Censée succéder à la GTX 1080, la RTX 2080 de chez NVIDIA passe sur le banc d’essai War Legend avec des résultats, il faut bien l’avouer, fort séduisants, mais qui se monnaient à prix d’or.
Une main de fer dans un gant de velours
Lorsque l’on reçoit une nouvelle carte graphique, c’est un peu comme pour un produit Apple : on nous présente un bel écrin, pour un produit qu’on ose à peine toucher tant il est précieux et immaculé. Ah, chère fée marketing, ensorcèle-moi encore ! ensorcèle-moi plus fort !
La RTX 2080 nous arrive dans un packaging qui ne fait pas exception à la règle et en toute simplicité. La boîte s’ouvre par le haut et révèle un présentoir dans lequel est engoncé le précieux, un peu comme les pâtées pour chat Sheba dans les pubs TV, à l’époque.
Le modèle reçu est une Founder’s Edition, directement sortie des usines NVIDIA, un peu plus puissante que les versions standards puisqu’elle tourne à 60T RTX-OPS contre 57T RTX-OPS (nouvelle unité censée mesurer la puissance effective en jeu) et sa fréquence boost monte jusqu’à 1800MHz (OC) par rapport au 1710MHz des autres cartes. Un seul câble l’agrémente, à savoir un câble pour convertir du DVI en DisplayPort. Même pas un câble DisplayPort – Oncle Picsou devait être chargé du contenu de la boîte.
On trouve également 2 petits livrets “Support” et “Quick Start”, car il ne faut pas oublier qu’il existe encore des gens qui lisent les notices.
La NVIDIA GeForce RTX 2080 s’offre un très joli design tout argenté serpenté de sillons. Je ne sais pas vous, mais je la trouve magnifique, et le résultat dans une config claque quand même pas mal sa maman.
Quelques considérations techniques pour cette RTX 2080 Founder’s Edition :
- Coeurs CUDA : 2944
- RTX-OPS : 60T
- Rayons par secondes (en ray tracing) : 8 milliards
- Fréquence horloge de base : 1515 MHz
- Fréquence horloge boosté : 1800 MHz (OC)
- VRAM : 8 Go
- Vitesse VRAM : 14 Gb/s
- Taille bus VRAM : 256-bit
- Bande passante mémoire : 448 Go/s
Par rapport à la génération précédente, on estime les gains de performances à environ 20%, ce qui est un peu en deçà de ce qu’on pourrait attendre. En contrepartie, NVIDIA nous offre les technologies du tur-fu grâce à sa nouvelle architecture Turing, plus performante et qui apporte sur un plateau le fameux Ray tracing (rien à voir avec Star Wars) ainsi que le DLSS (rien à voir avec 39-45).
Un point sur le Ray tracing et le DLSS
Qu’est-ce que le DLSS ? L’acronyme de Deep Learning Super Sampling, mais encore ? La nouvelle technologie by NVIDIA consiste à rendre l’image à l’écran via une résolution inférieure puis à l’agrandir en utilisant la puissance de l’intelligence artificielle pour “deviner” les pixels manquants. Le résultat est une amélioration parfois drastique des performances qui m’a notamment permis de profiter de Metro Exodus en 4K avec Ray tracing.
Bien peu de jeux offrent à l’heure actuelle la possibilité d’activer le DLSS sans passer par la case DXR (acronyme affectueux du Ray tracing), mais dans Metro Exodus, cela m’a fait gagner en moyenne 11 FPS sans DXR et 20 FPS en DXR. Clairement, cette technologie couplée au Ray tracing peut faire de petits miracles, car croyez-moi que jouer à Metro Exodus en 25 FPS, je ne le souhaite pas à grand monde !
