Autant le dire tout de suite, Pillars of Eternity est une véritable pépite. Celle que l’on trouve au fond d’une mine tarie depuis longtemps et pour laquelle on avait perdu tout espoir. Je sens bien que vous vous languissez et que vous seriez prêts à m’offrir corps et âmes pour qu’enfin je vous dévoile les raisons de cette métaphore, mais point de ça chez nous! Calmez-vous et lisez plutôt.
Vous êtes un aventurier du monde d’Eolia et vous faites partie d’une expédition à destination d’une terre que l’on vous vante être un havre de paix. Seulement, vous êtes pris d’un malaise étrange en route (sûrement la gastro, vous avez regardé votre cassoulet droit dans les yeux hier, et il avait un air louche) et grâce à vous, tout le convoi est forcé de s’arrêter et il se trouve que le campement est établit près de ruines réputées extrêmement dangereuses. Je me garderai bien de vous en dire plus car s’il y a une chose dont la surprise doit être conservée dans PoE, c’est bien son scénario. Car vous tenez entre les mains, ou tout du moins votre disque dur tient entre ses circuits, ce qui peut déjà être considéré comme un grand classique du RPG des temps modernes. Un petit intrus dans l’insipidité ambiante. Un peu comme si Jacqouille la Fripouille débarquait à la bourse de Paris au milieu des costards-cravates: c’est très inattendu mais diantre que c’est jouissif. Le titre d’Obsidian Entertainment est le digne héritier du légendaire feu Baldur’s Gate et une fois que l’on s’y met, on ne le lâche plus.
Une écriture à tomber et des choix par milliers
La première chose qui rappelle les classiques et qu’il faut savoir avant d’acheter un jeu tel que celui-ci. C’est que si vous êtes aveugle, analphabète, ou tout simplement rebuté à l’idée de lire, il est de mon devoir de vous dire qu’il n’est pas fait pour vous. Car la première chose qui caractérise ce genre de titre, c’est le texte! Il y en a littéralement partout et tout le temps! Vous aurez systématiquement une foule de détails afin d’établir un contexte, une ambiance, vous donner des indices sur des personnages, sur l’histoire du monde, etc… Et c’est l’occasion pour moi de souligner le premier point positif issu d’une loooongue liste: l’écriture est belle. On prend véritablement plaisir à lire ces mots, malgré les quelques fautes de français issues d’une traduction peut-être un peu trop hâtive (mauvaise conjugaison, oubli d’un pluriel… Rien qui ne gâche la beauté de l’écriture et des tournures de phrases). Vous vous sentirez happé par le jeu et les histoires qu’il vous contera. On a littéralement l’impression de lire un livre. Vous savez ces vieux “Livre dont vous êtes le héros” et qui ont peuplé les enfances de plus d’un, mais en mieux écrit. Le lore est très développé et pour peu que vous vous intéressiez au monde d’Eolia, il vous le rendra bien.
L’écran de création du personnage principal, le vôtre donc, est déjà un ravissement. Paradox Interactive, fidèle à sa volonté de publier des jeux aux mécaniques poussées, édite là un authentique RPG papier, mais numérique! Vous pourrez absolument tout décider pour votre personnage jusque dans les détails: la race mais aussi l’ethnie, la classe, les attributs, la culture, l’histoire, l’apparence et la voix de votre aventurier ou aventurière. Je précise qu’en plus, chaque critère, hormis l’ethnie souvent composée de deux possibilités, vous offre un joli petit paquet de choix (souvent au moins 8). Seul le choix de l’apparence laisse peut-être un peu à désirer puisque vous n’avez le choix qu’entre des visages prédéfinis même si on vous laisse le choix de la coiffure et de la pilosité. En même temps, avant d’arriver à ce stade, vous aurez bien passé 1 heure à faire vos choix sur les critères précédents et, étant donné qu’on ne voit pas vraiment la tronche de cake de votre héros dans l’aventure, une envie impérieuse s’impose à vous: il faut que je m’y mette! Sachez également que vos choix auront une influence dans vos interactions avec les autres et la façon dont ils vous perçoivent, que ça soit vos compagnons de voyage où les autres gens que vous rencontrerez lors de vos pérégrinations, ainsi l’aventurier au passé de voyou n’aura pas toujours le même accueil que celui qui fût ecclésiastique, ce qui peut se réveler très contraignant ou très utile dans certains cas. Par ailleurs, ces choix vous donnent également des statistiques particulières et votre culture d’origine change votre équipement de départ, notamment esthétiquement.
