Test Mass Effect: Andromeda – Les jolies colonies de vacances…
Cinq ans après la conclusion de la trilogie Mass Effect (et oui, déjà), il était temps qu’un nouvel épisode soit produit pour la célèbre licence de Hard SF / Space Opera. Dur dur de créer une aventure marquante qui fera suite à l’épopée Shepard. C’est pour cette raison que Bioware a décidé de créer un Spin Off de l’histoire déjà narrée plutôt qu’une continuité, afin de mieux explorer les possibilités de l’univers créé par le studio Canadien. Quoi de mieux que de démarrer une nouvelle vie dans l’inconnu — à deux millions d’années-lumière de son foyer — pour redécouvrir un univers dont on pensait connaître toutes les facettes ? Mass Effect: Andromeda promet une expérience aussi nouvelle et grisante que proposait son illustre ancêtre. Pari tenu ?
Test Mass Effect: Andromeda – On arrive quand ?
Si il y a bien une chose que l’on comprend quand on fini la trilogie Mass Effect — mis à part que la fin n’est pas ce qu’elle aurait dû être — c’est l’univers riche et cohérent digne des plus grands bouquins de la Hard SF qui lui sert de support. Chaque élément de l’univers a sa place de manière logique, crédible et justifié de manière scientifique si possible. Chaque race, organisation ou morceau de technologie est expliqué en profondeur et s’insère parfaitement dans la construction de la diégèse de la saga. Mass Effect: Andromeda a été créé dans le seul but d’exploiter cette univers riche tout en mettant la saga Shepard de côté en narrant une histoire nouvelle. Se déroulant entre Mass Effect 2 et 3, le récit suit le déroulement de l’Initiative Andromède : une opération intergalactique d’exploration spatiale de grande ampleur. Des dizaines de milliers de colons de toute la Voie lactée sont embarqués pour un voyage sans retour vers la galaxie d’Andromède, notre plus proche voisine, à quelques 2 millions d’années-lumière de chez nous afin d’y proliférer comme des lapins de l’espace.
Un voyage de 600 ans est nécessaire pour le trajet, et sans pause pipi à la station service du coin. Alors que tout avait été planifié à l’avance pour que tout se passe sans accrocs, à l’arrivée, à la sortie de votre stase, c’est évidemment le drame. Les vaisseaux colonies dévient de leur trajectoires et les planètes candidates pour accueillir toute la smala s’avèrent être inhospitalières au possible. Vous incarnez alors Ryder, le(la) Pionnier(ère) de l’Hypérion, le vaisseau colonie Humain qui est le seul à avoir atteint le point de rendez-vous. Votre rôle est alors de gérer un peu tout ce merdier et essayer de trouver une planète accueillante pour vous et les 20 000 glaçons qui attendent sagement dans le vaisseau qu’on les sorte de stase.
Aussi intéressant et sympathique que semble être le pitch de départ, tout tombe à plat. La présentation de la situation initiale est désastreuse, aussi bien pour les vétérans de Mass Effect que pour les nouveaux joueurs, et ce sur beaucoup d’aspects. Tout s’enchaîne beaucoup trop vite avec trop d’informations à digérer sans jamais prendre le temps de poser l’ambiance, les enjeux et le caractère des différents personnages, tout ça accompagné d’un didacticiel des plus poussif. Les dialogues sont parfois plats et les personnages sont “reconnaissables” au mieux. L’univers de Mass Effect est mal exposé et le jeu s’offre même le luxe de proposer quelques incohérences avec sa propre diégèse.
Crevons l’abcès tout de suite, l’immersion est en effet souvent brisée par la fameuse animation faciale d’une qualité inégale. Elle n’est pas dégueu’, comme beaucoup voudraient le croire ou faire penser, mais il est clair que la qualité de réalisation n’est pas la même partout, et c’est souvent le musée des horreurs si jouez avec un personnage personnalisé clairement pas pensé pour avec une synchronisation labiale des plus douteuse.. Pour avoir la meilleure expérience possible, je ne peux que vous conseiller de jouer avec les archétypes de bases qui sont Sara et Scott Ryder (dont vos prénoms qui sont aussi personnalisables pourront alors être prononcés par les autres protagonistes). Les modèles ont l’air d’avoir été rippé directement depuis Mass Effect 3 et transposés sur Frostbite. Et quand on voit la qualité visuelle de Battlefield 1, ou encore Battlefront pour rester dans la SF, on sent tout de suite qu’il y a un problème.