Pour ce qui est du Ray tracing, le principe est d’utiliser une technologie du cinéma pour un rendu ultra réaliste. En gros, vous ne prenez qu’un seul point d’origine de la lumière. Ensuite, tout n’est que réfraction de ladite lumière. Le rayon de soleil qui vient rebondir dans ce miroir, puis dans cette lampe à huile, puis sur ce mur blanc, pour enfin mourir sur le plancher en noyer. Le but est de rendre la scène infiniment plus naturelle, avec des ombres et des reflets plus doux et réalistes. Évidemment, le coût en puissance de calcul est gigormique, d’où l’intérêt du DLSS. Tout ceci, Citizen Erased l’explique bien mieux que moi dans son test de la NVIDIA GeForce RTX 2080 Ti, le summum de la gamme :
Le ray tracing est une autre manière de calculer une image en 3D, et sûrement la première à être inventée. Si elle est s’appuie sur des calculs physiques, comparé à la rastérisation (la méthode classique actuelle), il faut
beaucoupénormément de puissance de calcul pour générer une image et les perspectives d’afficher une scène en temps réel sont peu reluisantes. C’est, par exemple, la technique utilisée par les studios d’animation 3D.L’intérêt graphique se situera alors dans les effets de lumière qui deviennent quasiment photoréalistes, permettant des réflexions, une diffusion et une réfraction à partir de « photons » physiques que l’on aura simulés, sans parler d’effets d’ombres et de prénombres ultra bluffants. Plutôt que d’utiliser des shaders gourmands et limités techniquement, on peut, par exemple, avoir une infinité de réflexions dans un jeu de miroirs sans impacter davantage les performances. On continue d’utiliser la rastérisation pour la géométrie, mais la gestion de la lumière relèvera dorénavant d’une technique physique et réaliste via ray tracing.
Chérie, j’ai Ray tracing les gosses !
Configuration utilisée pour les tests (paramètres poussés à fond) :
- GPU : NVIDIA GeForce RTX 2080 (bah oui)
- CPU : i7-8700K @ 5 GHz
- RAM : 16 Go
Forcément, ce qui nous intéresse particulièrement à la découverte de cette nouvelle carte graphique, c’est de voir ses nouvelles technologies en action.
Je préfère le dire tout de suite : le Ray tracing n’est pas à la hauteur des espérances. Pour l’instant très discret, il ne faut pas oublier que cette technologie est extrêmement récente et qu’on ne verra ses apports et sa puissance qu’avec les futurs jeux qui l’incorporeront dès la base dans leur processus de développement. En l’état, j’estime que le Ray tracing n’est pas encore réellement sorti, mais qu’il représente incontestablement un intérêt d’avenir pour le jeu vidéo. Pour l’heure, il faut véritablement savoir où regarder pour observer la différence, et elle demeure négligeable. Je reprendrai pour illustrer les visuels du test de la GeForce RTX 2080 Ti.
À l’heure actuelle, le coût en performances freinera les joueurs d’utiliser le DXR à moins de posséder un PC très puissant et de privilégier le confort graphique ultime à la fluidité. Même avec l’ajout du DLSS, technologie tout aussi récente, point de miracle. Encore une fois, le temps devrait permettre de peaufiner cette technologie afin de l’amplifier et bonifier ses effets.
Ce n’est pas forcément une surprise, la résolution 1080p s’en sort mieux avec la perte de FPS due au Ray tracing : -21/-22% pour respectivement Metro Exodus et BFV, ramenée à -19/-17% avec le DLSS. Pour ce qui est du 4K, le DLSS permet de récupérer davantage de FPS, particulièrement sur Metro Exodus qui parvient presque à faire oublier la perte engendrée par le DXR : -46%/-35% sans DLSS, -4%/-24% avec. Rappelons que Metro Exodus propose d’utiliser le DLSS sans le DXR – résultat garanti avec 58 FPS en moyenne en 4K.
Bilan : le DLSS fait clairement son effet en 4K, ce qui semble être son objectif à la base. Pour ce qui est du 1080p, il faudra repasser, mais les pertes sont de toute manière plus mitigées, ce qui permet de profiter du Ray tracing en gardant un jeu de toute manière très fluide, pour peu qu’on ait la machine appropriée.
Ça fait quand même du bien par où ça passe
DXR et DLSS mis à part, on parle d’un gain de performance d’environ 20% dans les rues d’Internet. Voyons ce que ça donne avec 6 jeux : Metro Exodus, Battlefield V, Anthem, Fortnite, PUBG et Apex Legends.
