Habitué des jeux multijoueur asymétriques avec Friday the 13th, le studio Illfonic s’attaque désormais à la célèbre créature de Stan Winston en nous livrant le flambant neuf Predator: Hunting Grounds. Amateurs de chasse et de soldats bodybuildés, accrochez-vous à vos dreadlocks, car nous partons en direction de la jungle sud-américaine.
La chasse est ouverte
Au même titre que l’Alien de Ridley Scott, le Predator fait partie de ses créatures mythiques ancrées de nos jours dans la pop culture. Moins célèbre que son homologue xénomorphe, notre chasseur extraterrestre n’en est pas moins dangereux, bien au contraire.
Alors forcément quand un “petit” studio — dont le seul pedigree potable est un slasher asymétrique oubliable — s’attaque au projet d’un nouveau jeu estampillé Predator, on est en droit de transpirer des litres de sueur. Pourtant, il faut bien avouer qu’Illfonic nous livre ici un Predator: Hunting Grounds plus que correct qui s’inspire bien plus de l’ambiance du premier film Predator que des autres épisodes de la saga.
Predator: Hunting Grounds s’inspire de l’ambiance du premier film.
Le titre est un un FPS/TPS multijoueur au gameplay asymétrique dans lequel les joueurs incarneront au choix le terrible Predator ou l’un des soldats surentraînés envoyés sur le terrain.
Les adorateurs de la créature qui auront fait un passage sur Aliens vs Predator (2010) décèleront un air de famille avec le mode Chasse de Predator de ce dernier. Cependant, au lieu d’incarner une troupe de marines dans des infrastructures futuristes, les joueurs seront propulsés aux commandes d’une unité d’élite en plein conflit dans la jungle sud-américaine.
Commando(ra) l’exploratrice
Ces derniers devront réaliser plusieurs objectifs dans une grande carte possédant divers points d’intérêt. La particularité du titre, c’est qu’il parvient (un peu à la manière d’un HUNT: Showdown) à mélanger efficacement PvP et PvE. Les zones (et plus particulièrement les points d’intérêt) sont parsemées de soldats ennemis contrôlés par l’IA qu’il faudra éliminer afin de réussir les différents objectifs.
Des PNJ assez dangereux de par leurs dégâts élevés, mais paradoxalement cons comme des ballons. L’IA est aux fraises et il n’est pas rare de les voir foncer en file indienne vers les joueurs, ou rester plantés au milieu d’un camp à ne rien faire. Encore heureux qu’ils ne représentent pas l’intérêt principal du titre.
Et là, vous allez me dire : “Mais enfin Elrizzt, il n’y a pas de fraises dans la jungle” et je vous répondrais que j’ai très envie de vous arracher la colonne vertébrale afin de l’accrocher comme trophée dans mon salon… mais on digresse.
Le jeu parvient à mélanger efficacement PvP et PvE.
Ce qu’il faut savoir c’est que les joueurs passeront probablement le plus clair de leur temps dans la peau d’un commando, puisqu’il s’agit du plus répandu et celui qui possède le moins de temps d’attente. Tout le monde veut jouer le Predator et c’est compréhensible, pourtant, incarner un soldat possède un certain charme et c’est clairement l’expérience qui se rapproche le plus des films.
Une fois envoyés sur le terrain, les joueurs devront donc accomplir divers objectifs tout en éliminant les IA ennemies sur le chemin.
Sur place, ils pourront également récupérer du véritanium, la monnaie du jeu qui leur servira à acheter toutes sortes d’éléments cosmétiques dans la boutique du jeu.
Predator de faire ça
Du côté du Predator, son but sera tout simplement d’empêcher les joueurs d’accomplir leur mission en tentant de les éliminer un par un (ou tous à la fois, soyons fou). Pour cela, il aura à sa disposition ses gadgets habituels : camouflage optique, vision infrarouge ainsi que son arsenal d’armes (déblocable au fur et à mesure de la progression en niveau) allant du canon d’épaule au lance-filet en passant par le disque de combat.
Il faudra cependant gérer votre jauge d’énergie, puisque la plupart de vos actions la fera descendre rapidement, évitant ainsi de rester en permanence invisible, par exemple.
Que l’on incarne l’un ou l’autre des 2 camps, le gameplay reste fun et on s’amuse sans problème dans Predator Hunting Grounds.
Jouer Predator n’est pas simple. Il faudra user de ruse et de patience afin d’engager au bon moment et ne pas finir troué de balles. Car comme dirait Schwarzy : “S’il peut saigner, on peut le tuer”. En effet, vous êtes loin d’être invincible — et à l’instar du film, les joueurs soldats pourront vous pister grâce à vos traînées de sang vert fluorescent.
En définitive, que l’on incarne l’un ou l’autre des 2 camps, le gameplay reste fun et on s’amuse sans problème dans Predator Hunting Grounds.
“T’as pas une gueule de porte-bonheur”
Enfin du moins sur PC, parce que sur PlayStation 4, c’est une autre histoire. Mes yeux ont encore du mal à s’en remettre. Le jeu peine à maintenir les 30 images par seconde et souffre de véritables soucis graphiques.
Par exemple, l’une des mécaniques intéressantes du titre est de pouvoir déceler les mouvements du Predator lorsqu’il est camouflé, grâce notamment à la réfraction de la lumière.
