie Iron Man.
Désespéré et submergé par son passé de Marchand de mort qui le rattrape, Tony réveille Gunsmith, son ancien assistant personnel créé à son image dans le but de concevoir de nouvelles armes. Évidemment, ce miroir entre l’ancien et le nouveau Tony Stark va faire des étincelles et posera la question si “la fin justifie les moyens”. Ça sera également l’occasion de faire la connaissance d’une version plus évoluée de F.R.I.D.A.Y, qui ne voit pas d’un bon œil le retour de Gunsmith.
Certes, l’histoire d’Iron Man VR est prévisible, mais la narration et la mise en scène sont très généreuses pour un jeu VR, ce qui fait qu’on suit l’intrigue avec un certain plaisir. Que ce soit en dehors ou pendant les missions, le titre est très bavard (et plutôt bien écrit), avec des conversations qui mettent plutôt bien en avant la réalité virtuelle afin de faire sentir le joueur impliqué. Mention spéciale à la VF de bonne facture qui apporte un vrai plus à l’immersion.
La narration et la mise en scène est très généreuse pour un jeu VR, ce qui fait qu’on suit l’intrigue avec un certain plaisir.
Il faut au moins ça pour passer de la crème sur la répétitivité qui pointe très rapidement le bout de son nez. Le juste-ce-qu’il-faut de maquillage pour éviter de se dire qu’on a joué 3 fois au même niveau. Iron Man VR a certes bénéficié d’un gros budget pour de la VR… mais ça reste de la VR : un marché de niche pas vraiment rentable. Camouflaj a su réutiliser ses assets de façon assez intelligente pour tenter de le faire oublier. On y reviendra.
It’s F.R.I.D.A.Y, F.R.I.D.A.Y
Quand on se penche sur le gameplay d’Iron Man VR, on comprend pourquoi la licence était la candidate parfaite pour un jeu en réalité virtuelle plutôt qu’un jeu vidéo classique. Comme dans les films, on se propulse avec les propulseurs intégrées aux paumes de l’armure. On peut alors se propulser dans une direction tout en tirant dans une autre, en inclinant la tête pour corriger sa trajectoire. On prend de l’altitude en poussant vers le bas, et on peut descendre rapidement en faisant tout simplement l’inverse.
Malgré quelques bottes-fusées dans le tapis pour se retrouver entre les différentes commandes, le tout est d’une “intuitivité” étonnante. Il y a une certaine courbe d’apprentissage dans le maniement de l’armure, mais quelques gardes-fous (parfois invasifs) permettent de se dépatouiller avec ce qu’on a envie de faire. Être en position du Naruto Run constamment est sûrement très étrange vu de l’extérieur, mais on s’y croit. Et contrairement à la plupart des jeux VR qui se donnent de grands airs, on est face à un vrai gameplay complet qui ne demande qu’à être maîtrisé pour s’en sortir face aux missions.
Malgré quelques bottes-fusées dans le tapis pour se retrouver entre les différentes commandes, le gameplay est d’une “intuitivité” étonnante.
Il faudra au moins ça pour faire face aux différents drones qui nécessitent chacun d’adopter une tactique en particulier, et jeter un coup d’œil au radar de temps en temps est nécessaire pour ne pas se faire canarder tous azimuts. Finalement, Iron Man VR a le parti pris de ressembler à un shooter aérien, où on virevolte en esquivant les tirs et on choisit les cibles avec soin.
Et puis entre deux combats, il y a quelques instants Super Héros™ qui fonctionnent plutôt bien pour l’immersion. Bon, ça n’a pas plus d’intérêt que des QTE classiques, mais réparer une aile d’avion à 10 000 pieds ou forcer l’ouverture d’une porte de hangar d’un héliporteur du SHIELD, ça a son petit effet.
Iron Man VR a le parti pris de ressembler à un shooter aérien, où on virevolte en esquivant les tirs et on choisit sa prochaine cible avec soin.
Malheureusement, la précision du PSVR n’arrive pas toujours à suivre les mouvements demandés, bien qu’il ne soit pas nécessaire de se déplacer dans l’espace de jeu (on peut aussi jouer assis). Il arrive régulièrement qu’une de nos mains ne soit pas correctement orientée (ce qui active parfois la mauvaise arme), et détruire un ennemi dans l’urgence devient parfois pénible.