Test Mass Effect: Andromeda – Dragon Age 2 all over again
Quand on pense à une autre galaxie, une destination aussi loin qu’elle semble physiquement et scientifiquement impossible à atteindre, on peut librement penser que tout y est radicalement différent. Niveau créativité, Andromeda pourrait être assimilé à un mauvais épisode de Star Trek… de la première saison de Next Generation. Les aliens sont tous humanoïdes, et ont une société très similaire à ce qu’on pouvait trouver dans la Voie lactée. Leurs technologies et armements ont un fonctionnement semblable et directement utilisables. La justification derrière ça est sûrement dûe au gameplay, avec la nécessité d’avoir un feeling de TPS contre des cibles de type “humaines”, mais il y a pourtant un groupe de dissidents au sein de l’Initiative tout prêt pour ça. Ce manque d’inspiration devient alors assez impardonnable. Même la race des Reliquats qui ont laissée derrière eux une myriade d’Artefacts à découvrir le long de l’aventure offrent certes de jolies scènes, mais qui ont déjà été vues et revues des milliers de fois, quitte à rappeler les Prothéens de la saga originale. Les planètes n’ont également aucune personnalité, entre un monde désertique calquant les panoramas de l’Arizona, un caillou enneigé ou encore une planète luxuriante avec une jungle soit-disant incontrôlable mais pourtant des plus banales. On serait perdu dans un coin de la Voie lactée, ça serait la même chose. Avec une équipe créative aussi réputée que Bioware, on ne comprend pas trop ce qu’il s’est passé. La prise de risque a dû être proscrite pendant les réunions à la pause déjeuner.
La partie RPG, pourtant point majeur de la série, a également été torpillée. Tout n’est pas à jeter, loin de là, car ça blablatte quand même beaucoup, mais le fameux nouveau système de dialogues qui était sensé dynamiser et rendre les conversations plus vraisemblable n’a pas été abouti et a eu l’effet complètement inverse. Adieu le système de Paragon et Renegade, les choix de dialogues seront basés sur la façon dont vous voulez répondre : avec empathie, de façon logique, nonchalante ou professionnelle. Ce qui aurait pu avoir une influence intéressante sur les embranchements de dialogues et sur les réactions de vos interlocuteurs, n’a finalement qu’un intérêt de rôleplay afin de créer la personnalité de votre Ryder. Les choix qui ont de l’importance ont une icône dédiée, étant alors totalement détachés de la psychologie et de la logique de personnage que vous voulez construire. Comble du mauvais goût, les options de dialogues qui permettent d’accéder aux romances ont leur propre bouton et n’ont aucun prérequis… Et pour enfoncer le clou, les aperçus de répliques ont souvent rien avoir avec la phrase prononcée par Ryder, augmentant encore un peu plus la confusion dans l’immersion et la réflexion autour de la qualité des dialogues…
Encaissé les mini-déceptions en chaîne, on se fait violence et on essaie de se plonger dans le truc. Même si tous les problèmes soulevés plus haut sont de vrais calamités, il est rassurant de voir que le feeling Mass Effect est quand même là. L’histoire principale se laisse suivre, même si on l’aurait souhaité plus audacieuse. Vos compagnons, qui sont des copies carbones d’anciens coéquipiers de Shepard, sont tous débloqués bien trop tôt dans l’aventure et sont introduits de façon un peu bâclée : un Krogan dur à cuir, check ; une jeune Asari impulsive, check ; une Turienne renfermée sur elle-même, recheck, un autochtone forcé de rejoindre votre équipe qui tente de comprendre votre culture, chèque… mais leurs histoires personnelles valent parfois le coup et on finit tout de même par s’attacher un peu à eux. La sensation d’être un rouage dans la machine coloniale de l’Initiative est assez bien rendue grâce à votre fonction de Pionnier, gérant beaucoup d’aspects de votre implémentation dans Andromède, de façon plus ou moins poussée. Tout est loin d’être parfait, mais on a quand même un pied dans l’étrier, ce qui est à ce stade déjà énorme.
Test Mass Effect: Andromeda – Sara l’exploratrice
Votre statut de pionnier vous invite donc à explorer la galaxie d’Andromède pour trouver un nouveau foyer à l’Initiative. Et s’il y a un aspect du jeu qui n’est pas trop mal pensé, c’est bien celui-là. À bord du Tempête (une copie du Normandy, tsss…), vous pourrez choisir de naviguer dans un système et de scanner les planètes pour dénicher diverses récompenses et informations. Ce qui ressemble beaucoup au système d’exploration des anciens Mass Effect devient une nécessité pour progresser. Le système de crafting plutôt bien pensé et complet nécessite beaucoup de matériaux et fouiller de fond en comble les environnements et divers systèmes stellaires ne sera pas de trop pour être toujours au top de votre équipement. Evidemment, vous ne pourrez vous poser que sur certaines planètes choisies à l’avance, mais le terrain de jeu est suffisamment grand pour qu’on y passe pas mal de temps. De plus, au fur et à mesure de votre progression, la région de la planète que vous explorez peut s’ouvrir pour offrir de nouvelles choses à découvrir.