De la beauté dans la difficulté
Autre point d’intérêt: le jeu est beau! Alors certes la patte artistique ne conviendra pas à tous, notamment au niveau des décors, mais je pense que les développeurs ont voulu rendre hommage à Baldur’s Gate, dont ils revendiquent l’influence massive. Il serait de toute façon peu aisé de prétendre le contraire. Personnellement, j’adhère à 100%, et ce n’est pas parce que je fus joueur de Baldur’s Gate, car à mon grand désarroi ça n’a jamais été le cas, l’ordinateur ayant fait son apparition dans mon foyer que bien plus tard. Il y a un certain cachet et j’ajoute que la modélisation des héros m’a particulièrement satisfait, ainsi que de voir les changements de leurs armures au fur et à mesure que mon aventure progressait. Les sorts sont certainement ce qu’il y a de plus beau et les animations sont très satisfaisantes. Plutôt que de vous embêter à acheter Baldur’s Gate HD, mettez donc votre pécule en investissement sur Pillars of Eternity, satisfaction garantie! D’une manière générale, le jeu est beau et je ne trouve rien à redire sur les graphismes ou sur le choix artistique. Tout est cohérent et j’ai aimé m’y plonger.
Parler des sorts me permet de bifurquer (bien le bonjour, mot des années 80) sur les combats. Si vous n’avez jamais posé les mains sur un jeu du genre, cela risque de vous sembler un peu particulier. Il s’agit en fait d’allier à l’action une dimension stratégique qu’il vous est impossible de négliger sans quoi la mort sera l’issue dans presque tous les cas. Vous commencez l’aventure seul, mais vous êtes rapidement rejoint par des compagnons, jusqu’à avoir un groupe de six joyeux lurons. Ces six compères vont tous se battre lors de rencontres peu amicales, et vous serez celui qui leur dictera quoi faire. Pour cela, Pillars of Eternity met à votre disposition un système de pause que vous pouvez activer à n’importe quel moment du combat pour programmer les actions de vos héros. Attention à vos fesses, car les sorts des mages ne font bien souvent pas la distinction entre ami et ennemi et une boule de feu mal placée peut vite revenir à marquer un but contre son camp (je hais le foot, mais je sais qu’il doit y avoir des fans parmi nos chers lecteurs. C’est cadeau). Les combats sont bien souvent difficiles et très stratégiques et vous devrez faire attention aux actions que vous programmez car une erreur de trop peut vous coûter la victoire. En plus, lorsqu’un allié meurt, c’est définitif. C’est pas des rigolos chez Obsidian Entertainment, quand on est mort, on est mort!
C’est un excellent point puisque le réalisme est ainsi au rendez-vous et cela vous encourage à faire très attention à ce que vous faites. D’autant que chaque compagnon a son histoire personnelle associée à une quête fleuve. Ainsi s’il meurt, c’en est fini de tout ça et vous ne saurez jamais le fin mot de son périple. La complexité n’est pas à trouver que dans les combats, qui d’ailleurs vous paraîtront plus abordables une fois que vous vous serez familiarisé avec les sorts et le système de combat. Comme un RPG papier, beaucoup de variables et de statistiques influent sur le jeu: réflexes, constitution, déviation, etc… Autant d’éléments qu’on vous explique au début du jeu, de façon très claire, mais que vous aurez besoin d’apprendre à nouveau pendant quelques temps tant ils sont nombreux. Mais comme dans la plupart des cas où un jeu va chercher dans la complexité, une fois que vous maîtrisez tout ça (et croyez-moi ça vient plus vite qu’on ne le pense), le jeu prend une toute autre dimension et vous l’appréciez encore plus. Il est utile de mentionner également que rien n’est gravé dans la roche: la mort n’est pas le seul moyen de perdre un compagnon et une dispute peut vite éclater si vous faites les mauvais choix textuels lors d’une conversation. La dite querelle peut conduire votre frère d’arme à claquer la porte et vous l’aurez bien cherché, parce que vous l’aurez provoqué, chenapan que vous êtes! Car oui, vous aurez beaucoup le choix des réponses dans les dialogues et oui, selon celle que vous déciderez d’employer, l’issue des évènements sera bien souvent différente, et ça c’est génial.
Autre chose, j’ai signalé qu’un de vos petits copains (la route vers la gloire, ça rapproche les gens. Beaucoup.) pouvait claquer la porte, j’aurai tout aussi bien pu dire qu’il pouvait claquer la moustiquaire de la tente, car vous devrez camper. Gardez toujours de quoi faire un feu dans votre sac à dos du parfait petit aventurier, car vos personnages vont éprouver de la fatigue à force de marcher et de combattre. Or un personnage fatigué est un personnage moins performant, qui rate plus sa cible et prend plus de coups. Même chose, un jeteur de sorts n’a qu’une utilisation limitée de chaque niveau de sort et il vous faudra passer par la case tente pour recharger tout ça. En plus de tout ça, car ce n’est pas fini, vous aurez le privilège de gérer votre propre forteresse! C’est pas la classe internationale, ça? Vous pourrez tout rénover, engager des mercenaires pour la défendre, faire venir des marchands, bâtir des défenses, et tout et tout! C’est bien un des jeux les plus complets que je connaisse.
Mets ta casquette d’exploratrice, Dora!