La précision du PSVR n’arrive pas toujours à suivre les mouvements demandés.
Si la caméra PlayStation n’est pas — au moins — aussi haute que vous, vous risquez également quelques soucis de détection. Je me suis retrouvé comme un con pendant 10 minutes, incapable de ramasser des lunettes posée sur une table. Et encore, puisque le jeu se joue à 360°, je ne vous parle pas des pieds dans le câble et le souci de cacher les Moves avec son buste. Privilégiez les boutons de rotation rapide, mais si cela casse un peu le truc.
Harpe Laser Vivant
C’est surtout à ce moment là qu’on se rend compte que la réalisation est mi-figue mi-raisin. Autant les décors contemplatifs et les scènes narratives en jette un max avec une Pepper ou un Nick Fury plus vrai que nature, autant il y a des trucs vraiment vilains pendant le gameplay, notamment cette ville de Shangai vraiment tristoune au clipping omniprésent et dénuée de vie.
Après, c’est le prix à payer pour garder le jeu fluide dans la grande majorité des cas (sur PS4 Pro), mais le jeu s’en tire bien mieux dans les arènes uniquement aériennes. Ah, et il y a de gros problèmes avec les temps de chargement qui vous font piétiner longtemps, suivis de monologues de Tony qui auraient pu très bien y être intégrées. Associés aux soucis de tracking, c’est là qu’on regrette une exclusivité PSVR.
La réalisation est mi-figue mi-raisin, entre scènes narratives qui en jettent un max et décors pendants le phases de gameplay vraiment vilains.
Bien que quelques options de confort soit présents, on peut également remarquer une stéréoscopie un peu plate. Certes, c’est une technique pour ne pas transformer le titre en véritable purgatoire pour les personnes sujettes à la cinétose et/ou au vertige, mais il est alors difficile d’apprécier les distances et on passe rarement du temps proche du décor pour apprécier les rares détails sympathiques. On aurait aimé un moyen de régler ça, mais bon. J’aurais également voulu une option pour orienter mon roulis et faire des tonneaux comme un avion, mais je dois être un peu dérangé pour vouloir ça.
Le plus étonnant de la part d’Iron Man VR restera peut-être sa durée de vie. Comptez une petit dizaine d’heures pour le terminer une première fois, et presque une vingtaine pour le terminer à 100% via différents défis supplémentaires. Toutefois, les combats ont énormément de mal à se renouveler et les missions qui vous ramènent souvent dans des lieux déjà visités n’arrangent rien. Certes, les dialogues et les objectifs arrivent à varier un peu les plaisirs, mais il y a clairement un passage à vide entre la première et la dernière partie du jeu.
Snap
Iron Man VR peut aisément revendiquer son étiquette de “titre VR AAA”. Narration engageante et gameplay complet pour une bonne immersion et de chouettes sensations avec une durée de vie plus que respectable, Camouflaj a réussi à pondre un titre bien foutu à bien des égards et qui s’éloigne des clichés que certains ont des jeux VR. En revanche, les contraintes de production d’un tel jeu le rattrape vite et la progression en pâtis, malgré tous les efforts du studio pour… camoufler la répétitivité. Je me vois mal recommander l’achat d’un PSVR pour avoir le simple plaisir de se la péter comme Tony Stark, mais si votre casque aux LED bleues prend la poussière quelque part, prenez un Swiffer et allez-y les yeux fermés.
Ce qu’on a aimé :
- Être Iron Man, avec ou sans armure
- Un vrai gameplay qui n’est pas sur des rails
- Rythmé par ses dialogues et ses scènes narratives de qualité
- Des petites nouveautés dans la mythologie Iron Man
- Une personnalisation de l’armure intéressante
- VF de bonne facture
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Vite répétitif malgré quelques esbroufes pour l’éviter
- Régulièrement gêné par le tracking du PSVR
- Temps de chargement qui fait travailler sa posture
- Pas beaucoup d’environnements, au final
- Parfois vraiment vilain
- Ne fait pas assez confiance au joueur pour certaines actions
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous voulez rentabiliser votre PSVR.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous attendiez une killer app pour acheter le PSVR.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- PSVR
- PS4 Pro
Marvel’s Iron Man VR sera disponible le 3 juillet sur PS4.