Les tests ont été effectués sur 2 résolutions : Full HD et 4K, la nouvelle génération de NVIDIA et ses gros chiffres visant clairement la 4K. Afin de comparer, nous avons également réalisé des mesures sur l’homologue de la génération précédente, à savoir la GTX 1080.
En moyenne, on note une augmentation des FPS de 24,55% pour la résolution 1080p entre la GTX 1080 et la RTX 2080. La 4K se démarque particulièrement avec un gain de 50,39% en moyenne… un boost clairement important. Vous noterez l’absence d’Anthem du tableau 4K, la raison est simple : dans cette résolution, la GTX 1080 plantait, tout simplement. Je peux par contre vous dire que la RTX 2080 offrait en moyenne 44 FPS.
En jeu, la différence se fait bien évidemment ressentir en 4K, la fluidité s’installe tranquillement grâce à la RTX, alors que jouer en 4K avec la GTX 1080 a véritablement tenu du calvaire. En revanche, pour ce qui est de la résolution 1080p, à moins d’avoir un œil exercé, vous risquez bien de louper l’apport en fluidité de la RTX 2080. En ce qui me concerne, ce n’est que lorsque j’ai réinstallé la GTX 1080 pour faire les mesures pour ce test que je me suis rendu compte que la RTX 2080 me manquait…
Afin que vous puissiez avoir le détail des performances de la RTX 2080, voici les graphiques comprenant les FPS mini, maxi et en moyenne pour chaque jeu testé.
La réalité virtuelle au maximum
Quid de la VR ? La GTX 1080 offrait déjà de superbes performances avec le HTC Vive, j’ai donc essayé avec la RTX 2080. Celle-ci permet de gagner les quelques FPS manquants pour des performances quasi-maximales (le HTC Vive est limité à 90 FPS).
Là-dessus, je n’ai clairement pas senti la différence. Aussi si vous êtes principalement intéressé par la VR et possédez une GTX 1080, inutile de passer par la case RTX 2080, excepté peut-être pour la prochaine génération de casques. Des mesures devront être faites à ce moment-là avec les nouveaux équipements.
Une brique à l’édifice de la toute puissance
La NVIDIA GeForce RTX 2080 offre les performances que l’on est en droit d’attendre d’une nouvelle génération, même si elle traîne un peu la patte en 1080p, résolution pour laquelle on attendrait un boost d’au moins 30%. Malgré touté, on s’installe dans le confort de cette superbe carte, qui permet de booster les performances des amoureux du gaming. Le bond est saisissant en 4K avec des gains de 50% en moyenne. Seul (gros) hic de cette nouvelle carte, le prix exhorbitant : la NVIDIA GeForce RTX 2080 Founder’s Edition est proposée à 849€. Il s’agit clairement d’un investissement d’avenir : les technologies Ray tracing et DLSS en ont, de l’avenir, mais il faudra attendre d’avoir des jeux pensés depuis leurs origines avec ces bijoux.
► Points forts
- Le design sobre et futuriste (avouez que ça va rarement de pair)
- La puissance pure au cœur du PC
- Un port USB-C, bien utile pour la prochaine génération VR
- La 4K en prend pour son grade
- Le DLSS peut se montrer très performant.
► Points faibles
- Le prix dingue
- Un peu chiche sur le câblage
- Le Ray tracing et le DLSS peu déployés pour le moment, et limités voire très limités en termes d’impact. En gros, wait & see.
Golden GPU
Ce test a été réalisé sur un matériel fourni par le constructeur.
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Bon ça fait rêver mais on va attendre gentiment que ça baisse et que davantage de jeux gèrent le raytracing.
Sinon gg hexen pour tes intertitres le "Chérie, j’ai Ray tracing les gosses !" m’a bien fait délirer. :)
Très bon test, j’aime bien la rédaction. Et avec des jeux récents utilisant les technologies de la cartes. Tout ce qu’il faut pour baver sur la cartes et pleurer du prix…
Merci !