L’arrivée de la licence Warhammer 40.000 dans Powerwash Simulator incarne a elle seule l’apogée des collaborations inattendues. Et pourtant, ce sont bien des Dark Angels Deathwing Redemptor Dreadnought (à prononcer d’un souffle), des Blood Angels Thunderhawk, et d’autres véhicules au nom à coucher dehors qu’il faudra nettoyer sous tous les angles à grand coup de flotte. Ca n’a pas l’air fascinant dit comme ça ? Rassurez-vous, ça ne l’est guère beaucoup plus buse en main.
Peinture à l’eau
Connaissez-vous Powerwash Simulator ? Si ce n’est pas le cas, difficile de vous blâmer. Après tout, on a connu des noms plus accrocheurs… Nettoyer, c’est déjà chiant au quotidien, alors qui serait assez fou pour s’infliger ça dans ses jeux vidéo ? Eh bien 12 millions de joueurs pour commencer, mais aussi l’autrice de ces lignes. Parce qu’aussi étonnant que cela puisse paraître, quand surgit un muret brillant de derrière un monceau de graisse, de boue, ou de peinture, quelque chose de cathartique s’éveille dans le petit cœur qui bat derrière la manette.
Évidemment, le concept même du “powerwashing” y est pour beaucoup. On a tous déjà vu ces POV d’amerlocs qui s’emparent d’un nettoyeur à haute pression pour PURIFIER des dalles ou les marches d’un petit passage dans leur jardin. Et forcément, si c’est déjà satisfaisant en vidéo, ça l’est tout autant quand on y ajoute des jauges de crasse qui se vident au fil de l’eau, et des environnements saugrenus à faire reluire. Alors on se prend au jeu. Et tel un peintre qui fonctionnerait à l’envers, on approche chaque surface à sa manière, parfois de façon anarchique en dessinant de petits motifs, parfois de façon méthodique en nettoyant la suie par lambeau. C’est tout simple, et pourtant, c’est juste ce qu’il faut pour stimuler la créativité sans jamais l’égarer.
Kärcher c’est pas donné
Dans un registre un brin plus personnel, sachez que quand on est en proie à diverses angoisses, paniques, ou déprimes passagères, Powerwash Simulator montre des vertus quasi-thérapeutiques. Comme si derrière son aspect coloré, ses mécaniques simples ou son invitation au perfectionnisme de la propreté, il arrivait à proposer une expérience aussi relaxante qu’addictive. Évidemment, ça ne remplacera jamais un psychiatre, et que l’on s’entende bien, le nettoyage à haute pression reste une activité fort appréciable même quand la vie vous sourit. C’est juste que ses qualités en font un ami particulièrement réconfortant lorsque l’on traverse ce que j’appellerai, faute de mieux, un “petit coup de mou“.
Mais alors quid de ce DLC flambant neuf ? Eh bien si on ne peut que vous recommander chaudement le jeu de base, difficile d’en dire autant de son extension Warhammer 40.000. Et pour tout un tas de raison. La première étant d’ailleurs flagrante : le pack vendu tout de même 8 euros ne contient QUE des véhicules. Vous allez donc vous retrouver à nettoyer de la machine de guerre plus ou moins grosse sans trop de variété. Ce qui ne laisse pas un goût particulièrement plaisant sur le palais, d’autant qu’on a vu Darktide, on a vu Space Marines 2 ; soyons sérieux, on ne peut certainement pas reprocher à la licence de Games Workshop de manquer de décors.
Comme si cela ne suffisait pas, tous les véhicules sont truffés de petits recoins, et de renfoncements absolument atroces à nettoyer. Pour ne rien arranger, le DLC ne vous laisse même pas utiliser tous vos embouts (le trident est inaccessible), rendant l’accès au 100% particulièrement laborieux. Le constat est d’autant plus bizarre que beaucoup d’efforts semblent avoir été déployés sur à peu près tout le reste. Les skins d’équipement sont jolis, les engins admirablement modélisés, quant au hangar qui sert d’unique environnement, il met directement dans l’ambiance. D’ailleurs pourquoi ne peut-on pas le nettoyer ? Mystère. Reste enfin la question du lore. Parce que oui, le DLC tente de nous immerger dans son univers à grand renfort de petits messages. Mais soyons honnêtes, ils ne parleront sans doute qu’aux fans absolus de Warhammer 40.000 et resteront même totalement obscurs pour les autres. Dommage.
Imperium ne rime pas avec impératif
Petit tir contre son camp, FutureLabs nous prouve aujourd’hui que les figurines Warhammer étaient finalement bien plus amusantes à peindre qu’à nettoyer. C’est dommage, la franchise invitait pourtant à un meilleur traitement. Alors, la pupille rivée à la fenêtre, on admire la planète de rouille qui s’offre à notre vue en contrebas. Un “c’est beau…” s’échappe de mes lèvres, tandis que les reflets des vitraux dansent sur mon visage. C’est beau, oui, et ça restera inaccessible. Tant pis, on se contentera d’un pauvre skin et d’une poignée de véhicules, passablement chiants à décaper. Quelle frustration.
Ce qu’on a aimé :
- L’esthétique globale très réussie
- La modélisation impressionnante des véhicules
- Plus long qu’il n’en a l’air
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Toujours un peu cheros
- Un 100% très laborieux
- Aucun vrai décor à nettoyer
Ce DLC est fait pour vous si :
Vous avez déjà fini tout le contenu du jeu de base et ne jurez que par Warhammer 40.000.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous détestez poncer méticuleusement les petits renfoncements, ou si vous pensez que le nettoyage véhicules est la partie la moins intéressante du jeu.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- PC
- Steam Deck
Powerwash Simulator est disponible sur PC, Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series.