Un peu plus d’un an après la sortie de Prey, Arkane Studios rempile avec Prey: Mooncrash, une extension rogue-lite qui, comme son nom l’indique, nous emmène sur la lune, et pas qu’une fois.
Faites la paix avec votre Kasma
Pirate informatique de votre état, vous vous retrouvez dans une capsule spatiale avec une jolie vue sur la lune. Peu après les événements de Prey, la base lunaire de TranStar a cessé d’émettre et il vous appartient de déterminer ce qui s’est passé dans les ultimes moments de la station.
Pour cela, vous allez lancer des simulations afin de vous mettre dans les pompes spatiales de cinq personnages. Petit détail bien intéressant : vous êtes à la solde de la société Kasma.
Petit détail bien intéressant : vous êtes à la solde de la société Kasma.
Si vous avez la mémoire qui flanche, Kasma est la principale rivale de TranStar (pour qui Morgan et Alex Yu travaillent) et cherche par tous les moyens à la dépasser. Nous en avons déjà entendu parler dans le jeu original, mais c’est la première fois que nous y sommes directement confrontés.
Quant aux cinq personnages de la simulation, il est probable qu’un en particulier vous dise quelque chose mais évitons tout spoiler. Chacun a une histoire personnelle à raconter, offrant parfois un petit éclairage sur l’univers de Prey. J’ai bien dit petit. J’aurais dû dire minuscule.
Vous êtes mort
Prey: Mooncrash vous propose de démarrer avec un personnage, puis d’en débloquer quatre autres. Dans un premier temps, votre seul objectif consistera à vous échapper par l’un des cinq moyens mis à votre disposition.
Ensuite, vous remarquerez que chaque protagoniste propose des objectifs à accomplir pour débloquer son histoire, vous invitant à les rejouer pour en apprendre plus sur eux et sur ce que TranStar faisait de cette base lunaire.
Tous les personnages ont des capacités particulières, ce qui se traduit par des arbres de talents spécialisés. Maintenant voilà l’idée : chaque passage dans la simulation garde les marques de ce que vous avez fait précédemment. Si mon premier personnage a pillé tous les coffres, le second se retrouvera démuni, et ainsi de suite.
Dans l’esprit rogue-lite, la base lunaire présentera de nouvelles spécificités à chaque reset.
De même, si vous avez nettoyé la base des Typhons, vous pourrez considérer être tranquille. Enfin presque. En réalité chaque objectif rempli renforce l’instabilité de la simulation et encourage l’apparition de nouveaux aliens. De même, un niveau de corruption progresse régulièrement et chaque degré supplémentaire amène son lot d’ennemis plus corsés.
Si tous vos personnages meurent, la simulation est réinitialisée. Dans l’esprit rogue-lite, la base lunaire présentera de nouvelles spécificités à chaque reset. Une pièce parfaitement sûre peut ainsi se retrouver en proie aux flammes, son escalier détruit. Notez qu’il est aussi possible de réinitialiser la simulation vous-même sans conséquence.
Sur la lune, tous les cratères sont gris
Le problème de Mooncrash, c’est qu’Arkane Studios veut absolument que chacun aille jusqu’au bout (traduction : sans trop en chier non plus), et une fois qu’on a compris comment contrer la difficulté principale, à savoir la corruption, se balader dans la base lunaire de TranStar devient une véritable promenade de santé.
Vous pourrez trouver et fabriquer des sabliers qui représentent des bugs de la simulation et permettent de faire reculer la barre de corruption. Non seulement cela mais chaque plongée dans la simulation vous rapporte des points, points que vous pouvez dépenser pour équiper un personnage pour la prochaine partie.
Si au début vous ne pouvez quasiment rien acheter, vous trouverez bien rapidement les plans de fabrication des objets, sablier inclus, et cela aura aussi pour effet de les rendre disponibles dans la boutique. Sachant que les points tombent plus rapidement que les pièces d’une machine à sous en plein jackpot, vous bourrerez bien vite votre sac de glitchs pour contrer la corruption. D’un point de vue gameplay, c’est un peu se tirer une balle dans le pied.