Oui, on aurait aimé plus de planètes à explorer, mais les allers-retours sur ces dernières sont justifiés sur votre rôle dans l’amélioration de la viabilité de ces planètes pour implémenter vos colons et ainsi améliorer leur qualité de vie. Plus vous repoussez les frontière de l’exploration, plus vous gagnez des points de viabilité. Ces points permettent de décongeler des équipes de l’Initiative qui vous apporteront divers bonus et qui apporteront plus de vie dans les diverses colonies.
Si vous êtes nostalgiques du tout premier Mass Effect et du légendaire Mako, vous allez adorer le Nomad. Véhicule tout-terrain de la mort qui tue, il est absolument tout l’inverse de ce qui n’allait pas avec le Mako. Maniable, rapide et dur à arrêter, il est également indispensable à la récupération de ressources. Naviguer d’un A à B sur les planètes est agréable et l’utilisation des six roues motrices est juste la dose d’apprentissage qu’il faut pour maîtriser la bête. L’excavation des ressources est en revanche assez lourde car les zones à fouiller sont parfois assez ardues pour pas grand chose. Le dernier point sympa lié à l’exploration est le scanner inclus dans l’Omnitech de Ryder. Fonctionnant un peu comme celui de Metroid Prime, tous les éléments intéressants sont analysables. Il sert à détecter les objets intéressants pour progresser dans votre quête, comprendre un peu mieux votre environnement et à récolter des points de recherche technologique qui permettent de développer nouvelles armes, amures et mods.
Test Mass Effect: Andromeda – Galactic Warfare
Je comprends vraiment pas ce qu’il se passe avec ce Mass Effect. Le combat est bien. Fini le TPS à la Gears of War lourdingue, le gameplay prend enfin son envol et se trouve une personnalité autre que d’ajouter un aspect RPG avec des chiffres. L’armure de Ryder est équipée de propulseurs qui dynamisent énormément l’exploration et surtout les gunfights. Vous pouvez bondir dans une direction et effectuer des sauts de puces de plusieurs mètres pour atteindre des hauteurs ou contourner en un clin d’œil un ennemi un peu trop retranché à votre goût. Mettre votre arme en joue dans les airs vous permet même de survoler l’espace d’un instant, histoire d’aligner un tir alors devenu dégagé. Le jetpack n’a pas de temps de récupération et vous pouvez évoluer sur le terrain à volonté. Ce qui semble un peu inconscient au niveau du gamedesign libère complètement votre façon d’aborder les combats mais vous oblige à constamment vous déplacer à cause de l’agressivité des ennemis dosée juste ce qu’il faut. Le choix des armes est d’une importance capitale dans votre approche. Si on retrouve l’éternel arsenal type Mass Effect avec les pistolets, fusil d’assaut, fusil de combat et fusil Sniper, avec les forces et faiblesses de chacun, l’artisanat et les mods apportent une profondeur bienvenue. Avec le mod approprié, votre pistolet peut tirer des mines collantes à la place de projectiles ou des boules plasma téléguidés. On peut aussi trouver d’autres types de dégâts comme un canon électrique en continu.
Vos compétences ne sont pas en reste. Si les joueurs de Mass Effect ne seront pas dépaysés, eux aussi on été dynamisés. Un système de combos simple mais efficace a été introduit afin d’augmenter le côté tactique des combats. Certaines compétences peuvent être les amorces qu’une autre déclenchera. Par exemple, une télékinésie biotique attirera la cible vers vous et appliquera un malus de type biotique sur elle. Touchez la avec une autre compétence comme un tir percussif et vous infligerez des dégâts supplémentaires du type biotique. Vous pourrez n’avoir que trois compétences actives en même temps, alors choisissez bien. Pour pallier à ça, Andromeda introduit le système de profils. Par une pirouette scénaristique bien amenée, Ryder peut changer de classe à volonté selon la situation. Chaque classe vous donne divers bonus et compétences uniques, mais toujours une active à la fois. Si vous êtes malin dans la répartition de vos points lors de vos montées de niveaux, vous serez en mesure d’affronter n’importe quelle situation de façon intelligente. Le bourrinisme ne fonctionne que très rarement et vous devrez être prudent et méthodique.
En revanche, si un point négatif peut être soulevé par cette redynamisation, c’est que le chaos est omniprésent sur le champ de bataille et que vos coéquipiers ne servent vraiment plus à rien. Adieu la pause active, vous ne pourrez plus donner d’instructions à vos camarades mis à part attaquer telle ou telle cible ou se déplacer à tel endroit. Pourtant, ils utilisent leurs compétences activement et chacun a des caractéristiques uniques, mais il est pour le coup impossible de préparer des combos avec leur propres talents. C’est une belle opportunité gâchée.
