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Paper Mario revient. Est-ce un nouveau RPG complet au Royaume Champignon ? Plus vraiment, mais il a quand même des arguments pour les amoureux de l’univers du plombier moustachu.
Qui c’est le patron ?
Paper Mario est une petite institution dans l’univers Nintendo. Le genre de sous-série qui n’a pas laissé les fans du plombier indifférents lorsque le premier opus s’est laisse découvrir pour la première fois, sur N64 dans le cas échéant. On délaisse les sauts périlleux et la collecte d’Étoiles/Lunes/Soleils en tout genre pour quelque chose de plus posé, plus centré sur la narration. Oui, c’est étonnant pour un univers aussi chelou que celui de Mario, mais ça lui donne du relief (vous l’avez ?) à défaut de lui donner du sens. Et puis, cette direction artistique qui avait 20 ans d’avance sur les productions indépendantes sans-le-sous d’aujourd’hui.
L’annonce quasi surprise d’un nouveau Paper Mario sur Switch a fait frémir beaucoup de nostalgiques, un peu déçus des derniers épisodes qui avaient du mal à renouer avec le charme des premiers opus. Avec l’aura actuelle de la console, il y a moyen de pondre quelque chose d’intéressant en se réappropriant la formule. Et bien, je suis bien de cet avis, même si The Origami King s’y perd un peu à force de vouloir proposer quelque chose volontairement différent.
Plié en quatre
Premier constat, ce nouveau Paper Mario n’est plus vraiment un RPG : plus de barre d’expérience, plus d’arbres de talent… le strict minimum étant l’inventaire avec différents objets de combats par niveau et quelques points de vie max récupérés au fil de l’aventure en tant que simples objets trouvés.
Premier constat, ce nouveau Paper Mario n’est plus vraiment un RPG : plus de barre d’expérience, plus d’arbres de talent…
J’aime beaucoup cette façon d’écrémer à fond les mécaniques de jeu d’un JRPG, puisqu’il reste toujours un sentiment de progression, mais il est ailleurs. Les ennemis gagnent toujours en puissance, mais c’est par les mécaniques de gameplay et l’apprentissage qu’on arrive à les contrer. On aime ou n’aime pas, mais il faut avouer que le titre manque clairement de profondeur et ne permet pas vraiment d’approche créative.
Chaque Paper Mario propose son propre système de combat original, mais il faut avouer que celui d’Origami King déroute un brin, bien qu’intéressant.
Mario est au centre d’une arène et le joueur doit essayer de repositionner correctement les ennemis en tournant les cercles successifs ou en avançant les lignes. En un nombre donné de mouvements et d’attaques (saut = ligne ; marteau = carré), le but est de trouver les bonnes combinaisons pour une efficacité optimale. En dehors des boss (affreux, on y reviendra), rien n’est aléatoire et chaque combat peut-être résolu en un tour, sans que l’ennemi n’ait eu le temps d’attaquer.
Avec son système de combat particulier, on est plus proche d’un mélange détonnant entre action/aventure et puzzle-game, qu’un JRPG. On progresse dans l’environnement, on cherche la marche à suivre et de temps en temps, des ennemis nous sautent dessus. C’est sympa deux minutes, sauf que certaines phases de jeux deviennent extrêmement redondantes avec tous ces combats qui se ressemblent, surtout quand on se fait agresser 5 fois de suite en l’espace de 10 mètres.
Avec son système de combat particulier, on est plus proche d’un mélange détonnant entre action/aventure et puzzle-game que d’un JRPG.
Et ne pas résoudre la solution d’un combat est juste frustrant, une perte de temps qui oblige à se farcir des ennemis alors éparpillés. On peut acheter du temps avec des pièces (qu’on ne manque jamais vraiment), mais j’avais demandé de jouer à Paper Mario, pas Picross (et j’adore Picross, hein ?). D’autant plus que la plupart des puzzles de combat sont assez faciles une fois qu’on a pris le pli, et la difficulté ne décolle jamais vraiment. Et ne pas plier le combat à cause d’un simple QTE ratée, laissant le malheureux Maskass à 1 PV, c’est rageant puissance 1000.
En dehors du “simulateur de combat” qui propose de véritables casse-tête, on est rarement enthousiasmé par un combat en particulier avec la réflexion : “ah oui, celui-là vraiment retord, j’adore”. On sent pourtant que c’était l’objectif initial de proposer des cas de figure variés, mais ce n’est jamais vraiment le cas.