Ajoutons que ce système d’achat tue également dans l’œuf l’aspect survie : après quelques parties, il est possible de littéralement démarrer comme une machine de guerre – surarmé. Le fait de conserver l’influence des actes des personnages (et notamment vider les coffres) aurait été plus intéressant s’il avait fallu réfléchir à ce qu’on devait laisser pour que le prochain survive. Au lieu de ça, Prey: Mooncrash se limite à la complémentarité des compétences : l’ingénieure répare les portes cassées, les prochains personnages pourront les emprunter.
Le problème de Mooncrash, c’est qu’Arkane Studios veut absolument que chacun aille jusqu’au bout (traduction : sans trop en chier non plus).
Par ailleurs, quelle plaie d’être parfois contraint de trouver tel ou tel objet paumé pour pouvoir ne serait-ce qu’envisager de remplir un objectif ! D’autant que, bien entendu, on ne nous l’indique pas sur la carte. Un simple indice du style : “les pilules anti-rad se trouvent généralement dans une salle de trauma.” Ah, ben c’est cool hein, le problème c’est qu’il n’y en a pas 100 de ces salles, et que je ne me rappelle pas de quelle porte il s’agit parmi la nuée que j’ai traversée.
Enfin, certes les conditions changent d’une simulation à l’autre mais quoi qu’il arrive, la configuration des lieux reste la même, ce qui est un peu dommage. Considérant qu’il faudra jouer chaque personnage au moins deux fois pour débloquer puis jouer son histoire, cela renforce la répétitivité.
Un pont entre Prey et Prey 2 avant tout
Même sur un seul pied, Prey: Mooncrash se débrouille plutôt bien en visant avant tout à faire office de pont entre le premier opus et le second. Même si ce dernier n’est pas encore annoncé, il est difficile d’en douter à l’heure actuelle. L’écriture est plutôt bonne et apporte quelques éclairages sur l’univers de Prey. On pourra leur reprocher leur maigreur mais ils suggèrent avant tout des pistes de spéculation (qui m’occupent bien l’esprit, si vous voulez tout savoir) et le font plutôt bien. Cette extension permet de visiter la base lunaire de TranStar mais l’arsenal reste le même à l’exception d’une arme, la lame PSI. Autrement dit, peu de nouveautés se glissent dans le contenu de ce Prey: Mooncrash, que ce soit côté équipement ou côté bestiaire. En revanche, le level design d’Arkane Studios fait toujours des merveilles et il sera presque systématiquement possible d’accéder à un endroit par un ou plusieurs moyens détournés. Prey: Mooncrash propose au passage une toute nouvelle carte répartie en quatre zones, du même niveau de qualité que Prey. Le prix est pour le moment un peu élevé mais inclura le DLC multijoueur Prey: Typhon Hunter à la fin de l’été.
► Points forts
- Une nouvelle carte de bonne taille
- Le level design signé Arkane Studios, ça ne se refuse pas
- Des éclairages sur l’univers Prey certes discrets mais bien amenés
- Chaque passage dans la simulation influence le suivant…
- Direction artistique toujours impeccable
►Points faibles
- … mais dès qu’on peut acheter des trucs, on s’en tape
- En dehors de la carte, peu de contenu exclusif
- Concept rogue-lite, mais pas trop
- Certains objectifs font tourner en rond pour rien (il y a de meilleurs moyens de contraindre à l’avancée de la corruption)
Alunissage contrôlé
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse PC fournie par l’éditeur de ce jeu.
Prey: Mooncrash est disposible sur PC, Xbox One et PS4.
Acheter le jeu sur GoCleCd (PC).
Il n’est desormais plus possible de fabriquer ou de s’equiper a l’avance des objets qui affaiblissent la corruption. Plus de challenge pour plus de fun ;)