Eh bien, je vous mets au défi de repérer quoi que ce soit avec cet aliasing dégueulasse. C’est comme si un million de Predator étaient en train de danser la salsa sur toutes les branches des arbres.
Je ne peux pas m’avancer sur la version pro, mais — à l’instar de Jedi: Fallen Order — Predator: Hunting Grounds accuse d’un sérieux retard technique sur PS4 classique. Le titre est aussi moche que le faciès de sa créature. Pour un jeu sorti en fin de vie de la console de Sony, c’est une sacrée prouesse.
Sur PS4, Predator: Hunting Grounds est aussi moche que le faciès de sa créature.
Non clairement, je ne peux décemment pas vous conseiller Predator: Hunting Grounds sur PS4 à l’heure actuelle. De plus, le jeu étant compatible crossplay, vous allez probablement passer un mauvais moment si vous tombez contre des joueurs sur PC. Vous pouvez bien évidemment désactiver l’option, mais le temps de recherche de partie étant déjà extrêmement long (jusqu’à 20 minutes pour le Predator en période creuse), ce n’est pas le meilleur choix.
Un contenu dépecé à vif
C’est d’autant plus dommage qu’Illfonic a fait un excellent boulot sur l’immersion du jeu. Les fans de la licence retrouveront les thèmes musicaux des films et tout le sound design de la mythique créature pour une immersion totale.
Du côté des soldats, le feeling des armes est excellent et le gameplay très fluide. Il y a même des mécaniques intéressantes directement tirées du premier film, comme la possibilité de s’enduire de boue en tant que commando pour cacher sa signature thermique ou bien imiter un appel à l’aide d’un soldat lorsque vous incarnez le Predator afin de les appâter.
Predator: Hunting Grounds est clairement une lettre d’amour aux fans de la licence.
Predator: Hunting Grounds est clairement une lettre d’amour aux fans de la licence. Il s’agit probablement du jeu qui retranscrit le mieux l’univers de Predator à l’heure actuelle — oui devant la série des Aliens vs Predator (malgré tout l’amour que j’ai pour la saga).
Cependant, le titre souffre d’un cruel manque de contenu. Avec seulement 3 cartes au compteur (qui se ressemblent beaucoup, soyons franc) et assez peu d’éléments à débloquer, Predator: Hunting Grounds ne vaut actuellement pas son pesant de véritanium. En dépit de toutes ses qualités, 40 balles pour un contenu aussi maigre peut faire grincer des dents.
Fashion victime
Par contre, le studio a mis le paquet sur les éléments cosmétiques et vous pourrez customiser votre Predator et votre soldat de 1000 façons différentes. Pour cela, vous pourrez débourser votre précieux véritanium ramassé durant les parties ou bien ouvrir des valises tactiques que vous gagnerez à chaque montée de niveau.
Ces “valises tactiques” vous permettront de gagner aléatoirement des objets qui… Non, mais vous allez où ? Revenez. Oui, ce sont des lootboxes, mais laissez-moi finir.
Predator: Hunting Grounds n’accueille pas de boutique d’argent réel ni aucune forme de microtransactions. Le seul moyen de gagner des valises, c’est de jouer. Alors certes, cela reste aléatoire, mais le jeu est plutôt généreux et vous allez gagner régulièrement de nouvelles lootboxes.
Predator: Hunting Grounds intègre des lootboxes, mais n’accueille cependant aucune forme de microtransactions.
À noter d’ailleurs que tout ce qui est armes, équipements et atouts (tout ce qui modifie le gameplay en somme) ne s’obtient qu’en montant de niveau. Les valises tactiques ne renferment que des éléments cosmétiques.
Un jeu pour les fans ?
Predator: Hunting Grounds parvient a retranscrire avec brio l’ambiance du premier film Predator. Les fans de la créature et des films s’y retrouveront sans soucis, tandis que les autres joueurs découvriront un jeu multijoueur asymétrique plutôt bien huilé (on sent le savoir-faire d’Illfonic en la matière) et fun à jouer. Cependant, son cruel manque de contenu et son naufrage technique sur PS4 classique viennent entacher un potentiel pourtant si prometteur. Du haut de ses 40 euros, Predator: Hunting Grounds parvient à peine à garder l’équilibre et certains joueurs finiront incontestablement par tomber dans la boue. À recommander donc avec modération.
Ce qu’on a aimé :
- L’ambiance fidèle aux films
- Le sound design parfait
- Incarner le Predator
- Le feeling des armes
- La customisation poussée
- Des mécaniques de gameplay intéressantes
- On peut incarner une Predatorette
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Un manque de contenu aberrant (seulement 3 cartes, vraiment ?)
- Une version PS4 classique à la limite de l’injouable
- L’IA totalement à l’ouest
- Des lootboxes pas vraiment nécessaires
- Des temps d’attentes trop longs en Predator malgré le crossplay
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous êtes fan du Predator et vous aimez arracher des colonnes vertébrales.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous n’aimez pas la jungle et, accessoirement, qu’on vous arrache la colonne vertébrale.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- Testé sur PlayStation 4 classique
Predator: Hunting Grounds est disponible sur PC et PS4.