En revanche, les combats de boss sont bien plus intéressants, puisque c’est au tour de l’ennemi unique d’être au centre de l’arène. Chaque boss apporte ses propres mécaniques qui exige un certain sens de l’observation avant de pouvoir trouver un point faible. Le souci est que les tours de Mario se reposent sur une disposition de marqueurs au sol placés, cette fois, de façon aléatoire, ce qui empêche — au mieux — d’exécuter certains combos ou — au pire — une simple action pourtant cruciale. Préparez-vous à vous faire plier en deux pour le coup, mais la galère s’adoucit une fois un plan d’action en place. C’est déjà ça.
À se plier de rire
Pourquoi jouer à Paper Mario si les combats ne sont ni profonds et foncièrement intéressants ? Pour l’Aventure avec un grand A, pardi.
La narration du dernier Paper Mario fait honneur à la série avec une histoire très agréable à suivre et le concept des origamis est plutôt bien exploité pour une direction artistique vraiment toute mimi qui rappellera un peu Yoshi’s Crafted World. Je veux dire par là que les décors en papier mâché pourraient être recréés par un cours d’art plastique de 6e (ce n’est pas un reproche), et toutes les créatures et Esplis ont été élaborés avec de vrais patrons d’origami.
Le concept des origamis est plutôt bien exploité pour une direction artistique vraiment toute mimi.
Vous l’aurez remarqué aux calembours (pitoyables) de ce test, l’écriture et la localisation française sont vraiment bonnes, avec des champs lexicaux sur le pliage et le rayon papeterie à se plier de rire, soutenus pas une mise en scène généreuse, intelligente et efficace. Qui m’aurait dit un jour qu’un Bob-omb serait le meilleur compagnon que j’ai jamais eu depuis Mass Effect ? Certes, l’écriture reste candide et bon enfant, mais il y a vraiment des petites fulgurances d’écriture qui savent arracher un rire, voire un sentiment de tendresse, notamment grâce au compagnon de Mario : Olivia. C’est vraiment bien.
Libérer le château de Peach du Roi Origami est une aventure de longue haleine (comptez une bonne trentaine d’heures, tout de même) et vous demandera de voyager aux confins du Royaume Champignon. Chaque bourgade offre sa propre atmosphère et ses moments mémorables, nous faisant remarquer que le titre est plutôt joli pour de la Switch, avec une technique qui n’a pas à rougir (cet effet d’eau, et beh).
Libérer le château de Peach du Roi Origami est une aventure de longue haleine et vous demandera de voyager aux confins du Royaume Champignon.
Malgré des efforts pour lisser l’expérience du joueur, on peut rouspéter à propos de quelques longueurs et allers-retours assez relous. Certains arcs sont parfois un poil trop long pour leur propre bien. Comme expliqué plus haut, les combats ont la fâcheuse tendance à casser le rythme de l’exploration, là où leur redondance n’aide clairement pas, mais si l’aventure vous happe, on ne s’ennuie jamais vraiment… heureusement.
Si vous aimez la collection, vous allez être servi avec Paper Mario: The Origami King, puisqu’il est une fois de plus question de libérer des centaines de Toads, transformés en origamis et cachés dans l’environnement. On se prend au jeu de fouiller partout, même si le nombre de secrets à découvrir est clairement intimidant. Heureusement, des outils permettent de faciliter les recherches, mais on finit clairement par devenir parano. Si vous comptez terminer le titre à 100%, vous allez en avoir pour un moment.
Mario plie, mais ne rompt pas
Paper Mario: The Origami King n’est clairement pas à la hauteur des premiers opus de la série. Le système de combat est intéressant sur le papier, mais rapidement redondant et l’épuration du game design est un poil trop audacieuse pour convaincre la plupart des joueurs. Heureusement, la narration et l’écriture rattrapent le coup de donnent tout de même envie de partir en croisade contre les origuerriers pour libérer le Royaume Champignon. Vous pourriez être surpris.
Ce qu’on a aimé :
- Une narration engageante
- Des situations variées
- Souvent très drôle
- Des combats de boss tactiques
- Bobby
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Un système de combat unique, mais redondant
- Mécaniques de jeu trop épurées pour son propre bien
- Les compagnons inutiles en combat
- La progression qui traîne des pieds
- Les confettis, système superflu
- Le motion control aussi
Ce jeu est fait pour vous si :
L’Univers de Mario avec un grand U, aimez rire et une réflexion profonde sur la vie des Bob-ombs.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous vous attendiez à un vrai Mario RPG.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Paper Mario: The Origami King est disponible sur Nintendo Switch.