Test Mass Effect: Andromeda – Mass Royale
Mode de jeu controversé mais pourtant sympathique de Mass Effect, le multijoueur est de retour. Dans Andromeda, il est peu ou prou le même. La seule différence est que l’impact de vos parties multijoueurs est plus tangible dans la campagne solo. Avec la milice du Nexus, vous pourrez dispatcher des équipes d’intervention dans diverses missions proposées qui vous rapporteront des récompenses à la manière du mode Bastion de World of Warcraft ou n’importe quel F2P mobile. Remplir une mission prend plusieurs heures et il ne faut pas oublier de récupérer les récompenses pour ensuite enchaîner sur une autre mission.
Certaines missions sont désignées pour l’Apex. Vous pourrez toujours dispatcher une équipe pour la remplir, mais vous pouvez également l’accomplir vous-même en participant avec d’autres joueurs. Vous êtes quatre dans une arène et devrez résister à plusieurs vagues d’ennemis allant crescendo. Woilà woilà. C’est pas passionnant pour un sous, malgré des pseudo-objectifs à remplir. Le gameplay dynamique et la personnalisation de votre personnage permettent quelques moments d’euphories — surtout si vous jouez avec des copains — mais on le fera surtout pour débloquer des récompenses pour Ryder. On ne connaît jamais l’impact qu’a le développement d’un mode multijoueur sur un titre tel que celui là, mais on aurait préféré que certaines ressources soient mieux utilisées…
Test Mass Effect: Andromeda – À la rencontre du énième type
Il est difficile de dire que Mass Effect: Andromeda n’est pas une déception. Il n’est pas raté, il n’est pas à jeter, il n’est pas une calamité, mais il est sclérosé de pleins de petits problèmes qui plombent la narration et la qualité de l’histoire épique qu’on nous avait promis dans la galaxie voisine d’Andromède. Le potentiel créatif de ce spin off a été sacrifié, et même s’il y a beaucoup de choses à voir et à entendre, on a vraiment du mal à fusionner Ryder comme on le faisait volontiers avec Shepard. Le titre est sauvé In Extremis par son système de combat enfin décomplexé, la gestion du statut de Pionnier et les choses à explorer dans le système Héléus, même si tout n’est pas parfait. La réalisation inégale d’un titre d’un tel ampleur prouve que le soft manque cruellement de finition en sus des choix de game design parfois dommageables. Pourtant… si on passe outre ces problèmes, on arrive quand même à s’engager dans l’aventure pour passer un bon moment. Revenir dans l’univers de Mass Effect reste un plaisir, et même si on se serait attendu à avoir plus avec des moyens pareils, c’est le minimum qu’on lui demandait. Et c’est un mec qui a une veste en cuir N7 qui écrit ça…
► Points forts
- L’univers Mass Effect, duh
- Un départ de pitch alléchant
- Un système de combat neuf, dynamique et intéressant
- Beaucoup de choses à explorer
- La sensation de participer à un grand projet
- Le crafting
- Le Nomad
- Les missions de loyauté
- Un sound design léché
- Alexandre Astier au casting
► Points faibles
- Narration aux fraises
- Créativité indigne d’un Mass Effect
- Grosses facilités d’écriture limite honteuses
- Membres d’équipe difficilement attachables
- Réalisation inégale
- Manque de finition flagrante
- Dialogues insipides et téléguidés
- Des choix peu impactant
- Une direction du doublage parfois inexistant (oui, même pour Astier)
- Pas de musiques marquantes
- L’explorateur de systèmes
- L’inventaire criiiispant
- Missions secondaires façon MMO
Au moins, y a de la baise.
Mass Effect Andromeda est sorti sur PC, Xbox One et PS4/PS4 Pro.
Mass Effect Andromeda est disponible chez notre sponsor GoCleCd.
Dommage, moi qui kiff au possible l’exploration…
Un jeu qu’on attendra de voir à -60% :D
beaucoup de pub = toujours mauvais film..
Du fric et de l’attention sur la com c’est autant de moins pour le DEV…
Les très bons jeux passent souvent inaperçus,
1 car leurs auteurs ne cherchent pas a se vanter,
2 car les attentes des joueurs ne sont pas exacerbées par des trailers et des articles aguicheurs..
La com, la pub, le commerce, le marketing etc… c’est de la merde… c’est pas nouveau. et y’a tellement de gens qui font ce genre d’écoles , incroyable, des merdeux….
Ton… Comment dire…
https://www.youtube.com/watch?v=YHi1stAtzlQ&ab_channel=BastienLuzel