Un dernier point extrêmement positif est que l’exploration est récompensée. On ne vous donne pas tout tout cuit dans la bouche, faut pas déconner. Vous devrez vous-même vous charger de partir littéralement à l’aventure et de fouiller dans les moindres recoins. Car c’est entre autres là que vous ferez des rencontres intéressantes vous octroyant des quêtes, des compagnons, du stuff… Et si comme moi Pillars of Eternity vous marque pour de bon, vous en aurez de toute façon envie. Vous voudrez découvrir les moindres secrets du jeu. De plus, il y a parfois des confrontations armées que vous ne pouvez pas faire de suite puisqu’elles sont trop difficiles pour vous. Il vous faudra passer votre chemin, devenir plus fort et recruter d’autres frères d’armes (car vous pouvez en recruter plein et même en créer de toute pièce, seul le groupe de voyage est limité à 6 compagnons) pour ensuite revenir sur ces ennemis qui vous en auront fait baver, les étriper et enfin finir votre quête. Si vous avez des balls, sachez qu’il existe quatres modes de difficulté, le quatrième étant l’équivalent d’un séjour en enfer avec quatre couches de vêtements Petit Bâteau et une cible greffée au postérieur affublée d’un “pique moi avec ta fourche” très incitatif. Et comme si ça ne suffisait pas, le mode gros expert de la mort qui tue effacera votre sauvegarde dès que votre héros rencontrera un funeste destin. Vu les kilomètres de texte à lire et la difficulté des combats, ne vous lancez là-dedans que si vous aimez Petit Bateau ou si vous êtes sadomasochiste.
Le dernier pilier
Avec Pillars of Eternity, vous avez ce qu’on appelle communément une valeur sûre. Vous avez de quoi vous éclater pendant de longues heures pour peu que vous aimiez le genre. Et si vous ne l’aimez pas et que lire ne vous rebute pas, il est probable qu’il vous le fasse aimer! Ce jeu est déjà un grand classique. L’ambiance induite par l’écriture élaborée, les choix artistiques, les effets spéciaux, la personnalisation ultra poussée du héros, la foule de choix qu’on vous propose et tout le reste font de ce titre un chef d’oeuvre à la fois génial et indispensable.
[Points positifs]
- Scénario fouillé
- Excellent style d’écriture
- Combats difficiles et stratégiques
- Création de personnage ultra poussée avec influence sur le gameplay
- Une histoire pour chaque compagnon et des quêtes associées
- Superbe BO qui rappelle le Seigneur des Anneaux
- Un vrai RPG à l’ancienne
- Beaux graphismes
- Belle patte artistique
- Ma propre forteresse à gérer et à défendre!
- Exploration recompensée
[Points négatifs]
- Quelques fautes de conjugaison et d’accord
- Au sein d’un dialogue, il arrive que la voix parle pour un écran de texte et pas le prochain, avant de reprendre avec le suivant
- Vitesse de défilement de l’écran trop lente
- Heu… Pas de véritable aspect négatif?
Configuration minimale:
- Windows Vista 64 bits ou plus récent
- Processeur: Intel Core i3-2100T @ 2.50 GHz / AMD Phenom II X3 B73
- 4 GB de RAM
- Carte graphique ATI Radeon HD 4850 ou NVIDIA GeForce 9600 GT
- 14 GB d’espace disque
Configuration recommandée
- Windows Vista 64 bits ou plus récent
- Processeur: Intel Core i5-2400 @ 3.10 GHz / AMD Phenom II X6 1100T
- 8 GB de RAM
- Carte graphique Radeon HD 7700 ou NVIDIA GeForce GTX 570
- 14 GB d’espace disque
Pillars of Eternity est disponible à prix mini (t’as vu ça rime, et en cross-language en plus. A genoux devant ton maître) chez notre partenaire goclecd.fr.
Je l’ai à l’oeil depuis l’annonce par contre j’ai entendu dire qu’il y avait de nombreux bugs pour l’instant (on commence à avoir l’habitude avec les jeux PC ces dernières années) donc j’attendrais qu’il soit bien patché.
J’en ai entendu parler mais faut croire que j’ai du bol. J’en ai pas rencontré un à part les voix qui sont présentes sur un écran de dialogue et pas sur l’autre. Le jeu va être patché la semaine prochaine: http://www.warlegend.net/pillars-of-eternity-patche-la-semaine-prochaine/
il à l’air pas mal :D merci du test
Je vais attendre une promo steam car 45€ je trouve ça un poil raide
Mais le jeu a l’air super :)
18€ faust chez notre sponsor ^^ http://www.goclecd.fr/acheter-pillars-of-eternity-cle-cd-comparateur-prix/
je viens de voir ça il y a 5 minutes oui ^^ merci
den m’a devancé ^^
Le test qui m’a fait changé d’avis sur le jeu et qui fait que j’y joue aujourd’hui, bon travail m’sieur ‘Who ;)
Merci beaucoup Elvia, ça fait plaisir :)
Merci pour le test ! Je cours le dl :)
Pour le point négatif "Vitesse de défilement de l’écran trop lente", ça peut se régler dans les options du jeu, avec vitesse de défilement (perso elle est sur 2x)
Et un ptit compliment ne fait jamais de mal : excellent test, du début à la fin ;)